Les parodontolyses
- Introduction :
La maladie parodontale, de par la complexité du biofilm et des bactéries qui la composent et les nombreux facteurs modifiants et aggravants, ce sont des maladies multifactorielles qui rendent le diagnostic plus difficile.
Rappelons que parmi les parodontopathies, nous observons:
- Les gingivopathies où seule la gencive est atteinte.
- Les parodontolyses où l’atteinte est plus profonde ; gencive, os alvéolaire, desmodonte et cément sont touchés par le processus destructeur.
- La frontière théorique des fibres “supracrestales” constitue la ligne de démarcation entre les gingivopathies et les parodontolyses.
- Rappels
- La gencive est fermement attachée aux structures sous jacentes
- Couleur rose pale
Selon PAGE et SHROEIDER:
De point de vue histologique; les tissus conjonctifs sont infiltrés essentiellement par les PN.
Selon LISTGARDEN:
La flore microbienne compatible avec la santé parodontale est composée essentiellement de cocci et filaments gram + aérobies.
- Workshop international 1999 ARMITAGE :
- – PARODONTITES CHRONIQUES
- Localisées
- Généralisées
- – PARODONTITES AGRESSIVES
- Localisées
-Généralisées
- – PARODONTITE COMME MANIFESTATION DE MALADIE SYSTEMIQUE
- Associées aux désordres hématologiques
- Associées aux troubles génétiques
- Sans autre spécificité
- MALADIES PARODONTALES NECROSANTES
– Parodontite ulcéronécrotique
- ABCES PARODONTAL
- Abcès gingival
- Abcès parodontal
- Abcès péricoronaire
- PARODONTITES ASSOCIEES AUX LESIONS ENDODONTIQUES
- DEFAUTS INNES OU ACQUIS
- Facteurs dentaires modifiant ou prédisposant
- Défauts muco-gingivaux
- Récessions gingivales
- Absence de gencive kératinisée
- Diminution de profondeur du vestibule
- Position aberrante d’un frein
- Excès de tissu gingival
- Couleur anormale
c – défaut des crêtes édentées
d – Traumatisme occlusal
- Définition du parodontolyse:
C’est une maladie infectieuse inflammatoire d’origine bactérienne provoquant une perte d’attache et une alvéolyse, suivie de la formation d’une poche parodontale, qui est le signe pathognomonique de la parodontolyse.
- Les différentes formes du parodontolyses
- Parodontite chronique :
( ou parodontite chronique de l’adulte ou parodontite chronique habituelle)
A. Définition
C’est une atteinte inflammatoire du parodonte, qui évolue sur un mode chronique et qui est la plus courante des parodontites.
Actuellement on parle de parodontite chronique de l’adulte puisqu’elle peut apparaître à n’importe quel âge; Cependant, sa fréquence et sa sévérité augmentent avec l’âge; elle peut affecter un nombre variable de dents et à des taux variables de progression.
Pour parler de parodontite, il faut:
- Que les fibres supracrestales soient détruites,
- Que l’os alvéolaire soit atteint,
- Que l’attache épithéliales ait migré en direction apicale, c’est-à-dire qu’il y’ait une perte d’attache (sous forme de poche parodontale ou de récession gingivale).
La parodontite chronique peut-être :
- localisée : jusqu’à 30% de toutes les surfaces dentaires sont concernées par l’atteinte
- généralisée : plus de 30% de toutes les surfaces dentaires sont concernées par l’atteinte La parodontite chronique, selon le degrés de l’atteinte, est également divisée en :
- Parodontite débutante : perte clinique d’attachement de 1 à 2mm
- Parodontite modérée : perte clinique d’attachement de 3 à 4mm
- Parodontite avancée : perte clinique d’attachement ≥5mm* La parodontite chronique présente deux formes:
- La parodontite chronique simple où l’action des bactéries est seule responsable.
- La parodontite chronique complexe où cette action bactérienne se combine avec un trauma occlusal.
B- Signes fonctionnels
- Prurit
Prurit gingival dû à la congestion gingivale ; en fait c’est un signe de la gingivite, toute la symptomatologie de la gingivite existe au cours de la parodontite, car il y’a une gingivite concomitante.
- Douleurs
- Des douleurs plus ou moins sourdes, liées au tassement alimentaire,
- Douleurs d’origine dentaire liées à la récession gingivale lorsqu’elle existe,
- Douleurs d’origine pulpaire (pulpite à rétro dans le cas de poches très profondes),
- Douleurs liées à la présence d’un abcès parodontal
- Douleurs liées à la mobilité dentaire.
- Une mobilité dentaire
A un niveau osseux égal, la mobilité est plus importante dans la parodontite complexe que dans la forme simple.
On observe différents types de mobilité dentaire du point de vue pronostic, la mobilité dentaire présente un intérêt . Par contre, elle est toujours un mauvais élément de diagnostic.
- Halitose
Sensation de mauvaise haleine ou halitose liée au contenu de la poche où on peut trouver:
- Des débris alimentaires,
- Des bactéries,
- Des enzymes,
- Des cellules épithéliales desquamées,
- Des cellules de défense de l’organisme,
- Du fluide gingival,
- Du pus.
C- Signes gingivaux
Les signes de la gingivite sont retrouvés lors d’une parodontite puisque la parodontite est la complication de la gingivite.
Le rebord marginal de la gencive peut être:
- épaissi, formant une sorte de bourrelet fibreux. On parle de “feston de Mac Call”.
- Irrégulier, sous forme de crevasse. On parle de “fente ou fissure de Stillman”. La réaction gingivale au cours de la parodontite peut se faire soit:
- Sous forme de retrait en doigt de gant constituant “la poche parodontale”, la récession est alors invisible. Sous forme de retrait de toute l’épaisseur gingivale, aboutissant à une récession gingivale visible.
Dans les 2 cas nous notons une « perte d’attache » .
E- Signes dentaires
La plaque bactérienne recouvre les tissus durs, les tissus mous, le tartre sus et sous gingival,
- La mobilité dentaire (signalée dans les signes fonctionnels),
- Les migrations sont retrouvées plus fréquemment dans la parodontite complexe que dans la simple (notion de migration et malpositions dentaires: faire la différence).
Les migrations dentaires favorisent la rétention de la plaque bactérienne et peuvent perturber l’équilibre occlusal.
F- Signes radiologiques
Dans la parodontite simple
- Le sommet du septum est rongé par le processus destructeur. La lyse est horizontale.
- La lamina dura est intacte du coté desmodontal.
Dans la parodontite complexe
- La lyse est verticale; des images en cuvette ou en escaliers ont été décrites.
- La destruction de la lamina dura est plus importante.
- Parodontites agressives
A-Définition :
la parodontite agressive est une entité spécifique à part entière où la perte d’attachement est très rapide (environ 2 mm par année) et atteignant des individus prédisposés.
Elle peut être observée chez l’enfant (à partir de 4 ans), l’adolescent, l’adulte et même les personnes d’âge avancé.
La parodontite agressive regroupe les formes cliniques appelées selon les anciennes classifications : « parodontite pré pubertaire (PPP) », « parodontite aigue juvénile (PAJ) » et « parodontite à progression rapide (PPR) ».
Il existe 2 formes de parodontites agressives:
B-Les caractères communs entre les parodontites localisées et généralisées
- Bon état général du patient,
- La destruction osseuse est rapide,
- Caractère familial de l’atteinte,
- Quantité de plaque bactérienne non proportionnelle à la sévérité de la destruction tissulaire,
- Des taux élevés d’actinobacillus actinomycétemcomitans,
- Des anomalies de la phagocytose.
- Parodontites agressives localisées
- les lésions inter proximales concernent surtout les incisives et les premières molaires, ainsi qu’une ou deux autres dents autres que les incisives et les premières molaires.
- Le début se situe autour de la puberté,
- La présence d’une réponse anticorps sérique forte aux agents infectants.
- Parodontites agressives généralisées
- Concerne au moins trois dents autres que les incisives et les premières molaires.
- Nature épisodique de la destruction,
- La réponse anticorps sérique aux agents infectants est faible.
La parodontite agressive évolue sans douleur et généralement en trois phases :
Première phase :
Caractérisée par la dégénérescence et la destruction des fibres principales du ligament parodontale avec
une résorption osseuse simultanée.
Les signes cliniques d’inflammation gingivale sont inexistants. La migration dentaire est le premier signe clinique apparent (disto version ou extrusion de la dent).
Une mobilité des incisives accompagnée d’un diastème apparaît.
Deuxième phase :
Caractérisée par la prolifération rapide de l’attache épithéliale en direction apicale le long de la racine. Les premiers signes d’une inflammation gingivale apparaissent.
Troisième phase :
Caractérisée par la progression de l’inflammation gingivale, du trauma occlusal, de l’approfondissement des poches parodontales et des lyses osseuses qui sont de type infra osseuses.
C-Aspect- radiologique :
La lyse osseuse est au début localisée aux incisives et aux premières molaires aussi bien supérieures que inférieures, et la forme de la destruction osseuse du septum interdentaire est verticale, angulaire ou arciforme.
On observe un épaississement de l’espace desmodontal avec un contour flou ou absent de la lamina dura qui concerne plusieurs dents.
Il peut se produire une augmentation de la taille des espaces interdentaires et une altération généralisée de la trabéculation osseuse.
Traitement :
Les expériences thérapeutiques qui ont été faites ont toutes montré une grande efficacité lorsqu’une antibiothérapie ciblée était couplée au traitement local.
On entend par le traitement local la phase de détartrage, curetage ou opérations à lambeau.
L’antibiothérapie qui semble donner de très bons résultats reste l’association de l’amoxicilline et du métronidazol ou de l’association de la spiramycine et du métronidazol.
- La parodontite nécrosante PUN
C’est la complication de la gingivite aigue nécrosante (GUNA), atteignant le parodonte profond.
Les patients sont souvent des terrains propices : patients angoissés, stressés, gros fumeurs ayant subi des chocs psychiques, ou encore des patients infectés par le HIV.
Les lésions sont très douloureuses, et la nécrose peut intéresser non seulement la papille, mais également l’os interdentaire.
La flore bactérienne est caractérisée par la présence de Prevotella intermedia et de spirochètes
- Abcès parodontaux:
-L’abcés gingival (atteinte de la gencive marginale et /ou la gencive papillaire)
-Abcès parodontaux (lésion du ligament dentaire et de l’os alvéolaire)
-Abcès pericoronnaire situé sur une dent en cours d’éruption,
on observe en bouche un gonflement de la gencive, rouge et lisse la dent mobile et douloureuse a la pression des adénopathie et fièvre, présence de suppuration .
- Lésions endo-parodontales
selon HARRINGTON en 1979 une lésion endo-parodontale vraie est définie par trois conditions :
- la dent concernée est nécrosée (Une perte de vitalité pulpaire)
- il y a présence d’une perte d’attache(Une lyse osseuse) et d’un défaut osseux pouvant aller jusqu’à l’apex d’une dent
- les thérapeutiques combinées endodontique et parodontale sont nécessaire
Cliniquement, on observe un gonflement, une suppuration avec présence d’une fistule pouvant prendre l’aspect d’une poche parodontale, la dent peut être mobile et sensible à la percussion. La lésion du parodonte est confirmée par une radiographie et un sondage parodontal.
- Manifestations parodontales du trauma occlusal
a-Définition :
Le traumatisme occlusal est une lésion dégénérative qui se produit lorsque les forces occlusales dépassent la capacité d’adaptation du support parodontal.
b-signes radiologiques:
l’élargissement de l’espace desmodontal . L’épaississement de la lamina dura.
Une tendance à la transparence dans les zones de furcation.
Combiné avec l’inflammation, le traumatisme occlusal conduit à la formation de poches infra-osseuses des lésions osseuses à l’origine de la parodontite complexes.
- Parodontose
C’est une atteinte parodontale de nature dégénérative, ce processus involutif (qui frappe l’ensemble du parodonte) est souvent attribué à une atrophie sénile. Mais on peut retrouver cette parodontolyse non inflammatoire chez des sujets jeunes et l’étiologie est inconnue.
- PARODONTITES MANIFESTATIONS D’UNE MALADIE GENERALE (cours classification et formes cliniques des maladies parodontales)
V-Conclusion :
La majorité des parodontites sont de nature inflammatoire. Le traitement dépend de la forme clinique, néanmoins, la prévention ou le dépistage précoce reste la meilleure arme.
Les parodontolyses
Une bonne hygiène bucco-dentaire repose sur un brossage efficace et l’usage régulier du fil dentaire.
Le diagnostic précoce des caries permet des soins moins invasifs et une meilleure conservation dentaire.
Maîtriser les techniques d’anesthésie locale améliore le confort du patient pendant les soins.
Les maladies parodontales demandent une approche pluridisciplinaire pour prévenir la perte dentaire.
L’occlusion influence la mastication et l’équilibre de l’articulation temporo-mandibulaire.
Les progrès en implantologie offrent des solutions durables et esthétiques pour les dents absentes.
Bien communiquer avec le patient favorise sa compréhension et son adhésion au traitement proposé.
Les parodontolyses

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.