LES TUMEURS BENIGNES ODONTOGENES DES MAXILLAIRES
Introduction :
Les tumeurs des maxillaires représentent un groupe de lésions polymorphes. Les unes sont communes au squelette, d’autres sont électivement localisées aux maxillaires. Malgré les particularités cliniques et radiologiques qui orientent parfois le diagnostic, c’est l’étude anatomopathologique qui permet en dernier recours d’étiqueter correctement ces affections.
Une prise en charge multidisciplinaire entre cliniciens, radiologues et anatomopathologistes est nécessaire pour orienter au mieux le diagnostic et surtout pour la surveillance ultérieure de ces pathologies.
Le traitement de ces tumeurs, qui se voudra le plus conservateur possible, sera adapté à l’agressivité de la lésion et à sa capacité à récidiver.
- Caractéristiques communes des TB des maxillaires :
- Etat général conservé;
- Refoule sans détruire (canal alvéolaire inf, sinus, FN)
- Limites de la lésion sont nettes, bordées d’un liseré d’ostéo-condensation;
- Les rhizalyses peuvent être rencontrées mais ces tumeurs sont plus connues pour refoulées les dents;
- Sous la pression de la lésion, ces tumeurs amincissent puis effacent la corticale, qui demeure enclose sous une coque conjonctivo-périostée;
- La réaction périostée est typiquement bien organisée, lisse et régulière. La formation osseuse a eu le temps de se structurer et de se remodeler
Cliniquement : Nous assistons à :
- Tuméfaction osseuse visible ou palpable, sans signes sensitifs, avec comblement vestibulaire +++,
- Pouvant déformer le visage quand elle prend du volume.
- Déplacements dentaires , diastèmes , rhizalyses
- Avec une muqueuse de recouvrement saine parfois congestionnée;
- Trois zones distinctes :
- En périphérie consistance dure osseuse,
- Puis sensation de balle de celluloide,
- Au centre sensation de fluctuation (contenu liquidien) ou consistance rénitente pour les tumeurs pleines ;
- En périphérie consistance dure osseuse,
Radiologiquement :
La radiographie nous renseignera sur :
- La forme de la lésion
- Les limites et la situation de la tumeur :
- Ses rapports avec les éléments anatomiques voisins
- L’état des corticales osseuses
- Son évolution et le suivi dans le temps
En 1 ère intention : Sur une panoramique, Rétro-alvéolaire + RVG ou un mordu occlusal
En 2 ème intention : si les radiographies classiques sont insuffisantes : Scanner des maxillaires ( tomodonsétométrie TDM) qui demeure l’examen de choix en pathologie tumorale ( étude en 3D, mise en évidence des rapports et des extensions de la tumeurs )
On peut avoir 3 types d’images :
Image radio-claire : donnant un aspect noirâtre homogène bien limité traduisant la destruction de la masse osseuse et son remplacement par le tissu tumoral
Image radio-opaque : Donnant un aspect blanchâtre homogène bien limité traduisant d’une production : osseuse , dentaire ou cémentaire
Image mixte : rassemblant les deux aspects dans la même image
- classification des tumeurs bénignes odontogènes des maxillaires (OMS 2017) :
- .Tumeurs bénignes odontogènes épithéliales sans induction de mésenchyme : production d’épithélium adamantin et absence d’induction conjonctive.
- Améloblastome : C’est la 2ème tumeur odontogène la plus frèquente après l’odontome ; nait à partir de l’épithélium odontogène à savoir l’organe de l’émail, les restes épithéliaux de Malassez, la paroi de kystes odontogéniques (dentigères) ou également les cellules épithéliales basales de la muqueuse orale, et qui se développe au sein d’un stroma fibreux,
L’améloblastome est une tumeur épithéliale bénigne mais localement agressive caractérisé par : Son potentiel évolutif et invasif local
* potentiel de récidive élevé ** Risque de dégénérescence maligne estimé à 5 % .
Dans la 4ème édition, 4 types ont été identifiés : améloblastome conventionnel, extra-osseux / périphérique, unikystique et métastasant.
- Améloblastome conventionnel :
- Epidémiologie : la plus fréquente ; L’âge moyen est d’environ 35 ans .Une légère prédilection masculine.
- Localisation :mand : région post et angulaire++ avec extension vers la BM/max : la région des molaires . Les amèloblastomes desmoplastiques ont une prédilection pour la région max ant. Les localisations multiples sont exceptionnelles.
Clinique : Cette tumeur est caractérisée par sa remarquable latence mais aussi par son agressivité et sa tendance à la récidive.
Les signes et les symptômes sont variables, de découverte radiologique fortuite à ses stades de début, à un stade avancé, elle peut atteindre un volume important engendrant une déformation faciale et/ou une tuméfaction endobuccale, avec des manifestations dentaires qui varient d’une algie dentaire à l’expulsion (mobilités dentaires, déplacements dentaires, troubles de l’évolution dentaire, retard de cicatrisation alvéolaire après avulsions …)
La tuméfaction indolore, dure, ferme, de consistance osseuse, sans signes inflammatoires en regard, ni ulcération de la muqueuse. Cette tumeur a tendance à se développer dans une direction vestibulo- linguale, d’abord endo-osseux puis souffle les corticales et finit par s’extérioriser et envahir les parties molles. Les algies et les troubles de la sensibilité sont exceptionnels, ces derniers sont liés au refoulement du nerf alvéolaire inférieur.
Radio: Une image multi-géodique qui est l’image la plus évocatrice, formée par la coalescence de multiples géodes arrondies ou ovalaires, de taille inégale, à fond clair et homogène, à contours nets et réguliers, s’adossent et se superposent en réalisant une Image classique en «bulle de savon» ,en « nid d’abeille » . plus tard, avec la rupture des cloisons, il prend l’aspect d’une vaste géode unique, au contour festonné.
- .Au niveau mand : la tumeur refoule l’échancrure sigmoïde, préserve le condyle. Elle peut refouler également le N.A.I ; Absence de calcification.
- .Parfois opacité sinusienne, pouvant donner une fausse image de sinusite chronique ; .Dents incluses (près de 20% des cas)
- .La résorption radiculaire est un signe important mais inconstant.
La TDM : est nécessaire pour en préciser la nature et les limites de la tumeur , l’état des corticales, la situation par rapport aux structures anatomiques et la présence ou non de micro géodes en périphérie de l’image principale ou au niveau des cloisons intergéodiques, avec une prise de contraste de la composante osseuse après injection du produit de contraste. Les signes de malignité peuvent ètre retrouvè à savoir l’envahissement du canal mandibulaire ainsi que l’aspect en dentelle traduisant l’envahissement des parties molles malgré l’absence de signes cliniques en faveur de la malignité.
Histo: De nombreux sous-types histopathologiques ont été identifiés. Les types folliculaires et plexiformes sont les plus courants. Il existe également de type acanthomateux, à cellules granulaires, desmoplasique, et à cellules basales.
** Améloblastome folliculaire : C’est des lobules épithéliaux qui seront nettement séparés du tissu conjonctif. Chaque lobule tumoral ressemble à un bourgeon dentaire ; A l’intérieur de ces îlots, les formations kystiques sont fréquentes.
** Améloblastome plexiforme : L’épithélium tumoral est disposé en trabécules enchevêtrées. Il y a formation de kystes
- Améloblastome unikystique : Est un sous-type d’améloblastome intra-osseux, consistant en un gros kyste unique.Il est diagnostiqué après un examen histopathologique, car il ressemble cliniquement et radiologiquement à un kyste odontogène. Epidémiologie :les jeunes de moins de 25 ans ** Clinique : Il est moins agressif, moins soufflant , touchant la portion dentè.
Radio : une image radioclaire uniloculaire bien délimitée entoure la couronne de la dds incluse, similaire à celle d’un kyste dentigére.
Diagnostic diffèrentiel :
- .Type multiloculé : kératokystes, Myxomes, Fibrome amèloblastique ,granulome central à cellules géantes, les kystes solitaires
- .Type uniloculé : le kyste dentigère, le kératocyste, kyste pèri-apicale.
- Améloblastome extra-osseux (périphérique) : Est un améloblastome conventionnel observé exclusivement ds les tissus mous de la gencive . L’extension gingivale d’un améloblastome intra-osseux doit être exclue par radio
Clinique : il ne se distingue pas des autres lésions nodulaires. Son potentiel extensif serait moindre que celui des améloblastomes
Les lésions se produisent principalement dans la région prémolaire mandibulaire, suivie de la région tubérositaire au niveau maxillaire.
Radio: Pour la forme extra-osseuse, mise à part une érosion superficielle ou la dépression de la crête osseuse due à une résorption faisant suite à la pression de la tumeur, il y a rarement atteinte osseuse significative.
- Améloblastome métastatique :. Les améloblastomes métastatiques sont observés dans la tranche d’âge de 4 à 75 ans avec une moyenne d’âge de 30 ans. La majorité des cas sont diagnostiqués 10 ans après le premier traitement. Cela souligne l’importance du suivi de l’améloblastome.
- 2. Tumeur odontogéne épithéliale calcifiante ( Tumeur de Pindborg) :
- Cette tumeur se caractérise par la sécrétion d’une protéine amyloïde qui se calcifie souvent. un âge moyen de 40 ans. Il n’y a pas de prédilection sexuelle
- Epidémiologie: Relativement rare ; Il existe des types périphériques et intra-osseux. Environ 6% des cas sont périphériques.
- Localisation : la région post de la mandibule, et 1/3 des cas maxillaire ; localisations multiples exceptionnelles
- Cliniquement : C’est une tumeur à croissance lente et indolore, localement invasive. Les algies et les troubles de la sensibilité sont exceptionnels ; Le type périphérique se présente comme une masse gingivale qui lui permet d’être diagnostiqué quelques années plus tôt que le type intra-osseux.
- Radio : une image radioclaire , une image mixte ou une image radiopaque dense . Les lésions sont principalement uniloculaires mais peuvent être multiloculaires. Environ 50% des cas sont associés à une dent incluse.. La tumeur peut présenter donc cinq caractéristiques :
- Hyperclarté péricoronaire (+ dent incluse) ; Opacité diffuse comportant des zones claires. Lésion opaque solide.
- Lésion mixte : zones radiotransparentes +zones opaques (sans relation avec une dent incluse).
- Phénomène dit de la «neige fraîche», dans lequel la lésion est en majeure partie radiotransparente, avec des
«flocons» opaques rappelant des flocons de neige.
- Diagnostic différentiel : .Radiologique : k. folliculaire, Kyste odontogène calcifiant, Myxome odontogène, kèratokyste, Améloblastome, Fibrome améloblastique, Dysplasie fibreuse, TOA.
. Après l’apparition de ces calcifications, le diagnostic différentiel se pose : un cèmentome, un ostèome.
. Histologiquement : avec le carcinome squameux: du fait du polymorphisme et des ponts intercellulaires.
1.3. Tumeur odontogéne adénomatoïde (TOA) : adenoameloblastome”
- En raison de la croissance limitée, la tumeur est considérée comme un hamartome par de nombreux chercheurs. Les types intra-osseux et extra-osseux sont décrits.
- Epidémiologie : 2 à 7% de toutes les tumeurs odontogènes biopsiées ; âge varie de 5 à 30 ans, pic 20ans. 2femmes/1homme
- Localisation : région antérieure du maxillaire, à la mandibule : région symphysaire et parasymphysaire. Cette tumeur a parfois été décrite sous le nom de ” tumeur 2/3 car : environ 2 /3 chez de jeunes patients, 2/3 des cas maxillaire, 2/3 des cas sont associés à une dent incluse et 2 /3 de ces dents sont des canines.
- Clinique : Lorsque la tumeur est au stade de début, la découverte est souvent fortuite lors d’un examen radiographique de routine ou lors d’une exploration suite à un retard d’éruption ou en présence d’un diastème interdentaire. En cas de symptomatologie, la lésion se manifeste par une tuméfaction osseuse non douloureuse le plus souvent ferme, d’évolution lente et pouvant parfois amener à des déplacements dentaires, des perturbations fonctionnelles ou des déformations extérieures visibles.
- Radio : image radioclaire, uniloculaire bien limitée, avec des bordures bien marquès, mais parfois un caractère ponctuè de l’ image par de fines opacitès dans les tumeurs èvoluèes. Les dents voisines peuvent ètre dèpalcèes ; les racines ne sont normalement pas rèsorbèes. Cette tumeur est associée à une dent incluse ; Trois variantes topographiques sont recontrèes :
- .Le type folliculaire : le plus courant, intara-osseux , entourant une couronne d’une dent incluse, èvoquant kyste dentigére.
- .Le type extrafolliculaire : intra-osseux, sans relation avec la dent incluse, il peut se localiser entre , au dessus, ou englobant les racines d’une dent
- .Le type périphérique : extra-osseux , le moins commun, localisè au nv le tissus gingival, rarement dètectè radiologiquement
- Diagnostic diffèrentiel : Le kyste dentigère ;l’amèloblastome , le kèratokyste , la tumeur centrale à cellules gèantes.
- .Les TOA ,à un stade plus èvoluè ,prèsentant des calcifications ressemblent à la tumeur odontogéne épithéliale calcifiante, à un Kyste odontogène calcifiant.
- Tumeurs odontogeniques mixtes (èpitheliales et èctomesenchymateuses) avec ou sans formation de tissu dentaire dur :Ce groupe contient un certain nombre de lésions allant de néoplasmes véritables (fibrome améloblastique) à des lésions définies comme des hamartomes (odontomes).On pense qu’ils sont tous composés d’éléments épithéliaux et mésenchymateux et peuvent montrer des degrés variés de changement inductif avec la formation de tissus durs dentaires.
- Fibrome améloblastique :
- Prolifération de tissu épithélial et mésenchymateux sans formation d’émail, de dentine ou de cément, cette tumeur ne contient donc pas de tissu dur, calcifié.
- Epidémiologie : 20ans ; avec une légère prédilection masculine ; 80% : la mandibule post. Le maxillaire : 20% post
- Clinique: masse indolore à croissance lente. Au dèbut, Ils sont découverts en raison de perturbations de l’éruption dentaire ou accidentellement lors d’un examen radiographique de routine. Quand le volume est important, on peut retrouvé une tuméfaction avec mobilités et déplacements dentaires.
- Radio : image radioclaire uniloculaire ou multiloculaire, au fond grisâtre, soufflant parfois la corticale, à limite bien définie. La lésion est associée avec une dent incluse (1M ou 2M permanente) .La lésion repose initialement sur la face occlusale d’une dent, près de la crête alvéolaire, à la manière d’un “chapeau”. Les racines sont déplacées et éventuellement résorbées.
- Macroscopie : masse solide de couleur blanc-grisatre, ferme ou un peu molle. Pouvant ètre encapsulèe, avec une surface externe lisse, des endroits de nécrose hémorragique ++
- Histo : Il a un composant épithélial constitué de brins épithéliaux ramifiés et anastomosés, très similaires à une lame dentaire, dans un stroma lâche mésenchymateux pauvre en fibres collagènes ,ressemblant à la papille dentaire du bourgeon dentaire.
- Dc différentiel: Amélo , k.rèsiduel, kyste dentigère, la tumeur odontogénique adénomatoïde, le kyste osseux anévrismal, le granulome central de réparation à cellules géantes, le myxome odontogénique, l’ostéose fibrokystique de von Recklinghausen.
- Fibrome améloblastique :
- Odontome composè / complexe :
- Tumeurs mixtes épithéliales et èctomesenchymateuses composées de tissus dentaires durs et mous. généralement considérés comme une malformation (un hamartome), plutôt qu’un néoplasme.Il existe deux types d’odontomes, composé et complexe.
- Epidémio : Les plus courantes a 10-20ans ; avec une ègalité de la répartition entre les sexes. Les composés : le max ant ** odontomes complexes : la mand post
- Clinique: diagnostiqués fortuitement lors d’un examen radiographique de routine. Ils peuvent être détectés devant une absence d’une dent définitive sur arcade avec persistance anormale de la dent temporaire ou une présence d’une voussure anormale.
- .Pour les odontomes composés : il s’agit d’une lésion peu expansive, non douloureuse découverte sur un cliché de routine.
- .Pour les odontomes complexes, ils peuvent provoquer une expansion des maxillaires avec le maintien de la limite corticale
- Leur phase de croissance active a lieu pendant l’odontogénèse. Une fois formés, les odontomes n’évoluent plus. La plupart des odontomes sont associés à des anomalies telles que l’impaction, malposition, diastème, aplasie, malformation et la mortification des dents adjacentes.
- Radio : Les composés : une collection de structures semblables à des dents miniatures entourées d’une zone radiotransparente.
- Les odontomes complexes consistent en une masse irrégulière de tissu calcifié entourée d’une fine capsule de tissu mou.
- Macroscopie : complexes : masse unique de str dentaires molles et dures arrangées au hasard** composés, les tissus durs et mous forment de petites str en forme de dents.
- Histo : De l’ émail , de la dentine et des tissus ressemblant au cément disposés selon un schéma aléatoire sont observés dans les odontomes complexes, en revanche, la structure anatomique normale se rencontre dans l’odontome composé.
- Dc différentiel : Pendant la phase de développement : un ostéome, un cémentoblastome.** odontome complexe : dysplasie osseuse périapicale, fibrome cémento-ossifiant.
- Tumeurs mèsenchymateuses et/ou èctomesenchymateuses odontogèniques avec ou sans inclusions d’èpithelium odontogène Ce groupe comprend, des tumeurs purement mésenchymateuses dont les aptitudes odontogènes sont démontrées par la production de tissus dentaires. Le tissu épithélial nécessaire à l’induction odontogène initiale a disparu ou ne persiste qu’à l’état de vestiges inactifs.
- Fibrome odontogéne :
- Epidémiologie : Rare ; variantes intra-osseuses et périphériques avec le périphérique plus commun ; large fourchette d’âge
- Le type périphérique : 2femmes /hommes 20-40ans
- Cliniquement : Le fibrome central est souvent asymptomatique . + douleurs ,expansion osseuse et une mobilité dentaire.
- Le fibrome odontogène périphérique se présente comme une masse gingivale ressemblant à une hyperplasie fibreuse.
- Radio : zone radioclaire uniloculaire avec une périphérie sclérotique, mais des tumeurs plus grosses peuvent devenir multiloculaires avec une expansion osseuse sans perforation de la corticale. Il est fréquent d’observer une résorption de la racine de la dent impliquée. il est possible de remarquer une divergence des racines des dents adjacentes . On peut retrouver au sein de la lésion des flocons radio opaques.
- Macroscopiquement : nodule bien circonscrit et de consistance ferme.
- Fibrome odontogéne :
- Diagnostic différentiel :
- .Le fibrome odontogénique central : Améloblastome, Fibrome améloblastique, les lésions fibreuses des maxillaires , le neurofibrome, le fibrome desmoplastique.
- .Pour le fibrome odontogénique périphérique : Une hyperplasie fibreuse, Fibrome ossifiant périphérique ,un granulome à cellules géantes périphérique, un botryomycome , le fibrome simple, le fibrome à cellules géantes, le granulome pyogénique.
- Myxome /myxofibrome odontogéne :
- Epidémio : 3eme tumeur après l’amélo et les odontomes ; presque toujours intra-osseuse, types périphériques ont été décrits.
- 20-40ans ; Pas de sexe ratio prédominant ; mand : région molaire et dans le ramus/ max : quadrant postérieur.
- Clinique: croissance lente mais localement agressive, une tuméfaction osseuse unilatérale, non douloureuse, sans troubles fonctionnels, pouvant atteindre des volumes impressionnants. La palpation révèle une masse de consistance ferme, pouvant être élastique lorsqu’il y a une effraction de la corticale+ la mobilité, déplacement ou la perte de dents. Souvent la vitalité pulpaire n’est pas compromise.
- Radio: les petites lésions peuvent avoir un aspect radioclaire uniloculaire ou multiloculaires++, faiblement définie, son cloisonnement géométrique est à angles vifs ou droits réalisant un aspect en « filet de pécheur déchiré » ou en « raquette de tennis ». Le condyle peut être touché.
- Macro: blanchâtre ou grisâtre, élastique, de consistance molle et d’aspect gélatineux ;souvent mal limitée et se propag dans l’os et les parties molles adjacentes.
- Histo: fines cellules étoilées, fusiformes et rondes délicates dans un stroma myxoïde doux, ressemblant un peu à la papille dentaire du germe de la dent en développement. Une invasion osseuse peut être observée+/- fibres de collagène
- Dc différentiel:amélo, sarcomes osseux ,le chondrome, le fibrome, les tumeurs à cellules géantes , l’hémangiome intra- osseux
- Cémentoblastome :
- T.B.O mésenchymateuse lièe aux racines des dents. Il se développe sur une racine dentaire à partir de la prolifération de cémentoblastes. Il est considéré comme le seul véritable néoplasme d’origine cémentale ; age : 20-30ans
- Localisation : mand : PM/M. La première molaire mandibulaire est la dent la plus fréquemment atteinte.
- Clinique : tumèfaction à croissance lente, pouvant atteindre une taille considérable, avec expansion de l’os touché, souvent douloureuse par phénomène de compression nerveuse. Les cas infra-cliniques sont de découverte radiologique fortuite. Il naît au contact d’une racine dentaire, souvent permanente mais aussi temporaire. La vitalité pulpaire est conservée.
- Radio: Au stade radio-claire du début, la lésion passe souvent inaperçue. C’est à un stade avancé qu’elle est alors radio- opaque ou mixte. La tonalité est cémentaire, soit homogène, soit disposé en rayons plus caractéristique ,en continuité avec les racines, La densité de la masse cèmentaire efface généralement les détails radio-opaques de ces racines signe pathognomonique. Les cémentoblastomes sont encapsulés
- Dc différentiel: Ostéoblastome, ostéome ostéoide, dysplasie osseuse focale, ostéite sclérosante focale ; une hypercémentose
- Fibrome cémento-ossifiant :
- Est un type distinct de fibrome ossifiant, d’origine odontogène qui se produit dans les zones porteuses des dents des max
- Epidémiologie : rare, 20-40ans avec un âge moyen de 35 ans, avec une prédominance féminine.
- Localisation : Exclusivement les zones porteuse des dents , région prémolo-molaires mandibulaire++
- Clinique: Les fibromes cémento-ossifiants sont des lésions à croissance lente et se présentent généralement avec une expansion indolore. Les grandes lèsions peuvent èlargir le bord inferieur de la mandibule ou le plancher du sinus maxillaire. La douleur et le déplacement des dents adjacentes ont rarement rapportés. Les dents associées peuvent être mobiles et on observe moins fréquemment une résorption radiculaire.
- Radio: Les lèsions prècoces sont généralement radioclaires , uniloculaires bien définies, au fil du temps, la tumeur devient de plus en plus radio-opaque .
- Histo: peuvent être encapsulés. La tumeur consiste en des quantités variables de tissu calcifié dans un stroma fibrovasculaire hypercellulaire. Le matériau calcifié peut ressembler à l’os ou au cément.
III. Traitement :
Le traitement est chirurgical , est souvent indique dès la survenue d’ une surinfection ou encore une nette augmentation de volume à l’origine de répercussions fonctionnelles, de comblement des cavités sinusiennes.
- Traitement chirurgical conservateur :
Il permet de préserver les dents et le maximum de tissu osseux ainsi que les éléments anatomiques noble le traversant .
Enucléation:
C’est la séparation d’une lésion de l’os environnant en suivant l’enveloppe conjonctive (constituant un plan de clivage) qui circonscrit la lésion par des curettes ou des décolleurs chirurgicaux.
Curetage
Geste complémentaire de l’énucléation, il est réservé aux seules parois épaisses.
Cette technique est employée lorsque la séparation de la lésion de l’os environnant en suivant un plan de clivage est impossible:
- soit parce que la lésion est trop friable
- soit parce qu’il n’existe pas de capsule ou d’enveloppe conjonctive intacte entourant la lésion. Par l’utilisation de moyens physiques ( fraises montées sur pièces à main ) et/ou chimiques ( acide citrique)
- Traitement chirurgical radical :
C’est un traitement non conservateur.
Il permet une exérèse tumorale en avec une zone de sécurité saine au-delà des limites de l’envahissement de l’os et des parties molles environnantes
A- Résection non interruptrice :
C’est l’ablation de la lésion ainsi que d’un périmètre connu d’os atteint; sans interruption de la continuité osseuse. ( Bord basilaire conservé)
Les dents en continuité avec la lésion sont extraites.
B- Résection interruptrice :
Réalisée dans le cas de tumeur volumineuse ayant soufflée les deux corticales et envahit les tissus mous adjacents.
C’est l’ablation de la lésion ainsi que d’un périmètre connu d’os atteint; avec interruption de la continuité osseuse. ( élimination du bord basilaire mandibulaire)
IV. Indication thérapeutique et suivi :
- Tumeurs bénignes odontogènes épithéliales
Améloblastome : Le traitement dépend de son emplacement, de son type (qu’il soit unique ou non, et s’il est unique et que la croissance se fait vers la lumière ou vers la capsule du tissu fibreux), également si elle a envahi ou non les tissus mous, et les propriétés relatives à chaque patient, telles que son âge, son environnement , sa santé générale et buccale ; Le traitement des améloblastomes conventionnels est une excision chirurgicale large avec des marges de 1,5 à 2 cm . La chirurgie conservatrice entraîne un taux de récidive élevé. Les améloblastomes unicystiques sont moins agressifs et sont souvent traités par énucléation.
B-Tumeur odontogène adénomatoïde : L’énucléation simple est la méthode de traitement la plus courante.
D-Tumeur odontogène épithéliale calcifiante (tumeur de Pindborg) Cette tumeur dont l’association est possible avec la tumeur odontogénique adénomatoïde guérit après énucléation complète. D’exceptionnelles récidives locales et tardives ont cependant été signalées et due généralement a un traitement inadéquat.
- Tumeurs bénignes odontogènes, mésenchymateuses
Le fibrome améloblastique Le traitement de choix du fibrome améloblastique est conservateur. Cependant certaines récidives sont décrites et diversement quantifiées selon les auteurs . Le taux de récidive est d’environ 18%.. Un suivi à long terme est nécessaire pour détecter les récidives et une éventuelle transformation maligne.
C-Odontome composé et complexe : chirurgie conservatrice est un trait adéquat . La récurrence n’est pas observée quand ils sont complètement enlevé
- Tumeurs bénignes odontogènes, mixtes
a-Fibrome odontogène le traitement de choix est L’énucléation et le curetage ; L’excision conservatrice au laser peut constituer le traitement des lésions centrales et l’excision simple suffit pour les types périphériques. La récidive est rare. Il a été rapporté que la récidive est due à une élimination insuffisante de la lésion.
b-Myxome / myxofibrome odontogène le traitement de choix est la résection avec des marges libres. Cependant, les petites lésions peuvent être traitées par une chirurgie conservatrice avec un faible risque de récidive. Globalement, la récurrence est d’environ 25% et un suivi à long terme est nécessaire
c-Cémentoblastome : Le traitement conservateur est curatif. L’élimination incomplète conduit à la récidive.
d-Fibrome cémento-ossifiant : traitement chirurgical conservateur ne provoque généralement pas de récidive. Les lésions massives nécessiter une résection en bloc.
Suivi
Une surveillance clinique et radiographique ultérieure est nécessaire pour parer contre une éventuelle récidive. Sa périodicité dépend de la conclusion anatomopathologique. Limitée dans le temps pour les lésions réputée non récidivantes jusqu’à obtention d’une réossification complète, Ou s’étendre sur plusieurs années dans le cadre des lésions réputées récidivantes (parmi lesquelles les améloblastomes) afin de vérifier la stabilité radiographique de la trame osseuse réédifiée. En général tous les ans, les cinq premières années puis tous les deux ans jusqu’à dix ans, et peut être maintenu à vie.
En général, le premier contrôle radiologique s’effectue entre 3et 4 mois après exérèse de la tumeur, ce délai est nécessaire pour qu’apparaissent des éléments radiologiques permettant au praticien d’être renseigné sur la normalité du processus de cicatrisation osseuse ou de suspecter une récidive précoce.
Les séquelles :
- Séquelles anatomiques : altération des éléments anatomiques avoisinants
- Séquelles esthétiques : déformation du visage et les cicatrices
- Séquelles fonctionnels : Les troubles de la statique mandibulaire+ mastication + L’incontinence Salivaire + déglutition + Les troubles de langage
- Séquelles psychologiques
Conclusion
Les tumeurs bénignes odontogènes des maxillaires sont très diverses, et l’approche diagnostique peut s’avérer difficile du fait de la complexité et des similitudes des caractères radio-cliniques et
épidémiologiques des différentes lésions, où seule l’étude anatomopathologique permet l’étiquetage de la lésion.
Le traitement devra être murement réfléchi et le plus conservateur possible.
LES TUMEURS BENIGNES ODONTOGENES DES MAXILLAIRES
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LES TUMEURS BENIGNES ODONTOGENES DES MAXILLAIRES

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.