Maintenance parodontale
- Introduction :
Le suivi parodontal (SP), mieux connu sous le terme de maintenance parodontale, encore appelée thérapeutique parodontale de soutien (TPS) (AAP, 1998), et plus récemment soins parodontaux de soutien, débute une fois l’obtention d’un parodonte assaini ou guéri et fait partie intégrante de la prise en charge globale parodontale du patient. Si une parodontite est diagnostiquée, il est crucial d’expliquer au patient l’aspect chronique et le risque de récidive de cette pathologie, et ce, dès la 1ère consultation.
On peut la traiter, la stabiliser, mais elle est soumise à des facteurs intrinsèques ou exogènes tels que le tabac, qui peuvent rapidement entrainer des récidives. En l’absence de suivi parodontal régulier le traitement est voué à l’échec.
La maintenance parodontale est la phase thérapeutique qui commence dès la fin du traitement actif. Celui- ci comprend l’ensemble des soins qui permettent d’arrêter la progression de la maladie parodontale, de restaurer la santé parodontale, voire de modifier l’architecture et la morphologie des tissus parodontaux.
La maintenance parodontale est donc par définition la phase thérapeutique la plus longue du traitement puisque sa durée est illimitée.
- Définition :
Procédures professionnelles pratiquées à un rythme spécifique sous la responsabilité d’un médecin-dentiste et visant à assister le patient parodontal dans le maintien de sa santé orale. Il fait partie intégrante du plan de traitement.
- Objectifs :
- Maintenir l’équilibre entre les facteurs d’agression et la résistance de l’individu à cette agression, afin d’éviter l’apparition d’une pathologie ou de stopper toute tendance à la récidive après une phase active du traitement d’une gingivite, ou d’une parodontite ou d’une maladie péri-implantaire.
- Prévention du passage de la gingivite à la parodontite.
- Dans certaines situations (parodontite réfractaire, parodontite VIH) le but des thérapeutiques de soutien sera de ralentir l’évolution de la maladie d’en réduire les conséquences en termes de douleurs ou de désagrément pour le patient.
- Prévenir ou réduire l’incidence de perte dentaire ou implantaire via une surveillance des organes dentaires mais aussi de tout élément prothétique ;
- Intercepter et traiter le plus précocement possible toute autre pathologie de la cavité buccale.
- Risque de récidive :
- Patients à risque de récidive :
Les caractéristiques des sujets à risque de récidive après traitement actif sont identiques à celles des sujets qui risquent de déclencher une parodontite :
- Présence d’antécédents familiaux de parodontites sévères ou PST+ ;
- Tabagisme ;
- Absence totale ou relative de caries dentaires ;
- Susceptibilité innée ou acquise aux infections ;
- Réponse défavorable au stress psychologique ;
- Antécédents de Gingivite Ulcéro-Nécrotique GUN ou de péricoronarite ayant suppuré.
L’importance de chacune de ces caractéristiques a normalement été appréciée au cours de l’entretien du bilan parodontal et a donc permis au clinicien d’apprécier d’emblée, pour chaque patient, le risque de récidive après traitement parodontal actif, qui peut être selon les cas :
Faible, moyen, fort.
- Pathologies à risque de récidive :
- Certains types de parodontites ont plus de risque de récidive que d’autres.
- II s’agit principalement des parodontites agressives et parodontites manifestation d’une maladie systémique.
- Le risque de récidive est beaucoup plus faible pour les parodontites chroniques.
- Dents à risque de récidive :
Certaines dents risquent plus que d’autres d’être perdues si les patients ne sont pas revus régulièrement en maintenance.
- Dents pluri-radiculées :
- La quasi-totalité des études sur la maintenance montre que les molaires risquent plus que les autres dents d’être perdues au cours de la maintenance, le parodonte des secondes molaires maxillaires et mandibulaires risquant plus de se détériorer.
- Les molaires mandibulaires perdent plus d’attache que les molaires maxillaires mais restent plus longtemps en bouche (Becker et al, 1979 ; Mc Fall, 1982).
- Les molaires avec lésions inter-radiculaires non proximales restent plus longtemps en bouche que celles avec lésions inter-radiculaires proximales.
- Des études ont prouvé que les deuxièmes molaires maxillaires sont le plus généralement perdues, suivies des premières prémolaires maxillaires avec des participations de furcation.
- Dents présentant des lésions endo-parodontales :
Les dents avec lésion endo-parodontale sont plus sujettes aux récidives que les autres.
- Dents mobiles :
Si, durant la maintenance, la mobilité dentaire n’augmente pas entre deux séances, le clinicien peut considérer que les pertes d’attache sont stabilisées mais qu’il est possible de la réduire en diminuant l’intensité et la direction des forces occlusales auxquelles la dent est soumise.
- Dents aux pertes d’attache sévères :
Les dents dont le capital d’attache est réduit risquent évidemment d’être perdues si une récidive apparait.
- Dents supports de prothèse :
Les prothèses augmentent le risque de récidive après traitement actif.
- Sites à risque de récidive :
- Les sites inter-proximaux sont ceux qui présentent le plus de risque de récidive.
- La vérification microbiologique prend donc ici toute son importance.
- Il semble donc que les lésions intra-osseuses doivent être suivies avec plus de rigueur que les sites présentant des pertes d’attache « horizontales ». (Papapanou et Wennstrôm, 1991).
- Protocole de la maintenance parodontale :
- Maintenance personnelle :
La maintenance personnelle reste la clé du succès du traitement parodontal. Elle commence par :
- Coopération
- Moyens mécaniques :
L’utilisation de brosse à dents manuelle ou électrique, de fil dentaire, de bâtonnets, de brossettes interdentaires et d’hydropulseurs.
- Moyens chimiques :
L’utilisation de révélateurs de plaque, des bains de bouche et des pates dentifrices.
- Maintenance professionnelle :
Les soins parodontaux de soutien comprennent une phase diagnostic et une phase thérapeutique.
- Phase diagnostic :
- Une mise à jour des bilans dentaire et médical :
Il est toujours nécessaire de s’assurer par des questions judicieusement posées de l’absence de l’altération de l’état général du patient.
- Un examen oro-facial :
Une rapide palpation des ganglions cervico-faciaux suivie d’un examen intra-oral.
- Un examen dentaire et parodontal :
L’examen dentaire permet d’objectiver la présence de caries, surtout radiculaire, qui ont toujours tendance à survenir plus fréquemment en cas de rétraction parodontale.
L’examen parodontal comprend le sondage des sillons gingivo-dentaires et des poches résiduelles ou nouvellement formées, la mise en évidence d’un saignement au sondage, ainsi que la mobilité dentaire.
Une augmentation de profondeur de plus de 02 mm, survenue entre 02 séances, associée à la présence d’un saignement au sondage, est révélatrice d’une reprise du processus pathologique. L’évaluation des dépôts bactériens permet de vérifier l’hygiène buccale du patient. L’utilisation de colorant peut s’avérer utile.
- Un bilan radiographique :
Bilan complet 01 an après le traitement actif ;
Bilans complets périodiques (formes banales 04 ans, formes graves 02 ans).
- Comparaison état actuel / état antérieur :
Qui va permettre de dire :
- Si l’hygiène est convenable ;
- Si le niveau de l’attache est stationnaire ou non ;
- S’il y a récidive localisée ou généralisée (espaces interproximaux, furcations). Après ce bilan, on procèdera, presque toujours la phase thérapeutique.
- Phase thérapeutique :
- Instruction concernant le contrôle de plaque ;
- Prescription éventuelle d’antiseptique ou d’antibiotique ;
- Détartrage, polissage dentaire ;
- Surfaçage sous-gingival localisé prudent dans les secteurs d’aggravation ;
- Correction des surcharges aggravantes (ajustement occlusal, contention) ;
- Traitement des récidives :
Le traitement de la récidive se fait en fonction de la cause de la récidive.
Les récidives localisées :
Elles sont habituellement provoquées par un échec du contrôle de plaque. La cause d’un tel échec peut être due à des méthodes d’hygiène bucco-dentaire inadaptées ou à la présence de facteurs de rétention de la plaque. Il n’est pas rare que la cause de la récidive puisse remonter à la planification initiale ou à la réalisation de la thérapeutique parodontale. Les lésions inter-radiculaires, concavités et sillons radiculaires sont des causes communes de récidive, outre la persistance de dépôts de tartre sous- gingivaux et de bords cervicaux mal adaptés de restaurations.
Les récidives généralisées :
Elles sont plus fréquemment dues à une déficience des soins de maintenance. Un traitement chirurgical des récidives doit être entrepris lorsque cela est nécessaire.
- Rythme et durée des séances de maintenance parodontale :
Aucune règle absolue n’existe. Le rythme des séances de maintenance est fonction du risque parodontal
fondé sur l’analyse des paramètres suivants :
- % de saignement au sondage ;
- Prévalence de poches parodontales résiduelles ≥ 5 mm ;
- Nombre de dents absentes (sur un total de 28 dents) ;
- Perte du support parodontal en relation avec l’âge du patient ;
- Présence de pathologie systémique et la susceptibilité génétique ;
- Présence de facteurs environnementaux tels que le tabac et le stress ;
- Adhésion au programme spécifique d’hygiène orale ;
- Présence de facteurs de risque locaux.
Première période : l’année qui suit le traitement actif :
Pendant cette année, il est recommandé de voir le patient assez souvent ; Première visite : un mois après traitement, ensuite tous les 03 mois.
Deuxième période : après la 1ère année de maintenance :
La fréquence des visites sera adaptée aux besoins du patient et tiendra compte des critères suscités. Intervalles de visites conseillés :
- Patient à risque faible : 12 mois ;
- Patient à risque modéré : 6 mois ;
- Patient à risque élevé : 3 mois.
Nb :
- 10 à 15 mn sont réservées à la réévaluation clinique.
- 30 à 40 mn sont dévolues à une instrumentation douce (partie non active des curettes manuelles et/ou inserts ultrasonores) achevée par le polissage au moyen de pâtes fluorées).
- Conclusion :
La maintenance parodontale est justifiée par le risque de récidive des maladies parodontales et la difficulté de la motivation pour la majorité des patients. C’est une thérapeutique qui engage les compétences du parodontiste et l’adhésion du patient. Il reste une étape thérapeutique essentielle pour la pérennité des résultats du traitement parodontal dans le temps. Il permet de limiter les risques d’échec thérapeutique par le contrôle des facteurs de risque des maladies parodontales et doit de ce fait être individualisé.
- Bibliographie :
- Bercy P. Tenenbaum H. Parodontologie du diagnostic à la pratique. DeBoek Université. 1996.
- Bouchard P. Parodontologie et dentisterie implantaire Volume 1 – Médecine parodontale. Lavoisier Médecine SCIENCES. 2015.
- Carranza F A. La parodontologie clinique selon Glickman. 5ème édition. Editions CdP. 1988.
- Charon J. Mouton C. Parodontie médicale. Editions CdP. 2003.
- Charon J. et al. Parodontie médicale Innovations cliniques. 2ème édition. Editions Cdp, 2010.
- Glickman I. Parodontologie clinique. Editions CdP. 1983.
- Lindhe J. Manuel de Parodontologie Clinique. Editions CdP. 1986.
- Newman M G et al. Carrranza’s clinical periodontology. 12ème édition. Elsevier Saunders. 2015.
- Wolf Herbert F, Edith M. et Rateitschak Klaus H. Atlas de parodontologie. MASSON. 2004.
- Wolf Herbert F, Rateitschak E. et Rateitschak K. Parodontologie. MASSON. 2005.
Maintenance parodontale
La prévention des caries commence par une bonne hygiène bucco-dentaire et des visites régulières chez le dentiste. Maîtriser les techniques de restauration dentaire est essentiel pour redonner fonction et esthétique aux patients. L’anatomie dentaire est la base de toute intervention, de l’extraction à la pose d’implants. Les avancées en imagerie, comme la radiographie 3D, facilitent un diagnostic précis et un traitement optimal. La gestion de la douleur et de l’anxiété des patients est une compétence clé pour tout praticien. Les étudiants en dentisterie doivent s’entraîner à reconnaître les pathologies orales dès les premiers stades. Collaborer avec des prothésistes dentaires garantit des solutions sur mesure pour chaque cas clinique.
Maintenance parodontale

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.