Le Parodonte de l’enfant : particularités
Introduction
Une meilleure connaissance du parodonte de l’enfant à l’état sain et malade permet au praticien
de différencier les processus pathologiques des changements normaux liés à l’âge et/ou à l’éruption dentaire, de dépister des situations à risque et de prévenir les troubles parodontaux à l’âge adulte.
- Rappels
- Embryologie du parodonte :
- Les éléments du parodonte naissent à partir du sac dentaire, qui commence à se différencier à partir de la 7 ème semaine de la vie intra-utérine.
- Les diverses différenciations qui se produisent, vont aboutir à la formation de trois feuillets distincts :
- Embryologie du parodonte :
- un feuillet externe qui sera à l’origine de l’os alvéolaire,
- un feuillet intermédiaire qui donnera le desmodonte,
- un feuillet interne dont dérivera le cément.
1.2. Chronologie de l’éruption dentaire :
- Définitions :
- Pedodontie :
“Branche de l’odontologie s’occupant particulièrement des maladies, de la thérapeutique et de la restauration des dents des enfants, ainsi que des méthodes prophylactiques et du traitement des malformations dento-maxillaires” (Courtois 1972).
Elle débute avec l’éruption des premières dents temporaires et se termine vers l’âge de 15 ans quand les apex des deuxièmes molaires permanentes sont fermés.
- Parodontie infantile :
Est la spécialité qui se consacre à la prévention, au diagnostic et au traitement des affections atteignant la gencive et l’os adjacent de l’enfant.
Elle fait la partie de la médecine dentaire qui porte sur les soins parodontaux des enfants.
- Parodonte de l’enfant
- Anatomo-histologie du parodonte de l’enfant :
Comme chez l’adulte, le parodonte de l’enfant comprend le parodonte superficiel : gencive, et le parodonte profond : cément, desmodonte et os alvéolaire.
- En denture temporaire
- Gencive : constituée
- de gencive libre, : aspect plus épais et arrondis, lié à la morphologie des dents et à la présence de diastèmes, borde le collet des dents,
- gencive papillaire de forme pyramidale, comblant l’espace inter- dentaire,
- et une hauteur moindre de gencive attachée qui adhère fermement au périoste sous-jacent.
- de gencive libre, : aspect plus épais et arrondis, lié à la morphologie des dents et à la présence de diastèmes, borde le collet des dents,
Chez l’enfant, la gencive présente la particularité d’être plus épaisse, avec une couleur rouge vif, qui est expliquée par le fait que l’épithélium gingival chez l’enfant est plus fin, et que le tissu conjonctif soit richement vascularisé. Lisse brillante, granité réduit. Epithélium de jonction moins haut plus fragile, Profondeur du sulcus 1 mm moy.
- Desmodonte :
Elargi dans sa partie cervicale, en conséquence de la finesse du cément, d’un point de vue histologique, il est moins riche en fibre, plus vascularisé que celui de l’adulte.
L’image radiographique de l’espace desmodontal, laisse apparaître une radio clarté marquée, un espace large, surtout au niveau de la furcation. Le desmodonte communique avec les espaces médullaires des procès alvéolaires et avec le tissu conjonctif pulpaire par les orifices apicaux et de nombreux canaux pulpoparodontaux. Chez l’enfant, on retrouve dans le desmodonte des résidus de la gaine de Hertwig ou de l’épithélium de l’organe de l’émail.
- Cément :
Le cément des dents temporaires est de faible épaisseur, peu dense, présente dans sa partie cervicale du cément acellulaire et du cément cellulaire sur sa portion apicale.
- L’os alvéolaire :
L’os alvéolaire est moins calcifié que celui de l’adulte, présente des corticales fines avec de l’os spongieux abondant, dont les espaces médullaires sont plus larges. L’os alvéolaire est plus vascularisé chez l’enfant et moins trabéculé que chez l’adulte.
- Crêtes alvéolaires plates ou convexes(diastèmes).
- De la denture mixte à la denture permanente jeune :
Nombreuses variations physiologiques liées à l’éruption à ne pas confondre avec la pathologie
- Gencive
-Réactions inflammatoires rapides (plaque, ODF),
-Le sulcus a une profondeur maximale au cours de l’éruption,
-Augmentation de la hauteur de la gencive adhérente avec l’âge,
-Densification des fibres de collagène du chorion qui fixent la muqueuse à l’os alvéolaire : apparition du granité de surface.
- Desmodonte :
-Son épaisseur diminue avec l’âge, il est riche en fibroblastes avec turn over élevé.
- Cément :
-La cémentogénése présente une succession de phases d’activité et de repos,
-Augmentation de son épaisseur.
- L’os alvéolaire
-Avec l’augmentation des contraintes mécaniques, les corticales et trabéculations s’épaississent .
-La distance entre la crête osseuse et la jonction amélo-cémentaire est de 2 mm max pour les dents fonctionnelles.
- L’émergence dentaire :
- La mise en place du parodonte de la dent permanente s’effectue au cours d’une période prépubertaire (MOMBELLI et al., 1989).
- Il faut connaître les transformations physiologiques associées à l’éruption des dents et les différenciées avec les maladies gingivales.
- Gonflement pré-éruptif :
Avant l’apparition de la couronne, la gencive présente un gonflement ferme et parfois légèrement plus pâle qui épouse le contour de la couronne sous-jacente.
- Formation du rebord gingival :
Au cours de l’éruption, le rebord gingival est généralement œdémateux, arrondi et légèrement plus rouge.
- Proéminence normale du rebord gingival :
Pendant la période de la denture mixte, il est normal que la gencive marginale soit assez proéminente, spécialement dans la région antérieure du maxillaire. À ce stade de l’éruption des dents, la gencive adhère encore à la couronne, et elle semble être proéminente lorsqu’elle se surimpose au volume de l’émail sous-jacent.
- Ecologie buccale chez l’enfant et l’adolescent :
- La salive :
La sécrétion salivaire est un phénomène constant dans des conditions physiologiques; elle est d’environ 8 à 10 ml/h chez l’enfant(4ml/h chez le nourrisson et15 ml/h chez l’adulte)
Les valeurs limites de son pH s’étendent cependant de 3,25 à 8. Mais, en moyenne, chez les enfants, le pH salivaire est de 7,32 (6,40 — 8,24).
- La flore microbienne :
A la naissance, la cavité buccale du nourrisson est absolument stérile. Cependant dès les premières tétés, elle commence à être colonisée par des germes.
Cette colonisation est d’autant plus marquée au moment de l’apparition des dents sur l’arcade.
- En denture temporaire :
Les premiers germes manifestent une affinité pour les cellules épithéliales. S. mutans sont présents dans la bouche de 50% des enfants de moins de 6 mois.
- En denture mixte :
Au cours de la puberté, la colonisation par les microorganismes change sous l’influence des
hormones sexuelles, ces dernières favorisent l’installation d’une flore microbienne anaérobie dans le sulcus, conduisent à une altération de la perméabilité des capillaires et une augmentation de la quantité d’exsudats provoquant une gingivite œdémateuse et hémorragique.
- La réponse inflammatoire :
D’après plusieurs études, les enfants en denture temporaire semblent répondre à la plaque dentaire avec moins de gingivites que les adultes en denture permanente (à des niveaux d’accumulation de plaque similaire, la réaction de la gencive était plus faible chez les enfants de 4-6 ans que chez les sujets plus âgés).
Selon l’étude menée par Agarwal et al. sur 30 patients âgés de 4 à 14ans, l’indice de plaque en denture temporaire est plus élevé que celui en denture permanente et pourtant l’inflammation gingivale est nettement plus élevée en denture permanente qu’en denture temporaire.
On note donc une variation de la réponse immunitaire en fonction de l’âge, bien qu’elle ne soient pas encore bien connues. Il semblerait donc que la réaction du complexe gingival augmente progressivement de la petite enfance à l’âge adulte.
- Classification du parodonte de l’enfant :
- Classer les variations anatomiques du parodonte de l’enfant et de l’adolescent apparaît nécessaire.
- Korbendau et Guyomard distinguent 4 types de parodontes chez l’enfant et l’adolescent, tout en précisant qu’il ne s’agit pas d’état pathologique.
Type A : procès alvéolaire épais dont le bord marginal est proche de la jonction amélocémentaire (1 mm). Le tissu gingival est épais et de hauteur supérieure à 2 mm ;
Type B : procès alvéolaire mince dont le bord marginal est proche de la jonction amélocémentaire (1 mm). Le tissu gingival est assez mince et de hauteur supérieure à 2 mm ;
Type C : procès alvéolaire mince dont le bord marginal est à distance de la jonction amélocémentaire (présence d’une déhiscence supérieure à 2 mm). Le tissu gingival est mince et tendu, de hauteur supérieure à 2 mm ;
Type D : procès alvéolaire mince dont le bord marginal est à distance de la jonction amélocémentaire (déhiscence supérieure à 2 mm). Le tissu gingival est mince et très réduit, de hauteur inférieure à 1 mm.
- Occlusion de l’enfant
- L’occlusion en denture temporaire :
La forme des arcades est pratiquement assimilable à un demi-cercle, les dents temporaires sont implantées verticalement et le plan d’occlusion est plat. Le recouvrement incisif est faible et le surplomb incisif est léger.
- L’occlusion en denture permanente :
L’orientation des axes dentaires de la canine à la dernière molaire décrit les courbes de compensations. L’occlusion est de type engrenante.
CONCLUSION
- La forme prédominante des atteintes parodontales chez l’enfant est la gingivite, réaction inflammatoire non spécifique, initiée par l’accumulation de la plaque bacterienne.
- La connaissance des modifications parodontales survenant chez l’enfant est essentielle pour
intervenir au bon moment et assurer une prise en charge de qualité. Cependant, le manque d’études et de données chez l’enfant restent un frein au dépistage de certaines pathologies encore peu connues à ce jour.
- Enfin, le traitement des maladies parodontales durant l’enfance présente un excellent pronostic. En effet, leur potentiel de cicatrisation offre une meilleure réponse au traitement par rapport aux adultes.
- L’odontologie pédiatrique joue un rôle majeur dans le diagnostic et la prévention de la susceptibilité à la maladie parodontale du futur adulte
BIBLIOGRAPHIE
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Le Parodonte de l’enfant : particularités
La médecine dentaire exige une précision et une rigueur constantes pour garantir des soins optimaux.
Les étudiants en odontologie doivent maîtriser l’anatomie dentaire avant de pratiquer des interventions cliniques.
Les praticiens doivent se tenir informés des dernières avancées technologiques pour améliorer leurs traitements.
Une bonne communication avec le patient est essentielle pour établir un climat de confiance et de compréhension.
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Le Parodonte de l’enfant : particularités

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.