LES TRAUMATISMES ALVÉOLO-DENTAIRES DONNÉES ÉTIOLOGIQUES, ÉPIDÉMIOLOGIQUES ET CLASSIFICATIONS
1. DONNÉES ÉTIOLOGIQUES, ÉPIDÉMIOLOGIQUES ET CLASSIFICATIONS
DÉFINITION ET TERMINOLOGIE
- Le trauma dentaire : une lésion plus ou moins sévère d’une partie du corps humain, résultant d’une agression thermique, chimique ou mécanique.
- Le traumatisme dentaire : les effets des traumas.
- Intrinsèque : lésions induites par des contraintes intrabuccales directes ou indirectes, développées par le sujet lui-même, sans intervention de causes externes.
- Extrinsèque : lésions alvéolo-dentaires, du type fractures et luxations, consécutives à un impact d’origine externe sur la région orofaciale.
PRÉVALENCE DES TRAUMATISMES ALVÉOLODENTAIRES
- Âge :
- En denture temporaire, 9 à 42 % des enfants ont été victimes au moins une fois d’un TAD selon les études, une prévalence moyenne de 30 % est classiquement évoquée. Les enfants en âge préscolaire sont souvent victimes d’accidents au moment de l’apprentissage de la marche et avec l’acquisition de la vitesse.
- En denture mixte : entre 8 et 12 ans, la prévalence est de 13 %, variant de 7 % à 8 ans à 22 % à 12 ans.
- Sexe :
- Les TAD ont souvent été énoncés comme deux fois plus fréquents chez les garçons. Cette distribution a souvent été argumentée par l’éducation moins protectrice donnée aux garçons, dans le but qu’ils soient plus forts et/ou plus énergiques que les filles.
- Sports :
- La prévalence des TAD liés aux activités sportives augmente avec l’âge, de 9 % (entre 0 et 5 ans) à 61,5 % (10-15 ans). Nombreux sont les sports associés au risque de TAD : hockey, rugby, football, football américain, volley-ball, basket-ball, handball, sports de combat, cyclisme, VTT, skateboard, équitation.
- Types de dents :
- Les incisives supérieures sont les plus exposées. En denture temporaire, l’incisive supérieure droite serait la plus atteinte, alors qu’en denture mixte ou permanente ce serait l’incisive permanente supérieure gauche. À l’inverse, les dents postérieures sont rarement concernées, sinon à l’occasion de chutes entraînant un choc de bas en haut responsable de traumatismes des tissus durs.
2. FACTEURS DE RISQUE DES TRAUMATISMES ALVÉOLO-DENTAIRES
- Types de traumatismes en fonction de l’âge :
- À l’âge préscolaire, les traumatismes des tissus parodontaux sont les plus fréquents, en particulier les subluxations et les luxations. Ils s’expliquent par une plus forte résilience de l’os et par la morphologie des dents temporaires (couronne plus petite et racine plus courte). De 1 à 6 ans, la fracture améliaire ou améliodentinaire sans exposition pulpaire, souvent passée inaperçue auprès des parents, serait la plus fréquente.
- Habitudes de succion non nutritive :
- De 0 à 2 ans, les enfants utilisant une tétine avaient significativement plus de traumatismes des tissus parodontaux avec déplacement dentaire que les non-utilisateurs, plus souvent victimes de fractures coronaires. Ce facteur, ainsi que la succion des doigts, augmentent le risque de traumatismes uniquement s’ils sont responsables de dysmorphoses dento-maxillaires, les habitudes de succion non nutritive, en particulier l’utilisation d’une tétine, ayant tendance à se généraliser.
- Dysmorphoses dento-maxillaires :
- La proportion des TAD attribuables au surplomb incisif serait de 21,8 %. Pour un surplomb de 3-4 mm, le risque est doublé et triplé s’il est supérieur à 6 mm. En denture temporaire, une béance antérieure associée aux habitudes de succion expose 2 fois plus l’enfant au risque de TAD.
- Antécédents de traumatismes :
- Le risque de traumatisme des dents permanentes est augmenté chez les enfants ayant une histoire de traumatisme en denture temporaire.
- Obésité :
- Le surpoids ou l’obésité, déterminés à partir de l’IMC, augmenteraient le risque de TAD chez les garçons, plus nombreux à effectuer une activité physique dans ces conditions. Leur rôle a été confirmé dans le cas particulier des fractures coronaires.
CLASSIFICATION DES TRAUMATISMES ALVÉOLO-DENTAIRES
A. LA CLASSIFICATION DE MUGNIER (1966)
- Classe 1 : Fracture coronaire simple.
- Classe 2 : Fracture coronopulpaire.
- Classe 3 : Fracture coronoradiculaire.
- Classe 4 : Fracture radiculaire du 1/3 cervical.
- Classe 5 : Fracture radiculaire du 1/3 moyen.
- Classe 6 : Fracture radiculaire du 1/3 apical.
B. LA CLASSIFICATION DE L’OMS MODIFIÉE PAR J.O. ANDREASEN (1969)
- Les traumatismes des tissus durs dentaires et de la pulpe :
- Lésions coronaires : fêlures.
- Fractures coronaires simples : intéressant l’émail ou l’émail et un peu de dentine.
- Fractures coronaires compliquées : avec atteinte pulpaire.
- Fractures coronoradiculaires simples : sans atteinte pulpaire.
- Fractures coronoradiculaires compliquées : avec atteinte pulpaire.
- Fractures radiculaires.
- Les traumatismes des tissus parodontaux :
- Concussion.
- Subluxation.
- Extrusion.
- Luxations latérales.
- Intrusion.
- Expulsion.
- Les lésions de l’os alvéolaire :
- Lésions comminutives de l’alvéole : fracture présentant de nombreux fragments alvéolaires.
- Fracture de la paroi alvéolaire.
- Fracture du procès alvéolaire.
- Fracture du maxillaire ou de la mandibule.
- Les lésions de la gencive et de la muqueuse buccale :
- Dilacération.
- Concussion.
- Perte de substance.
C. LA CLASSIFICATION D’ELLIS ET DAVEY (1970)
- Classe 1 : Fracture simple de la couronne englobant l’émail et un peu de dentine.
- Classe 2 : Fracture coronaire étendue à la dentine, sans atteinte pulpaire.
- Classe 3 : Fracture coronaire étendue avec atteinte pulpaire.
- Classe 4 : Mortification pulpaire avec ou sans perte de la couronne.
- Classe 5 : Luxation complète.
- Classe 6 : Fracture radiculaire avec ou sans perte de la couronne.
- Classe 7 : Déplacement sans fracture de la couronne ou de la racine.
- Classe 8 : Fracture coronaire totale.
D. LA CLASSIFICATION DE VANEK (1980)
- Classe 1 : Fêlure coronaire.
- Classe 2 : Fracture coronaire sans exposition pulpaire.
- Classe 3 : Fracture coronaire avec exposition pulpaire.
- Classe 4 : Fracture coronaire complète.
- Classe 5 : Fracture corono-radiculaire oblique.
- Classe 6 : Fracture radiculaire.
- Classe 7 : Luxation.
- Classe 8 : Avulsion.
3. CLASSIFICATION ACTUELLE DES TRAUMATISMES ALVÉOLODENTAIRES (Andreasen, 2013)
Traumatismes des tissus durs dentaires (Dents temporaires)
| Type | Description |
|---|---|
| Fêlure | Fracture incomplète de l’émail sans perte de tissu amélaire. |
| Fracture de l’émail | Fracture complète de l’émail (perte du tissu amélaire). |
| Fracture améliodentinaire | Fracture coronaire intéressant l’émail et la dentine avec perte de structure dentaire, sans exposition pulpaire. |
| Fracture coronaire avec exposition pulpaire | Fracture coronaire améliodentinaire avec exposition pulpaire. |
| Fracture coronoradiculaire sans exposition pulpaire | Fracture intéressant l’émail, la dentine et le cément avec perte de structure dentaire, sans exposition pulpaire. Le trait de fracture s’étend sous le bord gingival, sans passer par la pulpe, et la couronne est scindée en au moins deux morceaux. |
| Fracture coronoradiculaire avec exposition pulpaire | Fracture intéressant l’émail, la dentine et le cément avec exposition pulpaire. |
| Fracture radiculaire | Fracture intéressant le cément, la dentine et la pulpe du tiers apical, moyen ou cervical. |
Traumatismes des tissus parodontaux et osseux
| Type | Description |
|---|---|
| Contusion | Traumatisme mineur du parodonte sans déplacement, ni mobilité de la dent sensible au toucher. |
| Subluxation | Traumatisme léger du parodonte provoquant une faible mobilité de la dent sans déplacement de celle-ci. |
| Extrusion | Déplacement partiel de la dent hors de l’alvéole, en direction axiale. La dent mobile apparaît allongée. |
| Luxation latérale | La dent déplacée en position palatine/linguale ou en direction labiale. |
| Impaction | Dent immobile, déplacée axialement dans l’os alvéolaire. |
| Expulsion | Déplacement total de la dent hors de son alvéole. |
| Fracture alvéolaire | La fracture intéresse l’os alvéolaire et peut s’étendre à l’os basal adjacent. Un bloc de dents est déplacé et mobile. |
LES TRAUMATISMES ALVÉOLO-DENTAIRES DONNÉES ÉTIOLOGIQUES, ÉPIDÉMIOLOGIQUES ET CLASSIFICATIONS
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
LES TRAUMATISMES ALVÉOLO-DENTAIRES DONNÉES ÉTIOLOGIQUES, ÉPIDÉMIOLOGIQUES ET CLASSIFICATIONS

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.

