LA RÉHABILITATION OCCLUSALE
I-INTRODUCTION :
Le maintient et/ou la restauration des capacités fonctionnelles de l’appareil manducateur constitue un objectif essentiel de toutes les techniques odonto-stomatologiques . La réalisation de cet objectif nécessite parfois le recours a des techniques plus ou moins complexes.
Le point commun de toutes ces thérapeutiques est le passage obligatoire par une réhabilitation et/ou le réglage final de l’occlusion en adoptant le plus souvent un schéma occlusal basé sur des concepts occlusaux théoriques
II-GÉNÉRALITÉS :
L’appareil manducateur : c’est un ensemble complexe qui permet la préhension, l’incision, la mastication et la déglutition, on distingue : des éléments
- Passifs : ATM et organes dentaires
- Actifs : les muscles masticateurs
- De controles et de commandes : le système nerveux
- Energétique : le système vasculaire
Il existe une étroite relation entre l’occlusion et les différents éléments de l’appareil manducateur. Le moindre déséquilibre de l’appareil manducateur aura des répercussions sur l’occlusion et vice vers ça.
-L’occlusion :
Selon CHAPUT : C’est un état statique obtenu par les rapports de contacts entre les surfaces occlusales des arcades dentaires quelle que soit la position de la mandibule.
Selon Glickman : le terme d’occlusion concerne des rapports de contacts des dents résultant du contrôle neuromusculaire du système masticatoire.
-Positions de référence :
Position de posture : position de repos de la mandibule, position de référence particulière à chaque individu
c’est dans cette position que commencent et se terminent les mouvements mandibulaires.
Lorsque les muscles se relâchent après la fonction, la position de posture est reprise.
Dans cette position, les dents ne sont pas en contact. La distance qui sépare leurs faces occlusales est appelée « l’espace libre d’inocclusion »
Relation centrée : RC
Il s’agit d’une relation mandibulo-crânienne indépendante des dents.
C’est la position la plus postérieure, symétrique, non forcée de la mandibule, position à partir de laquelle tous les mouvements de latéralité sont possibles
Les condyles occupent une position haute et reculée dans leurs cavités glénoïdes.
Position d’intercuspidation maximale (PIM) :
Position mandibulaire de fermeture où les arcades dentaires présentent le maximum de points ou de surfaces de contact. Position statique, constamment utilisée lors de la déglutition et lors de la phase terminale des cycles de mastication.
C’est le point de départ des mouvements d’analyse lors des excursions mandibulaires.
En PIM, il s’établit entre les surfaces occlusales des dents des rapports précis qu’il faut examiner.
-Cuspides support :
Considérées comme des butées destinées à maintenir la DVO. Réparties en 3 groupes:
1er groupe: Cuspides vestibulaires des prémolaires et molaires inférieures
2ème groupe: Bord occlusal des incisives et des canines inférieures
3ème groupe: Cuspides palatines des prémolaires et molaires supérieures
En PIM, le sommet sphérique des cuspides support est en contact avec des lignes courbes convexes. Le contact de ces surfaces se fait donc en des points ou des zones très circonscrits: ce sont les points support de l’occlusion.
-Cuspides guides:
Réparties en 3 groupes:
- Cuspides vestibulaires des prémolaires et molaires supérieures;
- Cuspides linguales des prémolaires et molaires inférieures;
- Faces palatines des incisives et canines supérieures.
-Agencement intra-arcade :
Plan sagittal | plan frontal | plan horizontal |
courbe de Spee | courbe de Wilson | Courbes de cuspides primaires Courbes de cuspides secondaires Courbes des sillons de coalescence |
-Agencement inter- arcade
Sens sagittal | Sens vertical | Sens transversal | |
Secteur incisif | Over-jet = 1-2 mm | Over-bite = 1-2 mm | Coïncidence des P.I.I. |
Secteur canin | Classe I d’angle | Recouvrement canin | Surplomb canin |
Secteur molaire | Classe I d’angle | Recouvrement molaire | Engrènement molaire |
-Etude de l’occlusion :
Propulsion (protrusion) : Trajet effectué par la mandibule lorsque les incisives inférieures glissent sur les faces palatines des incisives supérieures, depuis la PIM jusqu’au bout à bout incisif.
Cette course est classiquement évaluée entre 7,3 à 9,1mm De point de vue dentaire
- Rapport 2/4 du côté travaillant
- Désocclusion totale du côté non travaillant.
Diduction (latéralité): Trajet qu’effectue la mandibule lorsque les dents mandibulaires glissent latéralement sur les faces internes des cuspides vestibulaires des dents maxillaires et, plus particulièrement, sur la face palatine de la canine supérieure.
→ Côté travaillant : fonction canine ou fonction Groupe, tout autre contact est considéré comme étant une interférence travaillante.
→ Côté non travaillant : aucun contact, si oui nous avons une interférence non travaillante.
III- DÉFINITION DE LA RÉHABILITATION OCCLUSALE
Ensemble des thérapeutiques destinées à préserver la santé de l’appareil manducateur.
GLICKMAN :ensemble de procédés utilisés pour restaurer la denture dans le but d’établir le meilleur rapport fonctionnel possible, une phonétique acceptable et une bonne esthétique. Pour cela il invoque les moyens de la dentisterie, de la prothèse et de l’ODF dans le but de restaurer un environnement fonctionnel prédisposant a la santé parodontale.
POSSELT : la correction d’une dysharmonie et d’un trouble fonctionnel du système masticatoire.
IV -PLACE DE LA RÉHABILITATION OCCLUSALE DANS LE PLAN DE TRAITEMENT PARODONTAL :
La réhabilitation occlusale occupe une place importante dans le plan de traitement parodontal , permettant le traitement des différents désordres de l’appareil manducateur en créant un rétablissement de l’harmonie entre ses différents constituants .Donc c’est la correction d’une dysharmonie et d’un trouble fonctionnel du système masticatoire grâce à l’utilisation de certains procédés dans la phase corrective .
V-BUTS :
-Préserver ou rétablir la santé de l’appareil manducateur
-Rétablir une occlusion saine :
- Elimination des prématurités et des interférences libérant ainsi les mouvements mandibulaires
- Une bonne répartition des forces surtout en PIM et en RC.
- Une force axiale sur chaque dent prise individuellement
- Un rapport condyle-cavité articulaire normal
- Une fonction musculaire normale
- Une distance inter-occlusale appropriée
- Une prévention des extrusions et des mouvements de bascule des dents
- Satisfaire les exigences esthétiques et phonétiques.
- NDICATIONS DE LA REHABILITATION OCCLUSALE :
- Trauma occlusal
- DAM
- Habitudes vicieuses et parafonctions (Bruxisme)
- Mutilation de la denture due a des dents manquantes non remplacées
- Mobilité dentaire
- Dents ayant un support parodontal réduit
VII- MOYENS DE LA RÉHABILITATION OCCLUSALE :
- LES GOUTTIERES OCCLUSALES :
- Définition:
C’est des appareillages amovibles, interposés entre les arcades dentaires, utilisés transitoirement pour modifier et rétablir les rapports dento-dentaires, et destinés à corriger des dysfonctions occlusales ou des fonctions mandibulaires déficientes.
- Buts :
- Eliminer les spasmes musculaires douloureux et les douleurs articulaires
- Répartir de manière proportionnelle les forces occlusales sur l’ensemble de la denture
- Protéger les dents contre l’usure occlusale
- Procurer une stabilisation des dents mobiles
- Stabilisation des dents sans antagonistes
3. Principes :
- Elles doivent recouvrir toutes les surfaces occlusales et englober les bords incisifs et canins du maxillaire
- Elles doivent permettre un relâchement total des muscles masticateurs
- Elles doivent permettre une fonction protrusive et latérale harmonieuse
- Elles doivent assurer la stabilité des dents sur l’arcade.
- Indications:
- Bruxisme Mobilité dentaire DAM
- Elle précède tout ajustement occlusal puisqu’elle permet un relâchement et la détection d’interférences occlusales.
- Mode d’utilisation :
🡺 Nocturne : le patient étant relaxé par le sommeil, on obtient une relaxation musculaire au bout de 2 mois en général.
🡺 Permanente : quand les mouvements mandibulaires sont perturbés et douloureux pour parvenir au relâchement musculaire dévié.
Remarque : l’équilibration de la gouttière se fait chaque semaine.
Mode d’action de la gouttière occlusale Selon ROZENCWEIG
- Différents types de gouttières occlusales:
- La gouttière d’urgence :
Elle peut être confectionnée sur le patient (réalisée sur les moulages montés sur articulateur) ou être préfabriquée. Elle est indiquée pour soulager rapidement le patient .Elle sera, le plus rapidement possible, remplacée par les autres types de gouttières.
Jig de LUCIA 1964: Cette gouttière est limitée aux incisives maxillaires créant une butée antérieure empêchant l’occlusion, elle est modelée directement en bouche. C’est un plan rétro-incisif ajusté sur les incisives centrales maxillaires sur lequel les incisives mandibulaires viennent s’appuyer lors de la fermeture buccale, la face palatine est ajustée de manière à procurer une inocclusion minimale et une surface de glissement sans ressauts dans toutes les directions de l’espace, lors des déplacements mandibulaires latéraux et antérieures.
Indications:
Soit dans les situations d’urgence pour obtenir rapidement la décompression articulaire et la sédation des douleurs des muscles masticateurs qui peuvent y être liées.
Soit comme moyen d’enregistrement des rapports intermaxillaires .
Contre – indications:
Le port de la butée doit être réduit dans le temps ou être intermittent dans la mesure ou une cale antérieure pourrait provoquer une situation de compression au niveau des ATM
De plus, sa faible dimension qui fait que cette butée pourrait être déglutie ou inhalée interdit son utilisation pendant le sommeil
- Gouttière de reconditionnement neuro- musculaire:(de relaxation) Gouttière de RAMFJORD et Ash:
Définition:
Il s’agit d’appareils en résine acrylique lisse, transparente de préférence, le plus souvent dure, couvrant la surface occlusale de toute une arcade soit maxillaire, soit mandibulaire.
Indications: sont de 2 ordres :
- Obtenir le reconditionnement neuromusculaire qui permettra de définir une relation intermaxillaire asymptomatique de référence
- Protéger les dents d’une usure excessive liées à des para fonctions non maîtrisables.
- Ce sont des dispositifs en résine acrylique transparente interposés entre les arcades, leur rôle est d’éviter que le contrôle des rapports intermaxillaire ne soit pas géré par l’intercuspidation maximale, de réalisation aisée et bien codifiée.
- La surface occlusale doit être uniformément lisse. Elle doit établir en occlusion d’IM des contactes simultanés avec toutes les cuspides d’appuis antagonistes.
- Elle doit établir une fonction canine en latéralité et une désocclusion postérieure en propulsion par guidage symétrique des incisives mandibulaires.
- Ce dispositif peut être maxillaire ou mandibulaire, la durée du port est de 4 à 6 semaines, le résultat doit être significatif au bout d’une durée 15 de jours.
Plan de morsure rétro-incisif :
- Il s’agit d’appareils orthopédiques comportant une plaque palatine maintenue par des crochets, pourvus d’un épaississement rétro-incisif créant une inocclusion postérieure, bouche fermée, quand il est au contact avec le groupe incisivo- canin mandibulaire.
- Plaque de SVED 1944 : répond au souci de son auteur d’éviter que les forces exercées sur la partie rétro-incisive ne traumatisent la région incisivo -canine maxillaire. Un bandeau vestibulaire de résine est donc adjoint à ce niveau pour stabiliser le dispositif.
Indications:
- Spasme musculaire
- Plan occlusal fortement perturbé
- Perte de DV
Contre – indications:
- Présence de troubles articulaires
Le port ne doit pas dépasser 15 j 🡺risque d’égression des dents postérieurs
Reconditionnement neuromusculaire par le plan de morsure rétro incisive
- Gouttière de repositionnement condylien :
- Elles sont indiquées dans les problèmes articulaires
- Elles rétablissent l’unité ménisco- condylienne afin de placer le condyle en avant de la relation centrée.
- Le port de la gouttière de repositionnement est de 24h pendant 6 mois même pendant les repas, elle nécessite la plupart du temps un traitement stabilisateur ultérieur.
- Ces gouttières empêchent le déplacement du ménisque en avant de la tête du condyle.
- Les gouttières de réduction :
Ont pour objectif de caler la mandibule dans une position où l’ouverture et la fermeture se réalisent sans claquement.
Elles peuvent être mandibulaires ou maxillaires, portées 24h sur 24 pendant 6 mois au moins. Elles permettent:
🡺 De point de vue articulaire: une avancée et une descente des condyles mandibulaires
🡺 De point de vue occlusal: bout à bout antérieur, désocclusion postérieur.
Indications:
Déplacements discaux avec réduction, douloureux ou ayant tendance à évoluer vers le déplacement sans réduction.
Contre indications:
Conditions articulaires physiologiques.
Repérage de la position thérapeutique :
Grace à des radiographies transcrâniennes normalisées, Repérage clinique lors des mouvements mandibulaires
La cire calibrée placée entre les arcades et fixant leur rapport juste avant le claquement de retour
- Les gouttières de décompression ou les butées postérieures :
La gouttière de repositionnement présente un mur de repositionnement et/ou des indentations profondes qui lors de la contraction des muscles masticateurs repositionnent obligatoirement la mandibule dans une position telle, que les surfaces et les disques articulaires des ATM soient correctement coaptés, cette position est appelée « position thérapeutique ».
La confection de ce type de gouttière nécessite la réalisation de la manouvre de FARRAR (permet d’abaisser la mandibule de la ramener en avant puis en haut )
Indications:
Luxations sans réduction DDP , rétro- discite, arthrose, hyper laxité temporo-mandibulaire
Principes d’utilisation :
Sur le plan articulaire, le repositionnement se traduit par une avancée et une descente des condyles mandibulaires, de telle sorte qu’ils viennent se placer à leur position fonctionnelle à la face inférieure des disques articulaires.
Le but est de favoriser la cicatrisation de la zone rétro -discale puis par meulage successifs le recul de la mandibule.
Sur le plan clinique, il faut repérer le moment ou la coaptation condylo -discale est perdue lors de la fermeture.
On place le patient en bout à bout incisif et l’on fait reculer la mandibule, lorsque le claquement se produit on enregistre la position à l’aide d’une cire.
- Gouttière de stabilisation:
C’est un dispositif dont le but est de stabiliser une situation inter-arcade et articulaire obtenue par une manœuvre orthopédique préalable. Cette gouttière est indiquée après :
- Réduction discale manuelle.
- Chirurgie de repositionnement discal.
Elle s’apparente à la gouttière de RAMFJORD, si elle est maxillaire.
Son utilisation favorise la récupération, puis le maintien d’une dynamique mandibulaire physiologique, par suppression des excitations sensorielles périphériques déclenchant une activité neuromusculaire normale.
- RÉHABILITATION OCCLUSALE PAR MEULAGE SELECTIF :
- Définition :
Le meulage sélectif consiste en l’élimination des contacts exagérés, des contacts prématurés et des interférences, dans les différentes positions de la mandibule afin de corriger et de rétablir une occlusion des dents physiologiquement adaptée.
- Objectifs:
- Rétablir la fonction du système manducateur
- Parvenir à une intercupidation stable
- Répartir les charges occlusales de façon uniforme avec des forces axiales sur les dents
- Améliorer les conditions fonctionnelles des éléments de l’appareil manducateur.
- Principes du meulage sélectif :
- Approfondissement des sillons
- Meulage sphénoïdal
- Effilage des pointes cuspidiènnes.
4.-Indications du meulage sélectif :
- Dans les cas d’interférences des cuspides, lorsqu’elles sont liées à :
- Un trauma occlusal
- Des troubles fonctionnels des muscles masticateurs et des ATM.
- Des para fonctions avec ou sans spasmes musculaires.
- Dans les cas de rectifications occlusales des dents avant les restaurations prothétiques.
-Dans la prognathie mandibulaire.
- Après la thérapeutique orthodontique.
- Certaines inocclusions.
- Dans l’existence d’une dysharmonie intermaxillaire au repos et en fonction.
-Mastication unilatérale.
-Dans l’amélioration des rapports fonctionnels des dents
- En cas de morsure des tissus mous.
- Dans les malpositions de certaines crêtes marginales des dents
- Dans le cas de tassement alimentaire.
- Dans les défauts d’élocution phonétique.
- Pour une amélioration esthétique.
- Contre indications :
- Patient nerveux avec un fond de psychonévrose.
- Patients qui n’ont plus que quelques dents.
- Importante diminution de la hauteur verticale.
- Déplacement mandibulaire postérieur, antérieur ou latéral très prononcé.
- Articulé croisé.
- Dans les béances avec des tics linguaux très sévères.
- Dans le cas de dents très mobiles.
- Denture extrêmement abrasée.
- Méthodes et matériels :
a- Prémédication :
- Relaxants : la prise orale de 5mg de Diazépam, environ 1h avant le rendez-vous.
- Antisialologue : un volume de salive excessif est en général, contrôlé par la prise de 15mg de Bromide de propantheline une 1h avant le rendez-vous.
b. Matériels :
Ruban/papier articulé :
Les vrais contacts entre les dents sont révélés par une marque foncée à la périphérie et pâle au centre, on parle « d’effet de Halo ». Cela est dû au colorant dans le ruban qui est rejeté à la périphérie par le contact entre les 2 dents antagonistes.
A la lecture des marques colorées, il est impératif de comprendre que seules doivent être meulées celles qui peuvent être mises en relation précise avec les antagonistes.
Cire « occlusal indicator » de KERR :
Pour les interférences dans les mouvements de latéralité, ces fines feuilles de cire sont placées sur les surfaces occlusales supérieures. Les dents opposées percent la cire si elles se rencontrent au cours des mouvements de latéralité. Les perforations représentent les interférences
Instruments rotatifs :
Les fraises à finir en carbure de tungstène sont utilisées pour le meulage des dents naturelles et celles en diamant pour celui des couronnes en céramique. Des fraises à finir plus fines et des cupules en caoutchouc sont utilisées pour l’ajustage final et le polissage dès l’équilibration.
c. Orientation de la fraise :
La fraise est orientée de façon à aplanir les convexités cuspidiènnes, mais l’anatomie occlusale n’est que très peu modifiée et le meulage permet l’obtention d’une intercuspidie adéquate assurant la stabilité de la denture.
- Techniques du meulage sélectif selon les différentes écoles :
Elles peuvent être regroupées en trois concepts :
- Ecole fonctionnelle « JANKELSON, GLICKMAN et BARRELLE » 1955 :
Publiée en 1955 : Il existe 3 classes de surfaces à meuler :
Principes :
- La position de référence est : la RC.
- Permet l’élimination des prématurités lors du trajet de fermeture en RC.
- Ne vise pas à une correction au cours des mouvements protrusifs et de latéralité.
Indications :
Indiquée lorsque des lésions parodontales sont diagnostiquées, accompagnées de mobilités et de migrations, car le meulage crée une certaine « liberté » occlusale dans le sens antéro-postérieur, réalisé avant et après traitement parodontal.
Chronologie :
1er semaine : meulage du versant de classe I qui va permettre à la dent de se redresser.
2ème semaine : Contrôle des contacts de classe I
Recherche et correction des contacts de classe II sur l’arcade maxillaire
3ème semaine : Contrôle de classe I et II et s’il existe encore des interférences, meulage des surfaces de classe Ia et IIa et Début de correction de classe III.
4ème semaine : les meulages de classe III sont poursuivis jusqu’à disparition de toutes prématurités en RC.
5ème semaine : contrôle final des meulages des 3 classes, polissage des surfaces.
- Ecole de SCHUYLER, RAMFJORD et DAWSON 1966 :
Concept issu de la prothèse complète en s’appuyant sur les travaux de BEYRON.
Buts :
- Elimination des prématurités en RC
-Elimination des interférences lors des excursions mandibulaires.
Principes :
Cette méthode se caractérise par le concept de « long centric » c’est-à-dire une liberté d’établir des contacts dento-dentaires aussi bien en RC qu’en position légèrement plus antérieure sans variation de la DVO.
Eventuellement cette position peut s’accompagner d’une liberté dans le sens latéral « wide centric » ces 2 situations sont réunies dans l’expression bien connue de « Freedom in centric » ou aire de tolérance en centrée.
Au cours des excursions mandibulaires sont recherchés :
- Des contacts « doux et harmonieux » du côté travaillant, de la canine à la DDS
- Aucun contact du côté non travaillant.
Indications :
- Les classes II division I, à condition que les béances soient faibles.
- Bruxisme modéré.
Chronologie:
1er phase : correction des dysharmonies grossières pour avoir une forme anatomique et des rapports dento- dentaires harmonieux
2ème phase : élimination des contacts prématurés en RC au niveau des ponts mésiaux des cuspides palatines et les crêtes marginales des molaires et PM sup et les surfaces des dents antagonistes.
3ème phase : meulage des incisives inférieures, mais uniquement lorsque la douleur, la proximité de la pulpe ou l’esthétique l’exigent.
4ème phase : correction en latéralité ; la correction du côté travaillant concerne principalement les faces internes des cuspides vestibulaires des dents maxillaires.
5ème phase : – Finition du meulage sélectif
- Contrôle avec la cire verte calibrée
- Polissage
- Ecole gnathologiste STUART, SOLNIT, LAURITZEN, WRITH 1965:
Principes:
- Création d’une occlusion thérapeutique
- La RC constitue la position de référence
- La coïncidence entre la RC et l’IM est recherchée après meulage, pour obtenir une position « verrouillée »
- Le guidage antérieur assure le désengrènement des dents postérieures et est essentiellement caractérisé par la protection canine.
- Les mouvements de latéralités doivent pouvoir s’effectuer à partir de la RC
- Les rapports cuspides/fosses et cuspides/embrasures sont recherchés.
Indications :
- Dysfonctions
- Equilibration prothétique
- Dysharmonies dues à des versions ou des égressions
- Classe I
- Classe II division 2
Chronologie :
- Elimination des prématurités en RC par meulage des versants distaux inférieurs et mésiaux supérieurs, il concerne les cuspides d’appui.
- Elimination des interférences en propulsion par meulage des versants distaux supérieurs et mésiaux inférieurs, cuspide guide au niveau antérieur, correction éventuelle des faces linguales des dents maxillaires.
- Elimination des interférences en diduction :
Côté travaillant : meulage des versants internes des cuspides guides , la canine mandibulaire ne sera pas meulée
Côté non travaillant : meulage des cuspides d’appui, sont concernés les versants mésiaux internes des cuspides vestibulaires mandibulaire, distaux internes des cuspides palatines maxillaire
- Fin du meulage : contacts répartis sur les dents cuspidées et non cuspidées, les meulages seront effectués en priorité sur les dents déjà traitées.
- RÉHABILITATION OCCLUSALE PAR TRAITEMENT ORTHODONTIQUE
Les traitements orthodontiques peuvent être exécutés sans endommager les tissus parodontaux, même chez les personnes d’un certain âge, à condition de respecter trois règles essentielles :
- Les pressions ou les forces exercées devront être faibles.
- La recherche de mouvements modérés des dents concernées.
- Assurer une contention appropriée après traitement.
- Buts du traitement ODF:
En tant que moyen d’équilibration de la fonction occlusale, le traitement orthodontique à pour buts :
- D’éliminer les interférences des cuspides.
- D’assurer une répartition des charges occlusales dans la direction du grand axe de la dent.
- D’établir des conditions d’hygiène favorables.
- D’améliorer l’aspect esthétique, tout en maintenant le caractère fonctionnel.
- D’améliorer l’état et la fonction du parodonte.
- Indications :
- Dans tous les défauts d’harmonie occlusale, liés à des troubles fonctionnels (articulation croisée, migration dentaire…)
- Dans les cas de sur occlusion verticale avec un surplomb horizontal, très prononcé et une pression oblique maximale sur les dents.
- Dans les cas ou il simplifie le traitement prothétique.
- Chevauchement des dents et malocclusion entraînant la rétention alimentaire.
- Pour faciliter le traitement chirurgical (exp. : prognathie mandibulaire)
- Pour des raisons esthétiques et psychologiques.
- Contre indications :
- Faible résistance des tissus parodontaux.
- Nombre insuffisant de dents disponibles pour l’ancrage
- Absence de coopération du patient.
- L’application des forces et risque de traitement orthodontique :
Une force d’écrasement considérable provoque généralement :
- Une destruction et une nécrose du desmodonte ainsi que des cémentoblastes.
- Une résorption de l’os alvéolaire et du cément
- Déhiscence des procès alvéolaires, les récessions gingivales sont fréquemment provoquées, par un déplacement exagéré d’une seule dent par rapport à son alvéole.
- Formation de poche parodontale.
- Problèmes posés par les traitements orthodontiques :
- L’espace disponible : sa mauvaise évaluation transforme un traitement mineur en un traitement majeur.
- L’ancrage : les forces réciproques ne doivent exercer aucune action de version sur les dents à ancrages.
- Fonction occlusale : l’utilisation d’appareils amovibles interdit le déplacement d’une dent à l’encontre d’une force occlusale fonctionnelle.
- Maladie parodontale : il faut prévoir un traitement orthodontique, de manière à réduire l’irritation gingivale par les appareils utilisés et veiller à une hygiène rigoureuse.
- L’âge du patient : la jeunesse présente un avantage certain, en orthodontie majeure.
- La contention : elle est obligatoire après tout traitement orthodontique.
- Les différents types d’appareillages utilisés :
- Appareils amovibles : POSSELT cite parmi les appareils amovibles :
- La plaque d’OPPENHEIN dans le cas d’articulation croisée
- L’appareil amovible avec fils et ressorts.
- La ligature torsadée de THIELEMANN dans les cas de protrusion des dents antérieures supérieures.
- L’appareil de HAWLEY : il est utilisé surtout pour la linguo -version des dents antérieures, il permet la réduction de diastème entre les incisives mandibulaire. Dans des occlusions croisées antérieures sans prognathie mandibulaire, il vestibule les dents maxillaires et linguale les dents mandibulaires à l’aide d’appareils amovibles.
- Appareil fixes : ces types d’appareils conviennent parfaitement à tous les mouvements de rotation des dents, demeurent nécessaires pour réhabiliter la fonction occlusale.
- contention post-orthodontique :
- Elle suit obligatoirement tout traitement orthodontique
- Nécessite une durée plus longue chez l’enfant.
- Pour qu’une contention soit efficace, il faut que tous les facteurs étiologiques soient éliminés et que les dents soient amenées en position fonctionnelle stable.
- L’ajustement occlusal doit suivre la contention de manière obligatoire.
- Une contention mécanique plus au moins permanente des dents doit être envisagée chez l’adulte.
- meulage sélectif post orthodontique:
A la fin du traitement orthodontique, il faut procéder à une analyse fonctionnelle pour éventuellement compléter ce traitement par un ajustement occlusal.
a-Chez l’adulte : cet ajustement peut être réalisé très tôt après la fin du traitement actif, 3 à 4 mois après le début de la contention.
b. Chez l’enfant : l’ajustement occlusal se fait dans la majorité des cas à la fin de la période de contention (14 à 15 ans), cependant lorsque les appareils actifs ont été déposés et que les plaques de contention on été mises en places, on peut parfois comme pour l’adulte pratiquer un simple petit meulage pour aider certaines dents à retrouver une bonne intercuspidation.
- RÉHABILITATION OCCLUSALE PAR TRAITEMENT PROTHÉTIQUE ET DENTISTERIE RESTAURATRICE :
L’objectif de ces 2 disciplines, à chaque phase de la thérapeutique, est le rétablissement de la capacité fonctionnelle et la stabilité des rapports occlusaux.
- Buts :
- Rétablir l’esthétique et la fonction.
- Remplacer les dents absentes pour empêcher la migration et le mouvement de bascule.
- Répartir les charges occlusales sur l’ensemble des dents (naturelles et prothétiques)
- Stabilisation et contention individuelles de chacune des arcades dentaires.
- Principes :
- La maladie parodontale doit avoir été traité avec succès.
- Le patient doit pratiquer la meilleure hygiène possible.
- La prothèse doit être non agressive pour le parodonte.
- La morphologie prothétique doit être en harmonie avec la morphologie des dents restantes.
- L’intervalle entre la séance de contrôle et de prophylaxie doit être court (surtout pour la prothèse fixe)
- Séquence du traitement prothétique :
- Confection de prothèse provisoire.
- Mise en bouche de la prothèse provisoire testée pendant 3 à 6 mois.
- Mise en place de prothèse définitive.
- Différents type de prothèses :
- Prothèse adjointe amovible :
Le port de la prothèse transitoire place le patient dans les meilleurs conditions pour favoriser l’adaptation de la prothèse définitive sur tous les plans (psychologique, physiologique et esthétique) ,le plan de traitement comporte un certain nombre de réaménagements préalables à toute réalisation.
Ils visent à améliorer :
- L’état parodontal
- Les possibilités d’insertion et d’appui.
- Le plan d’occlusion (soustraction ou addition de matériau)
- Les guidages antérieurs et latéraux.
- L’esthétique.
b. Prothèse conjointe fixe :
En prothèse fixée, grâce à la réalisation de couronnes et bridges transitoires, l’odontologiste dispose d’un moyen simple et efficace de vérifier et de tester le nouveau schéma occlusal.
Elle assure de nombreuses responsabilités :
- La protection pulpaire.
- Le maintien de la stabilité des piliers.
- Le contrôle de la fonction occlusale
- La réhabilitation psycho-esthétique (morphologie, teinte)
- L’adaptation phonétique et masticatoire.
Les contacts occlusaux se manifestent:
. En RC dans les traitements des problèmes musculaires,
. En avant de celle-ci dans les cas de récupération méniscale et en bas de celle-ci dans la thérapeutique des décompressions articulaires.
c. Prothèse implantaire :
Actuellement, le remplacement des dents absentes par ostéo -intégration de racines artificielles (en titane) trouve son indication dans les cas :
- Edentement partiel :
- Pilier distal de prothèse fixée
- Pilier intermédiaire pour bridge de longue étendue
- La faible valeur des piliers dentaires résiduels comme support de prothèse adjointe ou conjointe.
- Les agénésies multiples.
–Edentement unitaire Maladies parodontales
- Parodontite évolutive
- Mobilité dentaire importante, associée à une alvéolyse avancée en particulier au niveau des secteurs postérieurs.
Traitement orthodontique pré implantaire :
DDM par encombrement, proalvéolie, absence des dents postérieures ou en présence de parodonte réduit. Ce qui permet un excellent résultat esthétique et fonctionnel.
Une relation implanto -parodontale est créée avec un tissu péri-implantaire cicatriciel dont le potentiel
de réaction face à une agression bactérienne apparaît plus faible que ne l’est celui du tissu péri dentaire.
- RÉHABILITATION OCCLUSALE PAR CONTENTION
Définition :
« Procédé thérapeutique symptomatique qui permet d’immobiliser les organes dentaires à titre temporaire en attente d’une consolidation ou à titre définitif lorsque la mobilité est devenue irréversible.» ( BARRELLE ).
La plupart des auteurs reconnaissent la valeur de la contention dans le traitement des maladies parodontales. Par son action mécanique, elle immobilise les dents, ralentit l’évolution des lésions existantes.
Associée à d’autres thérapeutiques parodontales, elle favorise la réparation tissulaire, il est donc impossible de pratiquer certaines thérapeutiques parodontales sans contention.
Indications :
- Gêne fonctionnelle.
- Risque de migration en cas de rupture des forces d’équilibre.
- La prévention des migrations post-orthodontiques
- Augmentation des contraintes au delà des capacités biomécaniques du parodonte.
- Répartition inadéquate des forces occlusales.
- amélioration de la stabilité et de l’adaptation de l’ensemble des dents.
Contre indications :
Contre indications absolues :
- Absence d’hygiène.
- Prédisposition à la carie
- Qualité de l’émail
- Profil psychologique altéré
- Malpositions dentaires.
- Présence de diastèmes.
Contre indications relatives :
- Facteur esthétique.
- Volume pulpaire important (pour contention intra-coronaire)
- Le coût de certains types de contention.
Différents systèmes de contention :
- La contention temporaire : permet de temporiser et d’éliminer pour une durée d’une semaine :
- La douleur
- La gène fonctionnelle.
- Eviter le désagrément d’un détartrage ou chirurgie réalisés sur dents mobiles.
-Les contentions ambivalentes : sont réalisées dans les cas où l’indication d’une contention a définitivement été établie :
- Dans le cas d’un plan de traitement complexe, une contention ambivalente peut être réalisée en attente d’une réévaluation finale à l’issue de l’ensemble des soins de la cavité buccale.
- Sa durée de vie pourra être de quelques mois à plusieurs années.
Contention permanente : ensemble des dispositifs qui permettent d’immobiliser les dents à titre définitif (d’une façon continue dans le temps : à vie )
VIII-CONCLUSION:
La recherche d’une occlusion physiologiquement adaptée, fonctionnelle et esthétique, demeure l’objectif essentiel de toute réhabilitation occlusal.
Un examen occlusal précis et complet est nécessaire. Des solides connaissances de physiologie et de biomécanique occlusales sont des éléments de base indispensable pour la finalité thérapeutique.
LA RÉHABILITATION OCCLUSALE
Le dentiste examine les dents et les gencives pour détecter d’éventuels problèmes.
Un détartrage régulier permet d’éviter l’accumulation de plaque dentaire.
Les caries doivent être traitées rapidement pour préserver la santé de la dent.
L’orthodontiste corrige les malpositions dentaires avec des appareils adaptés.
Une couronne protège une dent fragilisée après une dévitalisation.
L’hygiène bucco-dentaire est essentielle pour prévenir les infections comme la parodontite.
Les implants dentaires offrent une solution fixe et durable pour les dents manquantes.
LA RÉHABILITATION OCCLUSALE

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.