Prise en charge des patients avec diabète et les troubles endocriniens
Prise en Charge des Patients avec Diabète et Troubles Endocriniens
Introduction
L’endocrinologie et la stomatologie partagent des relations bidirectionnelles complexes. Le fonctionnement des glandes endocrines influence directement le développement de la sphère maxillo-faciale, et les dysfonctionnements endocriniens peuvent se manifester par des symptômes stomatologiques. À l’inverse, les interventions dentaires et orobuccales peuvent contribuer à la normalisation de certaines affections endocriniennes, tandis que la chirurgie maxillo-faciale joue un rôle clé dans la correction des dysmorphoses induites par des endocrinopathies. L’odontostomatologiste occupe une position stratégique dans le diagnostic précoce, la prévention des complications et le traitement de pathologies telles que le diabète et les troubles thyroïdiens, parathyroïdiens et surrénaliens.
Ce document explore en détail la prise en charge des patients atteints de diabète et de troubles endocriniens, en mettant l’accent sur les implications stomatologiques, les complications associées, les stratégies diagnostiques et les approches thérapeutiques adaptées. Il intègre également les relations entre ces pathologies et les manifestations buccales, ainsi que les précautions à prendre lors des soins dentaires.
Le Diabète
Définition et Classification
Le diabète est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie chronique due à une déficience de la sécrétion ou de l’action de l’insuline, ou les deux. Cette condition entraîne des complications à long terme affectant divers organes et systèmes. Les principales formes de diabète sont :
- Diabète de type 1 : Une maladie auto-immune caractérisée par la destruction des cellules β des îlots de Langerhans dans le pancréas, entraînant une carence absolue en insuline. Elle débute souvent de manière brutale, principalement chez les enfants et les adolescents, bien que des formes à apparition plus tardive chez l’adulte existent.
- Diabète de type 2 : Caractérisé par une résistance à l’insuline et une carence relative en insuline, il évolue lentement et est souvent asymptomatique pendant plusieurs années. Il est fréquemment associé à l’obésité et touche principalement les adultes.
- Diabète gestationnel : Diagnostiqué pendantFederation Internationale du Diabète (2011) comme une intolérance au glucose découverte ou débutant pendant la grossesse.
- Autres formes spécifiques : Incluent les diabètes liés à des défauts génétiques, des maladies pancréatiques, des endocrinopathies, des infections, ou des syndromes génétiques.
Diagnostic et Suivi
Mesure de la Glycémie
Le diagnostic du diabète repose sur trois critères principaux, confirmés par une répétition des tests en l’absence de symptômes évidents d’hyperglycémie :
- Glycémie à jeun : ≥ 126 mg/dl (7 mmol/l) après un jeûne d’au moins 8 heures.
- Glycémie aléatoire : ≥ 200 mg/dl (11,1 mmol/l) en présence de symptômes d’hyperglycémie (polyurie, polydipsie, perte de poids inexpliquée, polyphagie).
- Test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) : Glycémie ≥ 200 mg/dl à la 2e heure après une charge de 75 g de glucose.
Les valeurs intermédiaires définissent des états prédiabétiques :
- Anomalie de la glycémie à jeun (AGJ) : Glycémie à jeun entre 100 et 125 mg/dl.
- Intolérance au glucose (IG) : Glycémie entre 140 et 199 mg/dl à la 2e heure d’une HGPO.
Ces états sont des facteurs de risque pour le diabète et les maladies cardiovasculaires.
Hémoglobine Glyquée (HbA1c)
L’HbA1c reflète la glycémie moyenne des 2 à 3 derniers mois. Une valeur ≥ 6,5 % (mesurée par chromatographie en phase liquide à haute performance) est un critère diagnostique du diabète. Un HbA1c élevé est associé à un risque accru de complications microvasculaires (30 % d’augmentation par 1 % d’élévation de l’HbA1c). Ce marqueur est essentiel pour évaluer l’efficacité des traitements et ajuster les objectifs thérapeutiques.
Complications du Diabète
Complications Microangiopathiques
Rétinopathie Diabétique
La rétinopathie touche plus de 50 % des diabétiques après 15 ans d’évolution. Elle est causée par l’hyperglycémie chronique et se manifeste par des micro-anévrismes, des hémorragies rétiniennes, des exsudats, et des œdèmes maculaires, pouvant mener à la cécité. Un contrôle glycémique strict est crucial pour sa prévention.
Néphropathie Diabétique
Plus fréquente dans le diabète de type 1, la néphropathie affecte environ 50 % des patients. Elle débute par une micro-albuminurieល
System: Prise en Charge des Patients avec Diabète et Troubles Endocriniens
Prise en Charge des Patients avec Diabète et Troubles Endocriniens
Introduction
L’endocrinologie et la stomatologie partagent des relations bidirectionnelles complexes. Le fonctionnement des glandes endocrines influence directement le développement de la sphère maxillo-faciale, et les dysfonctionnements endocriniens peuvent se manifester par des symptômes stomatologiques. À l’inverse, les interventions dentaires et orobuccales peuvent contribuer à la normalisation de certaines affections endocriniennes, tandis que la chirurgie maxillo-faciale joue un rôle clé dans la correction des dysmorphoses induites par des endocrinopathies. L’odontostomatologiste occupe une position stratégique dans le diagnostic précoce, la prévention des complications et le traitement de pathologies telles que le diabète et les troubles thyroïdiens, parathyroïdiens et surrénaliens.
Ce document explore en détail la prise en charge des patients atteints de diabète et de troubles endocriniens, en mettant l’accent sur les implications stomatologiques, les complications associées, les stratégies diagnostiques et les approches thérapeutiques adaptées. Il intègre également les relations entre ces pathologies et les manifestations buccales, ainsi que les précautions à prendre lors des soins dentaires.
Le Diabète
Définition et Classification
Le diabète est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie chronique due à une déficience de la sécrétion ou de l’action de l’insuline, ou les deux. Cette condition entraîne des complications à long terme affectant divers organes et systèmes. Les principales formes de diabète sont :
- Diabète de type 1 : Une maladie auto-immune caractérisée par la destruction des cellules β des îlots de Langerhans dans le pancréas, entraînant une carence absolue en insuline. Elle débute souvent de manière brutale, principalement chez les enfants et les adolescents, bien que des formes à apparition plus tardive chez l’adulte existent.
- Diabète de type 2 : Caractérisé par une résistance à l’insuline et une carence relative en insuline, il évolue lentement et est souvent asymptomatique pendant plusieurs années. Il est fréquemment associé à l’obésité et touche principalement les adultes.
- Diabète gestationnel : Diagnostiqué comme une intolérance au glucose découverte ou débutant pendant la grossesse (Cosson, 2010).
- Autres formes spécifiques : Incluent les diabètes liés à des défauts génétiques, des maladies pancréatiques, des endocrinopathies, des infections, ou des syndromes génétiques (Fédération Internationale du Diabète, 2011).
Diagnostic et Suivi
Mesure de la Glycémie
Le diagnostic du diabète repose sur trois critères principaux, confirmés par une répétition des tests en l’absence de symptômes évidents d’hyperglycémie :
- Glycémie à jeun : ≥ 126 mg/dl (7 mmol/l) après un jeûne d’au moins 8 heures.
- Glycémie aléatoire : ≥ 200 mg/dl (11,1 mmol/l) en présence de symptômes d’hyperglycémie (polyurie, polydipsie, perte de poids inexpliquée, polyphagie).
- Test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) : Glycémie ≥ 200 mg/dl à la 2e heure après une charge de 75 g de glucose.
Les valeurs intermédiaires définissent des états prédiabétiques :
- Anomalie de la glycémie à jeun (AGJ) : Glycémie à jeun entre 100 et 125 mg/dl.
- Intolérance au glucose (IG) : Glycémie entre 140 et 199 mg/dl à la 2e heure d’une HGPO.
Ces états sont des facteurs de risque pour le diabète et les maladies cardiovasculaires.
Hémoglobine Glyquée (HbA1c)
L’HbA1c reflète la glycémie moyenne des 2 à 3 derniers mois. Une valeur ≥ 6,5 % (mesurée par chromatographie en phase liquide à haute performance) est un critère diagnostique du diabète. Un HbA1c élevé est associé à un risque accru de complications microvasculaires (30 % d’augmentation par 1 % d’élévation de l’HbA1c). Ce marqueur est essentiel pour évaluer l’efficacité des traitements et ajuster les objectifs thérapeutiques.
Complications du Diabète
Complications Microangiopathiques
Rétinopathie Diabétique
La rétinopathie touche plus de 50 % des diabétiques après 15 ans d’évolution. Elle est causée par l’hyperglycémie chronique et se manifeste par des micro-anévrismes, des hémorragies rétiniennes, des exsudats, et des œdèmes maculaires, pouvant mener à la cécité. Un contrôle glycémique strict est crucial pour sa prévention.
Néphropathie Diabétique
Plus fréquente dans le diabète de type 1, la néphropathie affecte environ 50 % des patients. Elle débute par une micro-albuminurie, évoluant vers une macro-albuminurie et une insuffisance rénale. Les facteurs de risque incluent l’hyperglycémie et l’hypertension (pression artérielle cible < 130/80 mmHg).
Neuropathie Diabétique
La neuropathie est la complication la plus fréquente et précoce du diabète. Elle se manifeste par une polynévrite distale (paresthésies, dysesthésies, douleurs nocturnes) qui peut évoluer vers des troubles trophiques, comme le mal perforant plantaire, une ulcération non douloureuse pouvant entraîner des lésions osseuses et articulaires. Les atteintes végétatives (vasomotrices, génito-urinaires, digestives) sont également possibles. Un bon contrôle glycémique est essentiel pour la prévention.
Complications Macroangiopathiques
Les complications macroangiopathiques affectent les artères coronaires, cérébrales et des membres inférieurs, entraînant des risques d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux, et d’amputations. Les facteurs de risque incluent l’hyperglycémie, l’hypertension, la dyslipidémie (triglycérides élevés, HDL bas, LDL athérogènes), et l’inflammation.
Complications Infectieuses
Les diabétiques sont plus susceptibles aux infections graves, notamment cutanées, buccales, génito-urinaires, et pulmonaires (tuberculose). Ces infections, liées à des altérations des fonctions leucocytaires (chimiotactisme, bactéricidie, phagocytose), aggravent le déséquilibre glycémique. Un contrôle glycémique strict améliore l’immunité.
Liens entre les Pathologies Buccales et le Diabète
Impact du Diabète sur la Cavité Buccale
Maladie Parodontale
Le diabète est un facteur de risque majeur de maladies parodontales sévères, avec un risque trois fois plus élevé de pertes d’attache et osseuses. L’étude des Indiens Pima (1990) a montré une prévalence et une incidence accrues de parodontites chez les diabétiques de type 2. Les diabétiques de type 1 présentent une inflammation gingivale plus rapide face à un défi bactérien. Un HbA1c > 9 % est associé à une prévalence significativement plus élevée de parodontites sévères (OR = 2,90, IC 95 % : 1,40–6,03). L’obésité, fréquente chez les diabétiques de type 2, aggrave ce risque via l’insulinorésistance.
Autres Atteintes Buccales
- Xérostomie : La sécheresse buccale, liée à la déshydratation, aux microangiopathies, aux neuropathies, ou aux traitements médicamenteux (antihypertenseurs, diurétiques), favorise les caries, les infections fongiques, et les lésions muqueuses.
- Caries dentaires : Les diabétiques présentent un risque accru de caries, lié à une diminution du pH salivaire, des concentrations réduites de calcium, phosphate et fluor, et une glycémie salivaire élevée. Une hygiène buccodentaire insuffisante est un facteur déterminant.
- Infections fongiques et lésions muqueuses : Les diabétiques sont plus susceptibles à la candidose buccale, la langue géographique, la langue fissurée, le lichen plan, et les leucoplasies.
Prise en Charge au Cabinet Dentaire
Interrogatoire et Organisation des Soins
L’interrogatoire initial doit inclure le type de diabète, les traitements, l’équilibre glycémique (HbA1c), et les complications. Les rendez-vous matinaux sont préférables, avec consigne au patient de s’alimenter normalement pour éviter l’hypoglycémie.
Traitements Parodontaux
- Diabète équilibré (HbA1c < 7 %) : Les soins parodontaux peuvent être effectués sans antibioprophylaxie.
- Diabète déséquilibré : Une consultation avec le médecin traitant est nécessaire pour évaluer le risque infectieux. Les traitements non chirurgicaux peuvent nécessiter une antibioprophylaxie.
Éducation Thérapeutique
L’éducation à l’hygiène buccodentaire est cruciale, en particulier pour les diabétiques, en raison de leur susceptibilité aux pathologies buccales. Elle inclut des conseils sur l’alimentation, l’arrêt du tabac, et l’hygiène dentaire rigoureuse.
Anesthésie
Les anesthésiques locaux avec vasoconstricteurs (adrénaline) sont sans danger pour les diabétiques équilibrés. En cas de diabète instable, la dose d’adrénaline doit être réduite en raison de son effet hyperglycémiant.
Atteintes Thyroïdiennes
Anatomie et Physiologie
La glande thyroïde, située dans le cou, produit les hormones T3 (triiodothyronine) et T4 (thyroxine) sous l’influence de la TSH hypophysaire. Ces hormones régulent le métabolisme de base, la maturation du système nerveux, et la croissance osseuse. Elles exercent un rétrocontrôle négatif sur la TSH et la TRH hypothalamique.
Hypothyroïdie
L’hypothyroïdie résulte d’un déficit de sécrétion des hormones thyroïdiennes, entraînant un ralentissement métabolique. Elle peut être primitive (thyroïdite, iatrogène) ou secondaire (atteinte hypothalamique/hypophysaire).
Chez l’Enfant
- Myxoedème congénital : Absence de thyroïde entraînant un nanisme dysharmonieux, un retard psychomoteur, et des anomalies buccodentaires (retard d’éruption dentaire, malpositions, microdontie, macroglossie, hypoplasie de l’émail).
- Ectopie thyroïdienne : Peut provoquer un goitre lingual, des retards de croissance, et des déformations palatines.
Chez l’Adulte
Le myxoedème acquis se manifeste par :
- Un faciès lunaire (peau pâle, bouffie, sèche, érythrocyanose).
- Une macroglossie, une voix rauque, des caries fréquentes, et des inflammations gingivales.
Hyperthyroïdie
L’hyperthyroïdie résulte d’une hypersécrétion de T3 et T4, souvent due à la maladie de Basedow, un goitre toxique, ou un adénome. Elle entraîne une thyrotoxicose (érythème facial, alopécie, tremblement lingual, ophtalmopathie).
Manifestations Buccodentaires
- Enfants : Éruption dentaire précoce, malpositions dentaires, caries multiples.
- Adultes : Parodontopathie, hypercémentose, rhizalyse, ostéoporose.
Prise en Charge en Odontostomatologie
- Dépistage : Identifier les signes thyroïdiens (exophtalmie, goitre, myxoedème).
- Consultation médicale : Collaborer avec le médecin traitant pour évaluer les risques.
- Précautions : Réduire le stress, adapter l’anesthésie, et surveiller les risques infectieux et médicamenteux.
Atteintes Parathyroïdiennes
Hypoparathyroïdie
L’hypoparathyroïdie, souvent post-chirurgicale ou congénitale, entraîne une hypocalcémie, provoquant des crises de tétanie et le signe de Chvostek (contraction faciale à la percussion). Les manifestations buccodentaires incluent :
- Retard d’éruption dentaire, hypoplasie de l’émail, anodontie.
- Candidose orale.
Hyperparathyroïdie
Liée à un adénome ou une hyperplasie, elle provoque une hypercalcémie et une hypophosphorémie, entraînant :
- Tuméfaction osseuse, alvéolyse, mobilités dentaires.
- Décalcification radiologique (disparition de la lamina dura, aspect bulleux de l’os).
Prise en Charge en Odontostomatologie
- Consultation médicale pour évaluer le risque.
- Précautions lors des interventions invasives.
- Surveillance des anomalies dentaires et du risque carieux.
Atteintes Surrénaliennes
Hypofonctionnement Corticosurrénalien
L’insuffisance surrénalienne (maladie d’Addison, atteinte hypophysaire) entraîne une mélanodermie (pigmentation bleuâtre/noirâtre des muqueuses buccales), des caries, et un retard d’éruption dentaire. Les gestes invasifs doivent être évités en cas de suspicion de décompensation aiguë.
Hyperfonctionnement Corticosurrénalien
Le syndrome de Cushing, dû à un excès de cortisol, se manifeste par :
- Un faciès lunaire, une bosse de bison, un hirsutisme.
- Gigantisme dentaire, hyperplasie gingivale, alvéolyse.
Affections de la Médullosurrénale
Les phéochromocytomes provoquent des crises hypertensives par excès de catécholamines. Des atteintes cervicofaciales rares peuvent survenir (orbite, pharynx, mandibule).
Conclusion
Les endocrinopathies, notamment le diabète, les troubles thyroïdiens, parathyroïdiens, et surrénaliens, ont des implications significatives en odontostomatologie. Les manifestations buccodentaires, telles que les parodontites, les caries, et les anomalies muqueuses, nécessitent une prise en charge adaptée. L’odontostomatologiste joue un rôle crucial dans le dépistage, la prévention, et le traitement, en collaboration avec les endocrinologues. Une approche multidisciplinaire, intégrant un contrôle glycémique strict, une hygiène buccodentaire rigoureuse, et des précautions thérapeutiques, est essentielle pour minimiser les complications et optimiser les résultats cliniques.
Prise en charge des patients avec diabète et les troubles endocriniens
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
Prise en charge des patients avec diabète et les troubles endocriniens

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.