LES DOULEURS ORO FACIALES DU SUJET ÂGÉ

LES DOULEURS ORO FACIALES DU SUJET ÂGÉ

LES DOULEURS ORO FACIALES DU SUJET ÂGÉ

  1. Introduction

La douleur est un problème de santé publique et constitue le principal motif de consultation au cabinet dentaire, il s’agit le plus souvent des douleurs bucco dentaires; douleurs connues pour être parmi les plus sévères.

Le praticien peut être également confronté à d’autres manifestations douloureuses chroniques( 10à 55/° des cas) et dont la symptomatologie peut faire croire à une origine bucco-dentaire ; Ces douleurs sont souvent sévères et dont handicapante socialement et psychologiquement

Ces douleurs sont parfois difficiles a être diagnostiquée du fait du nombre important des structures corporelles ( cutané, muqueuse, glandulaire, osseuse, dentaire, vasculaire et nerveuse…)

  1. Définition

Selon IASP « international association for the study of pain », il s’agit d’une « expression sensorielle et émotionnelle associée à une lésion réelle ou potentielle des tissus, ou décrite en termes d’une telle lésion ».

Cette définition conduit à faire plusieurs remarque:

  • Elle évite la liaison entre douleur et stimulus
  • Elle reconnait le caractère forcement subjectif de la sensation douloureuse
  1. Classifications
  • Classification temporelle

A- les douleurs aigues: Est le symptôme d’une lésion et un signal d’alarme qui vise à protéger l’organisme contre d’autres dommages; immédiate et réversible

B- les douleurs chroniques C’est une douleur qui évolues et dure de 3à 6 mois, elle a un retentissement sur les diffèrents aspect de la vie affective, sociale, professionnelles

  • Classification par mécanisme:
    1. par excès de nociception Sur stimulation des fibres véhiculant les messages nociceptif
    2. les douleurs neuropathiques ou neurogènes: Modification des processus de transmission et/ou du contrôle du message »douloureux » à la suite d’une lésion nerveuse périphérique ou centrale Elles sont souvent déroutantes, s’expriment par des sensations de brûlure, de fourmillement, de décharge électrique.
    3. douleurs inflammatoires La limite de ce type de Douleur et la Douleur nociceptive est difficile à établir puisque la lésion d’un tissu entraine rapidement une lésion inflammatoire et donc la stimulation des nocicepteurs
    4. douleurs idiopathiques : A côté des Douleurs symptomatique d’une lésion ou d’un dysfonctionnement, certains Douleurs sont bien définies sur le plan sémiologique alors que l’on ignore encore la cause exacte
  • Classification topographique:

A- des douleurs dites primaires, lorsqu’elles coïncident avec le tissu lésé, elles disparaissent par une anesthésie du tissu lésé

B- les douleurs secondaires ou projetées: qui ne disparaissent pas avec l’anesthésie

Principales douleurs oro-faciales chez le sujet âgé

  1. douleurs neuro-pathiques

A- La Névralgie Trigéminale Classique –

La NTC est une maladie rare présente chez 0,3 % de la population. La Névralgie Trigéminale Classique est définie comme étant une douleur ressemblant à une brève décharge électrique unilatérale récurrente d’apparition brutale et d’arrêt brutal. La douleur est limitée à une ou plusieurs divisions du nerf trijumeau (Ve nerf crânien) et peut être provoquée par un stimulus sensoriel « inoffensif » (allodynie)

  • La symptomatologie caractéristique de la NTC est le « tic douloureux », une douleur paroxystique d’intensité élevée de courte durée.
  • Les points gâchettes (trigger point) qui déclenchent la douleur peuvent être extra (plus fréquemment au niveau de l’aile du nez, lèvre) ou intrabuccaux (gencive supérieure fréquemment)
  • Le patient rapporte plusieurs crises isolées par jour ou des séries d’attaque B- Céphalées
  • Les céphalées en grappe : elles touchent plus fréquemment les hommes que les femmes et tout particulièrement les fumeurs.
  • Les crises sont caractéristiques : Elles débutent au niveau de la tempe et de l’œil, et touchent donc une partie de la face et du crâne, elles se situent invariablement et sans exception du même côté.
  • L’intensité des douleurs augmente rapidement et atteint son paroxysme en 20 minutes
  • En général ces crises surviennent en grappes qui durent plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant de disparaître pendant une période de plusieurs mois ; Cependant des cas chroniques, avec crises pendant plusieurs mois, voire années, existent également.

C- La migraine

  • La migraine épisodique a une forte prévalence (8 à 12 % population) et principalement présente chez des femmes (75 % de la population atteinte). – Dans 60% des cas, la douleur est unilatérale et se localise au niveau de la tempe et derrière les yeux. Les crises sont sévères et invalidantes souvent unilatérales et pulsatiles. Les symptômes peuvent être aggravés par le mouvement.
  1. Algies d’origine vasculaire
  • L’algie vasculaire de la face:
  • Attaques douloureuses sévères, strictement unilatérales localisées au niveau orbitaire, supr-aorbitaire, temporal ou une combinaison de ces sites.
  • Les douleurs sont décrites comme une sensation d’arrachement de broiement, de tournevis d’enfoncement dans l’œil La douleur est associée à un larmoiement, congestion nasale rhinorrhée, transpiration frontale et faciale, myosis (rétrécissement de la pupille),
    • Les maladies cérébro-vasculaires :

Une algie faciale unilatérale peut constituer une première manifestation d’une dissection de l’artère carotide interne cervicale qui se présente dans la majorité des cas par des signes locaux, une céphalée et une cervicalgie unilatérale

  • Le syndrome d’Horton :
  • Il s’agit d’une maladie inflammatoire des vaisseaux, touche particulièrement les sujets âgés.
  • Elle est connue aussi sous le nom d’artérite temporale, du fait que cette artère (temporale superficielle) est souvent affectée.
  • Les signes cliniques les plus fréquemment rapportés sont :la céphalée, une anomalie à la palpation des artères temporales (induration, nodule,…) ,troubles visuels (douleur oculaire) ,myalgies proximales, faiblesse musculaire, asthénie ,signes généraux de l’inflammation (fièvre d’origine inconnue, fébricule au long cours « ≥3mois » , anorexie, amaigrissement, asthénie, sueurs nocturnes)

,claudication de la mandibule et difficulté voire gène à la mastication et autres fonctions

 3- Algies d’origine ophtalmiques

ORL, buccales ′ Les pathologies ophtalmiques peuvent occasionner des douleurs périorbitaires, entre autres : le glaucome.

Au niveau de la sphère ORL, les sinusites et CBS (communication bucco-sinusienne), obstructions nasales, tumeurs ORL, otites peuvent aussi se manifester par des douleurs.

Stomatites, pulpites, parodontites et autres entités s’accompagnent par des douleurs intenses, l’identification de l’étiologie s’avère indispensable afin de poser les différents diagnostics

  • DAM:

Avec le vieillissement, l’articulation s’atrophie de façon générale avec une adaptation fonctionnelle limitée. Les cartilages s’usent aux points de friction et de pression. Dès soixante ans, des modifications morphologiques condyloméniscales et méniscales sont observées.

  • Les lésions articulaires peuvent également être en rapport avec une pathologie chronique telle que la polyarthrite rhumatoïde
  • Le dysfonctionnement de l’ATM est caractérisé par des craquements ou des crépitements, des douleurs oro-faciales musculo-squelettiques, des céphalées ou, dans les cas extrêmes, des pertes d’équilibre.

Cette symptomatologie est exacerbée chez les personnes âgées édentées portant des prothèses dentaires inadéquates

  1. Les stomatodynies idiopathiques

Il s’agit d’une entité douloureuse de la muqueuse buccale sans cause organique. Le patient décrit une douleur continue, chronique, le plus souvent bilatérale, rarement accompagnée de dysesthésies localisées de la muqueuse bucco-pharyngée (langue, palais, gencives, lèvres, pharynx), mais sans aucune lésion visible.

Généralement spontanée, elle peut être aussi déclenchée ou aggravée par l’ingestion d’aliments épicés ou acides

Des signes subjectifs comme la sensation de soif, de bouche sèche ou de troubles gustatifs accompagnent la douleur.

–  Il est essentiel d’écarter des brûlures des muqueuses buccales liées à des facteurs locaux comme des séquelles de radiothérapie, des mucites sur chimiothérapie ou une xérostomie due à des médicaments psychotropes et exclure des causes systémiques (syndrome de Sjögren, diabète, carence vitaminique).

  • Les glossodynies idiopathiques :

Se caractérisent par des douleurs et des dysesthésies localisées au niveau de la langue, sans étiologie organique mise en évidence.

Elles sont plus décrites chez les femmes

  1.  D’autres origines

Certaines pathologies générales peuvent aussi être responsables de douleurs oro-faciales, exemple l’angine de poitrine, pouvant se révéler par des douleurs ascendantes au cou et à la tête

Evaluation de la douleur

Le rôle du médecin dentiste « omnipraticien », lorsqu’il reçoit une personne âgée décrivant une douleur orofaciale est tout d’abord de réaliser une anamnèse détaillée visant à recueillir un maximum de données concernant la douleur.

Le recours à l’évaluation de l’intensité de la douleur grâce aux échelles : EN (échelle numérique), EVA (échelle visuelle analogique) est de plus en plus préconisé, où le patient lui-même pointe du doigt l’intensité de sa douleur, ceci permet au praticien d’avoir une quantification objective de l’intensité de la douleur

Traitement

L’orientation vers une consultation secondaire du spécialiste se décidera en prenant en considération les caractéristiques de la douleur orofaciale en question.

Concernant les douleurs décrites au cours des soins, La gestion positive des heures de rendez-vous, de l’attente, de l’accueil, de la durée des soins, des explications, des consentements, des conseils et des prescriptions détermine autant de facteurs qui abaisseront la composante subjective de la douleur, avec le risque de complications

* Les traitements médicamenteux couramment prescrits en odontologie pour lutter contre les douleurs somatiques sont les antalgiques de palier I (paracétamol et les AINS),en prenant en compte les antécédents généraux et médicamenteux du sujet âgé.

* De nombreuses techniques non pharmacologiques, telles que : le soutien psychologique, la relaxation, la sophrologie sont préconisées pour améliorer le bien-être du patient et contrer la douleur.

* Les gels antalgiques, légèrement anesthésiants, les pansements cicatrisants, assurent aussi un bon encadrement des douleurs bucco-dentaires

Conclusion : Afin d’améliorer la prise en charge des patients il est nécessaire de connaître les caractéristiques de ces pathologies malgré leurs prévalences très variables en cabinet dentaire. Cela évitera l’errance médicale fréquente en cas de douleurs chroniques orofaciales. Cette errance médicale est un des facteurs de la chronicisation de la douleur qui complique de manière notable le traitement

LES DOULEURS ORO FACIALES DU SUJET ÂGÉ

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