Traitement des inclusions dentaires
Une dent incluse est une dent qui a terminé sa formation radiculaire mais dont le sac folliculaire ne communique pas avec la cavité buccale, elle se situe dans une crypte osseuse à un niveau plus ou moins profond.
Les dents les plus souvent incluses sont les DDS suivis par la canine maxillaire, prémolaires inférieures, incisive centrale.
La prise en charge thérapeutique des dents incluses dépend de plusieurs facteurs parmi lesquels : l’âge de consultation, la position de la dent ainsi que ces rapports avec les dents voisines, mais aussi l’intégrité anatomique de cette même dent.
- THERAPEUTIQUES PREVENTIVES :
Les signes d’appel d’une inclusion dentaire sont principalement :
- une inclinaison mésiale exagérée de la canine
- le manque de place (DDM) ;
- la présence d’obstacles (Mésiodens, odontome, kyste….);
- le retard d’évolution par rapport à la dent controlatérale
La prévention consiste alors à :
- supprimer les obstacles éventuels.
- augmenter l’espace disponible sur l’arcade (distalisation, expansion, extraction…)
- favoriser le redressement de la canine en avulsant la canine temporaire, la canine évoluant vers la zone de moindre résistance peut alors se redresser.
- LES ALTERNATIVES THERAPEUTIQUES :
- L’ABSTENTION THERAPEUTIQUE :
- Elle peut venir du patient qui refuse un traitement.
- Elle peut découler d’une dent ectopique, peu gênante d’un point de vue prothétique et
fonctionnel.
Une surveillance régulière permettra alors d’éviter les complications liées à l’inclusion.
- AVULSION DE LA DENT INCLUSE : Elle est indiquée :
- Dans les cas d’ankylose ;
- Dans les positions ectopiques contre-indiquant la mise en place chirurgico- orthodontique
- En cas de résorption radiculaire de la dent incluse ;
- chaque fois que l’inclusion est à l’origine de complications infectieuse, neurologique et
tumorale.
- Si la dent n’est pas viable sur le plan fonctionnel.
- RÉIMPLANTATION APRÈS EXTRACTION :
Consiste à extraire la dent incluse puis à la réimplantée dans un nouvel alvéole.
Cette technique présente néanmoins le risque d’une ankylose de la dent réimplantée voir même de sa résorption à long terme.
- DESINCLUSION CHIRURGICO-ORTHODONTIQUE
C’est la technique de choix face à une inclusion dentaire. Elle consiste à positionner chirurgicalement un ancrage sur la dent incluse et assurer par une traction orthodontique douce l’égression dentaire.
- PRÉPARATION ORTHODONTIQUE
Le plus souvent, le traitement débute par une phase orthodontique qui a un double objectif :
- Aménager sur l’arcade l’espace nécessaire à l’évolution de la dent incluse ;
- préparer l’arcade à résister à la réaction induite par la traction orthodontique sur la dent.
- Aménagement de l’espace nécessaire : Il est généralement obtenu par :
- Distalisation des molaires ;
- Expansion des arcades.
- Extractions de prémolaires.
- Aménagement de l’espace nécessaire : Il est généralement obtenu par :
Au niveau de l’arcade, l’ouverture de l’espace nécessaire est obtenue après nivellement,
le plus souvent par des ressorts comprimés au niveau de l’espace de la dent incluse.
- Ancrage
La mise en place d’une dent incluse sollicite fortement le point d’ancrage de la traction. Un dispositif pouvant résister à la traction doit donc être mis en place.
En technique multi-attache, plusieurs possibilités peuvent être envisagées pour assurer cet ancrage :
- Solidarisation de l’arcade maxillaire par un arc acier de forte section ;
- Mise en place d’un dispositif d’ancrage fixe :
- Arc transpalatin ;
- Arc de Nance;
- minivis d’ancrage.
- PHASE CHIRURGICALE :
L’objectif de la phase chirurgicale est de dégager la dent incluse, de fixer une attache orthodontique (Bracket ou bouton) sur cette dent pour la traction, et d’aménager l’environnement parodontal.
L’abord chirurgical ce fait en général en technique ouverte, avec un lambeau mucopériosté permettant de voir la dent, faciliter le collage et augmenter la gencive attachée.
La voie d’abord chirurgicale peut être palatine si la dent est du côté palatin ou
vestibulaire pour les dents incluses proche du vestibule. Pour le lambeau chirurgical il en existe plusieurs types :
- Le lambeau d’accès direct:
Ce type de lambeau est indiqué lorsque la dent est retenue par un tissu de revêtement dense en fibres de collagène, et qu’elle se situe à proximité de la crête édentée d’un espace convenablement aménagé.
Une simple incision du tissu gingival permet de créé une fenêtre et de mettre ainsi la dent en communication avec la cavité buccale.
- Les lambeaux replacés :
Les lambeaux replacés sont des lambeaux mucopériostés destinés à ménager un accès direct à la corticale. Ils donnent la possibilité de découvrir les dents retenues ainsi que les dents surnuméraires.
Ce type de lambeau permet d’accéder à la dent incluse en respectant le parodonte. Après collage de l’attache (Bracket, bouton), le lambeau est replacé à sa position initiale.
- Les lambeaux déplacés :
L’objectif, dans ce cas, est de déplacer le tissu gingival apicalement et maintenir la dent en communication directe avec la cavité buccale.
- Le lambeau déplacé apicalement:
Cette technique permet d’apporter, au niveau de la dent, de la gencive kératinisée
(attachée) prélevée au niveau de la crête alvéolaire.
Il est indiqué dans le cas ou le bord de la couronne est proche de la ligne mucogingivale. Ce lambeau permet d’assurer l’émergence de la dent et d’obtenir un résultat esthétique satisfaisant.
- lambeau de translation latéral et apical
Le lambeau déplacé apicalement peut également subir une translation latérale pour les canines en version vestibulo-mésiale, qui croisent les racines des incisives latérales et compromettent leur parodonte marginal.
Pour éviter une évolution dans la muqueuse alvéolaire lors de la traction, un lambeau, prélevé en regard de la dent lactéale ou de la zone édentée, est positionné au collet de la dent incluse après son dégagement pour amener de la gencive kératinisée dans cette zone.
Pour les inclusions en position palatine :
l’abord se fait par un lambeau palatin intrasulculaire en épaisseur totale selon un tracé qui s’étend de la première prémolaire homolatérale jusqu’à la face distale de l’incisive latérale controlatérale .
- PHASE ORTHODONTIQUE DE TRACTION :
La traction exercée doit être légère et continue, le dispositif de traction doit donc être élastique.
Plusieurs dispositifs peuvent être utilisés :
- Chaînettes élastomériques ;
- Elastiques ;
- Ressort ;
- Arc souple surligaturé sur l’arc principal de stabilisation ;
- Arc à mémoire de forme ou superélastique ;
L’arcade ou les dents d’ancrage doivent être stabilisées pour éviter les mouvements parasites.
- ÉCHECS ET COMPLICATIONS :
Les plus fréquents sont :
- Le décollement du système d’attache sur la dent incluse pouvant nécessiter une ré- intervention si la dent est encore enfouie ;
- Un environnement parodontal non satisfaisant nécessitant ultérieurement une chirurgie
d’aménagement ;
- La résorption de l’incisive latérale par la canine incluse pouvant conduire à sa perte à court, moyen ou long terme ;
- L’impossibilité de la mise en place de la dent plus ou moins ankylosée.
Conclusion :
La désinclusion orthodontico-chirurgicale des dents incluses reste la thérapeutique de choix pour la prise en charge de cette pathologie.
Le progrès de la technologie en imagerie dentaire et le développement des colles et des attaches orthodontiques ont permis de simplifier l’acte et d’augmenter les chances de succès.
Cependant toutes les dents incluses ne se ressemblent pas et chaque cas est unique, leur prise en charge thérapeutique nécessite donc de la part de l’orthodontiste une attention particulière et des précautions supplémentaires afin d’assurer le succès du traitement et la stabilité à long terme du résultat sur le plan esthétique et fonctionnel.
Traitement des inclusions dentaires
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Traitement des inclusions dentaires

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.