Principes de base et techniques en colorimétrie
L’aspect naturel et esthétique d’une dent est déterminé par sa morphologie, sa position par rapport aux autres dents mais aussi et essentiellement par sa teinte.
La dent est composée de pulpe, de dentine et d’émail, avec des propriétés optiques très différentes ; sa couleur dépend de la structure et de l’épaisseur des tissus dont elle est constituée. Ces tissus se modifient au cours de la vie, ce qui retentit considérablement sur la couleur des dents.
Le choix de la couleur a une importance majeure dans la réussite d’un traitement en odontologie.
2. Définitions :
Colorimétrie
Sous le nom de colorimétrie, on rassemble les théories et les pratiques dont le but est de mesurer et codifier les couleurs perçues par la vision humaine.
La couleur c’est la perception…
Une définition raisonnable est de définir la couleur comme la réponse de l’œil à différentes longueurs d’onde de la lumière.
Le mélange des couleurs :
2.1 LA SYNTHÈSE ADDITIVE
Dans la lumière astrale le rouge, le bleu, et le vert sont appelées couleurs primaires. En mélangeant ces trois couleurs, on obtient toute la gamme des couleurs du spectre. À la différence de la peinture, les couleurs primaires de la lumière se combinent entre elles pour donner du blanc.
2.2 LA SYNTHÈSE SOUSTRACTIVE :
Mélanger les teintes pigments entre elles, même à ce que les couleurs s’obscurcissent progressivement, d’où le terme soustractif utilisé.
3. Principes physiques de base de la lumière
3.1-Le langage des couleurs
Perception de la couleur et la forme de la dent se fait lorsque
La dent réfléchit ou émet un rayon lumineux qui arrive à l’œil Puis Cerveau. Perception visuelle.
NB : L’œil ne discerne que les longueurs d’ondes comprises entre 380 et 760 nm.
Par leur action sur les cellules spécialisées, provoquent des réactions photochimiques sur la rétine qui déclenchent au niveau du cerveau la perception de la couleur et de la forme.
3.2-Couleurs et colorimétrie.
3.2.1-couleur
La couleur est une notion subjective élaborée dans une partie déterminée du cerveau grâce à la spécificité des cellules réparties sur la rétine.
La lumière produite par le soleil est faites de plusieurs longueurs d’ondes qui peuvent être mises en évidence par un prisme, qui divise la lumière blanche en plusieurs composantes de longueurs d’ondes différentes.
Chacune étant perçue comme une couleur.
1-LES QUATRE NIVEAUX INTERVENANT DANS LA DETERMINATION DE LA COULEUR :
- La nature de la source lumineuse est le premier de ces niveaux.
- Le second niveau est l’objet observe.
- L’œil est le troisième niveau.
- Le quatrième et dernier niveau correspond a ce cortex occipital ou les informations transmises vont être recueillies et analysées.
2. La vision :
- La rétine est tapissée d’une multitude de cellules nerveuses: CÔNES et BÂTONNETS. Ces cellules photosensibles transforment les points lumineux captés par le cristallin en une série d’impulsions codées qui remontent le nerf optique jusqu’au “centre de la vision” situé dans la zone occipitale du cerveau.
3.2.2-colorimétrie :
- L’intensité d’une source lumineuse : définie par l’énergie qu’elle émet.
- La réactivité : mesure la capacité d’une surface ou d’une substance à réfléchir la lumière. Par exemple une surface blanche à un pouvoir de réflexion de 100% alors qu’une surface noir a un pouvoir de réflexion de 0% c’est-à-dire que toutes les radiations sont absorbées.
- La colorimétrie : Mesure la caractéristique d’une couleur et l’exprime sous formes de chiffres, ou sous formes de courbes. En effet la transmission ou la réflexion de la lumière produite par une source lumineuse peut être analysée selon sa composante spectrale.
3.3-Perception des couleurs :
De nombreuses hypothèses ont été émises sur le mécanisme de perception des couleurs. Pour ARISTOTE : l’intensité d’une lumière blanche est plus forte que celle d’une lumière colorée. La perception de la couleur est le résultat du mélange à différents degrés de la lumière et des «ténèbres ». La théorie de HOOKE suivie par celle de Newton : Découverte de la composition de la lumière blanche fait que Les explications de Aristote sont devenues plus scientifique. En 1801 Thomas Young : la diversité des couleurs due à la combinaison de trois propriétés fondamentales de la rétine (Il existe trois types de fibres nerveuses à l’intérieur de l’œil) = du rouge, du vert et du bleu.
3.4-Aspect de la mesure de la couleur.
La définition d’une couleur fait intervenir trois phénomènes distincts qui sont :
- Sur le plan physique : l’intensité énergétique, la longueur d’onde et la composition spectrale : Cet aspect ne concerne que l’énergie rayonnante.
- Sur le plan psychophysique : la luminance, la longueur d’onde dominante et la pureté colorimétrique. Ce phénomène ne concerne que la lumière captée sur l’œil.
- Sur le plan psychosensoriel : la teinte, la luminosité, et la saturation. Et cet aspect ne concerne que l’interprétation de la couleur par le cerveau. Cette notion intéresse particulièrement l’odontologiste dans sa pratique quotidienne pour identifier les couleurs.
3.5-Classification spatiale des couleurs.
Les trois valeurs: Teinte, luminosité et Saturation correspondent aux trois dimensions utilisées dans la classification spatiale des couleurs.
Les systèmes de classification des couleurs sont nombreux, mais le système de Munsel (1961) est celui qui se prête le mieux à l’assortiment des couleurs de la dent. Le système de Munsel représente parfaitement les différentes teintes, luminosités et saturations.
3.6-Paramètres physiques de la couleur :
- La luminosité (LA CLARTE OU HAUTEUR DE TON):
Elle se définie comme la quantité de blanc contenue dans une couleur ou de manière plus générale la quantité de lumière réfléchie. - La saturation
La saturation est la quantité de pigment pur contenue dans une couleur, on parle d’intensité ou de pureté de la teinte. - La teinte (tonalite chromatique): est la plus facile à définir. Selon Munsel, c’est la qualité qui distingue une famille de couleurs d’une autre.
- Ainsi, un objet est dit vert, bleu, rouge. Sa teinte correspond à la longueur d’ondes de la lumière réfléchie par la dent.
3.7. La zone des couleurs de dent naturelles :
Les dents naturelles humaines y occupent un espace de forme rhomboïde communément appelé « banane chromatique ». C’est une zone haut située dans la sphère chromatique, et assez proche de l’axe blanc-noir L*. Ceci signifie que les dents naturelles sont très lumineuses et désaturées. De plus, elle est située dans le cadran entre l’axe +a*(rouge) et l’axe +b*(jaune) : la tonalité chromatique de toutes les dents naturelles est jaune-orangée. L’orientation oblique de haut en bas de la banane traduit le fait que les dents plus sombres sont aussi plus saturées en teinte.
4. Les sept dimensions de la couleur des dents naturelles
- 1/ La stratification
- 2/ Transparence et translucidité
- 3/ L’opalescence
- 4/ La fluorescence
- 5/ L’effet nacré
- 6/ La texture de surface
- 7/ Les caractérisations
4. Propriétés optiques de la dent naturelle
4.1. Propriétés optiques de l’émail :
L’épaisseur n’est pas identique au niveau des différents tiers de la dent :
- Au tiers incisif, elle atteint 1.5mm. sur les dents jeunes, le bord n’est souvent constitué que d’émail, ce qui lui confère une translucidité particulière en créant souvent par effet d’opalescence un bord incisif bleuté.
- Au tiers moyen, la couche d’émail s’affine et la translucidité diminue.
- Au tiers cervical, l’émail peut devenir très fin et de ce fait très transparent laissant apparaître la couleur des tissus sous jacents ce qui se traduit par un effet encore plus opaque.
- Les propriétés optiques de l’émail dépendent donc de son épaisseur autant que de sa composition.
- Sur les dents jeunes l’émail est moins minéralisé et très épais peu translucide et la dent paraît très lumineuse.
- Sur dent âgée l’émail est plus minéralisé et plus fin en raison de son usure naturelle se traduit par une très forte translucidité pouvant aller jusqu’à la transparence.
4.2. Propriétés optiques de la dentine
- Le faible degré de minéralisation et la forte proportion de substance organique expliquent la relative opacité de la dentine primaire.
- La dentine secondaire: est plus minéralisée que la dentine primaire et donc moins opaque, sa chromatité est plus élevée.
- La dentine réactionnelle: souvent plus saturée que les dentines primaires et secondaires et reste localisée sur le site blessé.
4.3. Propriétés optiques de la pulpe
La pulpe, masse tissulaire plus ou moins volumineuse située au centre de la dent, est en général de couleur rouge sombre.
Le volume pulpaire varie énormément avec l’âge.
Il est très important chez le jeune, responsable en partie de la teinte générale de la dent et lui donnant un aspect rosé souvent très visible sur les faces linguales.
Avec le temps, la cavité pulpaire rétrécit et son impact sur la couleur de la dent est moindre.
5. Technique usuelle de prise de couleur :
- Spectrophotomètres
- Les teintiers.
- Rayplicker
5.1. Difficultés rencontrées :
- La perception varie selon le praticien:
- A cause de son humeur. De même, le stress, provoque une crispation interne qui modifie le fonctionnement des yeux et leurs muscles.
- A cause de fatigue oculaire, de médicaments.
- La répétition de l’opération. On sature les photorécepteurs rétiniens.
- Avec l’âge, la vision des couleurs se modifie progressivement.
- Face à ces difficultés, il est conseillé de demander l’avis d’un observateur supplémentaire, en général l’assistante.
5.2. Conseils pour la détermination de la couleur avec un teintier :
- Relevez la couleur de la dent si possible sous une lumière du jour normalisée.
- Veillez à ce que l’environnement soit de couleur neutre. Il faut retirer le rouge à lèvres, le maquillage, masquer les vêtements bariolés par un tablier/tissu gris.
- Faites votre choix rapidement. Dans le doute, fiez-vous à votre première décision. Car au bout de 5 à 7 secondes env. l’œil fatigue.
- Désinfectez le teintier après chaque utilisation.
6. Conclusion
L’état actuel des connaissances en carte chromatique de la dent (propriétés optiques) permet de distinguer tout ce qui est physiologique et de déceler toute coloration pathologique.
Le praticien doit avoir une approche diagnostique raisonnée par un interrogatoire précis et une investigation clinique approfondie par des aides optiques et une lumière du jour suffisante.
Principes de base et techniques en colorimétrie
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
Principes de base et techniques en colorimétrie

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.