Thérapeutiques préventives en dentisterie pédiatrique

Thérapeutiques préventives en dentisterie pédiatrique

Thérapeutiques préventives en dentisterie pédiatrique

Chez l’enfant le processus carieux se développe très rapidement vu les particularités anatomiques des dents temporaires et la situation anatomique des dents en éruption

Une prise en charge précoce et des recommandations particulières en matière d’hygiène buccodentaire, d’alimentation et de prévention sont nécessaires

  1. Définitions :
    1. La prévention
  • La prévention: est l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies
  • La prévention primaire : intervient en amont de la maladie carieuse
  • La prévention secondaire: concerne les mesures d’interception des lésions carieuses symptomatiques et asymptomatiques
  • La prévention tertiaire: a pour but de prévenir les échecs des thérapeutiques mises en œuvre, elle correspond au mode chirurgical communément admis
  1. Définition de la carie dentaire
  • La carie dentaire est une maladie infectieuse, transmissible, chronique et multifactorielle (Caulfield et al, 2000Fejerskov, 2004)
  • Elle est considérée par l’OMS comme le troisième fléau de morbidité mondiale
  • Elle toucherait 5 milliards d’individus dans le monde et serait la maladie chronique la plus fréquente chez l’enfant aux états unis
  • Elle peut évoluer à bas bruit et concerne l’individu tout au long de sa vie
  1. Evaluation du risque carieux individuel :
  • Son évaluation permet d’identifier les enfants présentant un risque accru de développer des caries afin de déterminer un traitement préventif
  • Pour déterminer le risque carieux individuel le praticien doit estimer les facteurs de risques qui seront révélés lors de l’anamnèse et de l’examen clinique
  1. Facteurs de risques révélés par l’anamnèse :
  • Habitudes alimentaires ingestions sucrées régulière en dehors des repas ou du gouter:
    • Alimentation sucrée
    • Boisson sucrée
    • bonbons
  • Hygiène buccodentaire: absence de brossage quotidien avec un dentifrice fluoré
  • Prise au long cours de médicaments sucrés ou générant une hypoasialie
  • Maladies et handicap entrainant des difficultés de brossage
  • Mauvais état de santé buccodentaire des parents et de la fratrie
  • Niveau socio-économique ou niveau d’éducation faible des parents
  1. Facteurs de risque révélés lors de l’examen clinique
  • Antécédents de caries : CAO ET CAOF, présence de caries, atteinte de la dentine et ou des lésions initiales réversible (atteinte de l’émail des dents temporaire et ou permanente)
  • Morphologie de la dent : sillions anfractueux des molaires
  • La plaque dentaire : plaque visible à l’œil nu
  • Présence d’éléments favorisant la rétention de la plaque : appareil orthodontique, ou prothétique, restaurations défectueuses
  • Traitement orthodontique en cours
  • Tests salivaires complémentaires
  1. Classification ICDAS des lésions carieuses :
SCOREExamen visuelAspects histologiques
ICDAS 0Surface dentaire saine: pas de changement de translucidité et de colorationPas de déminéralisation
ICDAS1Changements visibles après séchage1w: blanc 1b: marronDéminéralisation limitée a la moitié externe de l’épaisseur de l’émail
ICDAS2Changements visibles sans séchage2w: blanc 2b: marronDéminéralisation limitée à la moitié interne de l’épaisseur de l’émail, atteinte de la JAD
ICDAS3Rupture localisée de l’émail sansdéminéralisation de la dentine sous jacente visible2w: blanc 2b: marronatteinte de la JAD début de la déminéralisation de la dentine dans le tiers externe
ICDAS4Dentine cariée visible par transparence sans ou avec rupturelocalisée de l’émailDéminéralisation dans le tiers externe ou moyen de la dentine
ICDAS5Microcavité avec dentine visible du fait de la perte d’intégrité de surfaceDéminéralisation dans le tiers moyen de la dentine
ICDAS6Cavité dentinaire étendue avec complicationDéminéralisation dans le tiers profond de la dentine
  1. Prévention bucco-dentaire :
    1. La prévention primaire :

Elle consiste à empêcher l’apparition de la maladie, c’est-à-dire à prévenir les caries. D’après Courson et al. (2010), cette action se fait essentiellement en agissant sur les facteurs de risques carieux de l’enfant

  1. Eviter la transmission à l’enfant de bactéries cariogènes :
  • La transmission verticale de streptocoques mutans de la mère à l’enfant est bien documentée
  • La carie étant une maladie bactérienne, il est important que la mère et les personnes qui assurent la garde de l’enfant ne transmettent pas au nourrisson les bactéries cariogènes :
  • ne pas gouter ses plats
  • ne pas lécher sa cuillère
  • ne pas nettoyer sa tétine dans leur bouche
  • Il a été démontré que plus la colonisation n’est précoce, plus l’enfant ne présente des caries à l’âge de 2ans
  • Une amélioration de la santé bucco-dentaire de la mère dans la période prénatale est souhaitable et réduirait la transmission verticale des streptocoques
  1. Hygiène buccodentaire :
    1. Quand débuter le brossage?
      • Il est indispensable que les parents instaurent le brossage des dents de leurs enfants dès l’apparition des premières dents, voir même avant, et que cette habitude soit

établie lors de l’éruption des molaires temporaires

  • Le matériel doit être adapté à la taille de l’enfant
  1. Qui doit gérer le brossage :
  • Les enfants n’ont pas un brossage efficace tant qu’ils n’ont pas atteint une certaine maturité de leur développement psychomoteur
  • C’est donc aux parents de réaliser le brossage jusqu’à 6 à 8ans
  • A partir de 8ans l’enfant doit prendre en charge son hygiène dentaire mais les parents sont responsables de la régularité et de l’efficacité du brossage ainsi que du choix du matériel jusqu’à l’âge de 10 à 12 ans
  • Il est important de compléter le brossage sur les faces linguales et d’insister sur le temps de brossage et ensuite de rappeler l’importance de sa régularité

De 6 mois a 2 ans :

  • Une compresse humide ou un doigt « brosse à dent » peut être utilisée en

remplacement d’une brosse à dent « baby », dont l’utilisation devient de règle dès l’apparition des premières molaires dentifrice 500 ppm à l’état de trace

  • Méthode horizontale (20 allers et retours par secteur)
  • Brossage réalisé par un adulte au moins 1fois /jour, le soir

De 2à 6ans

  • La brosse à dent est garnie d’une quantité de dentifrice fluoré équivalente à la taille d’un petit pois (surface de brossage uniquement garnie sur sa longueur)
  • Brossage réalisé par un adulte 2fois / jour en parallèlement à une acquisition progressive de l’autonomie de l’enfant
  • Méthode horizontale ou réalisation de mouvements circulaires (2minutes)

De 6à 12ans :

  • La brosse à dent junior est garnie de dentifrice fluoré sur tout le tiers de la longueur de la surface de brossage
  • Dentifrice d’au moins 1500 ppm
  • Brossage supervisé par un adulte au moins jusqu’a 8 ans et réalisé par l’enfant lui-même si l’enfant ou l’adolescent est peu autonome
  • Brossage 2fois/jour pendant 2 à 3 minutes avec des mouvements rotatifs ou non dans les différents sens de l’espace

Après 12 ans

  • En complément des consignes précédentes, la brosse à dent adulte, de taille plus adaptée, peut désormais être utilisée
  • Elle est garnie de dentifrice fluoré sur le tiers de la longueur de la surface de brossage
  • Son action est complétée par celle du fil dentaire dont le but est d’éliminer la plaque au niveau des points de contact inter- dentaires
  • Brosse à dent électrique vs manuelles
  • Les deux types sont aussi efficaces
  • pour les plus grands enfants la brosse à dent électrique semble supérieure au niveau gingivale, grâce à ses mouvements oscillo-rotatifs

⦿ +++ en situation d’handicap

  1. Alimentation :
  • 04 prises alimentaires par jour sont recommandées (petit déjeuner, déjeuné, gouté, diné)
  • Eviter le grignotage
  • La seule boisson recommandée est l’eau
  • Connaitre les aliments qui contiennent du sucre sous ses différentes formes et en réduire la consommation
  • Eviter l’allaitement intempestifs: lorsqu’apparaissent les premières dents et que

d’autres glucides sont introduits dans l’alimentation, il est recommandé de mettre fin à l’allaitement à la demande (notamment nocturne ou de veiller à nettoyer les dents après les tétées)

  • les biberons de lait ou de boissons sucrées à volonté pendant la journée et /ou à l’endormissement sont à proscrire
  • Eviter les aliments qui collent à la dent et qui sont difficile à nettoyer
  • mâcher du chewing-gum sans sucre pendant 10mn immédiatement après la prise alimentaire non suivie de brossage
  • Favoriser la consommation des aliments dits cariostatiques
  1. Fluor :
    1. Mode d’action des fluorures :
  • La présence de fluorure inhibe la production d’acides par les bactéries du biofilm
  • Les ions fluorures s’associent avec les ions calcium et phosphate de l’émail, libérés lors de la déminéralisation secondaire à l’attaque acide, et accélèrent le phénomène de reminéralisation
  • Ils transforment la structure de l’émail en fluoroapatite ce qui renforce sa résistance aux attaques acides
  1. Administration du fluor :
  2. Fluor systémique :

L’apport du fluor systémique peut se faire par différentes voies :

  • Gouttes et comprimés :

-tenir compte du poids de l’enfant

  • s’adresse uniquement aux enfants à RCI élevé
    • Eau du robinet
    • Eau en bouteille
    • Sel de cuisine
    • Alimentation
    • Lait fluoré
    • Dentifrice ingéré
  1. Fluor topique :
  • Dentifrices :

-ils représentent de loin la forme topique la plus employée

-C’est l’une des mesures les plus efficaces contre la carie avec un haut niveau de preuve

-L’effet préventif des dentifrices fluorés augmente :

-quand l’indice de carie est élevé au départ

-Quand leur concentration est élevée

-Avec la fréquence des brossages

-Quand le brossage est supervisé par un adulte

  • les vernis fluorés :

Les vernis fluorés sont des concentrés de fluorures dans une base résine ou synthétique. Le niveau de concentration des fluorures varie en fonction des produits commercialisés de 1000 à 56300 ppm.

  • Indications des vernis fluorés : Le vernis fluoré est indiqué dans:
  • la prévention de la carie. (prévention primaire et secondaire)
  • Il peut être utilisé chez l’enfant de moins de 6ans car le risque d’ingestion de fluorures reste limité.
  • Chez les enfants à risque carieux élevé notamment chez les patients suivant un traitement orthodontique multi attache.
  • Traitements des hypersensibilités dentinaires qui peuvent toucher les enfants atteints d’hypominéralisation des incisives et des molaires
  • Contre indications des vernis fluorés :
  • Hypersensibilité à la colophane ou à l’un des composants du vernis
  • Gingivite ulcéro-nécrotique.
  • Stomatite.
  • Le Duraphat est contre indiqué chez les patients souffrant d’asthme bronchique.
  • Protocole opératoire :
  • Nettoyer les surfaces dentaires avec une brossette sèche
  • Isoler les dents par cadrans à l’aide de rouleaux de cotons salivaire
  • Appliquer le vernis après avoir sécher les dents à l’aide d’une brossette
  • Au niveau des faces proximales l’application est réalisée avec du fil dentaire imprégné de vernis
  • si un traitement orthodontique est en cours: application du vernis fluoré dans les zones vulnérables
  • Retirer les cotons salivaires 30 secondes à 2 minutes après
  • Conseils à prodiguer au patient suite à l’application de vernis fluorés :

-il est recommandé de ne pas boire pendant deux heures de ne pas manger si possible pendant 4 heures et d’éviter les aliments durs et le brossage le jour de l’application.

-Ces conseils sont indispensables afin de laisser les fluorures de calcium précipiter sous les formes de microcristaux labiles le plus possible au contact de l’émail.

Les gels fluorés :

  • Les gels fluorés peuvent être prescrits à domicile ou appliqués par le praticien au cabinet
  • Ils sont indiqués chez le patient à risque carieux élevé
  • Fludentyl (13500PPM ou fluocaril bifluoré 2000 (20000PPM)
  • Appliqué à l’aide d’une gouttière adaptée
  • Temps de contact du gel avec les surfaces dentaires est de 4 mn
  • Demander à l’enfant de ne pas boire pendant 2 heures et e na pas manger pendant 04 heures
  • Bains de bouche fluorés :
  • Réservé aux enfants de plus de 06 ans (risque de déglutition), présentant un RCI élevé
  • La concentration varie en générale de 0,05%(250PPM) pour l’usage quotidien à 0,2%(900ppm) pour l’usage hebdomadaire
  • 2 applications semestrielles, 3 applications annuelles 08 applications par an avec un mois d’intervalle
  1. Autres produits employés dans la prévention de la carie :
  • Chlorhexidine :
  • la chlorhexidine est un agent anti infectieux efficace sur les principaux germes impliqués dans les infections bucco-dentaires avec un spectre d’activité étendue
  • Elle existe sous diverses présentations : vernis, gel ou bains de bouches
  • L’application de vernis à la chlorhexidine sur les sillions des premières molaires en éruption semble avoir un effet positif sur la réduction carieuse
  • La meilleure efficacité est obtenue en associant fluorures et chlorhexidine
  • Phosphopéptide de caséine :
  • Le complexe formé par l’association de Phosphopéptide de caseine et de phosphate de calcium amorphe semble limiter la déminéralisation, inhiber les bactéries cariogènes et favoriser la reminéralisation
  • Il existe une synergie d’action entre l’ACP-CCP et le fluor
  • Le complexe ACP-CPP existe sous différentes formes : la pate prophylactique peut être utilisée au cabinet dentaire ou a domicile en application au doigt ou dans des gouttières individuelles
  • L’ACP-CPP est associé également au fluor dans un vernis
  1. la prévention secondaire
  • Elle consiste à détecter la maladie précocement, au stade initial, de façon à prévenir son aggravation voire la guérir.
  • il s’agit selon Courson et al. (2010) de l’ensemble des moyens mis en œuvre pour dépister et intercepter les premiers signes de la carie dentaire (simple

déminéralisation de l’émail encore réversible par exemple), dans le but d’éviter le passage à un stade plus évolué, voire d’obtenir une reminéralisation

  1. -Scellement des puits et des fissures :

La face occlusale qui ne constitue que 21% des surfaces dentaires, représente à elle seule presque 85% des caries chez les 5-17ans et plus des deux tiers des enfants développent des caries à cet endroit

Le scellement des puits et fissures a pour but de prévenir ou d’arrêter le développement de lésions carieuses initiales en formant une barrière physique étanche aux bactéries cariogènes

  • Indications :
  • Risque de carie individuel(RCI) élevé
  • Sillions anfractueux de la molaire permanente saine (ICDAS0), c’est-à-dire le sillon principal étroit et profond avec ou sans présence de sillons secondaires
  • lésion carieuse amélaires (ICDAS1, 2) ou très limitée dans le tiers externe de la dentine (ICDAS3), sous réserve d’être non cavitaire (ICDAS4) et localisée au niveau des sillons (puits et fissures) de la molaire permanente
  • Molaire permanente affectée par une hypo minéralisation molaire incisive légère
  • Molaire permanente affectée par des lésions érosives légères à modérées
  • Contre indication :
  • Lésion carieuse dentinaire non cavitaire nettement visible sur une rétrocoronaire (ICDAS4) Ou cavitaire (ICDAS 5, 6) au niveau des sillions de la molaire permanente
  • Isolation de la dent impossible
  • Protocole opératoire :
  • Nettoyage de la surface occlusale avec une brossette sèche montée sur contre angle ou bien en utilisant un aéro-polisseur projetant du bicarbonate de sodium
  • Champ opératoire étanche : mise en place de la digue
  • Mordançage pendant 20 seconde avec de l’acide Orthophosphorique après avoir séché les surfaces occlusales
  • Rinçage pendant 15 secondes et séchage pour obtenir Un aspect crayeux
  • Appliquer le matériau de scellement au fond des sillions
  • Attendre 15 à 20 secondes avant la polymérisation pour permettre un bon mouillage du matériau
  • Contrôler la bonne adhérence du matériau avant de déposer le champ opératoire
  • Contrôle de l’occlusion : éliminer les excès avec Une cupule à polir pour composite
  • Alternatives en cas d’isolation impossible :
  1. Thérapeutiques préventives en fonction de la classification ICDAS :
    1. Dentisterie minimales des faces occlusales des molaires permanentes

Prise en charge thérapeutique des lésions carieuses : Elle dépend de la sévérité de la lésion carieuse

  1. Lésions amélaire ICDAS 1 ,2
    • inactives :
  • Lésions inactive :scellement des sillions si molaire anfractueuse ou si sujet à risque carieux élevé (RCI)

Lésions active :

  • Scellement des sillons avec un matériau de scellement résine sous réserve de la qualité de l’isolati0n salivaire
  • Dans le cas contraire, il existe plusieurs solutions a adopter avec |’accord des parents et de l’enfant du fait des contraintes de chacune :
  • utilisation d’un matériau de scellement a base de CVI (contrôle é 3 mois) ;
  • applications professionnelles hebdomadaires de vernis fluoré ! 22 600 ppm jusqu’a la reminéralisation de la lésion monitorée par fluorescence laser avant chaque réapplication
  • prescription de dentifrice fluoré é 5 000 ppm sous surveillance des parents chez l’enfant de 6 a 10 ans (contrôle à 1 mois).
  1. Lésions ICDAS 3

Scellement de sillons quelle que soit |’activité de la lésion carieuse

Le scellement d’une lésion carieuse impose le suivi régulier du patient pour le réparer ou reprendre le traitement si nécessaire, afin de prévenir une aggravation de la lésion

  1. Lésions ICDAS 4

La prise en charge de cette lésion non cavitaire ne fait pas actuellement consensus :

  • les uns préconisent systématisent leur scellement ;
  • les autres indiquent une restauration composite à minima si la déminéralisation dentinaire est franchement visible sur Ia radiographie rétrocoronaire ou si le DIAGNODENT Pen indique une valeur supérieure a 40.

Le choix dépend du suivi à la fois consenti par la famille et le praticien ainsi que de la correction du RCI.

  1. Lésions ICDAS 5:

Restaurations composites a minima après élimination du tissu déminéralisé a l’air-abrasion (éventuellement complétée par une instrumentation mécanique), sonoabrasion ou a l’aide de microfraise

  • Cas particulier de la dentisterie à minima par air-abrasion

Contre-indications :

  • Pathologies respiratoires.
  • Impossibilité de mettre la digue

Protocole opératoire :

  1. Diagnostic fondé sur l’examen visuel, l’examen radiographique (rétrocoronaire) et/ou la mesure de la fluorescence.
  2. Anesthésie selon la sévérité de la lésion.
  3. Mise en place de la digue.
  4. Elimination de l‘émail déminéralisé par projection d’oxyde d’aluminium sous irrigation d’eau.
  5. Contrôle de la dureté des tissus a la sonde ou avec la fluorescence laser si la cavité obtenue est très anfractueuse.
  6. En cas de dentine déminéralisée résiduelle, l’éliminer avec une fraise boule de petit diamètre sur contre-angle car l’élimination des tissus déminéralisés est moins sélective dans le cas de la dentine.
  7. Contrôle de la dureté des tissus a la sonde, rinçage et séchage de la microcavité.
  8. En fonction de la proportion des tissus amélaire et dentinaire, préférer un adhésif avec mordançage préalable ou un SAM 1 ou 2 (système automordançant si majorité de tissu dentinaire).
  9. Mise en place du matériau de restauration :
    • si taille limitée (profondeur < 2 mm) : composite fluide ;
    • si l’air-abrasion a été utilisé sur toute la surface de l’émail, le composite fluide peut sceller tous les sillons
    • dans les autres cas, composite microhybride, hybride ou Bulk.
    • Si la dent a fait son éruption depuis moins de 2 ans, il est conseillé de sceller toute la surface occlusale avec un matériau de scellement résine.
  10. Contrôle de l’occlusion et polissage de l’obturation avec instruments à polir les composites sur CA. De la pâte prophylactique sur une cupule caoutchouc peut être utilisée pour améliorer le polissage.
  11. Suivi : Au maximum tous les 6 mois du fait du RCI élevé.
  1. Dentisterie minimale et faces proximales des dents permanentes :

La dentisterie minimale dans le cas des lésions proximales des dents postérieures obéit aux mêmes règles que leurs homologues occlusales Seule la démarche diagnostique et les solutions thérapeutiques qui en écoulent peuvent être plus délicates à proximité du point de contact.

Le diagnostic différentiel entre lésions cavitaires et non cavitaires nécessite la vision directe de la face proximale (écarteur orthodontique ou non, dent adjacente absente).

— La méthode utilisée pour traiter la lésion cavitaire ne doit pas léser la face proximale adjacente saine ou affectée par une lésion non cavitaire

  1. Lésions ICDAS 1, 2 inactives :

Abstention thérapeutique au niveau de la lésion en l’absence de saignement au sondage délicat

de la papille (signe d’inactivité de la lésion carieuse).

  1. Lésions ICDAS 1, 2 actives et lésions non cavitaires ICDAS 4 débutantes

En présence d’une lésion non cavitaire a proximité de la jonction amélo-dentinaire, il existe plusieurs solutions à sélectionner en fonction de la coopération de l’enfant et de la fréquence de suivi validée par les parents et l’enfant :

  • technique d’érosion-infiltration (lcon®, DMG)
  • reminéralisation
  • par applications professionnelles hebdomadaires de

vernis fluoré ! 22 600 ppm jusqu’ a reminéralisation de la lésion monitorée avec un appareil à fluorescence laser avant chaque réapplication (en moyenne 4 a 6 séances nécessaires) ;

  • par applications a domicile, au moins 2 fois par jour, de dentifrice fluoré a 5 O00 ppm sous surveillance des parents de 6 a 10 ans (contrôle a 1 mois).
  1. Lésions cavitaires ICDAS 3, 5 et lésions non cavitaires ICDAS 4:

En présence d’une lésion dentinaire proximale bien visible sur le cliché rétro alvéolaire (voir chapitre 5), différentes méthodes de microdentisterie peuvent être utilisées :

  • instruments rotatifs de petite taille avec matrice protectrice
  • sonoabrasion
  1. Technique d’érosion infiltration :

Le matériel nécessaire diffère un peu de celui qui est utilisé au niveau des faces vestibulaires les mêmes produits sont appliqués avec un embout perforé d’un seul coté (pour ne pas léser la dent adjacente) après mise en place d’un écarteur.

  1. Mise en place de la digue et de l’écarteur fourni par le fabricant.
  2. Mordançage avec Icon-Etch® (acide chlorhydrique a 15 %), pendant 2 minutes, en orientant la face verte (perforée) de l’embout proximal du coté de la lésion.
  3. Rinçage, séchage et application du primaire Icon- Dry® pendant 30 secondes pour déshydrater la surface.
  4. Application de la résine Icon-infiltrant®, avec un nouvel embout proximal perforé, en respectant un délai de 3 minutes avant photopolymérisation, pour qu’elle pénètre les tissus déminéralisés par capillarité.
  5. Celle-ci est précédée par l’élimination du surplus de résine avec le passage d’un fil dentaire le long de la face proximale traitée.
  6. Une seconde application de 1 minute avant photopolymérisation est réalisée.
  7. Un contrôle radiologique a 3 mois est de règle pour vérifier l’ arrêt de l’évoluti0n de la lésion car le matériau n’est pas radio-opaque
  8. Microdentisterie :
  • Le concept de dentisterie a minima ou microdentisterie repose sur la prévention,

l’interception des lésions initiales ou réversibles et la préservation maximale des tissus amélodentinaires dans le cadre d’un suivi régulier de l’enfant afin de contrôler son risque de carie .

  • La restauration des lésions irréversibles doit privilégier au maximum la conservation des zones de résistance de la dent (pont d’émail, crêtes marginales) et éliminer uniquement les tissus dentinaires déminéralisés, quelle que soit leur localisation.
  • Ceci est le fait de nouveaux appareils utilisés en complément des matériaux de restauration adhésifs. Ainsi, la lésion carieuse proximale limitée au tiers externe de la dentine et située sous le point de contact n’est plus éliminée en réalisant une boîte proximale d’accès mais en éliminant uniquement le tissu carieux accessible par voie vestibulaire ou linguale : c’est le principe de la sonoabrasion.
  1. Dentisterie à minima par sonoabrasion :
  1. Anesthésie en fonction de la sévérité de la lésion.
  2. Mise en place de la digue.
  3. Elimination du tissu déminéralisé avec un insert pour lésions proximales sur piéce à main (SON|Cfiex®, Kavo ; Newtron®, Satelec-Acteon). La partie travaillante, diamantée, convexe, doit être en regard de la lésion proximale ; ainsi la partie non travaillante , plus plane, prévient les lésions iatrogènes de la face proximales prévient les lésions iatrogènes de la face proximale adjacente.
  4. Après élimination du tissu déminéralisé, application :

-d’un adhésif avec mordançage préalable ou d’un SAM 1 ou 2 en fonction de la proportion de tissus amélaire/dentinaire si un matériau composite doit être utilisé;

– d’acide polyacrylique rincé après 15-20 secondes pour

l’application pour un matériau é base de ciment verre ionomère (CVI).

  1. Restauration :
    • avec un matériau composite (fluide ou non) si l’accès de la lésion a été occlusal (boite proximale de petite taille) ;
    • avec un CVI, CVIMAR ou éventuellement composite si |l’accès a été vestibulaire ou palatin/lingual ( minicavité horizontale).
  2. Après photopolymérisation, passage d’un strip abrasif en regard de

|’obturation.

  1. Dentisterie à minima avec instruments rotatifs

Un coin anatomique garni d’une protection permet de préparer la lésion proximale sans léser la dent adjacente malgré l’utilisation de microfraises . Cette protection est ensuite remplacée par une matrice sectorielle maintenue par un anneau ou par une matrice montée sur un coin anatomique.

Conclusion :

Les thérapeutiques préventives en Odontologie pédiatrique englobent l’ensemble des mesures destinées à prévenir l’apparition de la maladie ou a

Limiter sa progression que ce soit en termes d’éducation sanitaire ou de mesures préventives au cabinet dentaire

Thérapeutiques préventives en dentisterie pédiatrique

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Thérapeutiques préventives en dentisterie pédiatrique

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