L'ALLERGIE EN ODONTOSTOMATOLOGIE

L’ALLERGIE EN ODONTOSTOMATOLOGIE

L’ALLERGIE EN ODONTOSTOMATOLOGIE

Les allergies en médecine dentaire sont des maladies rares mais qui, lorsqu’elles se manifestent peuvent

Etre graves voire fatales.

Le risque de voir une manifestation allergique survenir au cabinet dentaire est lié à la manipulation lors des différentes thérapeutiques d’une multitude de produits portés sur la liste des produits allergéniques

Les anesthésiques locaux, et pendant longtemps, ont été considérés comme les principaux pourvoyeurs des accidents allergiques, cependant avec les études récentes les auteurs sont revenu la dessus et désignent ces réactions comme étant « des effets indésirables» plutôt que « des accidents allergiques ».

Actuellement ce sont les« allergènes de contacts »qui provoquent dans bien nombre des cas des accidents allergiques à type de stomatite allergiques dite« dermatite de contact »

  1. DEFINITIONS

1 . Allergie :

Le terme d’allergie dérive du grec :« Allos » signifie autre et « ergon » signifie réagir, autrement c’est: l’état d’un individu qui réagit spécifiquement ou autrement à la pénétration d’une substance capable de se comporter comme un antigène. Cette réaction peut à la fois être protectrice et pathogène.

  1. Allergène :

C’est un  antigène  capable  de  sensibiliser l’organisme  de  certains individus  et  de  déterminer  des

manifestations pathologiques lors de sa réintroduction,

  1. Atopie:

C’est l’anormale facilité d’un individu à synthétiser des lgE spécifiques vis-à-vis des «allergènes » de son environnement normalement inoffensifs« poussière».

  1. Allergie croisée:

la coexistence chez un même individu de deux allergies à des substances qui ont toute ou une partie de leur structure identique.

  1. Le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH):

C’est un ensemble de molécules présentes à la surface des cellules présentatrices de l’antigène pour présenter le code peptidique d’un antigène du non-soi pour qu’il soit reconnu par les lymphocytes.

Il en existe deux classes : la classe I (CMH I) et la classe II (CMH II);

  1. Complément:

Il est composé d’une trentaine de protéines synthétisées dans le foie;

Il a pour rôle de :compléter l’action des Immunoglobulines sériques d’où leur nom« complément ».

L’activation du complément peut emprunter deux voies:

  • La voie classique, activée par les complexes antigènes-anticorps- retenue dans la réactionallergique;
  • Lavoie alterne, activée par certains polysaccarides bactériens.
  1. PHYSIPATHOLOGIE DES REACTIONS ALLERGIQUES:

Cellules et médiateurs impliqués dans la réaction allergique :

1.1 – Mastocytes et basophiles

Chronologiquement Ce sont  les  premières  cellules  intervenant  dans  les  réactions  d’hypersensibilité

Immédiate grâce à l’expression à leur surface du récepteur de forte affinité pour les immunoglobulines E;

Au contact des IgE, ces cellules libèrent les médiateurs de la réaction allergique.

1.] .2. Macrophages:

D’origine médullaire, ils appartiennent au système des phagocytes mononuclées.

Le rôle des macrophages est représenté par :

  • La phagocytose;
  • La présentation de l’antigène;
  • La production de cytokines.

1.1.3. Cellules de Langerhans:

Des cellules dendritiques retrouvées au niveau de l’épiderme.

1.1 .4. Eosinophiles:

Ils sont appelés ainsi du fait de leur affinité tinctoriale pour l’éosine.

1.1.5. Cellules présentatrices de l’antigène:

Parmi les cellules précédemment citées, les cellules présentatrices de l’antigène CPA sont:

  • Les cellules dendritiques;
  • Les lymphocytes B et les lymphocytes T;
  • Et les macrophages.
  1. Médiateurs :

La réaction allergique fait intervenir un certain nombre de médiateurs, les plus importants sont les suivants:

  1. Histamine :

Synthétisée et stockée dans les mastocytes tissulaires et dans les basophiles sanguines.

Lorsque L’histamine est libérée elle partir se fixer sur les récepteurs des cellules endothéliales pour induire la triade de LEWIS constituée de:

  • Papules œdémateuses ;
  • Erythème périphérique reflexe ;
  • Prurit et vasodilatation.
  1. Leucotriène « voie de la lipooxygénase » Les Leucotriène sont des lipides. On distingue deux classes :
  • lesLeucotriènesB4:ils attirent les leucocytes sur le site de l’inflammation par chimiotactisme;
  • les LeucotriènesC4 et D4 ont un rôle dans la broncho dilatation.
  1. Prostaglandines

Les prostaglandines sont des métabolites de l’acide arachidonique par la« voie de la cycloxygénase »

  1. Mécanisme des maladies allergiques : Classification de Gell et Coombs:
    1. Réaction d’hypersensibilité de type I =Réaction d’hypersensibilité immédiate =réaction anaphylactique:Cette réaction est appelée immédiate car elle survient dans un délai de moins de 30 min. La réaction d’hypersensibilité de type I se déroule en deux phases
      • La phase de sensibilisation:
      • La phase de la réaction allergique :

L’hypersensibilité immédiate est le mécanisme de survenu du choc anaphylactique, de l’asthme et de l’urticaire.

  1. Réaction d’hypersensibilité de type II :

L’hypersensibilité de type II ou l’hypersensibilité par cytotoxicité survient dans un délai de 1 à 3h.

Les effecteurs de cette réaction ce sont les immunoglobulines M «IgM» et les immunoglobulines G «IgG» en plus du système du complément.

Ce mécanisme est retrouvé lors de l’anémie hémolytique auto immune.

  1. Réaction d’hypersensibilité de type III= Hypersensibilité par complexes immuns : Elle survient 6àl 6h après le contact avec l’allergène, elle fait intervenir les «IgM» et les «IgG».

Ce type d’hypersensibilité est retrouvé dans certaines pneumopathies, glomérulonéphrites et vascularites.

  1. Réaction d’hypersensibilité retardée = réaction d’hypersensibilité de type IV :Les étapes de la réaction allergique retardée :
    • Lors de la pénétration de l’allergène dans l’épiderme, les cellules de Langerhans le capturent puis libèrent les cytokines qui augment l’expression des molécules du CMHI et CMHII. Cette première étape

de sensibilisation est réalisée sans signes cliniques apparents.

  • Puis lors de nouvelles applications de l’allergène sur la peau la manifestation allergique apparait.Ce type de réaction allergique est retrouvé dans l’eczéma de contact et la dermatite atopique.

Remarque ! Les réactions d’hypersensibilité rencontrées en odontostomatologie sont représentées essentiellement par les réactions de type I ainsi que celles de type IV.

  1. PRINCIPALES ETIOLOGIES DES REACTIONS ALLERGIQUES
    1. En médecine dentaire
      1. Allergie au latex :

Il est composé :d’eau (65%) et de caoutchouc (33%) en suspension dans une solution visqueuse de protéines. Ces protéines représenteraient la fraction allergénique mais elles ne se sont pas les seules à pouvoir déclencher des réactions allergiques, Il faut aussi prendre en compte le caoutchouc et les agents glissants (talc et poudre d’amidon).

Le latex est contenu dans les gants chirurgicaux, la digue mais aussi dans les carpules d’anesthésie au niveau de leurs diaphragme.

Les expressions cliniques de l’allergie au latex peuvent prendre deux formes soit

  • Une réaction d’hypersensibilité retardée de type IV faisant intervenir les additifs incorporés dans le latex;
  • Une réaction d’hypersensibilité de type I immédiate faisant intervenirdans la majorité des cas, les protéines hydrosolubles du latex naturel
  1. Allergie aux alliages:

En tète des métaux allergisants vient nickelpuis le chrome et le cobalt.

Cesmétaux induisent essentiellement des stomatites allergiques de contactde type érythémateuses,érosivesou lichénoïde.

Bien que l’allergie au chrome soit devenue moins fréquente, elle peut se traduire par des ulcérations àl’emporte-pièce.

  1. Allergie à l’amalgame :

Les amalgames conventionnels comportent 50% de mercure et 50% d’alliage composé d’argent d’étain de

cuivre et de zinc. Ces amalgames largement utilisés dans le monde entier depuis de nombreuses années . L’allergie au mercure fait suite à son contact ou à son inhalation, elle survient sous forme d’éruptions prurigineuses en nappes maculo-papuleuses.

Compte tenu de ce risque allergisant des amalgames,

  1. Allergie a L’OR

L’or est actuellement placé dans la liste des matériaux allergisants après le nickel. L’allergie à l’or réalise généralement:

  • des stomatites lichénoïde isolées au niveau de la cavité buccale;
  • des ulcérations et des douleurs buccales à type de brulures.
  1. Allergie au titane

Le titane est connu pour sa grande biocompatibilité, largement utilisé en implantologie orale. certaines situations favorisent des implants et la libération d’ions métalliques, ces derniers se lient alors aux protéines. qui sont identifiées comme des éléments étrangers que l’organisme va tendre à éliminer.

la réaction allergique liée au titane peut être: de type I; ou de type IV (de type d’eczéma du visage, de psoriasis ou encore de réactions inflammatoire

  1. Allergie aux anesthésiques locaux:

Actuellement, les complications liées a l’utilisation des anesthésiques locaux sont beaucoup plus des effets indésirables d’origine pharmacologique (syncope vaso-vagale ou crise de spasmophilie) que des accidents allergiques.

En effet, les accidents allergiques liés aux anesthésiques locaux sont rares, ils peuvent être dus aux

conservateurs; aux esters (eczéma) ou à la procaïne (quelques chocs anaphylactiques ).

Remarque : les effets indésirables des anesthésiques locaux sont retenus comme diagnostic différentiel avec les accidents allergiques.

  1. Allergie aux antiseptiques et aux désinfectants

Les aldéhydes: Ils rentrent dans la composition dans les produits de désinfection des systèmes d’aspiration et des fixateurs des films radiologiques.

Ils peuvent donner des réactions allergiques à type d’ :

  • Ulcérations;

•Eczéma;

  • ou urticaire de contact.

Les allogènes: comme l’hypochlorite de sodium ou eau de javel peuvent induire des allergies de contact. L’iode: en solution alcoolique (alcool iodée) ou combinée (iodoforme), il peut induire des réactions de typeurticaire ou eczéma de contact.

La Chlorhéxidine: l’hypersensibilité est rare mais elle peut entrainer une simple dermatite de contact à un choc anaphylactique.

L’alcool éthylique: l’application répétée de l’alcool éthylique favorise la pénétration des allergènes mais son pouvoir allergisant est extrêmement faible.

  1. Allergie aux acrylates:

Les résines acryliques ont une  utilisation variée en médecine dentaire, les agents durcisseurs pourraient

provoquer des stomatites de contact à type:

  • D’érythème diffus;

•D’Œdème;

  • Des érosions ou vésicules localisées aux zones de contact avec la prothèse.

Par ailleurs, une dermatose allergique des extrémités des doigts à été provoquée par ces résines.

  1. Allergie aux appareils orthodontiques

Qu’ils soient amovibles, fixes ou extra oraux, les appareils orthodontiques peuvent être responsables de manifestations cliniques

  • Stomatite érosive puis ulcéreuse voire une urticaire de la muqueuse buccale
  • Chéilite eczématiforme avec prurit;
  • Angiœdème;
  • Dyshidrose des pieds (manifestation à distance).

20. Dentifrices et solutions dentaires :


    L’allergie aux dentifrices et solutions dentaires est rare. Parmi ses constituants ce sont les aromes tout particulièrement les dérivés provenant des différentes variétés de menthe qui provoqueraient des allergies à type:

    • d’urticaire de contact;
    • de rhinite;
    • d’Eczémas péri oraux
    • et de lésions lichénoïdes
    1. Autres allergènes
      1. Rouge à lèvres: Ces allergies sont liées aux
    • Colorants;
    • Excipients: les cires utilisées peuvent contenir des propolis;
    • Conservateurs: parabens, crésols, antioxydants comme, gallate de  propyl;

    •Parfums;

    • Agents de protection contre le froid: baume dePérou.
    1. Les vernis à ongles:

    Ils englobent dans leur structure du formol et des résines. Unechéilite de contact est possible en cas d’onychophagie.

    1. Les allergies alimentaires:

    Car elles peuvent constituer un diagnostic différentiel avec les allergies dues aux différents produits allergéniques utilisés en odonto-stomatogie. les allergies croisées sont de plus en plus fréquentes avec ce type d’allergies.

    Les principaux aliments responsables des allergies alimentaires sont: les Œufs, l’arachide, le lait de vache, les poissons,

    1. Les allergies médicamenteuses:

    Les médicaments les plus connus pour être allergiques sont:

    • Les sels d’or: donnent des toxidermies lichénoïde;
    • Les d-pénicilline: donnent un pemphigus;
    • Les sulfamides et anti-inflammatoire non stéroïdiens : donnent érythème pigmenté fixeou syndrome de Lyell.
    1. LES MANIFESTATIONS STOMATOLOGIQUES DE L’ALLERGIE:

    Ces manifestations, peuvent être soit immédiates type I soit tardives« type IV ».

    1. Réactions allergiques immédiates
      1. Choc anaphylactique

    Il est engendré par la réintroduction, dans l’organisme, d’une protéine étrangère pour laquelle le sujet a déjà été sensibilisé lors d’un précédent contact.

    Les symptômes cliniques, très caractéristiques, sont

    1 . 1. 1 . Signes fonctionnels

    • Un prodrome marqué par de l’anxiété, une sensation de chaleur, de picotements, de prurit et celle d’un malaise et de mort imminente;
    • Une atteinte de la voie respiratoire supérieure marquée par une gêne à la déglutition et/ou à la respiration, une dysphonie, un enrouement, une suffocation, une sensation de corps étranger pharyngé, un bronchospasme avec toux, des éternuements et une obstruction nasale;
    • Des troubles digestifs dans les formes sévères caractérisés par une dysphagie, des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements et des diarrhées.
    1. l .2. Signes physiques
      • Une pâleur, des sueurs puis un teint grisâtre à l’extrémité des doigts ;
      • Une atteinte cutanée avecplaques d’urticaire aiguë, un angio-œdème et un érythème d[ffus.

    l.1.3. Evolution

    Se fait soit vers la guérison soit vers la mort en l’absence d’une prise en charge thérapeutique urgente par

    asphyxie ou par collapsus vasculaire dans la 1 ère heure parfois.

    i .1.4. Diagnostic différentiel

    Le diagnostic différentiel se fait avec

    • La syncope vagale qui associe aussi, une sensation de malaise avec pâleur, sueur bradycardie, mais dont l’origine est en général liée à une peur intense, une douleur liée à un acte en l’occurrence chirurgical ;
    • Les accidents toxiques : contrairement au choc anaphylactique, ils ne présentent pas de signes prodromiques, l’origine peut être en rapport avec l’utilisation d’un anesthésique.
    1. Urticaire anaphylactique

    C’est une dermatose inflammatoire fréquente, le plus souvent bénigne, se limitant au derme. Elle est de diagnostic aisé et son évolution peut se faire selon un mode aigu ou chronique.

    Elle est caractérisée par une vasodilatation provoquée par la libération d’histamine. L’augmentation de la vasoperméabilité permet le passage du liquide qui forme alors des papules.

    Quant au prurit, il est le résultat de la libération des médiateurs chimiques comme l’histamine et la sérotonine et de l’excitation des terminaisons nerveuses : le fait de se gratter est une réponse réflexe véhiculée par la moelle.

    1.2.1 . Signes fonctionnels

    Un prodrome caractérisé par un prurit, des picotements des paumes de/a main et des voûtes plantaires en particulier et une sensation de chaleur ;

    Les signes secondaires sont marqués par des nausées, des vomissements, une oppression thoracique et une dyspnée.

    1. Signes physiques
      • La lésion élémentaire est une papule bien limitée avec des bords érythémateux surélevés et dont le centre est de couleur pâle ;
      • Les lésions urticariennes sont tendance à confluer, formant de larges plages infiltrées. Les zones de prédilection sont les parties découvertes de la peau.
    2. Evolution

    L’urticaire peut disparaître spontanément, mais elle peut aussi, être le signe annonciateur d’un angio- œdème menaçant ou aussi celui d’un choc anaphylactique.

    1. Diagnostic différentiel
      • Irritation de contact ne faisant intervenir aucun mécanisme immunologique.
    1. Urticaire de contact

    Il s’agit d’une réaction inflammatoire cutanée consécutive à l’action de substances vaso-actives, les phénomènes vaso-moteurs sont localisés au contact même de l’allergène.

    La papule est induite par un trouble circulatoire et l’augmentation de la perméabilité capillaire.

    1.3. l. Signes fonctionnels

    • Les papules très prurigineuses apparaissent brutalement sur la peau ;
    • Des brûlures et des picotements sont signalés au niveaude la muqueuse buccale.
    1. Signes physiques
      • Des papules érythémateuses surélevées se manifestent 30 à 60 minutes après le premier contact de l’allergène avec une peau saine ;
      • Elles présentent des bords nets, plus pâles au centre, rappelant des piqûres d’orties ;
      • Leurs dimensions varient du millimètre au centimètre;
      • Parfois des signes d’angio-œdème y sont associés.
    2. Evolution

    Ces signes disparaissent en général en quelques minutes voire quelques heures mais, rarement au delà de 24 heures.

    1. Diagnostic différentiel
      • Erythème polymorphe papuleux;
      • Dermatite herpétiforme;
      • Pemphigoïde bulleuse;
      • Manifestations urticariennes des maladies bulleuses;
      • Piqûre d’insecte;
      • Erythème annulaire;
      • Maladies sériques.

    Urticaire de la muqueuse buccale

    • Il est très rare;
    • Il se traduit par un œdème parfois précédé d’un prurit;
    • Les muqueuses touchées peuvent être labiale, palatine en endojugale pouvant s’étendre rapidement à distance.
    • Les agents incriminés sont : le latex des gants, objets en caoutchouc portés en bouche (ballons tétine de biberons, jouets, préservatifs etc certains aliments : fruits et épices.
    • Chez les porteurs d’urticaire il faut contre indiquer l’aspirine et les anti-inflammatoire non stéroïdiens de codéine qui aggravent le tableau clinique.
    1. Angio-œdème ou œdème de Quincke œdème angioneurotiques :

    Il s’agit d’une variante de l’urticaire. Caractérisée par infiltration de sérosités dans les tissus et en particulier, conjonctif. Cette œdème concerne le derme et l’épidermique.

    1.4. l. Signes fonctionnels

    • D’apparitionbrutale ;
    • dure quelques heures mais, moins de 72 heures;
    • Le patient se plaint parfois de sensations douloureuses, de tension et de brûlures mais, l’angio-œdème peut rester indolore;
    • Les manifestations générales concomitantes sont des: céphalées, vertiges, nausées, douleurs abdominales, arthralgies et une respiration difficile.
    1. Signes physiques:
      • L’œdème est ferme assez bien limité, pâle, blanchâtre ou blanc rosé,
      • asymétrique et déformant les lèvres la langue et la paupière;
      • Il peut être cutanéomuqueux ou obstructif quand il est localisé à la langue, au pharynx ou au

    larynx;

    • Les zones de prédilection sont:les lèvres,lespaupières,lepharynx, les extrémités,la région génitale;
    • La respiration est rapide et superficielle;
    • La tension artérielle est effondrée avec tachycardie réflexe;
    • Peuvent s’y associer :
      • Des signes respiratoires : asthme;
      • Une rhinite;
      • Une conjonctivite;
      • Des signes d’anaphylaxie : urticaire profonde.
    1. Evolution
      • Le plus souvent l’œdème disparaît en quelques minutes ou en quelques heures mais, il peut persister plusieurs jours;
      • Des complications respiratoires et digestives sont à craindre : l’œdème de la glotte peut provoquer une importante suffocation voire même une asphyxie pouvant être fatale.
    2. Diagnostic différentiel :
      • Dermatite de contact;
      • Lymphoedème;
      • Syndrome de MelkerssonRosanthal.
    1. Manifestations respiratoires :

    Représentées par l’asthme et les rhinites allergiques.

    l .5.1. Asthme

    C’est une inflammation bronchique à éosinophiles. Cette inflammationentraîne un spasme bronchique qui se traduit uniquement par de la toux ou des sifflements. L’hyperactivité bronchiqueest non spécifique.

    1.5.2. Rhinite allergique

    Elle est liée à une inflammation à éosinophiles de la muqueuse nasale. Cette inflammation est responsable de la libération de l’histamine.

    1. Réactions allergiques retardées
      1. Dermatite ou eczéma:

    Rappelons que la stomatite est l’équivalent muqueux de la dermatite et de l’eczéma de contact. Leur apparition se fait

    • Soit, 24 à 48 heures après le 1 er contact;
    • Parfois, dans la semaine qui suit le contact;
    • D’autres fois, plusieurs années lorsque le contact est continu.
    • Signes fonctionnels
      • Ils peuvent être absents dans les formes mineures;
      • Prodromes : prurit sévère, parfois péri-oral;
      • L’eczéma peut être accompagné de paresthésie, d’engourdissement voire même d’une anesthésie

    dans les cas sévères;

    • Au niveau buccal une hypersalivation, une perte de goût, une sensationde brûlure localisée à la langue aggravée par l’alimentation peuvent être observées.
    • Signes physiques
      • L’eczéma apparaît au point de contact de l’allergène 1 à 2 jours après ce contact ;
      • La lésion bien limitée peut être localisée ou diffuse;
      • Les lésions peuvent atteindre l’ensemble de la muqueuse et même déborder sur les lèvres et le pharynx.
    • Signes cliniques de l’eczéma allergique :

    L’eczéma se caractérise par :

    • Des vésicules inconstantes;
    • Un érythème en général constant;
    • Une exsudation qui traduit la présence d’un suintement auquel font suite des croûtes et un œdème qui caractérisent l’eczéma allergique, du moins dans sa forme de début;
    • Un prurit d’accompagnement est fréquent mais d’intensité inégale.
    • Diagnostic différentiel
      • Une lésion maligne;
      • Une aphtose;
      • Une bullose immunologique;
      • Une toxidermie;
      • Un lichen plan.
    1. Eczéma de contact de la muqueuse buccale:
      • Les eczémas de contact sont beaucoup plus fréquents que les manifestations allergiques immédiates.
      • Les manifestations d’hypersensibilité retardée sont dominées par les signes subjectifs « agueusie, para esthésie », le prurit est rare.
      • On peut retrouver aussi: un érythème vif et étendu, un œdème, un piqueté purpurique du palais, des érosions et des ulcérations, une langue dépapillée lisse.
      • L’atteinte cutanée péri orale est fréquente.
      • Les agents incriminés sont les cosmétiques, les médicaments topiques et les métaux.
      • L’association avec une chéilite est un élément de d’orientation pour une origine allergique.
      • Il faut savoir éliminer dans les formes érosives ou ulcérées une lésion maligne ;ce qui est rare; et une aphtose ou bullose immunologique ou une toxidermie ainsi qu’un lichen plan. Les infections à candida sont aussi écartées chez les porteurs de prothèses.
    2. Chéilites:

    Les chéilites allergiques peuvent se présenter sous une forme aigue vésiculeuse, suintante puis crouteuse mais le plus souvent elle sont chroniques; sèche, fissuraires elle est isolée ou associée à un eczéma de contact. Les Autres chéilites : non allergiques sont :

    • Chéilite d’irritation: touche la lèvre inférieure par l’effet des traumatismes dentaires répétés.
    • D’origine médicamenteuse: antifongiques principalement.
    • Chéilite actinique après exposition au soleil e
    • Chéilite factices chez les patients anxieux.
    • Chéilite infectieuse: syphilitique ou mycosique.

    •Chéilite glandulaire: rare par l’inflammation de l’orifice des glandes salivaire

    • Etiologie des chéilites allergiques: Elles Sont variées dominées par les cosmétiques:
      • Les instruments de musique;
      • Topiques médicamenteux: zovirax® propylène glycol;
      • Les dentifrices: les dentifrices sont incriminés dans les réactions allergiques lorsqu’on retrouve en plus des chéilites, des glossites et des gingivites associées, par contre une chéilite seule est rarement causée par une allergie aux dentifrices.
    1. Dermite lichénoïde de contact :
      • Signes fonctionnels
        • Un prurit dans la dermatite aigue;
        • Des douleurs;
        • Une sensation de brûlures dans les formes érosives.
      • Signes physiques
        • Un aspect typique de lichen plan circonscrit à la zone de contact;
        • Des plaques kératosiques surélevées sur la peau;
        • Au niveau muqueux, 3 formes cliniques peuvent être observées: réticulation, plaques et papules violacées, érosions ;
        • Au niveau de la muqueuse orale, des lésions blanches isolées ou associées à des lésions cutanées

    peuvent être observées.

    1. Toxidermies

    Plusieurs formes cliniques sont décrites : syndrome de Lyell, syndrome de Stevens-Johnson et érythème polymorphe médicamenteux.

    1. Syndrome de Lyell

    C’est une nécrose épidermique avec décollement sous-épidermique, le derme étant respecté et le signe de Nickolsky présent.

    Les lésions muqueuses précèdent les lésions cutanées.

    On retrouve une prise médicamenteuse

    • les sulfamides,
    • les anti-inflammatoires non stéroidiens,

    •l’acide acétylsalicylique,

    1. Syndrome de Stevens-Jhonson et érythème polymorphe médicamenteux :

    Les signes cliniques sont identiques à la forme précédente mais elle est de moindre gravité.

    1. Erythème polymorphe :

    Ce sont desulcérations aiguës qui s’étendent au niveau de toute la cavité buccale, les lèvres sont croûteuses et les lésions cutanées sont aussi possibles.

    1. Parotidite allergique :

    Elle se manifeste par une augmentation brutale du volume d’un ou des 2 glandes parotides:

    • La glande est ferme, homogène, non indurée et non douloureuse;
    • L’orifice du canal de sténon est parfois tuméfié mais la salive est normale;
    • Le patient décrit une sensation de tension non douloureuse;
    • Les signes généraux sont absents.
    1. Granulomatose oro-faciale :

    Elle associe des réactions orales et faciales et est caractérisée par les signes cardinaux suivants

    • Un œdème de la face ou des lèvres;
    • Une chéilite angulaire;
    • Une gingivite généralisée;
    • Des ulcérations orales.
    1. Stomatodynie et allergie :

    Les Stomatodynie sont des douleurs localisées à la langue (glossodynie), à la gencive ou généralisées a toute la muqueuse buccale sans cause évidente, elles sont soit idiopathiques soit auto-immunes soit d’origine psychogènes.

    D’après une étude rétrospective réalisée en 2007 par L.Machet et al. , les stomatodynies ont une cause allergique

    • Sur les 40 malades , 16 ont eu au moins un test épi cutané positif
    • Par ordre de fréquence décroissante, Il s’agissait des métaux dérivés mercuriels : Nickel puis chrome puis palladium puis cobalt puis l’or et le mercure sans oublier que des résines acryliques on été retrouvées.
    1. Allergies professionnelles du dentiste :
    1. Les dermatoses

    Qu’elles soient allergiques ou non allergiques, elles peuvent survenir suite aux nombreux produits utilisés dans notre profession :

    Les cas suivent sont les plus courant :

    • L’eczéma des mains, du dos des mams, éventuellement des espaces interdigitaux, despoignets

    lorsqu’il s’agit d’une allergie de contact aux gants de caoutchouc;

    • L’eczéma siège au niveau des zones découvertes et en particulier au visage en cas d’allergie aux produits de décontamination comme le glutaraldéhyde

    – Tous ces eczémas s’améliorent à la période de congé et s’aggravent dès la reprise du travail.

    1. Affections des voies respiratoires

    Elles sont provoquées par les substances volatiles de la résine autopolymérisable ou par la poussière produitepar le meulage.

    1. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DE L’ALLERGIE EN MEDECINE DENTAIRE

    Le Médecin dentiste joue un rôle primordial dans le diagnostic de l’allergie.

    1. L’anamnèse:

    L’anamnèse doit noter:

    • Les antécédents personnels d’allergies, leurs fréquences et les circonstances de leur survenu;
    • Les antécédents personnels d’atopie;
    • Les antécédents familiaux d’allergie;

    En conclusion, on peut être face à deux cas de figure

    • Soit le patient à une allergie avérée et munie d’une carte délivrée par son médecin allergologue contenant les différentes substances allergéniques;
    • Soit le patient n’a jusque là pas d’allergies connues mais il peut avoir ou pas un terrain allergique ou un terrain atopique

    Si malgré un interrogatoire bien conduit, le patient fait un accident allergique, Il faut noter

    • La chronologie d’apparition des signes cliniques;

    •L’aspect initial des lésions buccales;

    • Noter les substances manipulées;
    1. Examen clinique:
    • Il consiste en un examen général ciblé sur les organes souvent touchés par l’allergie (peau, muqueuses …)
    • Il permet à l’allergologue de faire un bilan des répercussions de l’allergie.
    • Les manifestations cliniques retrouvées sont représentées par les lésions citées précédemment.
    • Permet en s’aidant du l’interrogatoire d’orienter le diagnostic positif et les diagnostics différentiels.
    • Il oriente vers d’éventuelles explorations complémentaires qui peuvent être nécessaires (tests).
    1. Tests allergologiques:
    • Ces tests peuvent être réalisés dès qu’ils s’avèrent nécessaires, et ce sans limite d’âge.
    • Ils sont indiqués par l’allergologue le plus souvent mais peuvent être aussi indiqués par le médecin dentiste.
    • En revanche une réflexion profonde doit être accordée à ces testsquant à leur choix.
    • En effet le choix se fera d’une part en fonction de l’allergène suspecté et d’autre part en fonction de l’étatgénéral du patient car certaines maladies dermatologiques acquises du patient vont orienter plus vers un test par rapport à un autre.
    1. . Les pricks test cutanés :

    Ces tests font appel à des batteries d’allergènes. Déposés sur une brèche cutanée.ces sont les plus simples des tests.les résultats sont donnés rapidement

    • Indication des pricks test cutanés :
      • Lors d’une hypersensibilité immédiate ;
      • Lorsque l’on suspecte une allergie au latex ;
      • Lorsque l’on suspecte une allergie aux antiseptiques : exp : Chlorhéxidine.
    1. Les tests epicutanés

    La substance testée est appliquée sur la peau est maintenue sous occlusion .les résultats sont différés.

    • Indication des tests epicutanés :
      • En présence d’ eczémas de contacts ;
      • Détecter une allergie au mercure ;
      • Détecter une allergie aux appareils orthodontiques.
    1. Le test de provocation :

    C’est la réexposition du patient à l’allergène par voie générale. On met exprès en contact le patient avec l’allergène, qu’il doit inhaler ou ingérer .Il Doit être réalisé au milieu hospitalier sous surveillance

    • Indication du test de provocation :
      • Détecter une allergie aux appareils orthodontiques ;
      • Détecter une allergie au latex.
    1. Les tests biologiques par dosage des IGE :
      1. lgE totaux
    • Indication du dosage des lgE totaux:
      • Lorsque les testes cutanés sont ininterprétables ou contre indiqués en cas de dermatose bulleuse ;
      • En concomitance avec une thérapeutique antiallergique;
      • détecter une allergie médicamenteuse ou aux anesthésiques locaux exp: bétalactamines, rocuronium, suxamethonium, insuline, mepivacaine…

    Leurs positivité démontre la sensibilisation et non l’allergie et doit être confrontées aux données de l’interrogatoire

    • Les lgE présents en grande quantité, peuvent témoigner d’une pathologie allergique.

    Cependant, ils sont peu spécifiques et peuvent aussi se trouver en quantité élevée dans d’autres maladies.

    1. lgE spécifiques :
    • Ces tests sont indiqués :
      • si le patient a des lésions étendues de la peau ou s’il utilise des anti-histaminiques de façon chronique
      • pour détecter une allergie au latex.
    • Attention ! Les tests d’allergie devront être refaits à interval plus ou moins régulier en fonction de l’évolution des symptômes. De nouveaux allergènes peuvent apparaître et, à l’inverse, on peut devenir tolérants à des allergènes.
    1. Les tests immunologiques :
      1. Test de transformation lymphocytaire (TTL)
        • Indications du TTL :
          • C’est le test de référence indiqué dans le diagnostic d’allergie aux médicaments ;
          • Explorer l’hypersensibilité retardée type 4 ;
          • Déterminer les sensibilités aux quinolones et p lactamines ;
          • A la recherche d’une allergie aux produits suivants :
            • Le dioxyde de titane (Ti02) utilisé en dentisterie comme pigment de blanchiment ainsi que pour ses propriétés bactéricides.
            • Le titane (Ti), le mercure (Hg), le nickel (Ni), le zinc (Zn), l’indium (In), l’or (Au), le cuivre (Cu) et le platine (Pt), l’argent (Ag), l’or (Au), le nickel (Ni), le cuivre (Cu) et le fer blanc ;
            • Le cadmium (Cd), palladium (Pd) et plomb (Pb) se retrouvent dans des préparations de colorants dentaires.
            • Les dérivés du mercure (thimérosal, éthylmercure, phénylmercure) utilisés en dentisterie comme agents conservateurs.
      2. Le test MELISA pourMemory Lymphocyte Jmmuno-Stimulation Assay
        • Permet une détection immunologique des récepteurs antigéniques présents sur la membrane extérieure des cellules.
        • Le test est basé sur le fait que : La mémoire du contact avec l’antigène est maintenue pendant des années à la surface de certaines lymphocytes T « lymphocytes a mémoires ».

    Indications du test MELISA :

    • le dépistage des intolérances aux métaux lourds et avant la pose d’implants en titane.
    • détecter une allergie au mercure.

    Conclusion :

    – Les allergies en médecine orale bien qu’elles soient rares, il est important de savoir identifier les Réactions allergiques car même si beaucoup se manifestent de façon retardée et minime, elles peuvent parfois être immédiates et graves et connaitre la conduite à tenir devant chaque manifestation.

    L’ALLERGIE EN ODONTOSTOMATOLOGIE

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