La phonation
1.Introduction
L’extrémité céphalique regroupe les cinq sens : la vision, le toucher, l’ouïe, l’odorat, le Goût. D’après J. Talmant, les fonctions peuvent être hiérarchisées selon leur Importance physiologique de survie de l’individu et d’efficacité maximale.
Certaines fonctions telles que la ventilation, la mastication ou la déglutition assurent une activité vitale tandis que la phonation, elle, assure une activité relationnelle.
L’impact de leurs perturbations sur la croissance faciale est proportionnel à leur Importance, pourront affecter aussi bien l’os basal que l’os alvéolaire.
2.Définition
La phonation est l’ensemble des processus physiologiques et physiques permettant l’apparition d’une vibration sonore au niveau des cordes vocales et son enrichissement vocal. Son but est la communication.
3.Physiologie de la phonation
La communication verbale se réalise via
Des phonèmes (plus petites unités sonores permettant de distinguer des mots), dont la production nécessite une pression d’air suffisante.
Elle nécessite la participation de trois niveaux anatomiques :
• la soufflerie pulmonaire (énergie aérodynamique) ;
• le vibrateur, correspondant au plan glottique (modifiant l’énergie aérodynamique en énergie acoustique), producteur de sons ;
• les résonateurs bucco-pharyngés, correspondant aux cavités aériennes situées au-dessus des cordes vocales jusqu’aux lèvres et aux orifices narinaires.
Tout ceci s’effectue sous la direction du système nerveux central, permettant la bonne exécution de la phonation de manière précise et qualitative.
Chez le nourrisson, la descente laryngée et la maturation neurologique permettent à partir de 4 mois la création et la gestion d’espaces de résonance, notamment grâce à des séquences de fermetures/ouvertures vélo-pharyngées.
- Formation des voyelles
Il n’y a aucun appui de la langue sur les dents : l’air expiré s’écoule librement sans interférences avec les organes buccaux.
La formation des voyelles a lieu :
- Dans la cavité pharyngienne pour les voyelles graves
- Dans la cavité buccale pour les voyelles aiguës
La relation de la langue avec le voile du palais et la paroi postérieure pharyngée
conditionne l’ouverture du conduit pharyngo-buccal où l’air s’écoule. Il existe donc
une différenciation au niveau de la position du dos de la langue qui détermine le point
d’articulation de la voyelle sur le dos de la langue :
- Plus antérieur pour les aiguës.
– Plus postérieur pour les graves
- Formation des consonnes
Elles se forment sous la dépendance des effecteurs buccaux et sont dues à l’activité de
la musculature linguale, labiale, vélaire, sus et sous-hyoïdienne.
04 groupes de consonnes intéressent les orthodontistes :
Les sifflantes : S.Z. et chuintantes : CH.J.
Pour S et Z : la langue ne touche pas les dents antérieures, les bords latéraux
Sont en contact avec les molaires, la pointe reste libre pour permettre une vibration et afleure la face linguale des incisives inférieures. Le dos de la langue est aplati, les Commissures labiales légèrement étirées.
Pour CH et J, l’appui est un peu plus postérieur et la langue forme une gouttière antéro- postérieure ; les lèvres sont plissées vers l’avant.
Les palatales : D.T.N.L.
La pointe de la langue est sur la papille rétro-incisive :
· Pour D et T : appui de la pointe de la langue sur la papille rétro-incisive
· Pour N : appui 1 cm en haut et en arrière de la papille rétro-incisive
· Pour L : appui encore plus haut et postérieur : en haut et en arrière de la papille rétro-incisive
Les labiales : M.B.P.
Appui de la lèvre supérieure sur la lèvre inférieure
Les fricatives ou vibrantes : V.F.
Appui de la face interne de la lèvre inférieure contre les incisives supérieures, donc la lèvre ne doit pas passer derrière les dents.
4.Exploration de la phonation
Elle est basée sur la prononciation de mots courts comportant des phonèmes impliquant la langue comme :
- « Dînette », « tartine », « lait » qui permettent d’étudier la prononciation correcte des dentales et des palatales (D, T, L, N) et de vérifier la position normale de la pointe de la
Langue sur la papille rétro-incisive.
- « Saucisson », « chien », « chat » qui correspondent respectivement aux sifflantes et aux chuintantes.
5.Troubles de l’articulation
En règle générale, lorsqu’il y a déglutition dysfonctionnelle, on trouve des appuis inadéquats de la langue au moment de l’articulation des consonnes.
Stigmatismes :
Ce sont des altérations du S et du CH. On peut y apparenter les altérations du I, Z, J.
Ils sont très souvent liés à un retard de maturation affective accompagné de puérilité et
D’énurésie.
Chuintement antérieur (zézaiement) : la pointe de la langue s’interpose entre les
Incisives sup et inf.
Chuintement postérieur : passage des bords de la langue sur la face occlusale des
Molaires.
Sur le plan clinique, l’altération du S se rencontre fréquemment dans les cas de :
- Articulé incisif inversé (classe III)
- Infraclusion incisive
– vestibulo-version incisive supérieure
Les palatale :
Il existe une hiérarchie des dentales : quand le plus haut phonème (L) est perturbé (lambdacisme), tous les précédents le sont aussi :
– Si lors de la prononciation de « L », il existe une pression de la pointe de la langue sur les incisives ou une interposition linguale, alors D.T.N. seront perturbés.
– S’il existe une anomalie de prononciation de D et T, cela ne signifie pas qu’il y a
Anomalie du point d’articulation de N et L.
Les labiales
- Interposition de la lèvre inf derrière les incisives sup.
Les vibrantes
– Interposition de la lèvre inf derrière les incisives sup.
6.Troubles articulatoires et morphogénèse
En pratique, l’articulation des phonèmes consonantiques ne retentit sur la morphologie
dento-maxillaire que lorsque le point d’articulation intéresse la région antérieure.
– soit qu’il se fasse au niveau des dents antérieures au lieu du palais : D.T.L.N.
– soit qu’il y ait interposition de la pointe de la langue entre les incisives : sigmatisme
ou zézaiement.
Suivant le cas il y aura proalvéolie ou béance.
Pour CAUHEPE, NETTER, BOUVET, l’anomalie de phonation ne retentit sur la
Morphologie que dans un environnement musculaire déséquilibré.
Certains minimisent l’action des troubles articulatoires sur la morphogénèse: sachant
que l’action exercée par la langue lors de l’articulation d’une consonne dure un dixième
de seconde pour une seconde de déglutition.
7.Troubles articulatoires et déglutition dysfonctionnelle
- Il existe toujours une corrélation entre ces 2 fonctions : si déglutition
dysfonctionnelle ; points d’articulation de la langue pathologiques et inversement.
- Les troubles des points d’articulation sont paranormaux avant 5 ans car
l’acquisition des sifflantes correspond à l’acquisition d’une déglutition mature.
- L’acquisition à 7 ans d’une déglutition mature permet normalement l’acquisition
des points d’articulation des consonnes.
8.Conclusion
Il paraît peu vraisemblable que les troubles de la parole ou du langage proprement dits retentissent sur la ventilation ou la déglutition, ou soient à l’origine de dysmorphoses.
Ils leur sont, par contre, fréquemment associés et doivent être pris en charge très tôt.
La phonation
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