Le collage en odontologie
I. Définitions :
Selon LAROUSSE :
Fixer, faire adhérer quelque chose à quelque chose d’autre au moyen d’une colle ou d’un adhésif appropriés.
En prothèse :
Procédé de fixation des reconstitutions prothétiques, son principe est l’assemblage par liaison physico chimique des deux interfaces : tissus dentaire pièce prothétique.
II. Différentes colles :
1. Résines
Les résines, qui résultent de la polymérisation de molécules méthacryliques. On les retrouve dans les colles et dans les matériaux composites, On distingue :
- L’adhésif qui est une résine très fluide qui infiltre les rugosités des surfaces dentaires traitées et ainsi forme un clavetage mécanique.
- Les colles qui sont chargées en particules et créent le lien mécanique entre la couche adhésive et la prothèse.
Dans les systèmes adhésifs, les résines sont généralement associées à des agents de type « primer » qui modifient la surface à coller.
- Classification des systèmes adhésifs : basée sur des principes d’action des différents systèmes adhésifs, on distinguera 2 grandes classes d’adhésifs :
Celles des produits qui requièrent un mordançage suivi d’un rinçage, en préalable à leur emploi.
Celle des produits que l’on applique directement sur les surfaces dentaires sans aucun traitement préliminaire. Cette classe regroupe tous les systèmes auto-mordançant.
Selon le mode de polymérisation on distingue :
Colles autopolymérisable (mélange base +catalyseur)
Colle photopolymérisables (source lumineuse)
Colles à polymérisation mixte (ou dual photo chimique)
2. Résines « 4 META » :
C’est une résine acrylique contenant deux nouveaux composés :
• le 4-META (4-méthacryloyloxyéthyl trimellitate anhydride)
• le tri-n-butyl borane (TBB).
- Caractéristiques :
- Un produit de choix pour le collage des alliages métalliques
- L’adhésion aux tissus dentaires, et en particulier la dentine est efficace, grâce à la création d’une couche hybride de qualité.
3. Résines « méthyle diphosphate » : MDP
En 1981, Kuraray développa un monomère contenant du phosphate qui améliora l’adhésion à la dentine.
- La résine « MDP » améliore l’adhésion à l’émail et à la dentine
- Procure un collage très efficace aux alliages métalliques.
- La prise du matériau est anaérobie et permet donc un temps de travail important
- La polymérisation est déclenchée après l’application d’un gel d’isolation
- Le PANAVIA est le nom commercial de cette résine MDP.
4. Ciments verres ionomères modifiés à la résine, (hybrides), CVIH :
- Ils possèdent une vraie adhésion chimique aux tissus minéralisés de la dent, ainsi qu’avec certains alliages.
- Cependant, la résistance propre du matériau est inférieure à la force d’adhésion obtenue.
- Les CVI sont donc le plus souvent renforcés avec une résine.
- L’adhésion des CVI modifiés pourrait être améliorée en appliquant un système adhésif avant la mise en place du CVIH
III. Qualités requises :
Facilité de manipulation
La biocompatibilité ; non cytotoxique vis-à-vis de l’organe pulpo-dentinaire
La pérennité : la préservation de la liaison adhésive dans le temps
Le caractère adhésif : assurer de manière immédiate un joint adhérent
Etanchéité : éviter la pénétration des bactéries et des fluides source de sensibilité et de caries.
IV. Mécanisme d’adhésion :
- Collage aux tissus dentaires :
Les deux tissus constituant la dent, l’émail et la dentine, sont assez différents quant à leur composition chimique et leurs propriétés physiques. L’émail est un tissu dur et cassant, alors que la dentine est souple et plus tendre. Cette dualité tissulaire complique les processus d’adhésion.
L’adhésion :
C’est l’union de deux solides. Elle est en générale obtenue par un agent adhésif (normalement liquide) qui est capable d’humidifier les deux surfaces et qui, en se solidifiant, réalise un joint entre les deux éléments.
Comment ?
Le mécanisme gardant l’adhésif en contact intime et relié en permanence à la surface solide peut être :
- Chimique : l’adhésif entretient avec la surface solide des liaisons chimiques primaires notamment avec le calcium de l’hydroxyapatite.
- Mécanique : micromécanique, voire nano-mécanique due à la pénétration de l’adhésif liquide dans les irrégularités de la surface solide.
- Ou une combinaison des deux.
- Collage à l’émail :
C’est le Dr Michael Buonocore qui le premier mit en évidence qu’un acide pouvait altérer la surface de l’émail dentaire et permettre un collage par une résine.
La dissolution plus importante du cœur des prismes va en effet créer un microrelief à la surface de l’émail.
Une résine peut ensuite s’infiltrer dans ces anfractuosités créées et assurer une adhésion par clavetage mécanique.
- Application clinique du collage à l’émail : bridge collé
La technique du collage à l’émail comprend classiquement 03étapes :
- Mordançage de l’émail avec un gel d’acide ortho phosphorique pendant 30 s.
- Rinçage vigoureux avec un spray air-eau suivi d’un séchage soigneux et complet avec un jet d’air : aspect blanc mat crayeux de l’émail est observé
- Application de l’agent de collage amélaire.
- Collage à la dentine :
Le mordançage rinçage : au niveau des surfaces dentinaires, l’attaque acide :
-Elimine l’essentiel des boues dentinaires,
-Ouvre les orifices tubulaires,
-Déminéralise superficiellement les zones péri et inter tubulaires (qlq μm)
Cette zone superficielle de dentine est constituée d’un réseau de fibrilles de collagène entrelacées et dispersées dans l’eau du rinçage.
La présence d’eau entrave l’infiltration de la surface traitée par la résine adhésive hydrophobe.
L’évaporation de l’eau du rinçage par séchage entraine à ce stade une fusion des fibrilles protéiques
La surface collapsée devient compacte et non propice à la pénétration de la résine.
Que faire pour éliminer l’eau et permettre la pénétration de la résine l’utilisation d’un agent appelé primaire.
- Le primaire :
Le primaire (le primer) est un liquide qui permet :
- Soit de maintenir suffisamment poreux le réseau de collagène
- Soit de permettre sa ré expansion s’il a été collapsé lors du séchage.
L’application d’un primer s’avère à priori essentielle pour permettre une perméabilité de la dentine déminéralisée après évaporation de l’eau qu’elle contient.
Une fois l’eau éliminée, la surface présente une caractère hydrophobe propice à la pénétration de la résine.
- La résine adhésive :
- La troisième étape du traitement adhésif est tout simplement l’application de la résine adhésive qui doit pénétrer les tubulis et s’infiltrer dans les canaux du réseau protéique inter et péri tubulaire.
- Après polymérisation, on aboutit à la formation d’une interphase adhérente et étanche entre la restauration et la dentine intacte.
- Cette interphase est constituée d’une couche hybride inter et péri tubulaire
- La couche hybride :
La couche hybride est un entrelacement de deux types de polymères : les fibres de collagène de la matrice dentinaire, polymère d’origine naturelle, d’une part, et les macromolécules de l’adhésif, polymère de synthèse d’autre part.
- Application clinique du collage dentinaire :
- Les restaurations directes de classe V où il y’a un minimum d’émail
- Les restaurations indirectes : inlay/onlay, couronne en céramique
- Collage aux matériaux de reconstitution :
■ Collage de la céramique
■ Collage de la résine
■ Collage du métal
- Collage de la céramique :
Le collage est un moyen efficace pour pallier la fragilité de la céramique, on distingue :
- Céramiques mordançables : feldspathique ou pressé de type Empress
Ce sont des céramiques qui contiennent en quantité plus ou moins importante des silicates. Cette phase vitreuse peut être mordancée par un acide fort, l’acide fluorhydrique, qui permet de créer un relief propice au collage. Cet acide est appliqué avec une grande prudence de par sa toxicité et sa volatilité (port de gant, masque et lunette). L’acide doit être rincé abondamment.
Dans un second temps, on dépose à la surface de la céramique un silane. Cet agent de couplage permet, d’une part de créer une liaison chimique à la phase vitreuse, et d’autre part de se lier à la résine de collage. Le silane permet en outre d’augmenter la mouillabilité à la surface de la céramique.
Ce type de céramique étant suffisamment translucide, on peut utiliser un système adhésif photopolymérisant.
- Céramiques renforcées non mordançables :
- Céramiques renforcées à l’alumine ou au zircone (Inceram®, Procera®)
- Le traitement à l’acide fluorhydrique est inefficace et ne permet pas de créer à la surface de telles céramiques un relief propice au collage.
- Le traitement se fait par :
- Sablage de l’intrados de la prothèse avec l’alumine
- Un dépôt artificiel de silice les valeurs d’adhésion obtenues immédiatement sont très importantes.
- L’utilisation de colle de type 4-META, ou MDP permet d’obtenir des valeurs d’adhésion importantes
- Ces céramiques étant plus ou moins opaques, il est important d’utiliser un système adhésif en partie, ou totalement chémopolymérisant, et non pas seulement photopolymérisant.
- Collage de la résine :
- Traitement de l’intrados de la pièce prothétique pour améliorer le collage en réalisant systématiquement un sablage à l’alumine.
- On réalise un mordançage à l’acide fluorhydrique et appliquer dans un second temps un silane.
- Si la pièce prothétique n’est pas trop épaisse (< 2-3 mm), on peut utiliser un adhésif photopolymérisant. Au-delà de cette épaisseur il faut utiliser un adhésif chémopolymérisant
- Collage du métal :
Le collage aux alliages métalliques a été tout d’abord obtenu par rétention mécanique :
• d’abord sous forme de macrorétention (ailettes perforées des bridges de Rochette) ;
• puis microrétention par sablage à l’alumine.
Grâce aux colles de type 4-META (Superbond®) (Panavia®), les valeurs d’adhésion obtenues sur les alliages sont du même ordre de grandeur que l’adhésion aux tissus dentaires.
Le collage avec un alliage noble est moins efficace qu’avec un alliage non précieux.
Afin d’augmenter cette adhésion, des traitements de surface ont été proposés, qui consistent à déposer à la surface du métal, de la silice.
Cette silice est ensuite couplée à la résine de collage par l’application d’un silane.
Si les valeurs d’adhésion obtenues sont alors très importantes, la fatigue mécanique et thermique semble dégrader assez rapidement la couche adhésive.
À moyen terme le collage perd de son efficacité.
Le protocole préconisé est donc de sabler la pièce prothétique avec de l’alumine à 50 μm, puis d’utiliser une résine de type 4-META ou Panavia®.
Le collage en odontologie
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