GLANDES SALIVAIRES

GLANDES SALIVAIRES

GLANDES SALIVAIRES

Introduction

Les glandes salivaires, essentielles au bon fonctionnement de la cavité buccale, jouent un rôle clé dans la digestion, la lubrification buccale et la protection contre les infections. Les troubles des glandes salivaires principales, bien que souvent méconnus, sont relativement fréquents et englobent un large éventail de pathologies, allant des obstructions lithiasiques aux infections et aux tumeurs. Ces affections peuvent provoquer des symptômes variés, tels que des douleurs, des gonflements ou une diminution de la production de salive, affectant ainsi la qualité de vie des patients. Une compréhension approfondie de l’anatomie, des techniques de diagnostic et des pathologies associées est cruciale pour une prise en charge efficace. Ce document explore en détail l’anatomie des glandes salivaires, les moyens de diagnostic modernes et les principales pathologies, tout en enrichissant le contenu pour offrir une vue complète et structurée.

Rappel Anatomique

Structure et fonction des glandes salivaires

Les glandes salivaires sont des organes exocrines annexés à la cavité buccale, responsables de la production d’environ 1 à 1,5 litre de salive par jour chez un adulte en bonne santé. La salive joue un rôle essentiel dans la déglutition, la digestion initiale des aliments, la protection des muqueuses buccales et la prévention des infections grâce à ses propriétés antibactériennes. Les glandes salivaires principales se divisent en trois paires :

  • Glandes parotides : Situées en avant des oreilles, elles produisent une salive séreuse, riche en enzymes digestives comme l’amylase. Leur canal excréteur, le canal de Stenon, s’ouvre dans la muqueuse de la joue, près de la deuxième molaire supérieure.
  • Glandes submandibulaires : Situées sous la mandibule, elles produisent une salive mixte (séreuse et muqueuse). Leur canal excréteur, le canal de Wharton, s’ouvre sous la langue.
  • Glandes sublinguales : Positionnées sous la langue, elles sécrètent principalement une salive muqueuse, via de multiples petits canaux.

En complément, de nombreuses glandes salivaires accessoires, réparties dans la muqueuse buccale, contribuent à la lubrification constante de la cavité orale.

Anatomie des canaux excréteurs

Chaque glande salivaire principale est dotée d’un système canalaire complexe qui transporte la salive vers la cavité buccale. Les canaux de Stenon et de Wharton sont particulièrement vulnérables aux obstructions, notamment par des calculs salivaires (lithiases), qui peuvent entraîner des douleurs et des infections secondaires. Une connaissance précise de cette anatomie est indispensable pour interpréter les résultats des examens d’imagerie et planifier les interventions chirurgicales.

Moyens de Diagnostic

Le diagnostic des pathologies des glandes salivaires repose sur une combinaison d’examens cliniques et d’imagerie. Chaque technique offre des avantages spécifiques, permettant une évaluation précise des structures glandulaires et des anomalies potentielles.

Radiographie Standard

La radiographie standard est souvent le premier examen réalisé en raison de son accessibilité et de son faible coût. Elle permet de détecter des calcifications ou des anomalies osseuses associées.

Parotide

  • Radiographie panoramique : Visualise l’ensemble de la région maxillo-faciale, utile pour identifier des calcifications ou des pathologies dentaires associées.
  • Incidence latérale oblique : Met en évidence les structures de la glande parotide et les éventuelles lithiases.
  • Incidence postéro-antérieure : Permet une vue globale de la région parotidienne.
  • Incidence oblique ou antéro-postérieure avec joue gonflée d’air : Améliore la visualisation des structures molles.
  • Radiographie intra-orale de la joue : Détecte les calcifications proches de la muqueuse.

Submandibulaire

  • Radiographie panoramique : Identifie les gros calculs et élimine les pathologies dentaires.
  • Incidence latérale oblique : Visualise la glande et son canal excréteur.
  • Incidence ortho-occlusale mandibulaire : Cible le canal de Wharton pour détecter les obstructions.
  • Incidence occlusale oblique mandibulaire : Évalue la glande elle-même.
  • Incidence latérale vraie du crâne avec langue abaissée : Permet une meilleure visualisation des structures sous-mandibulaires.
  • Incidence postéro-antérieure et antéro-postérieure oblique sous la mandibule : Complète l’analyse des calcifications.

Sialographie

La sialographie est un examen radiologique spécialisé qui consiste à injecter un produit de contraste radio-opaque dans le système canalaire des glandes salivaires principales. Cet examen est particulièrement utile pour diagnostiquer les obstructions dues à des calculs ou des sténoses.

Phase Préopératoire

Avant l’injection, des clichés sans préparation sont réalisés pour repérer les obstructions radio-opaques. Ces images servent de référence pour évaluer la position des calculs ou des anomalies structurelles.

Phase de Remplissage

Un cathéter fin est inséré dans le canal excréteur (canal de Stenon pour la parotide, canal de Wharton pour la sous-mandibulaire) pour injecter le produit de contraste. Plusieurs clichés radiographiques sont ensuite pris dans différentes positions pour visualiser le réseau canalaire et détecter les anomalies, telles que des dilatations ou des rétrécissements.

Phase de Vidange

Après retrait du cathéter, le patient est encouragé à rincer sa bouche, souvent avec du jus de citron pour stimuler la sécrétion salivaire et faciliter l’excrétion du produit de contraste. Des clichés supplémentaires peuvent être réalisés pour évaluer la vidange du système canalaire.

Échographie

L’échographie est un examen non invasif et sans rayonnement, utilisant une sonde à haute fréquence pour visualiser les glandes salivaires. Elle est particulièrement indiquée pour :

  • Gonflements isolés ou généralisés : Permet de différencier les causes inflammatoires, infectieuses ou tumorales.
  • Obstructions salivaires : Visualise les calculs de plus de 2 mm, qui apparaissent comme des images hyperéchogènes avec un cône d’ombre postérieur.

L’échographie est souvent utilisée en première intention pour les patients jeunes ou en cas de suspicion de pathologie bénigne.

IRM

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) offre une résolution supérieure pour l’étude des glandes salivaires. Elle inclut des séquences morphologiques, de diffusion et, dans certains cas, une sialo-IRM avec injection de produit de contraste. L’IRM est particulièrement utile pour :

  • Détecter les tumeurs de petite taille.
  • Localiser le nerf facial par rapport à une lésion.
  • Différencier les lésions bénignes des lésions malignes.

Scanner

Le scanner, avec ou sans injection de produit de contraste, est un outil performant pour évaluer les pathologies lithiasiques, infectieuses et tumorales. Il offre une grande sensibilité pour détecter les calcifications et préciser la localisation des lésions, ce qui est essentiel pour orienter les interventions chirurgicales.

Diagnostic Étiologique

Les pathologies des glandes salivaires peuvent être classées en trois grandes catégories : lithiasiques, infectieuses et tumorales. Chaque catégorie présente des caractéristiques spécifiques en imagerie.

Pathologie Lithiasique

La lithiase salivaire, ou formation de calculs, est une cause fréquente d’obstruction des canaux salivaires. La glande submandibulaire est plus souvent affectée que la glande parotide en raison de la composition plus visqueuse de sa salive et de la disposition anatomique de son canal excréteur.

Radiographies sans Préparation

Les clichés occlusaux endobuccaux (antérieur et postérieur) permettent de visualiser les calculs volumineux et calcifiés. La radiographie panoramique dentaire est systématique pour détecter les gros calculs et éliminer les pathologies dentaires. Les calculs submandibulaires apparaissent comme des images ovalaires radio-opaques, souvent projetées sur une ligne allant de l’angle mandibulaire à la région incisive.

Sialographie

La sialographie révèle :

  • Une anomalie de remplissage dans le canal principal.
  • Une dilatation du canal à proximité du calcul.
  • Une rétention du produit de contraste au-delà du calcul lors de la phase de vidange.

Échographie

L’échographie est un examen de choix pour visualiser les calculs de plus de 2 mm, qui apparaissent comme des images hyperéchogènes avec un cône d’ombre postérieur. Cet examen est simple, rapide et non invasif.

Scanner

Le scanner offre une sensibilité élevée pour détecter les calculs radio-opaques et préciser leur localisation, ce qui est crucial pour planifier une intervention chirurgicale.

Pathologie Infectieuse

Les infections des glandes salivaires, qu’il s’agisse du parenchyme (sialadénite) ou des canaux (sialodochite), sont souvent associées à des obstructions ou à des infections virales, comme la sialadénite ourlienne. L’imagerie n’est généralement pas indiquée en cas d’inflammation aiguë, mais elle peut être utile pour évaluer les complications.

Scanner

Le scanner montre :

  • Une augmentation de la taille de la glande parotide, souvent homogène.
  • Une dilatation canalaire.
  • Des adénopathies cervicales associées.

IRM

L’IRM révèle :

  • Une augmentation du volume glandulaire.
  • Une modification du signal du parenchyme (hyposignal en T1, hypersignal en T2 avec prise de contraste).
  • En cas de sialodochite, un aspect en « chapelet de saucisses » dû à des dilatations et sténoses segmentées du canal principal.

Pathologie Tumorale

Les tumeurs des glandes salivaires peuvent être bénignes ou malignes, et leur diagnostic repose sur une combinaison d’imagerie et, souvent, une biopsie.

Radiographie Panoramique

La radiographie panoramique est utile pour éliminer les pathologies dentaires ou détecter des calcifications glandulaires. Elle peut également révéler une empreinte extrinsèque sur le bord postérieur du ramus mandibulaire.

Échographie

L’échographie est un examen de débrouillage qui précise la topographie (intra- ou extraglandulaire) des tuméfactions cervicales. Une tumeur parotidienne apparaît généralement comme une image hypoéchogène, parfois avec un aspect pseudokystique.

Scanner

Le scanner évalue :

  • La localisation de la tumeur (lobe superficiel ou profond).
  • Le diamètre tumoral.
  • Les limites de la lésion (nettes pour un pronostic favorable, irrégulières pour un pronostic moins bon).
  • La densité tumorale (solide ou liquide).
  • Le nombre de tumeurs (unifocales, multifocales ou bilatérales).
  • L’extension locorégionale.

Les tumeurs bénignes présentent une image lacunaire, unique, intraglandulaire, avec une capsule bien définie et un refoulement du système canalaire. Les tumeurs malignes montrent une opacification hétérogène, une extravasation ou une amputation canalaire.

IRM

L’IRM est l’examen de référence pour les tumeurs parotidiennes. Non irradiante et non invasive, elle offre une résolution supérieure au scanner, permettant de :

  • Détecter les tumeurs de petite taille.
  • Localiser le nerf facial par rapport à la tumeur.
  • Différencier les lésions bénignes des malignes.
  • Approcher la nature histologique des lésions.

Conclusion

Le diagnostic des pathologies des glandes salivaires repose sur une approche multimodale combinant radiographie, échographie, sialographie, scanner et IRM. La radiographie panoramique reste le premier examen à réaliser pour son accessibilité et sa capacité à éliminer les pathologies non salivaires. Le scanner excelle dans la caractérisation des pathologies lithiasiques, infectieuses et tumorales, tandis que l’IRM est incontournable pour l’étude des tumeurs parotidiennes, offrant une différenciation précise entre lésions bénignes et malignes. Une prise en charge adaptée, guidée par ces outils diagnostiques, permet d’optimiser les résultats thérapeutiques et d’améliorer la qualité de vie des patients.

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