ASTHME

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I-Définition 

L’asthme est une maladie hétérogène, habituellement caractérisée par une inflammation des voies aériennes inférieures et notamment les bronches. Il est défini par des épisodes récurrents de symptômes respiratoires tel le sifflement expiratoire, l’essoufflement, l’oppression thoracique, et/ou la toux, et par une limitation expiratoire variable qui peut devenir persistante aux stades plus avancés de la maladie. Ces symptômes et la limitation expiratoire varient d’une façon caractéristique dans le temps et l’intensité, et peuvent parfois être absents pendant des semaines ou des mois. Ces variations sont dues à des facteurs tel que l’exercice, les allergènes, une exposition irritante, un changement de temps, ou des infections virales. Ils sont généralement réversibles au traitement ou spontanément.

L’asthme est généralement associé à une hyperréactivité bronchique aux stimuli directs ou indirects, et à une inflammation chronique. Ces caractéristiques généralement persistent même à l’absence de symptômes ou même quand la fonction pulmonaire est normale, mais peuvent se normaliser avec le traitement.4

II-Phénotypes 

L’asthme allergique 

débute généralement pendant l’enfance et est associé un terrain atopique personnel ou familial (e.g. rhinite allergique; eczema, allergie alimentaire ou médicamenteuse..etc). Ces patients ont généralement une bonne réponse aux corticostéroides inhalés.

L’asthme non allergique 

aussi dit non atopique ou intrinsèque : quelques patients présentent un asthme qui n’est pas associé à une allergie, avec des tests cutanés négatifs pour les aéroallergènes et des concentrations d’IgE sériques totales et spécifiques normales. Une production locale d’IgE a pourtant été identifiée chez quelque patients de cette population. On distingue l’asthme neutrophileéosinophile et paucigranulocytaire (avec peu de cellules inflammatoire). Les corticoïdes inhalés sont généralement moins efficaces chez cette population. Ce phénotype est généralement plus grave que l’asthme allergique.

III-Facteurs favorisant, déclenchant ou aggravant 

L’asthme est sensible à plusieurs facteurs :

  • contact avec un allergène : acariens, pollens, animaux, etc.. ;
  • soleil et chaleur : l’éclosion et la dissémination de pollens allergisants ont un rôle asthmogène ;
  • exercice physique intense ;
  • inhalation de substances polluantes telles que des fumées, gaz d’échappement, bombes aérosols ou peintures ;
  • virose : un simple rhume peut provoquer au bout de quelques jours d’évolution l’apparition d’une crise d’asthme ;
  • prise de certains médicaments : aspirine ou anti-inflammatoires non stéroïdiens, médicaments contre l’hypertension, certains collyres, etc. ;
  • ingestion d’un aliment menant à une allergie alimentaire  ;
  • le reflux gastro-oesophagien aggrave un asthme et peut être être un facteur déclenchant de crises. Le RGO semble être aussi capable de déclencher un asthme à apparition à l’âge l’adulte chez quelques patients. Il serait aussi une complication de l’asthme chez d’autres. Quoi qu’il en soit, il y a une forte association entre les deux.
  • changements hormonaux : la grossesse25, la période des règles..
  • Le stress psychologique peut aggraver les symptômes – on pense que le stress altère le système immunitaire et augmente ainsi la réponse inflammatoire des voies respiratoires aux allergènes et aux irritants.26
  • les émotions fortes (colère ,contrariétés…), notamment à cause de l’hyperventilation.

IV-Manifestations cliniques 

Les bronches ont notamment pour rôle de protéger les poumons des agents étrangers ou des agressions extérieures, notamment par la restriction du diamètre bronchique. L’asthme se manifeste par une réaction disproportionnée des bronches par rapport au milieu. Ainsi, les bronches d’un asthmatique sont inflammatoires et voient leur diamètre réduit. Le mucus produit en réaction à l’inflammation et la bronchoconstriction viennent réduire encore le diamètre des bronches, rendant l’expiration difficile ; on parle d’obstruction bronchique expiratoire.

Dans tous les types d’asthme, on retrouve les symptômes suivants :

  • les signes prodromiques d’une crise peuvent être discrets de type picotements dans la gorge, nez qui coule, éternuements, induits par les secrétions inflammatoires au début de la crise ;
  • une difficulté respiratoire ou dyspnée ;
  • de l’oppression respiratoire (sensation de lourdeur sur la poitrine) ;
  • une tachypnée ou inversement une bradypnée, c’est-à-dire une augmentation ou une diminution de la fréquence respiratoire ;
  • un sifflement à l’expiration (on parle de respiration sibilante) ;
  • une diminution de la saturation de l’hémoglobine en oxygène, principalement dans les crises sévères ;
  • une tachycardie ;
  • un tirage en cas de crise sévère ;
  • une toux sèche qui peut être chronique ou prédominer la nuit et tôt le matin; en fin de crise il peut y avoir des expectorations abondantes visqueuses et collantes, blanches grisâtres ou translucides, spumeuses et perlées (dans lesquelles on voit des grains opalescents « tapioca cuit » formés dans les petites bronches). On parle du crachat perlé de Laennec.
  • des crises qui peuvent apparaître après une activité physique (on parle alors d’asthme d’effort ou plus correctement de bronchoconstrction induite par l’effort).

Seules l’intensité, la durée et les causes de ces symptômes varient d’un type à l’autre.

Plusieurs crises d’asthme répétées sur une courte période de temps définissent une exacerbation d’asthme (autrefois dénommée attaque d’asthme).

V-Classification selon la sévérité

Les asthmes par crise sont également classés de la façon suivante :

1-L’asthme intermittent qui est défini arbitrairement par la survenue, au maximum, de deux crises brèves par semaine, et/ou deux épisodes nocturnes par mois, et un DEP (débit expiratoire de pointe ou Peak Flow) supérieur à 80 %.

2-L’asthme persistant qui est défini lorsqu’il existe plus de deux épisodes par semaine, et/ou plus de deux épisodes nocturnes par mois, avec retentissement sur les activités courantes. Il peut être léger, modéré ou sévère.

3-L’asthme aigu grave ou état de mal asthmatique qui met en jeu le pronostic vital. Il s’agit de la forme d’asthme la plus grave sur le court terme, le degré de réaction bronchique pouvant être particulièrement important et parfois mortel. Il nécessite une prise en charge urgente en milieu hospitalier (par exemple, en France environ 2 000 personnes par an meurent d’asthme, soit 3,2 cas pour 100 000 habitants)29

VI-Traitements

Le salbutamol en inhalateur (ex. : Ventoline) est le médicament le plus utilisé pour traiter de l’asthme en France, où plus de 65 % des personnes atteintes de l’asthme utilisent ce bronchodilatateur. Pour traiter l’asthme chronique, l’ajout de corticostéroïde est nécessaire afin de contrer l’inflammation des bronches.

1-Traitement de fond

médicaments anti-inflammatoires, les corticostéroïdes inhalés (par exemple, Flixotide qui est du propionate de fluticasone). 

2-Traitement de la crise

Le traitement de première intention est un bêta-2 mimétique de courte durée d’action (par exemple, la Ventoline qui est du salbutamol). Ce bronchodilatateur permet de soulager au quotidien le malade et aurait un impact sur la balance bénéfices / risques du traitement. Si la consommation de bêta-2 mimétique dépasse un aérosol doseur par an (soit 2 utilisations par semaine), il convient d’entamer un traitement de fond.

3-Recommandation particulière concernant les allergies

Il est recommandé de surveiller les allergies et éventuellement les traiter par antihistaminique. Les personnes souffrant d’asthme d’origine allergique doivent éviter le contact avec les allergènes les plus fréquents : poils de chat, poussières, pollens, etc.

4-Éducation thérapeutique du patient[  

Celle-ci est basée sur différents domaines de compétences que le patient doit acquérir :

  • connaissance de la maladie ;
  • capacité à déceler une variation de l’état respiratoire ;
  • connaissance des différents traitements (de fond et de la crise d’asthme) ;
  • maîtrise de la technique d’inhalation ;
  • connaissance de l’attitude à adopter en cas de crise ;
  • connaissance de l’importance d’avoir une bonne observance aux traitements.

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