Cours les kystes des maxillaires

Cours les kystes des maxillaires

Les kystes des maxillaires


Définition

« Cavités pathologiques qui ne communiquent pas avec le milieu extérieur creusées dans le squelette maxillo-facial, qui présentent un contenu aérique, liquide, semi-liquide, plus rarement solide. »

Étiopathogénie

Les kystes des maxillaires peuvent :

  • Être la conséquence d’un désordre embryologique (kystes dysembryologiques) ;
  • Être liés à une anomalie de l’os ;
  • Être associés à une dent incluse ;
  • Faire suite à une infection d’origine dentaire (kystes inflammatoires odontogènes).

Classification

La classification des kystes des maxillaires a été mise à jour par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2017 (ADEL K. EI-NAGGAR et coll., 2017). Selon cette classification, les pseudokystes, tels que le kyste anévrismal et le kyste osseux simple, ne sont plus considérés comme des kystes, mais comme des tumeurs bénignes non odontogènes des maxillaires.

Classification OMS 2017

La classification distingue deux grands groupes de kystes des maxillaires :

Kystes odontogènes d’origine inflammatoire

  • Kyste radiculaire
  • Kyste inflammatoire collatéral

Kystes de développement odontogènes et non odontogènes

  • Kyste dentigère
  • Kératokyste odontogénique
  • Kyste parodontal latéral et kyste botryoïde odontogénique
  • Kyste gingival
  • Kyste glandulaire odontogénique
  • Kyste odontogène calcifiant
  • Kyste odontogène orthokératosique
  • Kyste du canal naso-palatin

Diagnostic des lésions kystiques

Le diagnostic des kystes repose sur plusieurs éléments : l’interrogatoire, l’examen clinique, les examens radiologiques et l’analyse anatomopathologique.

Circonstances de découverte

  • Découverte fortuite ;
  • À l’occasion de déplacements dentaires, de mobilités, d’anomalies d’éruption ou en présence d’une tuméfaction endo-buccale ou exo-buccale.

Interrogatoire

L’interrogatoire porte sur :

  • Les antécédents médico-chirurgicaux personnels et familiaux ;
  • Les caractères de la douleur ;
  • Les signes généraux : fièvre, asthénie, amaigrissement, etc. ;
  • Les troubles fonctionnels.

Examen clinique

Au stade de déformation et/ou d’extériorisation, certaines complications peuvent survenir :

  • Déplacements dentaires (divergences radiculaires entraînant des rapprochements coronaires) ;
  • Mobilité d’une ou plusieurs dents ;
  • Anomalies d’évolution dentaires ;
  • Douleurs dentaires, changements de coloration, mortifications pulpaires (d’où l’importance des tests de vitalité des dents en rapport avec la lésion) ;
  • Accidents infectieux ;
  • Complications traumatiques (rares), se traduisant par une fracture pathologique à la suite d’un traumatisme minime.

Investigations radiologiques

Les kystes des maxillaires se présentent généralement sous la forme d’une image radiologique avec les caractéristiques suivantes :

  • Forme arrondie ou ovalaire, de taille variable (de 1 à plusieurs centimètres de diamètre) ;
  • Entourée par un tissu à trabéculation normale ;
  • Déplaçant les dents sans léser les racines ni le ligament ;
  • Présentant une tonalité radioclaire homogène, de type géodique ou lacunaire ;
  • Refoulant sans envahir ni détruire les éléments anatomiques voisins tels que :
  • Le canal alvéolaire inférieur ;
  • Le plancher du sinus maxillaire ;
  • Le plancher des fosses nasales ;
  • Le canal naso-palatin.

Géode

  • Cavité unique résultant d’une perte de substance osseuse ;
  • Très claire, aux contours réguliers formant une ligne continue entourée d’un liseré de condensation plus ou moins fin selon l’ancienneté de la lésion ;
  • Un contour plus flou témoigne de poussées inflammatoires répétées.

Lacune

  • Aspect creux, espace vide qui se continue directement avec le tissu osseux, sans bordure ;
  • Résultat de la diminution de la densité radiographique, se traduisant par une image plus ou moins limitée, de tonalité claire, sans contour marqué par une ligne dense.

Analyse anatomopathologique

L’analyse anatomopathologique prend en compte :

  • La nature de l’examen demandé ;
  • La date et le lieu du prélèvement ;
  • La description de l’échantillon ;
  • Les renseignements cliniques sur la nature de la pathologie ;
  • Les médicaments administrés avant le prélèvement.

Lorsque l’apex de la dent a été prélevé avec la lésion, il est pertinent de vérifier l’intégrité de la membrane kystique à l’apex.

L’aspect anatomopathologique d’un kyste est celui d’une poche contenant une substance liquide, semi-liquide ou gazeuse, prenant progressivement du volume, et comportant :

  • Une paroi conjonctive, mince et régulière, dont la paroi interne est revêtue d’un épithélium pavimenteux stratifié (+/-), parfois cilié, de type respiratoire et kératinisé (+/-), orthokératosique ou parakératosique pour les kystes vrais. Dans les pseudokystes, cette paroi interne est dépourvue de toute structure épithéliale.
  • Un contenu plus ou moins liquide, en quantité variable, clair le plus souvent, pouvant contenir du sang, du pus, des paillettes de cholestérine ou des flocons blancs de kératine (kératokystes).

Étude anatomo-clinique des kystes des maxillaires

Kystes odontogènes d’origine inflammatoire

Kyste radiculaire

Définition

Le kyste radiculaire est un kyste odontogénique d’origine inflammatoire associé à une dent non vivante. Un kyste résiduel est un kyste radiculaire qui persiste dans les maxillaires après l’extraction de la dent causale.

Autres appellations : Kyste dentaire inflammatoire, kyste dentaire, kyste péri-apical, kyste parodontal apical.

Épidémiologie
  • Représentent environ 55 % de tous les kystes odontogènes ;
  • Survenant à tout âge, avec une incidence maximale au cours des quatrième et cinquième décennies de la vie.
Étiopathogénie
  • La doublure épithéliale dérive de la prolifération des restes de l’épithélium de la gaine d’Hertwig (cellules épithéliales de Malassez) dans le ligament parodontal, résultant d’une inflammation consécutive à une nécrose pulpaire, généralement due à des caries dentaires ;
  • Une cavité kystique se forme, résultant de la pression hydrostatique accompagnée d’une résorption osseuse.
Localisation
  • 50 % des cas surviennent dans la région antérieure ;
  • Toujours situé au niveau de l’apex de la dent, bien qu’un kyste radiculaire latéral puisse être associé à un canal radiculaire latéral.
Expression clinique
  • Nombreux kystes radiculaires sont asymptomatiques et découverts fortuitement sur un examen radiologique d’une dent cariée ou nécrosée ;
  • Cause la plus courante d’expansion des maxillaires.
Aspects radiologiques
  • Image radioclaire, ronde ou ovale, uniloculaire, bien délimitée au sommet d’une dent, généralement de 1 à 2 cm de diamètre ;
  • Des lésions plus grandes peuvent survenir ;
  • L’image est celle d’une géode arrondie ou ovalaire, appendue à l’apex d’une dent mortifiée et cernée d’un liseré opaque.
Macroscopie
  • Taille variable (0,5 à plusieurs cm de diamètre) ;
  • Paroi d’épaisseur variable (quelques mm à 0,5 cm), blanchâtre ;
  • Contenu : liquide citrin, visqueux ou hémorragique, souvent parsemé de cristaux jaunâtres de cholestérol.
Aspects histologiques
  • Paroi composée de tissu fibreux ou tissu de granulation, doublée d’un épithélium stratifié, non kératinisé et squameux.
Diagnostic différentiel
  • Granulome péri-apical ;
  • Kyste follic ئ

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