Les moyens d’hémostase

Les moyens d’hémostase 

Les moyens d’hémostase 

PLAN 

1/ Introduction  

2/ Définition  

3/ Rappels 

4/ Hémostase  

5/ Tests d’exploration de l’hémostase  

6/ Formes cliniques d’hémorragie  

7/ Etiologies des hémorragies  

8/ Moyens d’hémostase 

9/ Prévention d’une hémorragie 

10/ Attitude de l’odontologiste face à une hémorragique post-extractionnelle 11/ Conclusion

1/ Introduction 

La prise en charge de patients à risque hémorragique devient de plus en plus  fréquente au cabinet dentaire, compte tenu des prescriptions actuelles d’anticoagulants  et/ou d’antiagrégants plaquettaires et du fait de la fréquence des pathologies pouvant  induire des saignements anormaux lors d’actes chirurgicaux. 

Le médecin dentiste, confronté à ce risque doit apprécier préalablement au geste la  faisabilité de celui-ci et l’éventuelle gestion des complications per et postopératoires. 

2/ Définition 

▪ Saignement :  

C’est l’écoulement du sang à travers des cavités naturelles.  

▪ Hémorragie :  

C’est l’extravasation du sang hors de l’arbre vasculaire _ Le sang peut se reprendre à l’extérieur du corps (hémorragie  externe) ou s’épancher à l’intérieur des tissus ou entre les organes (hémorragie interne) _ On peut dire que c’est un  saignement qui ne s’arrête pas spontanément nécessitant une intervention médical interne ou externe.  

▪ Hémostase :  

C’est l’ensemble de mécanismes physiologiques qui aboutissent au maintien de la fluidité sanguine à l’intérieur des  vaisseaux sanguins, de prévenir les hémorragies et de les arrêter en cas de brèche capillaire.  

▪ Hématémèse : 

Vomissement de sang d’origine digestive  

▪ Hémoptysie : 

Rejet par la bouche de sang provenant de l’appareil respiratoire  

▪ Épistaxis : 

Saignement de nez. 

3/ Rappels

Rappel sur la composition du sang 

Les moyens d’hémostase 

Les moyens d’hémostase 

3/ Rappels

En coupe transversale, les artères présentent  de l‘intérieur vers l‘extérieur : 

– L’intima, couche interne de la paroi artérielle,  est formée par l’endothélium vasculaire reposant  sur une couche de tissu conjonctif.  

– La media est la couche moyenne de la paroi  artérielle ; elle est composée de collagène et  d’élastine. Dans les artères de petit et moyen  

calibre, elle contient les fibres musculaires lisses  permettant la vasoconstriction

– L’adventice est la couche externe de la paroi  artérielle ; elle est composée de tissu conjonctif et  de fibres élastiques. Elle contient les capillaires  vascularisant la paroi artérielle, ainsi que des  fibres nerveuses du système autonome  sympathique et parasympathique.  

Rappel sur la structure de la paroi vasculaire

4/ Hémostase 

Le sang circule sous pression à l’état liquide dans le système vasculaire.  

En cas de blessure d’un vaisseau, pour arrêter l’hémorragie, les plaquettes obturent la brèche en venant y agréger. Cette première phase est l’HEMOSTASE PRIMAIRE. Mais cet agrégat plaquettaire est instable et perméable; il doit être consolidé. (3 à 5 minutes) 

C’est le rôle de la COAGULATION qui transforme, après une cascade d’activations enzymatiques, le fibrinogène soluble en fibrine insoluble qui vient consolider l’agrégat plaquettaire en le coiffant d’un fin réseau fibrineux. (5 à 10 minutes) 

La masse fibrino-plaquettaire qui a obturé la brèche sera résorbée les jours suivants par la troisième phase, la FIBRINOLYSE, après réparation de la paroi du vaisseau. (48 à 72 heures) 

5/ Tests d’exploration de l’hémostase 

6/ Formes cliniques d’hémorragie  

1- Hémorragie veineuse :  

Quand une veine est touchée, le sang est rouge  sombre et il s’écoule en nappe.  

2- Hémorragie artérielle :  

C’est l’artère qui est touchée, le sang est rouge  vermeil et il s’écoule en jet, c’est comme le jet  d’eau.  

3- Hémorragie capillaire :  

Un saignement de faible intensité. 

6/ Formes cliniques d’hémorragie 

On distingue selon la durée 3 formes d’hémorragie : 

1- Hémorragie précoce :  

Lors des premières heures qui suivent un geste opératoire, avec les deux types de saignement : en jet ou en nappe.  

2- Hémorragie secondaire :  

Après 12H du geste opératoire, elle est en nappe ou en jet, à cause de : apex résiduel, caillot non stable, tissu de  granulation mal cureté….  

3- Hémorragie tertiaire :  

Arrive rarement dans le 5ème ou 6ème jour après avulsion, sous forme d’une suffusion hémorragique discrète.  

7/ Etiologies des hémorragies  

Etiologies locales :  

a. Cause iatrogènes :  

✔ Dérapage instrumental  

✔ Fracture osseuse, radiculaire, présence de tarte  ✔ Curetage alvéolaire insuffisant  

✔ Non respect des conseils post-opératoires 

b. Cause traumatique :  

✔ Accident de la voie publique (AVP)  

✔ Patient victime de coups et blessures volontaires (CBV) ✔ Sports 

7/ Etiologies des hémorragies 

Etiologies générales : Patient à risque hémorragique 

✔ Maladie générale :  

– Hémopathies : Anémies, hémophilies, maladie de Willebrand,  

– Hépatopathies : Cirrhose, Alcoolisme  

✔ Médicamenteuse :  

– Les anti-inflammatoires (AAP et corticoïdes)  

– Les anticoagulants chez les patients présentant des cardiopathies et des néphropathies. – Chimiothérapie antimitotiques (thrombopénie) 

8/ Moyens d’hémostase  

Compression immédiate 

Moyens d’hémostase locaux 

Résorbables 

Non Résorbables

Moyens  

Intrinsèques 

Moyens  

Extrinsèques  

Compression immédiate :  

Ceci est assuré par la mise en place d’une compresse pliée sur la plaie et maintenue serrée sur  celle-ci.

Les moyens d’hémostase 

Les moyens d’hémostase 

Les moyens Intrinsèques :  

Hémostatiques locaux résorbables :  

La gaze de cellulose oxydée regénérée : (Surgicel®, Sorbacel®) 

– Ils se présentent sous la forme de gaze souple sèche, poreuse et résorbable. – Permettent l’adhésion de l’hémoglobine qui sature le pansement et crée une  masse gélatineuse qui provoque l’arrêt du saignement .  

– Coagulation entre 3-4 min.  

– Absorption complète entre 7-14 J.  

Mise en place du Surgicel après extraction 

Mise en place du Surgicel après  

extractions multiples

Les moyens Intrinsèques :  

Hémostatiques locaux résorbables

Eponge hémostatique / Eponge de Gélatine :  

– Sous la forme d’éponges résorbables, souples, sèches et poreuses. 

– Créent un bouchon gélatineux au contact du sang qui arrête le saignement .  

– Aide à l’établissement du caillot de sang (adhésion plaquettaire)  

– Favorise la cicatrisation.  

– Se résorbe totalement en 4 à 6 semaines au sein des tissus mous.  

Les moyens d’hémostase 

Les moyens d’hémostase 

Les moyens Intrinsèques :  

Hémostatiques locaux résorbables

Les Colles biologique ou colles de fibrine : (Biocol®-Tissucol®) – Biocompatible (dérivées de plasma)  

– Elles permettent d’obtenir un caillot adhérent à la plaie en raison de leur excellente  tolérance, de leur pouvoir hémostatique et de leur résistance. 

– Elles ne possèdent aucune toxicité , le seul risque est allergique .  

– Se présentent sous forme de deux solutions : La première: du fibrinogène , plasminogène  et l’autre : du chlorure de calcium et la thrombine. 

– Lors du malaxage on obtient une solution sous forme de gel élastique qui :  –favorise l’adhésion tissulaire ,  

–renforce la structure du caillot donc favorise l’arrêt du saignement .  –permet une cicatrisation complète en deux semaines.  

Les moyens Intrinsèques :  

Hémostatiques locaux résorbables

Les Colles GRF : (Gélatine-Resorcine-Formol) 

– La plaie doit être asséchée, comblée par une mèche résorbable (Surgicel) que l’on recouvre par la colle  préalablement réchauffée. On obtient un pansement adhérant et stable. 

Les moyens Intrinsèques :  

Hémostatiques locaux non résorbables

– Une mèche de gaze tassée, plis par plis de 1 cm de largeur dans l’alvéole.  – Cette mèche peut être imbibé de différents produits hémostatiques .  – Il convient de les déposer après 3 à 4 jours, ce qui provoque des  saignements et un risque de reprise de l’hémorragie, des douleurs ainsi que  des retards de cicatrisation.  

– Les dispositifs médicaux non résorbables sont peu utilisés en pratique  courante du fait de la surinfection et du risque de saignement lors de la  dépose du produit .  

Les moyens Extrinsèques :  

Moyens chirurgicaux

Sutures : 

– Utilisées lorsque l’hémorragie siège au niveau des parties molles ou en cas de plaie trop béante. – La suture est le moyen par lequel le fil passe d’un point à l’autre, le point étant celui par lequel l’aiguille entre en  rapport avec le tissu en le transperçant. Elle détermine l’acte opératoire en réadaptant le lambeau ou les berges de la  plaie dans la position souhaitée. 

Les moyens Extrinsèques :  

Moyens chirurgicaux

Sutures : 

Recommandations générales : 

Le point de pénétration de l’aiguille sur le lambeau doit être situé au minimum à 1.5 mm du trait d’incision. – Le nœud ne doit jamais être situé sur le trait d’incision . 

– La suture doit rapprocher les berges en proscrivant le chevauchement, l’éversion ou l’enroulement des berges. – La tension du nœud ne doit pas être excessive. 

– La pince porte aiguille peut être tenue à la manière d’un crayon. 

– Il est déconseillé de suturer des tissus de textures différentes afin de limiter le déchirement des bords des lambeaux,  leur enroulement ou leur plicature. 

N.B:  

– Les plaies doivent être suturées avec mise en place de points de suture unitaires séparés, à l’aide de fils résorbables  ou non résorbable; 

– Les surjets sont à éviter car le risque de saignement est plus important si un point de suture lâche.  

Les moyens Extrinsèques :  

Moyens chirurgicaux 

Sutures : Kit de suture

Les moyens Extrinsèques :  

Moyens chirurgicaux

Sutures : 

– Le fil de suture : 

Sertis, livré dans des sachets stériles portant toutes les indications (courbure, section, longueur, diamètre..) Ils peuvent être résorbables ou non. 

– Les aiguilles : 

La courbure indiquée en 1/8, 3/8, 4/8 et 5/8 de cercle. 

Elles peuvent être de section ronde ou triangulaire.  

Les moyens Extrinsèques :  Moyens chirurgicaux

Les moyens d’hémostase 

Sutures : 

Diamètre du filLongueur et courbure de  

l’aiguille Code du produit 

Longueur du fil Section de l’aiguille  

Fil de suture 

Les moyens Extrinsèques :  

Moyens chirurgicaux 

Sutures : (simples) 

Sutures en O après extractions multiples

Les moyens Extrinsèques :  Moyens chirurgicaux

Sutures : (simples) 

Mise en place de Surgicel+ suture en X après  

extraction dentaire chez un patient à risque 

Les moyens Extrinsèques :  

Moyens prothétiques 

Consistent à la mise en place de gouttières dans le but d’exercer une pression continue sur la plaie et assurer une  protection optimale des tissus environnants. 

Gouttières en résine :  

Gouttière réalisée au préalable en résine cuite  

(thermo-polymérisable ) ou en résine acrylique  

(auto-polymérisable).  

Renforcement de la gouttière par du Xantopren® et insertion en bouche

Les moyens Extrinsèques :  

Moyens prothétiques

Consistent à la mise en place de gouttières dans le but d’exercer une pression continue sur la plaie et assurer une  protection optimale des tissus environnants. 

Gouttières thermoplastiques :  

Réalisées avant l’intervention à l’aide des feuilles thermo formables  

transparentes en Bioblaste®  

Les moyens d’hémostase 

Les moyens Extrinsèques :  

Moyens prothétiques

Consistent à la mise en place de gouttières dans le but d’exercer une pression continue sur la plaie et assurer une  protection optimale des tissus environnants. 

Gouttières en élastomère de silicone : (Optosil, Silaplast) 

Gouttière extemporanée réalisé par le praticien directement après l’acte chirurgical avec des pâtes thermoplastiques ou  avec des élastomère de silicone  

Les moyens Extrinsèques :  

Moyens prothétiques

Consistent à la mise en place de gouttières dans le but d’exercer une pression continue sur la plaie et assurer une  protection optimale des tissus environnants. 

Gouttières en élastomère de silicone : (Optosil, Silaplast) 

Gouttière extemporanée réalisé par le praticien directement après l’acte chirurgical avec des pâtes thermoplastiques ou  avec des élastomère de silicone  

Les moyens Extrinsèques :  Moyens médicamenteux

Utilisés lorsque les moyens locaux paraissent insuffisants.  

Agents anti-fibrinolytiques : 

L’acide tranexamique (Exacyl®) utilisé en BDB passif  permet d’inhiber la fibrinolyse au niveau de la plaie en  inactivant la plasmine et les enzymes salivaires.  

Dicynone : 

250mg/2ml (Solution) 

Les moyens Extrinsèques :  

Electrocoagulation 

Appelée hémostase électrique qui est réalisée à l’aide d’un bistouri électrique.

9/ Prévention d’une hémorragie :

La prévention d’une hémorragie ce fait tout d’abord par un bon interrogatoire, qui peut détecter une maladie à  risque hémorragique, prise de traitement modificateurs de la coagulation ou de l’agrégation plaquettaire.  

En cas de présence de risque hémorragique déclaré ou suspecté, travailler en collaboration avec le médecin traitant  et réaliser des examens qui permettent l’exploitation des trois phases de l’hémostase. 

Attitude post-opératoire et pronostic

Le pronostic est généralement bon si les conseils postopératoires donnés au patient sont strictement respectés.  Il faut éviter :  

– Les bains de bouche  

– Alimentation chaude  

– AINS  

– Antiplaquettaire  

– Mouvements d’aspiration du caillot  

Une surveillance doit être mise en place jusqu’à cicatrisation complète de la plaie 

10/ Attitude de l’odontologiste face à une hémorragie post-extractionnelle Le praticien doit assurer l’urgence en premier lieu sans délais.  

Le traitement d’urgence consiste à :  

– Mettre le patient en position semi-assise, le réconforter en lui expliquant  ce qui se passe et ce que vous allez faire afin d’arrêter l’hémorragie

– Anesthésie locale avec vasoconstricteur sauf contre indication. 

– Elimination du caillot sanguin mal formé par une curette ou un bistouri  électrique. 

– Révision de l’alvéole, en recherchant l’étiologie du saignement qui peut  

être un fragment osseux résiduel, une racine résiduelle, du tissus de  granulation… 

– Rinçage de l’alvéole  

– Sutures hermétiques  

– Compression bi digitale du site 

– Mise en place d’une gouttière, une colle ou autre moyen  – Demander des bilans sanguins à la recherche de troubles pouvant  expliquer l’hémorragie.  

Compression manuelle bi digitale par  le praticien pendant 3 mn  

Compresse mordu très fortement par le  patient pendant une demi-heure 

10/ Attitude de l’odontologiste face à une hémorragie post-extractionnelle

• En cas d’une hémorragie rebelle à toute hémostase locale, il est impératif d’hospitaliser le malade dans un service  spécialisé 

• Une prise de contact à 24-48h est intéressante afin de s’assurer des suites opératoires et la bonne mise en  application des conseils post-opératoire. 

• Un rendez-vous de contrôle sera programmé sept jours après l’intervention, pour déposer les éventuelles sutures et  objectiver la cicatrisation.  

11/ Conclusion

• La chirurgie buccale est une chirurgie à part entière dans le sens où elle présente les mêmes  risques et doit répondre aux même critères de vigilance et de sécurité que tout autre acte de  chirurgie. 

• Le respect des règles chirurgicales, la connaissance de l’anatomie et la maîtrise des gestes et des  techniques permettent au médecin dentiste de minimiser la plupart des risques au cours d’une  intervention.  

• L’interrogatoire médical reste une étape très primordiale à fin de prévenir le risque  hémorragique chez les patients atteints d’anomalies de la crase sanguine.  

Les moyens d’hémostase 

  Les caries non traitées peuvent atteindre le nerf de la dent.
Les facettes en porcelaine redonnent un sourire éclatant.
Les dents mal alignées peuvent causer des maux de tête.
Les soins dentaires préventifs évitent des traitements coûteux.
Les dents de lait servent de guide pour les dents définitives.
Les bains de bouche fluorés renforcent l’émail des dents.
Une consultation annuelle permet de surveiller la santé bucco-dentaire.
 

Les moyens d’hémostase 

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *