Thérapeutique chirurgicale des parodontites : Le curetage parodontal Les lambeaux

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Thérapeutique chirurgicale des parodontites : Le curetage parodontal Les lambeaux

Plan :

Introduction 

 1. Objectifs 

 2. Rappels : Parodonte sain / La poche parodontale / Perte d’attache clinique

 3. Définition du curetage parodontal 

 4. Principes du curetage 

 5. Indications du curetage parodontal 

 6. Technique du curetage à ciel ouvert 

 7. curetage fermé 

 8. Résultats après curetage parodontal  

 9. Curetage parodontal avec Appareils à ultrasons 

10. Curetage parodontal au Laser 

11. Les Lambeaux 

    11.1 Définition 

    11.2  Objectifs des interventions à lambeau  

    11.3 Classification des lambeaux 

    11.4 Indications des interventions à lambeaux  

 11.5 Contre-indications des interventions à lambeaux 

 11.6 Principes généraux des interventions à lambeaux  

 11.8 Différents types de lambeaux d’assainissement 

       11.8.1 Lambeau de Widman (technique originelle) 

       11.8.2 Lambeau de Widman modifié 

       11.8.3 Lambeau positionné apicalement d’épaisseur totale 

       11.8.4 Lambeau de préservation des papilles 

Conclusion 

Références bibliographiques 

Introduction : La parodontite est une maladie inflammatoire, caractérisée par la présence de poches parodontales, dont le traitement nécessite souvent le recours à des techniques chirurgicales  (les lambeaux d’assainissement).

1. Objectifs : 

. Réduire la profondeur de la poche parodontale

. Apprendre les principes chirurgicaux de la chirurgie de la poche et de la chirurgie mucogingivale

2. Rappels : Parodonte sain: se définit comme étant un état stable dans le temps de l’ensemble des 4 tissus parodontaux (gencive, cément, os alvéolaire et ligament parodontal) qui adhèrent et/ou s’attachent sur la surface entière de la racine dentaire. La partie la plus coronaire de cette attache se trouve à la jonction amélocémentaire. 

Du point de vue clinique, la gencive saine est fermement attachée aux structures sous-jacentes, d’aspect rose pâle, piquetée en “peau d’orange” et ne saigne pas au brossage, à la mastication, spontanément et/ou au sondage effectué avec une force d’environ 50g.

La poche parodontale / Perte d’attache clinique: 

C’est l’augmentation pathologique de la profondeur du sulcus qui résulte soit de la migration apicale de l’attache épithéliale, soit de l’augmentation du volume de la gencive, ou des deux.

La Pathogenèse de la formation de poches parodontales : La transformation d’un sillon gingival sain en un sillon parodontal de poche implique les étapes suivantes :

• L’accumulation de plaque et l’inflammation gingivale qui en résulte détruisent les fibres du tissu conjonctif dento-gingival juste en dessous de l’épithélium jonctionnel (JE) à la base de la poche.

• Cela permet aux cellules viables de l’EJ de migrer apicalement le long de la surface de la racine vers les zones appauvries en collagène afin de maintenir la continuité avec la surface de la dent.

• Cette migration apicale, combinée à la séparation coronaire concomitante des cellules de l’EJ de la surface de la dent à la base du sulcus (en raison de l’infiltration accrue de neutrophiles entre les cellules de l’EJ et de la perte de cohésion tissulaire qui en résulte), conduit à un approfondissement pathologique du sillon gingival appelé «  poche.” Les cellules JE séparées à l’extrémité coronale peuvent faire partie de l’épithélium de la poche à la base du sulcus. 

Le niveau d’attache clinique : représente la distance séparant la jonction émail – cément du fond de la poche, la différence entre les deux mesures étant la récession gingivale (c’est donc l’addition de la profondeur de sondage et de la hauteur de récession, qui est le marqueur principal de la parodontite).

3. Définition du curetage parodontal : Le curetage parodontal: (curetage à ciel ouvert, Lambeau curetage) : c’est une Technique par laquelle l’élimination de l’épithélium de la poche est faite sous vision directe, obtenue après le décollement d’un lambeau.

Le curetage fermé : c’est la Technique par laquelle l’épithélium de la poche et le conjonctif infiltré sont éliminés sans décoller un lambeau, c’est-à-dire sans vision directe des surfaces de la racine.

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4. Principes du curetage : L’utilisation du curetage repose sur le raisonnement suivant:

L’élimination de l’épithélium de la poche, et du tissu conjonctif enflammé abouti à la formation d’une nouvelle attache conjonctive et/ou épithéliale au niveau de la surface dentaire.

La contraction tissulaire qui suit le curetage contribue à la réduction de la profondeur des poches

5. Indications du curetage parodontal :

. Tissu enflammé et œdémateux.

. Curetage à ciel ouvert (Poches parodontales profondes (≥5mm)

. Préparation à une chirurgie parodontale plus complexe, afin d’apprécier la réaction tissulaire et                  l’aptitude du patient à contrôler le biofilm bactérien.

. En cas d’abcès parodontal, le curetage accélère la guérison.

. Il présente le prolongement du surfaçage si on est en présence d’un tissu de granulation important.

. Peut être réalisé dans le cadre de tentatives d’une nouvelle attache dans les poches intra-osseuses moyennement profondes situées dans des zones accessibles.

. Le Curetage peut être effectué sur des visites de contrôle comme une méthode de traitement de maintenance pour les zones d’inflammation récurrente.

 6. Technique du curetage à ciel ouvert : 

. Asepsie puis Anesthésie locale;

. Incision interne pour séparer d’un côté le tissu conjonctif sain et de l’autre, le tissu inflammatoire et     

  l’épithélium qui tapisse les poches

. La gencive est réclinée.

. Elimination du tissu de granulation et de l’épithélium restants 

. Les surfaces radiculaires sont soigneusement débridées

. Le lambeau est replacé dans sa position initiale 

. Points de suture inter-proximaux.

7. curetage fermé : 

     Indications :

          . Poche parodontale supra-osseuse  inférieure à 5 mm 

          . Abcès parodontal 

     Contre-indications : 

          . Poches infra-osseuses ;

          . Poches supérieures à 5mm 

          . Atteintes des furcations.

Avantages :

          . Technique simple et facile, peu traumatisante 

          . Moins de saignement 

          . Instrumentation limitée 

Technique opératoire : Le curetage se fait quadrant par quadrant 

          . Asepsie puis anesthésie locale

          . Détartrage sus et sous gingival ;

          . Surfaçage radiculaire

          . Curetage de la paroi molle

          . Elimination l’épithélium de jonction et le tissu conjonctif sous- jacent.

          . Polissage des surfaces dentaires

          . Nettoyage du champ opératoire

Inconvénients : Lorsque le traitement est fait sans contrôle de la vue, quelques surfaces radiculaires échappent totalement aux soins et d’autres ne sont que partiellement débarrassées du tartre et de la plaque.

8. Résultats après curetage parodontal : Après un curetage ouvert ou fermé, nous assisterons :

             . A une diminution de la profondeur de la poche

             . A une réduction de l’inflammation, en diminuant l’œdème, le saignement et la mobilité dentaire

             . A la formation d’un épithélium jonctionnel long 

9. Curetage parodontal avec Appareils à ultrasons : Les vibrations ultrasoniques interrompent la continuité des tissus, enlèvent l’épithélium, découpent les faisceaux de collagène, et modifient les caractéristiques morphologiques des noyaux des fibroblastes. Les ultrasons sont efficaces pour débrider l’épithélium des poches parodontales. Cela se traduit par une étroite bande de tissu nécrotique (micro cautérisation) qui dénude la paroi interne de la poche.

10. Curetage parodontal au Laser : Les objectifs de curetage au laser sont l’élimination épithéliale, comme avec les méthodes précédentes, et en outre, la réduction bactérienne aussi. Une étude à court terme a signalé que le traitement au laser Nd: YAG n’a pas produit une réduction bactérienne statistiquement significative.

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11. Les Lambeaux :

    11.1 Définition : Le lambeau est un  fragment de  gencive et/ ou de  muqueuse, de forme variable, séparée chirurgicalement des tissus sous-jacents pour donner la visibilité et l’accès à l’os et aux surfaces radiculaires

    11.2  Objectifs des interventions à lambeau : 

. Accessibilité des instruments à la surface radiculaire.

. Suppression chirurgicale des poches parodontales

. Régénération du système parodontal détruit par la maladie parodontale. 

. Résolution des problèmes muco-gingivaux.  

   11.3 Classification des lambeaux : Selon l’indication : on distingue les :

  • Lambeaux d’assainissement: (chirurgie de la poche)
  • Lambeaux de recouvrement: (chirurgie muco- gingivale) 

Les procédures de lambeau parodontal peuvent être classées : en fonction de l’exposition osseuse après réflexion du lambeau, du repositionnent du lambeau ou en fonction de la gestion de la papille.

Selon le repositionnement du lambeau après chirurgie: on distingue les : 

  • Lambeau simple : le lambeau est replacé à sa position pré chirurgicale à la fin de l’intervention    
  •  Lambeau repositionné : replacé à une nouvelle position à la fin de l’intervention. 

   Le lambeau peut être déplacé dans trois directions : apicale, coronaire ou latérale. 

   Les lambeaux de pleine épaisseur et d’épaisseur partielle peuvent déplacés. Les lambeaux palatins ne peuvent pas être déplacés en raison de l’absence de jonction mucogingivale et de tissu élastique mobile.

Selon l’épaisseur du lambeau : basée sur l’exposition osseuse après réflexion du lambeau :

 • Lambeau muco-périosté: ou d’épaisseur totale est constitué de  l’épithélium  superficiel,   du   tissu conjonctif et du périoste de l’os sous-jacent. Appelé aussi lambeau mucopériosté, c’est le lambeau le plus couramment réalisé en odontologie. L’incision doit traverser le périoste jusqu’à l’os. Il consiste à décoller l’ensemble de la gencive recouvrant l’os alvéolaire en maintenant le périoste fixé au conjonctif de celui-ci. 

Le décollement en épaisseur totale est plus délicat à réaliser en regard d’une zone ayant reçu un comblement osseux. L’os ne doit pas être laissé à nu en fin d’intervention. Le recouvrement par le lambeau doit être complet. Cette exposition complète et cet accès à l’os sous-jacent sont indiqués lorsqu’une chirurgie osseuse résectrice ou régénérative est envisagée.

Technique : 

. S’assurer que le trajet d’incision a été réalisé jusqu’au contact osseux. L’incision peut être intrasulculaire ou en biseau interne. 

. Débuter l’élévation en insérant un décolleur dans l’angle d’un trajet d’incision. 

. En conservant le contact osseux, faire progresser le décolleur, de proche en proche, sous le lambeau par des mouvements de reptation. Le mouvement nécessite une certaine force qui doit être contrôlée par de bons points d’appui. 

. Le lambeau mucopériosté se décolle progressivement exposant ainsi la surface osseuse. 

  Lambeau muqueux: ou d’épaisseur partielle est constitué d’épithélium et d’une fine couche de tissu conjonctif sous-jacent. L’os n’est pas exposé. 

Technique : 

. L’incision s’arrête avant le périoste. Débuter la dissection en épaisseur partielle au niveau d’un angle coronaire délimité par les incisions réalisées. L’incision est soit intrasulculaire soit à biseau interne 

. Dès que possible, maintenir l’angle du lambeau ainsi créé avec une pince à griffe et recourber celui-ci de façon à visualiser le site de dissection. 

. Progresser en direction apicale en incisant de proche en proche. La lame doit être parallèle à la surface osseuse voire légèrement convergente 

L’intérêt principal de ce lambeau est de créer un lit conjonctif vascularisé. Ce lit peut être : 

. le site receveur d’un greffon ou d’un lambeau déplacé ; 

. laissé cruenté ce qui entraîne une cicatrisation de seconde intention mais protège l’os sousjacent. 

 Lambeau de double épaisseur : Présente une partie en épaisseur totale et une seconde partie apicale en épaisseur partielle. Le lambeau de double épaisseur est un lambeau présentant une partie en épaisseur totale comprenant de l’épithélium, du conjonctif et du périoste et une seconde partie apicale en épaisseur partielle comprenant uniquement du conjonctif et de l’épithélium 

. En fonction de l’aménagement de la  papille : en thérapie régénérative et dans les cas esthétiques, la technique de préservation papillaire, qui retient toute la papille, est privilégiée. Cela nécessite une largeur adéquate d’espace interdentaire pour permettre à la papille intacte d’être décollée avec un côté, soit vestibulaire, soit lingual- palatin du lambeau.

      11.4 Indications des interventions à lambeaux : 

  • Poches supérieures à 5 m
  • élongation coronaire 
  •  Correction des récessions
  • Traitement des lésions inter radiculaires 
  • Mise en place des implants
  • Hémisection radiculaire ou amputation radiculaire. 
  • régénération tissulaire guidée/ régénération osseuse guidée

      11.5 Contre-indications des interventions à lambeaux : 

       . Patient avec une mauvaise hygiène bucco-dentaire

       . Maladies cardiovasculaires à HAUT risque d’endocardite infectieuse

      . Patients sous traitement anticoagulant. 

       . Troubles hématologiques (leucémie, agranulocytose). 

       . Radiothérapie cervico-faciale. 

      . Toute maladie chronique instable

      11.6 Principes généraux des interventions à lambeaux : 

Incisions :

      . Réaliser les incisions d’un trait franc.

      . Analyser les obstacles anatomiques à éviter.

      . Délimiter un lambeau suffisamment grand pour accéder au site.

      . Veiller à limiter le traumatisme des papilles.

    . Manipuler le bistouri avec une prise tridigitale 

Types d’incision : la forme d’incision dépend du type de lésion, du but de l’intervention et du résultat souhaité :

  . Incision à biseau interne : Lorsqu’une éviction gingivale est recherchée, cette incision permet l’élimination d’une collerette de gencive comprenant les attaches épithéliale et conjonctive. Les lames utilisées sont les lames n° 15, 15C, 11 ou 12 pour les secteurs les moins accessibles.

Technique :

. Inciser la gencive attachée avec un bistouri faisant un angle entre 10 et 45° de coronaire en apical par rapport au grand axe de la dent.

. Rechercher le contact osseux avec le sommet de la crête osseuse.

. Suivre une ligne parallèle au feston gingival.

            . Incision à biseau externe: 

. Incision  apicocoronaire, orientée à 45° apicalement par rapport au grand axe de la dent jusqu’au contact dentaire

. Tracé d’incision angulée de façon à permettre l’éviction de la gencive libre et de l’épithélium de jonction.

   . Incision Intrasulculaire : C’est l’incision la plus utilisée en chirurgie dentaire et parodontale. Elle a pour principe l’économie tissulaire. En effet, ce type d’incision tend à conserver l’intégralité du tissu gingival. Les lames utilisées sont les lames n° 15, 15C et 12 pour les zones d’accès délicat.

Technique :

  • Insérer le bistouri dans le sulcus de la dent selon un axe quasi parallèle au grand axe de la dent.
  • La face interne de la lame doit être en contact direct avec l’organe dentaire et sa pointe doit se situer à l’émergence du desmodonte .
  • Suivre le feston gingival des dents à traiter en conservant la lame dans le sulcus.
  • Sur plusieurs dents, passer d’un sulcus à l’autre en incisant les papilles à l’aplomb des             points de contact dentaire de façon à respecter au maximum l’intégrité des papilles.

                 . Incisions de décharge : L’incision de décharge est une incision qui a pour point de départ l’extrémité de l’incision intrasulculaire ou à biseau interne. Elle est dirigée de coronaire en apical et dépasse la ligne de jonction mucogingivale. Cette incision verticale ou légèrement oblique se réalise avec une lame n° 15 ou n° 15C. 

Les incisions de décharge augmentent la laxité du lambeau, facilite sa manipulation et permettent de procurer un meilleur accès au site opératoire.

Précisions sur le positionnement coronaire des décharges : Une incision de décharge mal située en coronaire peut entraîner des défauts lors de la cicatrisation :

  • Une incision débutant au centre d’une papille peut entraîner une rétraction papillaire et l’apparition de « trous noirs » interdentaires.
  • Une incision débutant à l’aplomb du collet d’une dent  peut entraîner l’apparition d’une récession.

Afin d’éviter ces problèmes, la règle des tiers doit être respectée: le départ de l’incision de décharge doit être réalisé à mi-distance du sommet de la papille dentaire et de la partie la plus apicale de gencive libre vestibulaire de la dent. L’incision de décharge est alors réalisée verticalement jusqu’au-delà de la ligne de jonction mucogingivale.

 . Design du lambeau:

      . Les deux incisions de décharge doivent être soit parallèles ou, de préférence, divergentes 

       . La longueur du lambeau ne doit pas dépasser le double de sa largeur.

       . Respecter  l’axe de vascularisation gingivale 

       11.7 Instrumentations : 

    . Matériel d’anesthésie

    . Lames de bistouri

    . Porte lame

    . Décolleur

    . Curettes parodontales

    . Porte-aiguille

    . Pince à disséquer

    . Ciseau à suture

    . Fil de suture

   . Pansement parodontal

     . Sutures : La réalisation des sutures est généralement la dernière phase d’une chirurgie. Elle n’en demeure pas moins un acte fondamental pour le bon déroulement postopératoire. Lors des thérapeutiques parodontales chirurgicales, les sutures sont les garantes de la cicatrisation. Chaque point à réaliser doit être réfléchi et réalisé de façon soigneuse. La maîtrise de ces sutures est donc indispensable en chirurgie parodontale. 

Principes à respecter : 

. Avant toute suture, s’assurer du repositionnement passif du lambeau afin de ne pas transmettre des forces de tension au niveau des points. Une tension excessive favoriserait des déchirures des berges suturées. 

. Évaluer la position à donner au point pour fixer le lambeau dans la position voulue. 

. Débuter les sutures par un angle coronaire du lambeau dans la gencive attachée. 

. Toujours faire passer le fil de la berge la plus mobile vers la berge la plus fixe. 

. Avant tout passage de l’aiguille dans un lambeau mobile, celui-ci doit être immobilisé avec une pince à disséquer placée à proximité immédiate de la zone à suturer. 

. Respecter un espace d’au moins 2 mm entre le bord du lambeau et le point de pénétration de l’aiguille. 

En parodontologie, la réalisation préférentielle des noeuds se fait dans l’ordre suivant : 

· Deux tours dans le sens positif (antihoraire) du fil autour du porte-aiguille pour plaquer les tissus. 

· Un tour dans le sens négatif (horaire) pour bloquer le premier noeud. 

· Un tour dans le sens positif pour sécuriser le blocage. 

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 11.8 Différents types de lambeaux d’assainissement :

       11.8.1 Lambeau de Widman (technique originelle) : En 1918, Leonard Widman a publié l’une de premières procédures d’élimination de poche. L’auteur a proposé une technique permettant l’élimination de l’épithélium de la poche ainsi que le conjonctif enflammé pour permettre un meilleur contrôle de plaque. 

Les avantages de cette technique par rapport à la gingivectomie sont : 

. Inconfort postopératoire moins important (cicatrisation première intention)  

. Un accès à la surface osseuse. 

Technique : 

. D’abord des incisions de décharge sont réalisées afin de délimiter le site chirurgical. 

. Les deux incisions de décharge sont liées par une autre incision qui suit la ligne de la gencive marginale et qui sépare l’épithélium de la poche et le conjonctif enflammé du reste de la gencive. 

. Le lambeau est décollé à épaisseur totale jusqu’au moins 2-3 mm de la crête osseuse. 

. Le tissu autour du collet de la dent est éliminé par une curette, et la surface radiculaire est soigneusement détartrée et polie. 

. Une plastie osseuse est recommandée afin de redonner à l’os une morphologie physiologique. 

. Après débridement soigneux des dents du secteur opéré, les lambeaux vestibulaire et lingual sont réappliqués sur l’os alvéolaire et maintenus dans cette position par des points de suture interproximaux.

           11.8.2 Lambeau de Widman modifié (LWM) : Décrit par Ramfjord et Nissle en 1974, le lambeau de Widman modifié (LWM)  est la technique de référence pour le traitement chirurgical des parodontites. 

Principe : Élever un lambeau de pleine épaisseur sur 2 à 3 mm afin d’avoir une vision directe sur la surface radiculaire et osseuse à traiter.

. Indications :

  • Traitement de parodontites répondant de façon insuffisante au traitement non              chirurgical.
  • Présence de poches parodontales de plus de 5 mm de profondeur.
  • Secteurs prémolo-molaires uniquement.
  • Lésions de furcation et anatomie radiculaire rendant difficile l’accès par traitement non chirurgical.
  • Selon la situation anatomopathologique des dents et du parodonte, la technique peut être combinée à l’emploi de grands lambeaux entièrement mobilisés (méthodes résectives) et à des gestes spéciaux : distal wedge, résection ou hémisection radiculaire, assainissement parodontal associé à un comblement osseux ou à une régénération tissulaire guidée, etc. 

Contre-indications :

. L’absence ou l’extrême minceur de la gencive attachée peut rendre la technique difficile car elle ne permet pas une incision à biseau interne. Dans une telle situation, on doit éventuellement recourir à une incision intrasulculaire.

. Gestes de chirurgie osseuse prévus (ostéoplastie étendue, éventuellement ostectomies) dans le cas de lésions osseuses très profondes avec résorption osseuse irrégulière au niveau vestibulaire et lingual/palatin et si un repositionnement apical du lambeau est prévu.

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Technique chirurgicale : 

  • Asepsie 
  • Anesthésie locale 
  •  1er incision à biseau interne: à 1mm du rebord gingival
  • 2ème incision intra sulculaire: de toutes les dents à traiter 

À l’aide d’un décolleur fin inséré dans la première incision, débuter l’élévation des  lambeaux  vestibulaire et palatin/lingual en pleine épaisseur. Les incisions de décharge ne sont généralement non utilisees.

  • 3ème incision horizontale : afin de détacher la paroi interne  de la poche de façon à détacher la collerette de gencive (épithélium de poche et tissu de granulation).
  • Excision de la collerette de tissu enflammé à l’aide d’une curette parodontale
  • Décollement d’un lambeau d’épaisseur total  
  • Débridement parodontal 
  • Lavage et nettoyage du site chirurgical avec du sérum physiologique
  • Repositionnement du lambeau et réalisation des points de suture.

Avantages :

                    . Visibilité du site à traiter favorisant le traitement et le contrôle.

                    . Cicatrisation de première intention.

                    . Peu de résorptions crestales.

                    . Douleurs postopératoires modérées.

Inconvénient :

                    . Technique contre-indiquée en secteur esthétique en cas d’absence de gencive attachée.

 11.8.3 Lambeau positionné apicalement d’épaisseur totale : Le lambeau positionné apicalement (LPA) a aussi été dénommé lambeau de repositionnent apical, lambeau repositionné apicalement et lambeau déplacé apicalement.

Ce lambeau de pleine épaisseur positionné au niveau de la crête alvéolaire permet d’éliminer la poche parodontale en préservant la gencive kératinisée.

Technique :

Selon Friedman (1962) cette technique devrait être mise en œuvre de la façon suivante :

 . On pratique une incision à biseau interne, festonnée, à l’aide d’un bistouri muni d’une lame Bard-Parker (n°12 ou n°15). La distance qui sépare le tracé d’incision du rebord gingival vestibulaire/lingual dépend de la profondeur des poches ainsi que de l’épaisseur et de la hauteur de la bande de gencive. 

   . À chaque extrémité du tracé d’incision primaire, on pratique une incision de décharge verticale qui s’étend dans la muqueuse alvéolaire, ceci permet le déplacement apical du lambeau. 

Un lambeau d’épaisseur totale comprenant la gencive et la muqueuse alvéolaire est récliné à l’aide d’un décolleur.

  . La collerette de tissus marginaux qui comprend l’épithélium de la poche et le tissu de granulation est éliminée à l’aide de curettes. 

  . Les surfaces radiculaires sont soigneusement détartrées et surfacées. 

 . La crête osseuse est remodelée afin de redonner au procès alvéolaire une morphologie physiologique mais à un niveau plus apical. 

 . Le remodelage osseux est réalisé à l’aide de fraises et / ou de ciseau os.

 . Le lambeau vestibulaire/lingual est placé au niveau de la crête osseuse remodelée et maintenu dans cette position. 

 . Cette technique ne permet pas toujours d’obtenir une couverture convenable de l’os alvéolaire dénudé au niveau des espaces interproximaux d’où la nécessité d’un pansement parodontal. Le pansement permet de protéger l’os exposé et de maintenir les tissus mous au niveau de la crête osseuse.

Avantages :

  • Elimine les poches parodontales.
  • Préserve et peut augmenter la hauteur de gencive attachée.
  • Si l’on obtient un recouvrement optimal de l’os alvéolaire par les tissus mous, la perte osseuse post-chirurgicale sera minimale.
  • Etablit une morphologie gingivale permettant une hygiène efficace.

Inconvénients :

  • Sacrifice des tissus parodontaux par résection osseuse.
  • L’exposition des surfaces radiculaires peut être à l’origine de problèmes esthétiques, d’une hypersensibilité radiculaire et peut augmenter le risque de caries radiculaires.
  • Inadapté au traitement des poches parodontales profondes.

        11.8.4 Lambeau de préservation des papilles : Afin de préserver les tissus mous interdentaires pour une couverture maximale des tissus mous après une intervention chirurgicale impliquant le traitement de défauts osseux proximaux, des auteurs ont proposé une approche chirurgicale appelée technique de préservation des papilles. Cette conception chirurgicale maintient entièrement les tissus mous interdentaires et était donc principalement indiquée pour le traitement chirurgical des zones dentaires antérieures ou zones postérieures lorsque des techniques régénératives sont utilisées dans le traitement des défauts intra-osseux. 

Principe : Conserver les papilles dentaires intègres en les élevant intégralement dans le lambeau de pleine épaisseur. 

Objectifs : Lever un lambeau d’assainissement pour traiter les poches profondes tout en limitant l’impact esthétique du traitement. 

Minimiser les récessions et les pertes de papilles induites par l’acte chirurgical. 

Indication : Présence de poches parodontales de plus de 5 mm en secteur antérieur maxillaire nécessitant un surfaçage à ciel ouvert.

. Technique :

      . Elle consiste à accéder à un défaut inter-proximal par des incisions intrasulculaires au niveau des faces vestibulaire et proximale des dents sans couper les papilles interdentaires. 

     . Par la suite, une incision intrasulculaire est pratiquée le long de la face lingual/palatine des dents       

    . Suivie d’une incision semi-lunaire à travers chaque zone interdentaire à partir des angles linéaires des dents. 

   . Apres avoir soigneusement libéré la papille interdentaire des tissus durs sous-jacents, le tissu interdentaire détaché est pousse à travers l’embrasure avec un instrument tranchant du côté palatin au côté vestibulaire et des lambeaux de pleine épaisseur sont élevés.

   . Apres débridement complet des surfaces radiculaires et des défauts osseux, les lambeaux sont repositionnes et sutures à l’aide des points matelassiers. 

Conclusion : Les techniques d’intervention à lambeaux sont multiples, Le choix d’une technique se base sur le respect des indications et le but à atteindre par l’intervention.

Thérapeutique chirurgicale des parodontites : Le curetage parodontal Les lambeaux

Références bibliographiques :

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[7]. Lindhe.I : Lindhe’s Clinical Periodontology and implant Dentistry. Volume Seventh Edition. Wilew.B. 2022.

[8]. Louise.F, Cucchi.J, Deruelle-Fouque.C, Liebart.MF, Traitements chirurgicaux des poches parodontales, EMC 23-445-G-10 (2004)

[9]. Newman.M.G. Newman and Carranza’s Essentials of Clinical Periodontology. Elsevier. 2022. 

[10]. RATEISCHAK K.H & E.M., WOLF H.F., Atlas de médecine dentaire Parodontologie. Édition Flammarion, 1993.

[11]. SATO N., Atlas clinique de chirurgie parodontale. Editions Quintessence, 2002

[12]. VIGOUROUX F., Guide pratique de chirurgie parodontale. Editions Elsevier Masson, 2011; 47-87.

[13]. WOLF H.F., RATEISCHAK K.H & E.M., Parodontologie, 3ème édition. Masson, 2003.

Thérapeutique chirurgicale des parodontites : Le curetage parodontal Les lambeaux

  Les dents de sagesse peuvent provoquer des douleurs si elles sont mal positionnées.
Les obturations en composite sont esthétiques et résistantes.
Les gencives qui saignent peuvent être un signe de gingivite.
Les traitements orthodontiques corrigent les désalignements dentaires.
Les implants dentaires offrent une solution fixe pour les dents manquantes.
Le détartrage élimine le tartre et prévient les maladies gingivales.
Une bonne hygiène dentaire commence par un brossage deux fois par jour.
 

Thérapeutique chirurgicale des parodontites : Le curetage parodontal Les lambeaux

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