PRISE EN CHARGE DES TROUBLES ENDOCRINIENS

PRISE EN CHARGE DES TROUBLES ENDOCRINIENS

PRISE EN CHARGE DES TROUBLES ENDOCRINIENS 


Prise en Charge des Troubles Endocriniens

La Prise en Charge d’un Patient Diabétique

Introduction

Le diabète est une maladie chronique, incurable, mais qui peut être traitée et contrôlée. Il résulte d’un manque ou d’un défaut d’utilisation de l’insuline, une hormone produite par le pancréas. Le pancréas est une glande qui sécrète des hormones, comme l’insuline et le glucagon, ainsi que des enzymes nécessaires à la digestion.

L’insuline permet au glucose (sucre) de pénétrer dans les cellules pour être utilisé comme source d’énergie. Chez une personne non diabétique, l’insuline fonctionne efficacement, assurant l’approvisionnement énergétique des cellules. En cas de diabète, l’insuline est soit insuffisante, soit inefficace, ce qui empêche le glucose de servir de carburant. Cela entraîne une accumulation de glucose dans le sang (hyperglycémie). À long terme, une hyperglycémie chronique peut provoquer des complications affectant les yeux, les reins, les nerfs, le cœur et les vaisseaux sanguins. Ce document traite des diabètes de type 1 et de type 2 (le diabète gestationnel n’est pas abordé).

Définition

Diabète de Type 1

Le diabète de type 1 survient généralement pendant l’enfance, l’adolescence ou au début de l’âge adulte, et plus rarement chez les personnes âgées. Autrefois appelé diabète insulinodépendant (DID) ou diabète juvénile, il se caractérise par une absence totale de production d’insuline. Les patients atteints dépendent donc d’injections quotidiennes d’insuline pour survivre.

Diabète de Type 2

Le diabète de type 2 apparaît habituellement à l’âge adulte, souvent après 40 ans. Dans ce cas, soit la production d’insuline est insuffisante, soit l’insuline produite est inefficace (résistance à l’insuline). Ce type de diabète est aussi appelé diabète non insulinodépendant (DNID).

Équilibre Diabétique

Un patient est considéré comme diabétique si :

  • Sa glycémie à jeun est supérieure à 1,26 g/L lors de deux prises de sang consécutives.
  • Son hémoglobine glyquée (HbA1c) est supérieure à 7 %. L’HbA1c reflète l’équilibre glycémique des trois derniers mois et donc la maîtrise du diabète.

Équilibre du Diabète et Risque Infectieux

Un diabète non équilibré augmente le risque infectieux, avec des répercussions buccales notables :

  • Augmentation de l’incidence des maladies parodontales.
  • Xérostomie (sécheresse buccale) et apparition de caries.
  • Risque accru d’infections bactériennes, virales et fongiques.
  • Altération du goût, souvent liée aux médicaments.

Prise en Charge : Consignes Générales

  • Contact préalable avec le médecin traitant.
  • Connaître le dernier taux d’HbA1c.
  • Réduire le stress par une préparation psychologique et/ou une prémédication sédative.
  • Pour les DID, planifier les extractions ou soins après un repas.
  • Prévoir une source de glucose (sucre) au cabinet.
  • Les vasoconstricteurs ne sont pas contre-indiqués chez les patients équilibrés (types 1 et 2).
  • Éviter les AINS et les corticoïdes.
  • Antifongiques : le miconazole (DAKTARIN) est contre-indiqué chez les patients sous sulfamides hypoglycémiants (ex. : Diamicron, Amarel).
Cas où HbA1c > 7 % : Actes Non Invasifs

Les actes non invasifs incluent :

  • Soins conservateurs.
  • Soins prothétiques non sanglants.
  • Dépose de points de suture.
  • Pose de prothèse amovible.
  • Pose et ajustement d’appareils orthodontiques.
  • Prise de radiographies intrabuccales.

Conduite à tenir (CAT) : Respecter les précautions générales.

Cas où HbA1c > 7 % : Actes Invasifs

Les actes invasifs concernent toute manipulation de :

  • La gencive.
  • La région péri-apicale dentaire.
  • Toute effraction de la muqueuse buccale (hormis anesthésie locale ou loco-régionale).

Question : S’agit-il d’actes impliquant une cicatrisation muqueuse et/ou osseuse ?

  • Non : Conduite à tenir :
  • 1 heure avant l’acte :
    • Par voie orale : 2 g d’amoxicilline (adulte) ou 50 mg/kg (enfant).
    • En cas d’allergie aux pénicillines : 600 mg de clindamycine (adulte) ou 20 mg/kg (enfant ≥ 6 ans).
    • Bain de bouche (BDB) à la chlorhexidine 0,12 % pendant 7 jours.
  • Oui : Conduite à tenir :
  • Même protocole que ci-dessus, mais prolonger l’antibioprophylaxie pendant 7 à 10 jours.

La Prise en Charge d’un Patient Présentant des Pathologies Endocriniennes

Introduction

La thyroïde est une glande endocrine impaire située dans la région cervicale médiane basse, composée de deux lobes reliés par un isthme. Elle sécrète des hormones thyroïdiennes (HT).

Effets des Hormones Thyroïdiennes

Les hormones thyroïdiennes ont des effets multiples, métaboliques et tissulaires, influençant le développement et la différentiation de l’organisme. Tous les tissus répondent à leur action, en stimulant ou inhibant l’activité enzymatique.

Effet sur le Développement

Les HT influencent la croissance (augmentation de la masse corporelle) et la différentiation (modifications complexes menant à la diversification des structures et fonctions cellulaires, ainsi qu’à la morphogenèse).

Effet sur le Système Nerveux Central

Les HT favorisent la myélinisation des fibres nerveuses et stimulent le développement des axones, des corps cellulaires et des dendrites. Un déficit en HT pendant la vie utérine peut altérer ces processus.

Effet sur les Muscles Squelettiques

Une carence en HT augmente le volume et la consistance des muscles squelettiques, ralentissant leur contraction.

Effet Cardiovasculaire

Les HT augmentent le débit vasculaire et le rythme cardiaque.

Effet sur le Système Digestif

Les HT accroissent la motricité intestinale, le débit sanguin intestinal, la consommation d’oxygène et l’absorption intestinale.

Effet sur la Fonction Rénale

Les HT augmentent le taux de filtration glomérulaire et le débit sanguin rénal.

Effet sur les Métabolismes

L’administration d’HT augmente la consommation d’oxygène, la production de chaleur et accélère les métabolismes glucidique, protidique et lipidique.

Effet sur le Comportement
  • Excès d’HT : Agitation anxieuse, irritabilité, insomnie, tristesse, voire psychose maniaco-dépressive.
  • Déficit en HT : Ralentissement intellectuel, indifférence affective, tristesse.

Anomalies Thyroïdiennes

Hypothyroïdie

L’hypothyroïdie résulte d’une insuffisance de sécrétion des HT par la thyroïde. Le traitement repose sur la lévothyroxine.

Hyperthyroïdie

L’hyperthyroïdie correspond à un excès de sécrétion des HT. Les traitements incluent :

  • Médicaments anti-thyroïdiens (méthimazole, propylthiouracil).
  • Iode radioactif (I-131).
  • Chirurgie.
Thyroïdites

Non traitées dans ce cours.

Répercussions des Désordres Thyroïdiens sur la Cavité Buccale

Hypothyroïdie
  • Diminution du volume des cellules des glandes submandibulaires et réduction de la quantité de salive. La salive joue un rôle clé dans :
  • La protection contre les caries et les mycoses.
  • La facilitation de la digestion, phonation, mastication, déglutition et gustation.
  • Impact osseux :
  • Les HT stimulent l’expression de l’ostéopontine (OPN), favorisant la formation d’ostéoblastes et la fixation des ostéoclastes, ce qui accélère le remodelage osseux.
  • La calcitonine, sécrétée par les cellules para-folliculaires, est hypocalcémiante, réduisant la libération de calcium par l’os et le rein. Elle inhibe la mobilité des ostéoclastes et accélère leur apoptose.
  • Manifestations :
  • Exfoliation précoce des dents temporaires.
  • Éruption précoce des dents permanentes.
  • Alvéolyse spontanée.
  • Xérostomie.
Hyperthyroïdie
  • Fonte osseuse alvéolaire, accentuée en cas de parodontite. Les désordres thyroïdiens influencent le remodelage osseux, modifiant la vitesse des mouvements dentaires lors de traitements orthodontiques.
  • Surconcentration d’ostéocalcine sérique, augmentant le turnover osseux. L’ostéocalcine, sécrétée par les ostéoblastes, joue un rôle dans la minéralisation osseuse et l’équilibre de la calcémie.
  • Excrétion urinaire accrue de calcium, entraînant une hypominéralisation osseuse.
  • Manifestations cliniques (intensité variable selon la thyrotoxicose, sa durée et le terrain) :
  • Troubles cardiovasculaires :
    • Tachycardie régulière.
    • Augmentation de l’intensité des bruits du cœur.
    • Élévation de la pression artérielle systolique.
  • Troubles neuropsychiques :
    • Nervosité excessive.
    • Tremblement fin et régulier des extrémités.
    • Fatigue générale.
    • Insomnie.
  • Autres manifestations :
    • Lèvres charnues.
    • Respiration buccale.
    • Macro- ou microglossie.
    • Retard d’éruption dentaire.
    • Anomalies dentaires (hypoplasie de l’émail).
    • Altération du goût.

Prise en Charge Odontologique

  • Stress au fauteuil :
  • Hypothyroïdie : Prémédication recommandée.
  • Hyperthyroïdie : Les patients suivis sont généralement sous dépresseurs du système nerveux central ou anxiolytiques, rendant la prémédication inutile.
  • Anesthésie et effet cardiovasculaire :
  • Chez les hyperthyroïdiens non contrôlés, limiter les vasoconstricteurs lors des anesthésies locales pour éviter des crises hypertensives, tachycardies ou arythmies.
  • Utilisation du collier thyroïdien :
  • Recommandé pour les patients traités à l’iode radioactif (I-131).

Voici une sélection de livres:

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