LES LUXATIONS DES ATM

LES LUXATIONS DES ATM

LES LUXATIONS DES ATM

Les Luxations des ATM

Contusion et Entorse

Contusion

Une contusion est une atteinte de l’équipement articulaire sans lésion osseuse. Ces lésions peuvent affecter, de manière isolée ou conjointe, la capsule, les ligaments interarticulaires et le ménisque.

Entorse

Une entorse est une lésion traumatique de l’articulation correspondant à une élongation des ligaments, pouvant aller jusqu’à leur rupture partielle ou complète. Cette lésion n’entraîne pas une perte permanente des rapports normaux de l’articulation, ce qui la distingue de la luxation, où l’articulation perd ses rapports normaux de façon permanente.

Radiographie

Le bilan radiologique standard ne montre généralement rien. L’IRM apporte un maximum de renseignements.

Traitement

Ces lésions sont habituellement sans gravité :

  • Prescription d’antalgiques et d’anti-inflammatoires.
  • Mise au repos de l’articulation : alimentation molle pendant quelques jours.

Luxation des ATM

Définition

La luxation est la perte permanente des rapports normaux des surfaces articulaires. Cette définition exclut le déplacement spontanément réductible.

Étiologie

  • Les luxations de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) peuvent survenir après une ouverture buccale forcée, un effort de bâillement, un éclat de rire, ou lors d’un traitement bucco-dentaire (manœuvre trop appuyée).
  • Un choc sur le menton ou l’angle mandibulaire peut également en être la cause.
  • Des lésions structurelles et morphologiques, comme l’affaiblissement des ligaments ou des dysfonctionnements occlusaux, peuvent prédisposer à ces luxations.

Classification

On distingue quatre variétés de luxations :

  1. Luxation antérieure (uni ou bilatérale).
  2. Luxation postérieure.
  3. Luxation latérale.
  4. Luxation supérieure.

Luxations Antérieures

Description

Dans une luxation antérieure, la tête condylienne passe en avant de l’éminence temporale et ne peut revenir dans la cavité glénoïde, bloquée par la saillie de l’éminence temporale et la contracture des muscles. Elle peut être unilatérale ou bilatérale.

Étiologie

Circonstances d’apparition

  • Ouverture buccale forcée : bâillement, intubation, soins dentaires, rire, vomissement, prise d’empreinte, endoscopie digestive.
  • Choc porté sur le menton, orienté de haut en bas.

Causes pathologiques

  • Crise d’épilepsie.

Facteurs prédisposants

  • Hyperlaxité ligamentaire.
  • Édentation non compensée.
  • Anomalies des extrémités osseuses (condyle plat).
  • Asynchronisme ménisco-condylien.

Clinique

Après une ouverture buccale forcée, le patient perçoit un claquement articulaire immédiatement suivi d’une douleur importante et permanente, qui ne cède qu’avec la réduction. Cette douleur gêne l’élocution et la déglutition, entraînant une incontinence salivaire.

Forme bilatérale

  • Bouche ouverte bloquée, mais les molaires peuvent se toucher.
  • Salivation abondante due à l’impossibilité de déglutir.
  • Gorge sèche.
  • Menton abaissé, projeté en avant.
  • Joues creusées.
  • Palpation des régions prétragiennes : vacuité des cavités glénoïdes, condyles perçus en avant des articulations.

Forme unilatérale

  • Signes plus discrets.
  • Béance antérieure moins importante.
  • Menton dévié du côté sain (contrairement à une fracture condylienne).
  • Joue aplatie et tendue du côté luxé, creusée du côté sain.

Radiographie

  • Un panoramique dentaire confirme le diagnostic en montrant une cavité glénoïde vide et un condyle en position très antérieure.
  • L’arthrographie et l’IRM révèlent que le disque est situé en avant de l’éminence temporale.

Traitement

Le traitement dépend des circonstances de la luxation.

Luxation récente bloquée

  • Réduction par la manœuvre de Nelaton, souvent sans anesthésie :
  • Le praticien se place face au patient.
  • Les pouces, protégés par une compresse, sont posés sur les molaires inférieures, tandis que les autres doigts encerclent la région angulaire.
  • La tête du patient est immobilisée par un aide.
  • Premier temps : mouvement d’abaissement pour désenclaver les condyles bloqués en avant de l’éminence temporale.
  • Deuxième temps : mouvement de rétropulsion pour remettre les condyles en place.
  • La réduction peut être simultanée ou séparée.
  • Si la manœuvre échoue, une infiltration anesthésique des muscles masticateurs peut être tentée. En cas d’échec, une anesthésie générale est indiquée.
  • Après réduction :
  • Radiographie de contrôle pour vérifier la réinsertion des condyles.
  • Pose d’une fronde élastique pour maintenir la mandibule pendant quelques jours.

Luxation irréductible

  • Traitement chirurgical :
  • L’obstacle principal est le ligament latéral externe, qu’il faut sectionner pour permettre l’abaissement du condyle.
  • Si le disque est dilacéré, une discectomie avec interposition peut être envisagée.

Luxations récidivantes

  • Observées chez les patients avec dysmorphies osseuses ou hyperlaxité ligamentaire.
  • En cas de récidives fréquentes ou difficiles à réduire :
  • Traitement occlusal : indispensable dès la première consultation pour prévenir les récidives.
  • Arthroscopie : coagulation des tissus rétro-discaux pour limiter le jeu discal et le glissement condylien.
  • Chirurgie :
    • Butées précondyliennes : obstacle placé en avant de l’éminence temporale pour limiter le glissement antérieur du condyle.
    • Discectomie.
    • Technique de Myrhaug : suppression du condyle temporal pour créer une subluxation permanente réductible.
    • Condylectomie : supprime le condyle, soulage la douleur, mais entraîne des troubles de la cinétique mandibulaire.

Luxation ancienne négligée

  • La vacuité prolongée de la cavité glénoïde entraîne des modifications des structures articulaires.
  • Traitement :
  • Condylectomie.
  • Éminencectomie : résultats fonctionnels meilleurs après restauration de l’occlusion et rééducation.

Luxations Postérieures

Clinique

  • Rares, elles surviennent après un choc horizontal porté sur le menton.
  • Le condyle est en position postérieure, enfonçant le tympanal.
  • Symptômes :
  • Otorragie, parfois hypoacousie.
  • Ouverture buccale très limitée, béance molaire.
  • Palpation : condyles mandibulaires perçus à l’intérieur des conduits auditifs externes (CAE).

Radiographie

  • Le scanner confirme la fracture du tympanal.

Traitement

  • Réduction par la manœuvre inverse de Nelaton : mouvement antérieur de la mandibule pour sortir les condyles du CAE.
  • Brève immobilisation de la mandibule.
  • Traitement du CAE.

Luxations Supérieures

Clinique

  • Exceptionnelles et graves, elles surviennent après un choc vertical violent.
  • Bouche ouverte, le condyle s’enfonce dans la fosse cérébrale moyenne.
  • Ouverture buccale très limitée dès le début.
  • Scanner : montre le déplacement intracrânien du condyle et la fracture de la base du crâne.

Traitement

  • Après stabilisation des fonctions vitales :
  • Réduction orthopédique, rarement chirurgicale.
  • En cas d’ankylose, section du col condylien.

Luxations Latérales

Clinique

  • Très rares, dues à une luxation externe d’un côté et interne de l’autre (interne du côté du choc, externe de l’autre).
  • Souvent associées à une fracture condylienne, d’où l’importance de la radiographie.
  • Au niveau dentaire : articulé croisé latéral.

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