Distal active concept (Technique DAC) Jean jacques AKNIN

Distal active concept (Technique DAC) Jean jacques AKNIN

Distal active concept (Technique DAC) Jean jacques AKNIN


Distal Active Concept (Technique DAC) – Jean-Jacques Aknin

Définition

En 1995 et 1998, Jean-Jacques Aknin a proposé une approche thérapeutique innovante pour la correction des malocclusions de Classe II : la Technique de Distalisation Bilatérale Progressive, renommée par la suite Distal Active Concept (DAC). Cette méthode introduit de nouvelles séquences de traitement permettant de corriger les malocclusions de Classe II molaire tout en favorisant un environnement propice à l’expression de la croissance mandibulaire.

La thérapeutique DAC corrige les Classes II d’Angle sans recours à des extractions orthodontiques ni à des auxiliaires extra-oraux. Elle repose sur plusieurs mécanismes clés :

  • Repositionnement mandibulaire obtenu par la propulsion de la mandibule.
  • Sollicitation thérapeutique de l’unité dento-alvéolaire, qui agit comme une zone déclencheuse du servo-système favorisant le guidage mandibulaire.
  • Jeu occlusal, servant de matrice fonctionnelle pour stimuler la croissance squelettique mandibulaire.

Cette approche donne des résultats rapides en termes d’activation de la croissance mandibulaire et de correction des anomalies dento-alvéolaires, comme démontré par plusieurs études (Aknin et al., 2001 ; Aknin et al., 2005 ; El-Medawar et al., 2005 ; Labe-Maziere, 2000 ; Metrop, 2000 ; Morra, 2000). Elle offre un équilibre optimal entre le confort du praticien et celui du patient.

Composants du DAC

Le DAC comprend les éléments suivants :

  • Cales sur les premières molaires mandibulaires : Ces cales, souvent en verre ionomère, déverrouillent la croissance mandibulaire en libérant les contraintes occlusales (Aknin et al., 2005).
  • Tractions inter-maxillaires : Elles provoquent une propulsion mandibulaire, favorisant le repositionnement antérieur de la mandibule.
  • Ressorts entre les incisives et les premières molaires maxillaires : Ces ressorts permettent de distaler ou de stabiliser la première molaire maxillaire (Labe-Maziere, 2000 ; El-Medawar et al., 2005).

Indications et Contre-indications

Indications

Indications esthétiques
  • Profil droit ou à risque esthétique en cas d’extractions.
  • Contact labial en position de repos.
Indications squelettiques
  • Sujet en Classe II squelettique.
  • Hypodivergence ou normodivergence faciale.
Indications dentaires
  • Classe II division 1 et Classe II division 2 dentaire.
  • Encombrement dentaire mandibulaire faible, sans repositionnement incisif.
  • Disparité dento-dentaire (DDM) comprise entre 0 et -6 mm.
  • Anomalie de forme d’arcade initiale.
  • Classe II subdivision.
  • Sujet en Classe II avec absence des dents 14-24.
  • Absence d’encombrement postérieur.
  • Cas limite de Classe II et de DDM.

Contre-indications

Contre-indications esthétiques
  • Lèvres protrusives.
  • Inocclusion labiale en position de repos.
  • Sourire gingival important.
Contre-indications squelettiques
  • Hyperdivergence faciale.
Contre-indications dentaires
  • Classe II bipro-alvéolie.
  • Vestibuloversion coronaire initiale marquée de l’incisive mandibulaire (IMPA > 100°). Cependant, pendant le traitement interceptif DAC, une augmentation de la vestibuloversion de 3° durant la phase active tend à revenir à sa valeur initiale durant la phase de surveillance (Chauty, 2005).
  • DDM importante supérieure à -6 mm.
  • Orientation intra-maxillaire corono-mésiale des dents 17-27 (la distalisation des dents 16-26 risque d’enclaver les deuxièmes molaires maxillaires).
  • Encombrement postérieur : prévoir des germectomies précoces des dents 18-28.
Contre-indications parodontales
  • Dysharmonie dento-parodontale.

Séquences thérapeutiques

Le traitement en denture mixte dure environ 6 à 9 mois et constitue la première phase d’un traitement en deux étapes. La seconde phase intervient en denture adolescente, utilisant un traitement multi-attache pour finaliser la correction.

Modes d’action thérapeutiques

La thérapeutique DAC, considérée comme un traitement combiné, agit sur les phénomènes de rotation mandibulaire en favorisant la réponse mandibulaire à travers des mouvements dento-alvéolaires. Ces mouvements servent de matrice fonctionnelle à l’expression de la croissance squelettique. Quatre éléments principaux interviennent dans la réponse de croissance en DAC (Aknin et al., 2000) :

1. Déverrouillage et repositionnement vertical du condyle mandibulaire

Les cales verticales de verre ionomère provoquent une extrusion verticale condylienne des cavités glénoïdes, activant la matrice fonctionnelle musculaire. Cet étirement musculaire contribue à stimuler la croissance condylienne et la croissance verticale du ramus. Le repositionnement condylien décomprime la zone bilaminaire, ce qui, selon Mongini et Schmid (1992), peut générer un remodelage articulaire de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM).

Les cales molaires établissent un contact vertical postérieur qui décharge les condyles, répondant au principe du tripodisme de DeGroote (1984). Ce support vertical est un point clé pour l’expression de la croissance mandibulaire, observée notamment chez le rat. Le traitement libère le potentiel de croissance mandibulaire en levant les verrous occlusaux qui freinent la croissance verticale et sagittale de l’étage inférieur de la face. Cela est obtenu par l’ajout d’une fine épaisseur de ciment verre ionomère en occlusal des dents 36 et 46.

Le premier acte thérapeutique consiste à corriger la supraclusion et les autres verrous occlusaux, permettant de débloquer la position mandibulaire et de libérer son potentiel de croissance. Cette étape aboutit à un repositionnement physiologique de la mandibule par rapport à la base du crâne, favorisant une croissance harmonieuse et une stabilité post-thérapeutique grâce à la réhabilitation des matrices fonctionnelles et des tissus mous.

2. Déverrouillage occlusal antérieur

Les cales occlusales déverrouillent immédiatement l’occlusion dentaire, éliminant le blocage antérieur des dents. Dès le début du traitement, la mandibule est libérée des contraintes occlusales, permettant l’expression de son potentiel de croissance. Le servo-système (Petrovic, 1973) de dérèglement occlusal contribue au repositionnement antérieur de la mandibule, favorisé par une double mécanique de Classe II active 24h/24.

3. Déverrouillage squelettique maxillaire postérieur

Les ressorts en compression favorisent la croissance tubérositaire, un centre primaire de croissance selon Enlow (1990). Dans le traitement des Classes II, l’action squelettique ne se limite pas à une sollicitation de la réponse mandibulaire amplifiée par une décélération de la croissance maxillaire. Le DAC agit également sur la croissance maxillaire postérieure dans trois dimensions spatiales :

  • Sagittale : Accroissement accentué grâce à l’activation du ressort en compression.
  • Transversale : Accroissement obtenu par un arc orthodontique activé en expansion.
  • Verticale : Adaptation verticale postérieure du maxillaire à la croissance du ramus, augmentant la hauteur postérieure de la face.

4. Matrice fonctionnelle constituée par l’unité dento-alvéolaire

En technique DAC, il est crucial d’intervenir pendant la phase active de la croissance des procès alvéolaires, coïncidant avec l’éruption dentaire. La gestion de cette croissance sert de matrice fonctionnelle à l’expression de la réponse mandibulaire, optimisant ainsi les résultats du traitement.

Effets de la thérapeutique DAC précoce

Le traitement précoce des Classes II en denture mixte permet d’obtenir une réponse mandibulaire presque deux fois supérieure à celle observée en denture adolescente (Aknin et al., 2001). Cette efficacité est attribuée à l’intervention pendant une période de forte activité de croissance, optimisant les résultats tant sur le plan squelettique que dentaire.

Source

  • e-orthodontie

Images

Le document mentionne deux images, accessibles via les liens suivants :

  1. Schéma explicatif de la technique DAC :
    Schéma DAC
    (Source : http://www.orthodontie-fr.com/modules/publisher/thumb.php?src=http://www.orthodontie-fr.com/uploads/img518a577271f1e.png&h=180)
  2. Cas clinique :
    Cas clinique
    (Source : http://www.orthodontie-fr.com/uploads/img4f3fa0d20e8b2.jpg, publié le 19 février 2014)

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