Traumatisme de l'articulation temporo-mandibulaire

Traumatisme de l’articulation temporo-mandibulaire

Traumatisme de l’articulation temporo-mandibulaire

Définitions

Contusion

Atteinte de l’équipement articulaire sans atteinte osseuse.

Entorse

Lésion traumatique de l’articulation avec élongation ou arrachement des ligaments sans déplacement des surfaces articulaires.

Étiologie

Étiologie traumatique

  • Un choc direct porté sur la région des ATM.
  • Un choc indirect : porté sur l’angle, branche horizontale, la symphyse ou encore dû à un mouvement exagéré de la mandibule.

Clinique

  • Limitation de l’ouverture buccale.
  • Algies spontanées, aux mouvements et à la pression.
  • Déviation antalgique de la mandibule vers le côté atteint à l’ouverture buccale.

Radiologie

Montre l’intégrité osseuse ; parfois un élargissement de l’interligne articulaire.
L’IRM et le scanner apporteront un maximum de renseignements.

Traitement

  • Antalgiques, anti-inflammatoires.
  • Mise en repos de l’articulation.

Évolution

  • Guérison sans séquelles en quelques jours.
  • Dans les traumatismes importants, il peut persister des craquements et douleurs résiduelles.

Les fractures articulaires

Les fractures de la région condylienne articulaire sont nombreuses, elles peuvent intéresser :

  • Le segment osseux inférieur mobile de l’articulation.
  • Le segment supérieur fixé.

Les luxations

Définition

Perte permanente des rapports normaux des surfaces articulaires : éminence temporale et condyle mandibulaire.

Étiologie

  • Perte permanente des rapports normaux des surfaces articulaires : éminence temporale et condyle mandibulaire.
  • Les hyperlaxités ligamentaires et les dysmorphies osseuses.

Classification

  • Luxation antérieure
  • Luxation postérieure
  • Luxation latérale
  • Luxation supérieure

Luxation antérieure

Définition

C’est l’exagération du mouvement du condyle mandibulaire vers l’avant, la tête condylienne passe en avant de l’éminence temporale et ne peut revenir dans la cavité glénoïde.

Étiologie

Causes déclenchantesCauses favorisantes
Ouverture buccale forcéeAsynchronisme ménisco-condylien
Choc porté sur le mentonHyperlaxité ligamentaire
Anomalies des extrémités osseuses
Édentation postérieure non compensée

Clinique

Forme bilatérale

  • Bouche ouverte bloquée 3 à 4 cm.
  • Salivation abondante (impossibilité de déglutir).
  • Gorge sèche.
  • Menton abaissé, projeté en avant.
  • Joues creuses.
  • La palpation des régions pré-tragiennes retrouve une vacuité des cavités glénoïdes.

Forme unilatérale

  • La béance antérieure est moins importante.
  • Le menton est dévié du côté sain.
  • La joue du côté luxé est aplatie et tendue, creusée du côté sain.
  • La saillie condylienne, la dépression péri-auriculaire n’existent pas du côté sain.

La radiographie

Un panoramique dentaire confirme la position du condyle mandibulaire en avant de l’éminence temporale.
L’IRM montre que le disque est situé en avant de l’éminence temporale.

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Traumatisme de l'articulation temporo-mandibulaire


Figure 1

Traitement

Traitement de la luxation récente bloquée


Traitement de la luxation irréductible
Il est chirurgical. L’obstacle à la réduction est situé au niveau du ligament latéral externe, sa section permet la réduction.

Traitement des luxations récidivantes
Traitement occlusal : nécessaire dès la première consultation.

Traitement des luxations anciennes négligées

  • Longtemps, le traitement a été une condyléctomie, qui permettait d’obtenir un recul, mais entraînait des troubles de la fonction mandibulaire.
  • La réduction peut être en général obtenue après éminencectomie.

Luxation postérieure

Clinique

  • Rares, elles surviennent après un choc horizontal porté sur le menton.
  • Le condyle en position postérieure, enfonçant le tympanal.
  • S’accompagne d’otorragie, parfois d’hypoacousie.
  • Ouverture buccale limitée, béance molaire.
  • À la palpation, condyles mandibulaires à l’intérieur du CAE.

Radiographie

L’imagerie scanner confirme la fracture du tympanal.

Traitement

  • Une brève immobilisation de la mandibule.
  • Réduction, suivie d’un traitement du C.A.E.

Luxation latérale

  • Exceptionnelle.
  • On note une ascension de la mandibule du côté luxé + latérodéviation avec malocclusion et trismus.
  • Au niveau dentaire, on note un articulé croisé latéral.

Traitement

Orthopédique, visant à réaliser une surélévation molaire et traction élastique.

Luxation supérieure

  • Exceptionnelles et très graves, suite à un choc vertical violent.
  • Bouche ouverte, condyle enfoncé dans la fosse cérébrale moyenne.
  • La scannographie montre le déplacement intracrânien du condyle.
  • L’association d’un syndrome neurologique peut retarder le diagnostic.

Traitement

Après avoir levé le risque vital, la réduction est orthopédique, rarement chirurgicale.

Conclusion

Les traumatismes articulaires sont relativement fréquents et représentent une cause reconnue d’ADAM. Leur prise en charge précoce et efficace éviterait un bon nombre de complications réversibles et irréversibles.

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Traumatisme de l’articulation temporo-mandibulaire

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