LA RECESSION PARODONTALE

LA RECESSION PARODONTALE

LA RECESSION PARODONTALE

Introduction

Les problèmes mucogingivaux représentent un important motif de consultation en raison de l’apparition de signes cliniques ou d’un préjudice esthétique, même si, le plus souvent, la pérennité des dents sur l’arcade n’est pas remise en cause.

Définition

La récession parodontale est définie comme étant une dénudation de la surface radiculaire consécutive à la migration apicale du bord tissulaire marginal. Cette transformation superficielle est associée à une perte ou une absence de l‘os alvéolaire sans que le pronostic de la dent soit réellement affecté.

Ce retrait apparaît le plus souvent sur les faces vestibulaires, plus rarement sur les faces linguales ou palatines, il se caractérise très fréquemment par un état clinique non inflammatoire.

Il est évident qu’une résorption osseuse préexiste, précède ou accompagne la migration apicale du système d’attache.

Le Glossary of periodontal terms de l’American Academy of Periodontology (AAP) définit la récession gingivale comme « le déplacement de la gencive marginale apicalement à la jonction amélocémentaire ».

Selon Benqué et Al, cette rupture de la bande de gencive est donc caractérisée par une perte ou une absence de l’os alvéolaire et par l’exposition du cément dans la cavité buccale.

Étiologies

Facteurs prédisposants

  • Absence d’épithélium kératinisé
  • Faible épaisseur et hauteur de tissu kératinisé
  • Malposition dentaire (l’os ne recouvre pas bien la dent, d’où une gencive qui recouvre et se rétracte rapidement)
  • Traction des freins et des brides
  • Vestibule peu profond
  • Déhiscence osseuse
  • Fenestration osseuse
  • Table osseuse fine

Ces facteurs sont pour la plupart anatomiques.

À noter qu’il existe différents types de morphologie du parodonte (Classification de Maynard et Wilson (1980), type I, II, III, IV) et que le type IV (parodonte + os fins) est un parodonte prédisposé aux récessions parodontales.

Facteurs déclenchants

  • Comme pour l’ensemble des maladies parodontales, la présence de plaque bactérienne, et l’inflammation qui en découle ont un rôle primordial dans l’apparition d’une récession parodontale.
  • Un brossage traumatique qui représente un facteur très important. Avant de réaliser une intervention, il est impératif de modifier la méthode de brossage et d’enseigner une technique atraumatique.
  • Traumatisme occlusal
  • Déplacement orthodontique excessif ou mal contrôlé (hors des bases osseuses ou une vestibuloversion)
  • La présence de prothèses iatrogènes (prothèse fixée mal adaptée avec violation de l’espace biologique)
  • Tabac et attitudes nocives : seadiol les ongles…

Pathogénie

La lésion traumatique commence par une ulcération de l’épithélium.who progresse en profondeur détruisant peu à peu le conjonctif laissant ainsi la surface radiculaire exposée.

La lésion inflammatoire progresse en sens inverse, de l’épithélium de poche vers l’épithélium externe. Lorsque le parodonte est fin, il y a peu de tissu conjonctif et la fusion de ces deux épithéliums est à l’origine de la dénudation radiculaire.

Classifications

L’utilisation de classifications des lésions s’est avérée nécessaire afin d’aider à la décision chirurgicale (choix de la technique en fonction des objectifs désirés), mais aussi d’évaluer le potentiel cicatriciel et ainsi de pouvoir donner un pronostic postopératoire en termes de recouvrement.

La forme, l’emplacement de la récession sont des critères primordiaux qui doivent être pris en compte lors de la consultation.

Classification de Miller

C’est la classification la plus utilisée en chirurgie muco-gingivale, car elle permet de donner un pronostic de recouvrement en fonction du type de lésion observée.

  • Classe I : récession ne dépassant pas la ligne muco-gingivale et septa osseux interdentaires préservés
  • Classe II : récession dépassant la ligne muco-gingivale et septa osseux interdentaires préservés
  • Classe III : récession dépassant la ligne muco-gingivale et destruction modérée des septa osseux interdentaires
  • Classe IV : récession dépassant la ligne muco-gingivale et destruction majeure des septa osseux interdentaires (avec disparition des papilles)

Ces récessions parodontales peuvent être unitaires ou multiples dans un même secteur.

Ainsi, si le taux de recouvrement post-chirurgical espéré peut être de 100 % dans les récessions de classes I et II, il est beaucoup plus aléatoire et jamais complet dans le cas d’atteinte des septa osseux interdentaires (dans les lésions de classes III et IV).

Classification de Sullivan et Atkins (1968)

  • Classe 1 : Profonde (>3 mm) et large (>3 mm)
  • Classe 2 : Peu profonde et large
  • Classe 3 : Profonde et étroite
  • Classe 4 : Peu profonde et étroite

Classification de Benqué et al. (1983)

  • En U : à mauvais pronostic
  • En V courte ou longue : à pronostic favorable
  • En I : à bon pronostic

Classification de Miller modifiée par Mahajan (2010)

  • Classe I : défauts de récession gingivale (GRD) n’atteignant pas la ligne muco-gingivale
  • Classe II : défauts de récession gingivale (GRD) atteignant ou dépassant la ligne muco-gingivale
  • Classe III : défauts de récession gingivale (GRD) avec perte osseuse ou tissu mou dans la zone interdentaire jusqu’au 1/3 cervical de la surface radiculaire avec/sans malposition dentaire
  • Classe IV : défauts de récession gingivale (GRD) avec perte sévère de l’os et du tissu mou interdentaire au-delà du 1/3 cervical de la surface radiculaire avec/sans malposition dentaire sévère

NB : GRD : gingival recession defects.

Prévalence

Kassab et Cohen (2003) ont analysé des études épidémiologiques récentes qui ont révélé que 50 % des personnes de 18 à 64 ans et 88 % des personnes de 65 ans et plus ont un ou plusieurs sites comportant des récessions.

Conclusion

Nous l’avons vu précédemment, les récessions parodontales peuvent occasionner certaines gênes pour le patient. Ainsi, le but thérapeutique de l’élimination de ces lésions sera la couverture gingivale de la racine afin d’inhiber ces désagréments.

De nos jours, la chirurgie muco-gingivale nous offre de nombreuses possibilités pour y parvenir. En effet, de nombreuses techniques se sont succédées au cours du temps et le recouvrement radiculaire dans le but de stabiliser une situation parodontale à risque est à présent bien maîtrisé et facilement atteint. Mais au fil du temps et des techniques, les exigences ont évolué, l’objectif étant aujourd’hui d’obtenir un recouvrement complet de la récession avec la meilleure intégration esthétique qu’il soit.

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LA RECESSION PARODONTALE

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