Instruments en dentisterie restauratrice et digue, odontologie conservatrice et endodontie

Instruments en dentisterie restauratrice et digue, odontologie conservatrice et endodontie

Instruments en dentisterie restauratrice et digue, odontologie conservatrice et endodontie

1. Instruments dits d’examen clinique

Ces instruments sont utilisés pour effectuer un examen clinique et servent d’instrument de base pour toutes interventions effectuées au niveau de la cavité buccale.

1.1. Le miroir

Il sert à :

  • Voir par réflexion les zones dentaires non accessibles à la vue directe (vision indirecte).
  • Éclairer par réflexion les zones que la lumière n’atteint pas.
  • Écarter les tissus mous.

Types de miroirs

  • Miroir plan : Il donne une image bien nette de la dent quelque soit la distance objet-miroir, cependant, il ne permet pas de concentrer la lumière réfléchie sur la zone à examiner.
  • Miroir concave : Donne une image plus grosse de la dent à examiner, si la distance miroir-dent est respectée, sinon l’image sera déformée.
  • Miroir convexe : Permet de mieux concentrer la lumière réfléchie sur la zone à examiner.
  • Miroir de Kerr : A une surface parfaitement polie, l’image est très nette, utilisé dans la recherche des canaux.

1.2. La précelle

Elles constituent pratiquement le prolongement des doigts au niveau de la cavité buccale. Elles présentent à leur extrémité des mors lisses ou striés, ces mors peuvent être courts ou longs. Elles constituent aussi un moyen de transport au niveau de la bouche : compresses, cotons, petite instrumentation.

1.3. La sonde exploratrice

  • Une tige d’acier terminée en pointe très aiguë et coudée.
  • Les plus utilisées sont :
    • N°6 et N°23 : Pour la détection des caries occlusales et l’examen des fonds de cavité.
    • N°17 et N°9 : Pour détecter les caries proximales.
    • N°17 de Rhein : Pour repérer les orifices canalaires.

Liste des sondes

  • N°6
  • N°8
  • N°9
  • N°17
  • N°23

Types de sondes

  • Sonde simple
  • Sonde à double extrémité

2. Les instruments tranchants

Structure d’un instrument tranchant

  • Le manche : Section hexagonale ou ronde, strié pour éviter le glissement des doigts.
  • La tige : Plus fine que le manche, droite ou angulée pour permettre un accès facile à certains sites.
  • La lame : De dimensions et de formes différentes, porte des lettres et des chiffres (caractéristiques de l’instrument).

2.1. Les excavateurs

Ce sont des curettes destinées à éliminer principalement la dentine cariée ramollie ou déminéralisée et le tissu pulpaire caméral. Les excavateurs diffèrent par :

  • Leur degré d’angulation entre le manche et la tige, et entre la tige et la lame.
  • La longueur de leur extrémité.

Ces variantes permettent un accès à la zone cariée quelle que soit la configuration de la cavité.

Références des excavateurs

RéférenceNom
4941ASA N°1
4942ASA N°2
4943ASA N°3
4944ASA N°4

3. Les instruments rotatifs

3.1. La turbine

L’activation de la turbine se fait par la propulsion d’air comprimé dans son rotor, qui entraîne la rotation de la fraise. Caractéristiques :

  • Vitesse de rotation : 160 000 à 420 000 tr/min (300 000 à 400 000 tr/min à vide).
  • Ne fonctionne pas en rotation inversée (tourne dans un seul sens).
  • Très maniable et légère.
  • Munie d’une fibre optique à son extrémité.
  • Vitesse élevée mais couple faible : la vitesse diminue dès qu’une pression est exercée sur la fraise.
  • Nécessite un spray de refroidissement pour éviter les lésions pulpaires dues à l’échauffement.

3.2. Le micro-moteur électrique

Alimenté en courant continu, il possède une vitesse de rotation constante. Caractéristiques :

  • Puissance et couple très élevés, mais vitesse de rotation plus faible que la turbine.
  • Vitesse de rotation : 0 à 40 000 tr/min, modifiable selon l’utilisation.
  • La vitesse reste constante quelle que soit la pression exercée sur l’instrument.
  • Très précis, maniable, s’arrête instantanément.
  • Permet de faire fonctionner des contre-angles ou des pièces à main.

3.3. Le contre-angle

Fonctionne avec le micro-moteur électrique ou à air, avec ou sans spray. Différents coefficients de transmission existent.

Types de contre-angles

  • Bague bleue : 40 000 tr/min.
  • Bague rouge : Multiplication de la vitesse (rapport 1/5) ; si le micromoteur tourne à 40 000 tr/min, la fraise atteint 200 000 tr/min (jusqu’à 300 000 tr/min). Utilisé pour tailler l’émail et rendre la carie accessible.
  • Bague verte : Réduction de la vitesse (rapports de 4/1, 2/1, 16/1, jusqu’à 1 000 tr/min).
  • Double bague verte : 300 tr/min.

Système de serrage des fraises

  • Turbines et contre-angles bague rouge : Serrage par friction à bouton-poussoir.
  • Contre-angles classiques : Mandrin court à gorge et méplat.

3.4. Les fraises

Une fraise présente trois parties :

  • La tête : Partie travaillante.
  • Le col.
  • La tige : Permet son entraînement et sa fixation (tige + col = mandrin).

Norme ISO 6360

  • 1er numéro : Matériau de la partie travaillante (diamant, liant galvanique).
  • 2ème et 3ème numéros : Tige et longueur totale (FG = 19 mm ; FG+ = 21 mm).
  • 4ème numéro : Forme de la fraise (cylindrique, à biseau, boule…) et granulométrie.
  • 5ème numéro : Diamètre maximal de la partie travaillante (1/10 mm).

3.4.1. Les fraises diamantées

Elles travaillent par abrasion (dureté supérieure) et usure des matériaux. De petits éclats de diamant sont déposés par électro-galvanisme sur une ébauche en acier ou en nickel-chrome. Le diamant peut être naturel ou synthétique.

Granulométrie (code couleur sur la tige)

| Couleur | Taille des cristaux | Utilisation | |—————-|—————- Irones |——————–|——————————-| | Bague noire | Très gros cristaux | Préparations | | Bague verte | Gros cristaux | Préparations | | Pas de bague | Cristaux moyens | Utilisations variées | | Bague rouge | Cristaux fins | Finitions des préparations |

Formes de fraises
  • Cylindriques : Bords parallèles.
  • Coniques : Différents diamètres, angulation de 3° de chaque côté.
  • Flammes : Extrémité pointue, plus fine qu’une conique.
  • Boules : Pour perforation.
  • Olives : Plus allongées.

3.4.2. Les fraises à lames

Elles fonctionnent par coupe, en tranchant de fines tranches de tissu.

A. En acier
  • Montées sur turbine ou contre-angle.
  • Utilisées à faible vitesse (environ 5 000 tr/min).
  • Généralement 8 bords tranchants.
  • Moins résistantes que le carbure de tungstène, mais moins coûteuses.
Exemples
  • Fraise boule en acier (8 lames).
  • Fraise cylindrique en acier.
B. En carbure de tungstène
  • Efficacité dépendante de la géométrie de coupe (nombre de bords tranchants et angle de coupe).
  • Bords tranchants droits ou en spirale, avec ou sans coupes transversales pour éliminer les déchets.
  • Fraises avec plus de 30 bords pour le polissage.
  • Généralement 6 bords tranchants avec un angle de coupe négatif.
Exemples
  • Fraise boule en carbure de tungstène (6 lames).
  • Fraise cylindrique.
  • Fraise cône renversé.

4. La digue

Introduite en odontologie par Dr Barnum (USA) en 1864, il s’agit d’une feuille de caoutchouc (ou d’autres matériaux) qui permet d’isoler une dent ou un groupe de dents par rapport à la cavité buccale, maintenue par un cadre externe. Elle s’inscrit dans le cadre du contrôle du risque infectieux.

Avantages de la digue

  • Pour le patient :
    • Protection contre l’ingestion ou l’inhalation d’instruments endodontiques, de débris, ou de solutions irritantes.
    • Rétraction et protection des tissus mous (lèvres, langue, joues, plancher buccal) lors de l’utilisation d’instruments rotatifs.
  • Pour le praticien :
    • Champ opératoire propre, assurant l’asepsie du site.
    • Visibilité améliorée, centrée sur la dent traitée, favorisant la concentration et la qualité du soin.

4.1. Plateau technique

4.1.1. Digue

  • Tailles : 6×6 pouces (adulte) ou 5×5 pouces (pédodontie), en latex.
  • Épaisseurs : Fine, moyenne, épaisse.

4.1.2. Pinces

  • Pince à perforer : Crée le trou pour isoler la dent, avec un plateau tournant contenant des orifices de 0,7 à 2 mm.
  • Pince à crampons : Ouvre et positionne le crampon autour de la dent.

4.1.3. Crampons (clamps)

  • Maintiennent la digue autour de la dent par une rétention stable en 4 points.

4.1.4. Cadres à digue

  • Tendent le champ opératoire pour accéder à la dent tout en repoussant les lèvres et les joues.
  • Exemples : Cadre de Nygard Ostby, Cadre de Young.

4.1.5. Wedjet

  • Cordons en silicone (trois diamètres) pour coincer la digue sous le point de contact entre deux dents, remplaçant le crampon, surtout dans le secteur antérieur.

4.2. Techniques de mise en place du champ opératoire

4.2.1. Technique directe

  1. Situation initiale avant la pose de la digue (exemple : dent 27).
  2. Vérification de la stabilité du crampon.
  3. Perforation écartée entre les doigts du praticien.
  4. Insertion de la perforation au niveau de l’arceau du crampon.
  5. Dégagement complet du crampon à l’aide des doigts.
  6. Vérification de l’étanchéité (palatin, mésial).
  7. Passage de fil interdentaire aux points de contact mésial et distal.
  8. Situation finale.

4.2.2. Technique parachute

  • Vérification de la stabilité du crampon, puis retrait et placement dans la perforation (seuls les mors visibles).
  • Le praticien tient la pince à crampons d’une main et la digue repliée de l’autre, formant une image de parachute.

5. Les instruments d’obturation cavitaire

5.1. Obturation à l’amalgame

L’amalgamateur

  • Mélangeur par vibration de capsules prédosées d’amalgame.

Les capsules d’amalgame

  • Contiennent l’amalgame prédosé.

Le porte-matrice

  • Donne à la matrice une forme conique, simple d’utilisation.

La matrice

  • Bande métallique rigide mais malléable, servant à redonner à la dent son anatomie et à obtenir une zone de contact avec la dent voisine.

Le porte-amalgame

  • Sorte de seringue pour transporter l’amalgame dans la cavité préparée.

Le fouloir

  • Employé pour la condensation de l’amalgame.
  • Diamètre choisi selon la taille de la cavité.
  • Partie travaillante : circulaire, conique ou cylindrique, avec extrémité striée.

Le coin de bois

  • Empêche les débordements d’amalgame au-delà du bord cervical.
  • Améliore la qualité du point de contact.

Instruments pour finition

Trois étapes successives :

  1. Le modelage :
    • Mise en forme du matériau dans sa phase plastique.
    • Instrument : Peter K. Thomas N°3.
    • Redessine l’anatomie de la dent.
  2. La sculpture :
    • Restauration anatomique et fonctionnelle en accentuant la morphologie générale.
    • Instrument : Discoïd-Cléoïd (ex. Discoïde N°89).
  3. Le brunissage :
    • Améliore l’état de surface et l’adaptation marginale.
    • Brunissage des bombés cuspidiens, fosses et sillons, avec une force modérée du centre vers l’extérieur.
    • Instruments : Brunissoir rond, brunissoir olive.

Le polissage

  • Conditionné par la cristallisation complète de l’amalgame.
  • Pré-polissage : Élimine les excès au niveau de la ligne du contour.
  • Objectifs :
    • Éviter l’accumulation de plaque dentaire.
    • Limiter la corrosion.
    • Améliorer l’adaptation marginale.
  • Instruments nécessaires :
    • Fraises multilames de finition.
    • Fraises à polir.
    • Brossettes (nylon ou soie naturelle, montées sur mandrin pour contre-angle, avec pâte à polir).
    • Cupules et pointes en caoutchouc de finition.
    • Pâte à polir.

5.2. Obturation à la résine composite

Toilette de la dent

  • À l’aide d’une brossette ou cupule et une pâte à polir.

Mise en place du composite

  • À l’aide d’une spatule à bouche.

Instruments à sculpter

  • Pour modeler le composite.

Restaurations proximales et cervicales

  • Matériaux : Matrice (strip lisse) et coin interdentaire.

Polymérisation

  • À l’aide d’une lampe à diode électroluminescente.

Papier à articuler

  • Vérifie la hauteur de l’obturation en recherchant les contacts prématurés.

Dégrossissage

  • Fraises diamantées à profil ogival et flamme pour parfaire l’anatomie.

Polissage et finition

  • Fraises diamantées à grains plus fins.
  • Strips abrasifs pour restaurations proximales.
  • Disques abrasifs (polyester résistant, imprégné de particules d’aluminium).
  • Cupules, brossettes et pointes de finition.

5.3. Obturation au ciment verre ionomère

Plaque de verre

  • Deux faces : lisse et rugueuse.

Spatule à malaxer

  • Pour préparer le ciment.

Spatule à bouche

  • En acier ou plastique, pour transporter et manipuler les ciments dentaires après préparation.

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  La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.  

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