Dentisterie communautaire, Hygiène et prévention dentaire
Introduction
Depuis toujours, la pratique de la dentisterie se concentre sur le traitement des maladies dentaires. Le concept de prévention s’est développé au début des années 60, basé sur la philosophie et le modèle de Leavell et Clark établi en 1965, qui constitue un cadre de référence en médecine préventive.
Ils ont défini :
- La maladie comme une succession de stades évolutifs, avec un point de départ correspondant à un excellent état de santé et un aboutissement à la mort.
- La prévention comme l’ensemble des interventions permettant de maintenir les individus en bonne santé ou d’empêcher la progression de la maladie.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1948, la prévention est l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies.
Les niveaux de prévention
Prévention primaire
La prévention primaire regroupe l’ensemble des actes visant à diminuer l’incidence d’une maladie dans une population, réduisant ainsi les risques d’apparition de nouveaux cas. Elle prend en compte les conduites individuelles à risque, ainsi que les risques environnementaux ou sociétaux.
Prévention secondaire
La prévention secondaire cherche à diminuer la prévalence d’une maladie dans une population. Elle inclut les actes destinés à agir dès l’apparition d’un trouble ou d’une path Ascertainment pour agir au tout début de l’apparition du trouble ou de la pathologie afin de s’opposer à son évolution ou de faire disparaître les facteurs de risque.
Prévention tertiaire
La prévention tertiaire intervient à un stade où il s’agit de diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives dans une population, en réduisant les complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie.
Objectifs de la prévention
La prévention a trois objectifs principaux :
- La promotion de la santé
- La protection de la santé
- La restauration de la santé
Ce concept s’adapte à la dentisterie communautaire ou préventive.
La santé communautaire
La santé communautaire fait partie intégrante de la santé publique en constituant une stratégie au sein des démarches de promotion de la santé. Sa spécificité réside dans son approche populationnelle, non individuelle, et dans la promotion d’une vision globale et de proximité de la santé. Elle repose sur plusieurs grands principes :
- La santé est liée à un ensemble de facteurs (démographiques, géographiques, sociaux, économiques, etc.) qui touchent non pas un individu, mais toute une communauté. Ces facteurs sont répartis de manière inégale entre les territoires.
- La médecine, le système de soins et les politiques publiques n’apportent pas toujours une approche assez globale de la santé.
- Les comportements individuels sont difficiles à changer.
- L’implication des individus est fondamentale pour parvenir à un changement.
- Il ne s’agit pas de « faire pour » les gens, mais « avec » eux.
En s’appuyant sur le fait que des changements individuels peuvent être produits par l’implication dans une action collective, la santé communautaire met en œuvre une action collective locale. Ainsi, le groupe entier transforme ses normes, et une dynamique de changement peut se mettre en place.
Difficultés de la santé communautaire
Trois difficultés principales sont perceptibles dans le concept et les actions de santé communautaire :
- Des délais significatifs sont souvent nécessaires pour arriver à l’autonomisation de la communauté. La santé communautaire ne peut se penser sur des délais courts ; ses effets doivent être appréhendés sur le long terme.
- Le périmètre d’efficacité des actions de santé communautaire est local et semble peu transposable à des champs plus larges (communal, départemental ou national). Les actions sont donc difficiles à coordonner et synchroniser.
- Les actions de santé communautaire remettent en cause les postures traditionnelles : le statut d’expert doit s’effacer au profit d’une posture de coproducteur de savoirs ; le directeur peut être interpellé par le groupe et remis en cause dans son action ; l’élu peut se sentir dépossédé de sa capacité à décider au nom de la communauté.
La pratique de la santé communautaire
Un problème de santé publique
Un problème de santé publique touche suffisamment d’individus pour aboutir à une solution applicable non pas de façon individuelle, mais à toute la communauté. Exemples :
- Ceinture de sécurité obligatoire
- Vaccination des voyageurs
- Fluoration de l’eau
C’est donc la communauté, et non l’individu, qui est au centre de l’approche.
Comparaison entre l’approche clinique et l’approche communautaire
Approche clinique (un patient) | Approche communautaire (une population donnée) |
---|---|
Plainte principale | Besoins, demandes de la population |
Examen clinique | Enquête épidémiologique |
Diagnostic | Surveillance épidémiologique, analyse des résultats |
Plan de traitement | Planification de programme de santé |
Traitement | Gestion de programme et supervision |
Évolution | Évaluation triple (moyens, prestations, résultats) |
Définitions de la dentisterie communautaire
Définition de l’American Dental Association (ADA)
La dentisterie communautaire est la science et l’art de prévenir et contrôler les affections bucco-dentaires, ainsi que de promouvoir la santé dentaire par des efforts communautaires organisés. C’est une forme de pratique dentaire qui sert la communauté plutôt que l’individu.
Définition de l’Ordre des Dentistes du Québec
La santé dentaire communautaire est le domaine de la médecine dentaire qui s’intéresse au diagnostic, à la prévention et au contrôle des problèmes de santé bucco-dentaire, ainsi qu’à la promotion de la santé bucco-dentaire à l’aide d’actions concertées dans la communauté. Elle sert la communauté plutôt que l’individu, en utilisant la recherche, la promotion de la santé, l’éducation à la santé et les programmes de santé dentaire.
Les voies d’action en dentisterie communautaire
Quelques exemples d’actions :
- Éducation dentaire du public
- Programmes de soins, en déterminant les groupes à risque :
- Enfants (PMI, scolaire, etc.)
- Femmes enceintes
- Personnes avec des pathologies spécifiques
- Personnes âgées
- Volonté politique pour favoriser la mise en place de mesures bénéfiques à la santé dentaire, comme :
- La fluoration de l’eau
- Les programmes de santé bucco-dentaire
Niveaux d’intervention en santé dentaire communautaire
Prévention primaire | Prévention secondaire | Prévention tertiaire |
---|---|---|
– Promotion de la santé : conseils d’hygiène buccale et alimentaire | – Diagnostic précoce : examens de dépistage et examens périodiques | – Limitation des dommages et réhabilitation |
– Protection collective : fluoration de l’eau | – Traitements précoces : stabilisation rapide et traitement des infections | – Restauration de l’harmonie, de l’esthétique et de la fonction |
– Protection individuelle : brossage des dents, consultation et conseils préventifs | – Traitements orthodontiques : corrections des malpositions | |
– Protection spécifique : prévention des accidents sportifs, etc. |
Différence avec la pratique privée
- Rémunération : La dentisterie communautaire est souvent gratuite ou à coût symbolique, contrairement à la pratique privée.
- Travail en équipe : Multidisciplinaire, impliquant plusieurs secteurs (santé, éducation, sport, associations, médias, etc.).
- Résultats : Les résultats ne sont pas immédiatement visibles, mais s’inscrivent dans le long terme. L’action du dentiste en santé communautaire touche plus d’individus et peut constituer un apport important à l’amélioration de la santé dentaire de toute la population.
Les outils de la dentisterie communautaire
- Épidémiologie et biostatistique : Pour la description, l’explication et l’évaluation.
- Promotion de la santé et éducation sanitaire : Avec une participation communautaire.
- Planification et programmation : Élaboration de programmes de santé.
- Méthodes évaluatives : Surtout pour apprécier les changements de comportement et la performance acquise.
- Méthodologie de la recherche : Protocoles, etc.
- Communication : Information, éducation et communication (IEC).
Conclusion
La dentisterie communautaire permet une meilleure approche sanitaire des problèmes de santé bucco-dentaire et leur prévention. Le dentiste, en tant que maillon important de cette discipline, peut remplir plusieurs fonctions dans l’exercice normal de sa profession : planificateur, éducateur, dispensateur de soins de haute technologie, etc. Il doit considérer le patient :
- D’abord comme un être humain, et non comme un organe.
- Comme membre d’un groupe ou d’une population.
- Dans un espace particulier qu’il faut protéger et, si possible, élever son niveau de santé.
Dentisterie communautaire, Hygiène et prévention dentaire
La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.
Dentisterie communautaire, Hygiène et prévention dentaire

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.