Le passage de l'édentement partiel à l'édentement total / Prothèse Dentaire

Le passage de l’édentement partiel à l’édentement total / Prothèse Dentaire

Le passage de l’édentement partiel à l’édentement total / Prothèse Dentaire

Introduction

Le passage de l’édentement partiel à l’édentement total est une étape clinique très délicate en raison des problèmes psychologiques, techniques et physiologiques qu’elle pose. La réponse thérapeutique à ces problèmes fait appel à trois propositions :

  • La prothèse évolutive de transition
  • La prothèse immédiate
  • La prothèse supra-radiculaire

Les causes du passage à l’édentement total

Les causes du passage à l’édentement total sont multiples et dépendent de l’examen clinique :

  • Mauvaise hygiène
  • Esthétique
  • Polycarie
  • Douleurs dentaires
  • Problèmes parodontaux
  • Problèmes d’ordre général
  • Autres raisons

L’examen clinique

La décision thérapeutique découle de la prise en compte de facteurs généraux, locaux et psychologiques.

Les facteurs généraux

Les affections générales et certaines thérapeutiques (radiothérapie, greffe osseuse, cardiopathie, etc.) imposent au médecin traitant de prescrire l’avulsion de l’ensemble des dents restantes.

Les facteurs locaux

Les facteurs locaux comprennent :

  • Les dents restantes : Leur valeur intrinsèque (carie, obturation, etc.) et extrinsèque (morphologie, délabrement, forme des racines, etc.) est déterminée par un examen visuel, digital et radiographique.
  • Les segments édentés :
    • Forme de l’arcade
    • Hauteur et largeur des crêtes
    • Degré de résorption osseuse
  • Les relations inter-arcades :
    • Les relations de type classe I favorisent la stabilité.
    • Les classes II et III, la supraclusie et les asymétries transversales entraînent une instabilité prothétique.
  • Les organes para-prothétiques :
    L’absence d’une prothèse compensant l’édentement partiel ou la présence d’une prothèse mal conçue entraînent souvent un comportement anormal des organes para-prothétiques.

Les facteurs psychologiques

Le désir de ne plus souffrir, l’espérance d’un meilleur confort et la volonté de retrouver un aspect esthétique satisfaisant doivent être comparés aux difficultés, aux limites techniques et fonctionnelles propres à ce type de traitement.

La prothèse évolutive de transition

Définition

La prothèse évolutive de transition est une prothèse partielle destinée, par modifications successives, à assurer sans heurt la thérapeutique prothétique du passage de l’édentement partiel à l’édentement total. Elle est conçue à partir de l’ancienne prothèse partielle portée par le patient ou d’une prothèse nouvellement réalisée à cette intention. Son évolution lente et progressive vers la prothèse complète assure une continuité prothétique. C’est une thérapeutique transitoire qualifiée de « thérapeutique de bon sens ».

Intérêt

L’intérêt de la prothèse partielle évolutive de transition repose sur :

  • La participation active du patient à son traitement.
  • La possibilité de procéder à certains aspects de la mise en condition (tissulaire, neuro-musculaire, neuro-articulaire, esthétique).

Réalisation technique

Programmation des avulsions

Objectif : Diminuer le traumatisme psychologique infligé par l’édentement total.

Moyens :

  • Les avulsions séquentielles permettent au patient de participer à la chronologie du plan de traitement.
  • Le facteur « temps » favorise une adaptation progressive à l’édentement et contribue à l’acceptation de la prothèse.
  • Condition mécanique : les derniers piliers dentaires doivent être répartis de part et d’autre du plan sagittal médian.

Considérations :

  • L’ordre d’avulsion dépend du degré de mobilité et de sensibilité des dents.
  • Plusieurs avulsions peuvent être réalisées dans la même séance, à condition de respecter le placement des rétentions des deux côtés.
  • Il est contre-indiqué de réaliser l’avulsion de toutes les dents d’un seul côté du plan sagittal médian.
  • L’avulsion des dernières dents marque le passage à l’édentement total et la transformation de la prothèse en prothèse amovible complète.

Augmentation progressive de l’encombrement

Objectifs :

  1. Familiarisation progressive avec le gabarit de la future prothèse amovible complète.
  2. Traitement ou prévention du réflexe nauséeux.

Moyens :

  • Programmation des avulsions avec remplacement des dents et augmentation de la surface d’appui de la base prothétique à chaque étape.
  • Au maxillaire, cet encombrement progressif traite ou évite le réflexe nauséeux, un réflexe acquis conditionné par divers stimuli (tactiles, visuels, olfactifs, acoustiques ou psychiques).

La prothèse immédiate

Définition

La prothèse amovible complète immédiate (PACI) est une prothèse d’usage conçue et réalisée entièrement avant l’avulsion des dents restantes, et insérée immédiatement après.

Indications

Générales

Découlent souvent d’une décision médicale majeure, liée à des phénomènes douloureux incontournables ou à un pronostic totalement défavorable.

Locales

Le praticien propose l’avulsion de l’ensemble des dents restantes en cas de :

  • Atteintes parodontales généralisées en phase terminale.
  • Valeurs intrinsèques et extrinsèques des dents restantes très réduites.

Temps de réalisation

  1. Avulsion des dents postérieures :
    • Offre un temps de cicatrisation plus long et simplifie la prise d’empreinte secondaire.
  2. Empreinte préliminaire :
    • Utilisation d’un porte-empreinte de série et d’alginate, en un ou deux temps.
  3. Conservation des données existantes :
    • Données esthétiques : Les motivations et souhaits esthétiques du patient (teinte, position des dents) doivent être définis.
    • Données occlusales : À retenir avec réserve, car l’édentement modifie le plan d’occlusion, la dimension verticale et la relation intermaxillaire.
  4. Préparation des porte-empreintes individuels (PEI) :
    • Les dents restantes sont recouvertes d’une feuille de cire (1,5 à 2 mm) pour créer un espacement.
    • Le PEI en résine est adapté à la surface d’appui muqueuse.
  5. Empreinte secondaire :
    • Contrôle de la stabilité, réglage des limites, réalisation du joint périphérique.
    • Enregistrement avec une pâte à l’oxyde de zinc, un polyéther ou un silicone light.
    • Contrôle et correction de l’empreinte.
  6. Mise en articulateur des modèles secondaires :
    • Montage selon les séquences habituelles (arc facial, relation centrée).
  7. Montage des dents absentes :
    • Choix de la forme, teinte et dimension des dents prothétiques en fonction des données recueillies et des souhaits du patient.
  8. Essai fonctionnel :
    • Vérification de l’esthétique, de la dimension verticale, de la relation centrée et de l’engrènement, avec validation du patient.
  9. Montage des dents restantes :
    • Enregistrement de la position : Utilisation de repères, clefs en silicone lourd ou photos numériques.
    • Simulation de la résorption : Remodelage du versant vestibulaire et occlusal de la crête.
    • Montage : Les dents prothétiques remplacent les dents naturelles, avec un remodelage pour imiter leur apparence.
  10. Polymérisation :
    • Respect des règles de la prothèse totale conventionnelle.
  11. Avulsions des dents restantes :
    • Réalisées avec précaution pour éviter de fracturer les parois osseuses.
    • Sutures indispensables pour une bonne cicatrisation.
  12. Insertion de la prothèse :
    • Vérification de l’absence d’aspérités et de la non-agressivité des bords.
    • Information au patient : l’intégration nécessite quelques jours et une équilibration primaire.
    • Le port de la prothèse guide la cicatrisation muqueuse et osseuse.
  13. Soins post-opératoires :
    • Port continu de la prothèse pendant 24 heures après l’insertion.
    • Alimentation semi-liquide.
    • Prescription d’analgésiques pour réduire la douleur.
    • Conseils sur la mastication et l’hygiène pour faciliter l’intégration de la prothèse.
    • La mastication, difficile au début, s’améliore avec l’acquisition de nouveaux réflexes.

La prothèse à recouvrement radiculaire (overdenture)

Définition

La prothèse à recouvrement radiculaire, ou à appui dento-muqueux, recouvre l’ensemble de la surface d’appui tout en conservant et utilisant les racines restantes pour améliorer la stabilité, la sustentation, la rétention et le maintien du capital osseux.

Indications thérapeutiques

Similaires à celles de la prothèse de transition, mais les dents parodontolysées et mobiles sont des contre-indications absolues.

  • Nombre idéal de racines :
    • Quatre racines réparties symétriquement dans les secteurs canines/prémolaires.
    • Trois racines bien espacées des deux côtés de l’arcade.
    • Deux racines symétriques.
    • Une seule racine est insuffisante (risque d’instabilité et de fracture de la prothèse).

Techniques

La racine est conservable si sa longueur intra-osseuse dépasse 8 mm. Après traitement endodontique et assainissement parodontal, l’obturation apicale doit garantir une herméticité sur 5 mm. Trois techniques sont possibles :

Obturation de la lumière canalaire (longueur ≥ 8 mm)

  • Désobturation de l’entrée canalaire sur 2 à 3 mm.
  • Création de rétentions dans la paroi canalaire avec une fraise cône renversé.
  • Obturation avec amalgame ou composite.
  • Polissage des surfaces dentinaires et de l’amalgame.

Coiffes paraboliques (longueur 8-13 mm)

  • Préparation radiculaire avec limites périphériques de type congé et deux gorges pour la mise en place de l’élément prothétique.
  • Empreinte de la préparation.
  • Réalisation de la coiffe en métal ou résine.
  • Essai, retouches et scellement de la coiffe.

Attachements (longueur 13-16 mm)

  • Utilisation d’attachements intra-coronaires axiaux (partie mâle solidaire de la racine, partie femelle dans l’intrados prothétique).
  • Préparation périphérique avec congé, limite cervicale juxta- ou sous-gingivale.
  • Empreinte des dents et des arcades.
  • Adaptation de l’attachement au laboratoire.
  • PEI et empreinte secondaire avec partie mâle intégrée.
  • Élaboration de la prothèse selon les séquences habituelles.

Conclusion

Il n’est pas envisageable aujourd’hui de ne pas remplacer rapidement les dents avulsées. La thérapeutique prothétique accompagnant le passage de l’édentement partiel à l’édentement total doit être mise en œuvre avant les avulsions. Cette transition nécessite un protocole thérapeutique spécifique, faisant appel à une prothèse transitoire pour gérer le passage. Trois approches sont possibles :

  • La prothèse à recouvrement radiculaire
  • La prothèse immédiate
  • La prothèse évolutive de transition

Le passage de l’édentement partiel à l’édentement total / Prothèse Dentaire

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