Traumatismes des dents temporaires et des dents permanentes immatures et leur prise en charge

Traumatismes des dents temporaires et des dents permanentes immatures et leur prise en charge

Traumatismes des dents temporaires et des dents permanentes immatures et leur prise en charge 

 Sommaire

  1. Introduction
  2. Facteurs étiologiques
  3. Examen du jeune patient
    1. Interrogatoire
    2. Examen clinique
      1. Examen extra-oral (exo-buccal)
      2. Examen intra-oral  (endo-buccal)
        1. Examen des tissus mous
        2. Examen des tissus durs: les dents
        3. Examen radiologique
  4. Les différentes formes de traumatismes des dents temporaires – conduite à tenir
    1. Concussion (contusion)
      1. Signes cliniques
      2. Examen radiologique
      3. Conduite à tenir
      4. Évolution et pronostic
    2. Les fractures coronaires
      1. Fêlures coronaires
      2. Fractures amélaire
      3. Fracture amélo-dentinaire sans effraction pulpaire
      4. Fracture amélo-dentinaire avec effraction pulpaire
    3. Les fractures radiculaires
      1. Fractures radiculaires du tiers cervical
      2. Fractures radiculaires du tiers moyen
      3. Fractures radiculaires du tiers apical
    4. Les fractures corono-radiculaires
    5. La subluxation
    6. Les luxations
      1. Luxation latérale
      2. Intrusion
      3. Extrusion
      4. Expulsion
  5. Les traumatismes des dents permanentes immatures – conduite à tenir
  1. Traitements d’apexogénèse
  2. Traitements d’apexification
  3. Réimplantation dentaire
  4. Extraction dentaire
  1. Conclusion
  1. Introduction

Les traumatismes bucco-dentaires constituent avec les infections de véritables urgences en odontologie pédiatrique. Les jeunes patients qui se présentent à la consultation, sont doublement traumatisés, par le stress de la consultation dentaire elle-même et par l’évènement qui vient de leur arriver.

Les accidents concernent chez le jeune enfant, les dents temporaires avec parfois des répercussions sur les germes des dents permanentes, et après 6 ans, les dents temporaires sont toujours concernées, mais aussi les dents permanentes qui sont le plus souvent encore immatures. 

Les incisives maxillaires sont touchées de manière préférentielle.

  1. Facteurs étiologiques

Les effets du traumatisme sur les dents temporaires ou les dents permanentes immatures et leurs tissus environnants, sont différents selon le type du trauma, la direction et l’intensité de la force ; ils dépendent aussi de la forme et de la texture de l’objet créant l’impact (coup de poing, chutes au domicile ou dans la rue sur un objet dur, ou encore percussion par un véhicule……). 

L’étiologie et la fréquence de ces accidents varient également en fonction de l’âge et le sexe de l’enfant, les garçons étant significativement plus touchés quand ils sont en âge scolaire,

(au domicile ils sont touchée de manière égale).

Les études rapportent en fonction de l’âge, deux pics de fréquence : 

  • chez les enfants dont l’âge est inférieur à 5 ans, l’apprentissage de la marche et la découverte de l’environnement sont les étiologies les plus fréquentes des accidents.
  • chez les adolescents, la pratique sportive, les jeux violents chez les garçons, et les accidents de la voie publique sont le plus souvent mis en cause.

Connaitre la dynamique et le point d’impact, représente pour nous une grande importance. Il nous permet d’évaluer :

  • les dommages crées aux tissus dentaires et aux tissus avoisinants. 
  • l’établissement du diagnostic. 
  • ainsi que l’application d’un plan de traitement approprié.
  1. Examen du jeune patient

A la première consultation bien accueillir le jeune patient et ses parents et aussi les rassurer est d’une grande importance. Puis une procédure d’examen minutieuse est indispensable pour établir un diagnostic correct et complet des tissus durs et mous.

  1. Interrogatoire

On procède ensuite à l’interrogatoire, afin d’obtenir toutes les données nécessaires au traitement qui suivra.

Les questions type à poser systématiquement sont :

  • L’âge de l’enfant. Il est d’une grande importance.

Il nous permet de situer l’âge des dents temporaires, l’état d’avancement des germes des dents permanentes, ainsi que les possibilités de coopération avec le jeune patient.

  • Où a eu lieu le traumatisme ? au domicile, à l’école, dans la rue…….

Ceci pouvant nous orienter vers une contamination éventuelle, et peut parfois justifier la nécessité d’une prophylaxie antitétanique.

  • Comment a eu lieu le traumatisme ? 

Les circonstances de l’accident, donnent des informations sur la direction et la violence du choc. La réponse donnée peut aider à situer la zone où a eu lieu l’impact.

Exemple :

  • un choc ascendant sur le menton, nous amène à vérifier les condyles, la symphyse, les cuspides des molaires et les bords incisifs.
  • lors d’un choc frontal, les répercussions sont à chercher au niveau du bloc incisivo-canin.
  • Quand a eu lieu le traumatisme ?

Le facteur temps est d’une importance capitale pour le pronostic et le choix du traitement à appliquer. Le délai entre le traumatisme et la prise en charge influence sensiblement le pronostic du traumatisme, parfois quelques minutes peuvent compter.

  1. Examen clinique
  1. Examen extra-oral (ou exo-buccal)

Le praticien devra rechercher :

  • une éventuelle asymétrie faciale, qui pourrait être le signe d’une fracture mandibulaire.
  • Une tuméfaction ou coupure labiales, des blessures au niveau des téguments
  • un saignement du nez ou une hémorragie subcutanée (sous la peau), seraient le signe d’une fracture de l’os alvéolaire.
  • une limitation de l’ouverture buccale, une déviation du chemin d’ouverture et de fermeture, indiquent des lésions au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire.
  • des sensibilités à la palpation des os faciaux pourraient nous orienter vers des fractures.
  • Une blessure ou un hématome au niveau du menton doit attirer l’attention sur la possibilité d’une fracture de la mandibule, de la symphyse ou du condyle.
  1. Examen intra-oral (ou endo-buccal)
  1. Examen des tissus mous

Les muqueuses intra-orales (langue, gencive, paroi interne des joues) doivent être examinées attentivement, à la recherche de plaies, dans lesquelles des fragments de dents ou de corps étrangers ont pu être enfouis, ou encore de saignements, tels que ceux rencontrés au niveau du sulcus gingival de la dent traumatisée, qui sont le signe de lésions ligamentaires.

  1. Examen des tissus durs : les dents

Consistera :

  • En un examen des couronnes dentaires, (recherche de fractures, de fêlures….)
  • La recherche d’éventuels déplacements des dents, par modification de l’alignement dentaire. 

Les parents interrogés sur l’alignement dentaire de leur enfant avant et après traumatisme,  représente une information précieuse.

  • A rechercher une mobilité dentaire anormale. 
  • de l’apparition de douleurs spontanées.
  • de douleurs provoquées lors de l’occlusion, signe d’une luxation dentaire, d’une fracture corono-radiculaire ou radiculaire avec déplacement.
  • les tests à la percussion, permettent de rechercher une atteinte ligamentaire, ou un son particulier, tel que le « son métallique », signe que la dent est bloquée dans l’os, comme dans les cas d’intrusion dentaire.

A noter que les tests de vitalité pulpaire thermiques, ne sont pas d’un grand apport sur les dents lactéales, et demeurent par conséquent aléatoires (résultat incertain) chez le jeune enfant.

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  1. Examen radiologique

L’image radiographique est essentielle pour compléter l’examen clinique, en traumatologie dentaire. 

Elle permet : 

  • de poser un diagnostic précis.
  • de montrer le stade de développement de la dent temporaire traumatisée et de  la dent successionnelle, ainsi que la relation entre les deux.
  • donne des informations primordiales qui nous permettent de prendre une décision du traitement approprié.
  • Et enfin de suivre l’évolution des tissus blessés dans le temps. 

Pour obtenir des images précises du cas à étudier, il est recommandé de prendre des clichés variés et sous plusieurs incidences. 

Les radiographies qui sont susceptibles de nous ramener le plus de renseignements possibles, dans les cas de traumatismes en odontologie pédiatrique sont :

  • Le cliché rétroalvéolaire

Il est toujours pris en première intention. Pour plus de précision, il sera pris de préférence sous plusieurs incidences, une incidence orthocentrée et deux incidences excentrées de 20°, l’une mésiale et l’autre distale. 

  • Le cliché occlusal ou « mordu occlusal »

Ce cliché permet d’étudier l’incidence de la dent traumatisée (tel qu’un déplacement) sur les structures osseuses sous-jacentes. Il fournit ainsi la troisième dimension au cliché rétro-alvéolaire. 

  • Le cliché latéral.

Le film latéral offre beaucoup d’avantages, il nous permet de voir les tissus dans leur position antéro-postérieure, évitant ainsi les superpositions gênantes, ainsi que la situation géographique du germe dentaire.

  • La radiographie panoramique

Donne une vue d’ensemble des maxillaires, mais sa définition est moins précise qu’un cliché retro-alvéolaire.

  • Le cliché des tissus mous

La radiographie des tissus mous, nous permet de vérifier la présence ou l’absence de fragment dentaire dans ces tissus. 

Tout corps étranger est plus facile à enlever lorsque la blessure est récente.

  • Les scanners ou les images à résonnance magnétiques (IRM), sont rarement indiqués.
  1. Différentes formes de traumatismes des dents temporaires et conduite à tenir

Les conduites à tenir sont toutes sous la dépendance :

  • du type de traumatisme
  • et de l’état d’évolution ou de rhisalyse de la racine.
  1.  Concussion (ou contusion)

La dent présente un ébranlement de ses tissus de soutien, qui peuvent être distendus, mais sans entrainer son déplacement. 

  1. Signes cliniques :

Les signes cliniques sont absents, il peut y avoir une sensibilité à la percussion et à la mastication.

  1. Examen radiologique :

Aucune manifestation radiologique. 

  1. Conduite à tenir :

S’abstenir de toute intervention et surveiller la vitalité pulpaire.

  1. Evolution et pronostic

En général tout rentre dans l’ordre spontanément, plus rarement une nécrose pulpaire peut s’installer.

  1.   Les Fractures coronaires

Les manifestations cliniques des fractures coronaires, sont sous la dépendance des facteurs étiologiques. Selon la direction et l’intensité du trauma, nous distinguons plusieurs formes de fractures coronaires.

  1.  Fêlure coronaire

Il s’agit d’une fracture incomplète de l’émail, sans perte de substance amélaire.

  1. Signes cliniques :

            Absence de signes cliniques, le patient peut parfois se plaindre de sensibilité   

            dentinaire.

  1. Examen radiologique

             N’apporte aucun renseignement, mais il est indispensable pour voir s’il n’y a pas de   

            lésions associées.

  1. Conduite à tenir

           L’abstention thérapeutique est de rigueur ; cependant la dent doit être contrôlée    

            régulièrement car des bactéries peuvent s’infiltrer par la fêlure et atteindre la pulpe    

           entrainant une nécrose pulpaire, mais ceci demeure très rare.

  1. Fracture amélaire

La perte de substance ne concerne que l’émail.

  1. Signes cliniques

           Absence de signes cliniques.

  1. Examen radiologique

           Il s’agit d’un examen de routine pour éliminer la possibilité de présence d’autres    

           lésions.

  1. Conduite à tenir

           Polir les angles vifs afin d’éviter l’agression des tissus mous.

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  1. Fracture amélo-dentinaire sans effraction pulpaire ou fracture coronaire non compliquée

Le trait de fracture passe par l’émail et la dentine, avec perte de substance amélo-dentinaire, sans atteinte pulpaire. 

  1. Signes cliniques

          Généralement le petit patient ne ressent pas de douleur au niveau de la dent    

          traumatisée, et les tests de vitalité sont imprécis lors de la première séance.

  1. Examen radiologique

          Nous permet de situer le trait de fracture par rapport à la pulpe

  1. Conduite à tenir

Deux éventualités peuvent se présenter à nous :

  • Le fragment peut être retrouvé et ramené lors de la consultation, si ce fragment a été correctement conservé, et s’il s’adapte parfaitement au fragment coronaire restant, on peut procéder à son collage à l’aide de ciments adhésifs.
  • Si le fragment fracturé n’a pas été retrouvé, ou s’il y a défaut d’adaptation avec le fragment restant, la reconstitution se fera au composite. (Réaliser alors un biseau sur tout le pourtour du trait de fracture, il va ainsi majorer la surface d’adhésion, et permet une meilleur rétention du matériau de restauration.                                                        

L’utilisation du champ opératoire est primordiale.

  1. Fracture amélo-dentinaire avec effraction pulpaire ou fracture coronaire compliquée

Le trait de fracture oblique ou horizontal qui concerne l’émail et la dentine, peut effleurer ou couper la pulpe.

  1. Signes cliniques

           Si le jeune patient consulte après un laps de temps assez court, les signes cliniques et    

           les tests de vitalité pulpaire peuvent être imprécis, ceci étant du au choc occasionné.  

           Si l’enfant consulte après plusieurs jours ou plusieurs semaines, la dent peut présenter   

          des signes cliniques d’une nécrose pulpaire :

  • tels qu’une dyschromie coronaire
  • ou des douleurs à la percussion. 
  1. Examen radiologique

           Nécessaire comme pour tous les autres cas de traumatisme, à la recherche d’une    

            lésion associée, ou d’une lésion périapicale dans le cas ou la consultation a été tardive.

  1. Conduite à tenir

           Plusieurs éventualités se présentent à nous :

  • Si le trait de fracture n’a fait qu’effleurer la pulpe, un coiffage pulpaire direct à l’aide d’hydroxyde de Ca est alors réalisé, suivi immédiatement d’une restauration au composite.
  • Si l’exposition pulpaire a été importante, une pulpotomie partielle ou cervicale dans des conditions d’aseptie strictes s’impose. 
  • Les adhésifs amélo-dentinaires directement appliqués sur le tissu pulpaire garantiraient un scellement efficace selon certains auteurs.
  • D’autres auteurs préconisent de recoller le fragment dentaire à la couronne restante, la vitalité pulpaire demeure ainsi, et les adhésifs amélo-dentinaires trouvent plus d’herméticité.

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  1. Les fractures radiculaires

Les fractures radiculaires représentent entre 2 et 4% des traumatismes des dents temporaires.

Les fractures du tiers cervical prédominent, puis arrivent en seconde position celles du tiers moyens, puis deux fois moins fréquentes que ces dernières, celles du tiers apical.

  1. Fractures radiculaires du tiers cervical
  1. Signes cliniques

     Les tests de sensibilité pulpaire sont le plus souvent sans réponse à l’examen initial, 

     sur les dents temporaires, (ceci étant du au choc subit, comme vu précédemment). La 

    grande mobilité dentaire peut entrainer des douleurs, par blessure de la gencive 

    attachée qui peut présenter un saignement.

  1. Examen radiologique

           Nous permet de confirmer le diagnostic d’une fracture radiculaire du 1/3 cervical, et    

          d’infirmer ou non la lésion des tissus environnants.

  1. Conduite à tenir

          Il faudra alors procéder à l’extraction du fragment cervical.

           Le fragment canalaire qui reçoit le paquet vasculo-nerveux reste vital et sera laissé en    

           place, il sera protégé par le caillot sanguin qui s’est formé, en attendant la cicatrisation   

          gingivale. Le fragment apical servira de mainteneur d’espace et va se résorber    

          normalement dans le temps.

          Si la pulpe se nécrose on procèdera à l’extraction du fragment apical restant.

  1. Fractures radiculaires du tiers moyen
  1. Signes cliniques

   La pulpe est vivante, il n’y a pas de signes cliniques, sauf si le fragment s’est      

   déplacé et qu’il est mobile.

  1. Examen radiologique

          Est indispensable pour situer le trait de fracture, et éliminer la possibilité de       

          lésions associées.

  1. Conduite à tenir

           Deux possibilités se présentent à nous :

  • Si le fragment cervical est peu déplacé, et peu mobile, s’abstenir de toute intervention. Il faudra alors surveiller la consolidation de la fracture et la vitalité pulpaire.
  • Si le fragment est très mobile et si l’enfant est coopérant, le traitement consistera en la réduction de la fracture, par alignement les deux fragments, et la pose d’une contention, qui prendra appui sur les dents voisines. la contention sera réalisée à l’aide d’un fil orthodontique qui sera fixé sur les dents à l’aide de composite. 

Le travail sera réalisé sous anesthésie. La contention sera laissée en place pendant trois mois.

Si l’enfant n’est pas coopérant réaliser l’extraction du fragment cervical.

          Si la dent est nécrosée, réaliser l’extraction de toute la dent.

  1. Fractures radiculaires du tiers apical
  1. Signes cliniques

          C’est la situation la plus favorable, car il n’y a généralement pas ou très peu de    

          déplacement ou de mobilité, et donc absence de signes cliniques.

  1. Examen radiologique

          Il est systématiquement réalisé si l’enfant est ramené pour une consultation.

  1. Conduite à tenir

          S’abstenir de toute intervention, sauf s’il y a mobilité, dans ce cas réaliser une     

          contention, comme vu plus haut.  

          Si la dent est nécrosée, ce qui est rare, réaliser l’extraction de la dent.

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  1. Les fractures corono-radiculaires

Généralement le trait de fracture intéresse la couronne et la partie cervicale de la racine.

  1. Examen clinique

Rechercher à l’aide de la sonde, par interposition, la situation du trait de fracture.

  1. Examen radiologique

C’est la radiographie qui nous confirme la situation du trait de fracture, et qui nous renseigne sur l’état des tissus environnants.

  1. Conduite à tenir
  • Si le trait de fracture intéresse la couronne et la racine sans passer par la pulpe, extraire le fragment coronaire et réaliser la restauration de la dent à l’aide d’un matériau adhésif (type composite, CVI).
  • Si le trait de fracture expose la pulpe coté coronaire seulement, extraire le fragment coronaire, réaliser un coiffage direct ou une pulpotomie et restauration de la dent.
  • Si le trait de fracture expose la pulpe côté coronaire et radiculaire, ou si l’enfant n’est pas coopérant dans les deux premiers cas, réaliser l’extraction de la dent. 
  1. La subluxation
  1. Signes cliniques

          La dent n’est pas déplacée, mais présente une certaine mobilité horizontale.            

          La dent est sensible à la percussion et présente un saignement sulculaire, qui est    

          le signe d’une blessure parodontale.

  1. Examen radiographique

          A l’examen radiologique on ne constate généralement aucune anomalie, l’espace    

          ligamentaire demeure normal.

  1. Conduite à tenir

          Aucun traitement n’est préconisé, mais la surveillance est de règle.                                             

           En cas de mortification pulpaire, et selon l’âge et la prédisposition du patient, procéder  

          soit à un traitement endodontique, soit à l’extraction de la dent. 

  1. Les luxations 

La dent peut être déplacée dans son alvéole tout en gardant certaines attaches ligamentaires, elle est alors soit déplacée latéralement, soit encore vers le fond de l’alvéole (intrusion), ou encore vers l’extérieur (extrusion), ou carrément expulsée de l’alvéole quand elle perd toutes ses attaches ligamentaires.

  1. Luxation latérale

La dent se positionne dans un axe différent que celui qu’elle occupait. Elle est le plus souvent déplacée en position palatine ou linguale, et elle est très rarement mobile, car elle se niche dans l’os alvéolaire.

  1. Signes cliniques

          La position de la couronne est modifiée, il y a un saignement au niveau du sulcus    

          gingival par agression ligamentaire, il y a sensibilité à la percussion.

  1. Examen radiologique

          La radiographie est ici d’une importance capitale, elle nous permet de vérifier la    

          proximité ou l’atteinte du germe de la dent permanente sous-jacent, et de constater    

          aussi un élargissement de l’espace ligamentaire.

  1. Conduite à tenir

          Notre conduite à tenir sera prise après vérification des structures gingivales et          

          osseuses, ainsi que le germe de la dent permanente.

  • Si le germe est atteint, l’avulsion immédiate de la dent traumatisée est de règle.
  • Si le germe est intact et l’atteinte alvéolaire modérée, on repositionne la dent temporaire dans son alvéole, et on la maintient au moyen d’une contention pendant deux semaines avec surveillance de la vitalité pulpaire.
  • si l’atteinte alvéolaire est importante ou si les racines sont dans un état de résorption avancée, on procède à l’avulsion de la dent temporaire.

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  1. Intrusion

La dent est forcée axialement dans l’alvéole, son déplacement se fait soit vers la corticale vestibulaire ou se diriger vers le germe sous-jacent. La couronne clinique parait plus courte ou disparait totalement de l’arcade.

  1. Signes cliniques

           Généralement il n’y a pas de douleur

  1. Examen radiologique
  • Si la dent temporaire est allée vers le germe de la dent permanente, son image apparaitra allongée car elle sera éloignée de la source de rayonnement.
  • Si la dent traumatisée s’est déplacée vestibulairement, sans toucher le germe sous-jacent, sa racine apparaitra plus courte que son homologue, car elle se retrouve plus près de la source de rayonnement.
  1. Conduite à tenir
  • Si la dent temporaire a touché le germe de la dent permanente, elle sera extraite.
  • Si la dent s’est déplacée vers la corticale vestibulaire, elle sera laissée en place pour une ré-éruption et un repositionnement spontané dans les deux à trois mois qui suivent le traumatisme.

Pendant toute cette période, l’évolution de la dent et sa vitalité pulpaire seront régulièrement contrôlées. 

  1. Extrusion
  1. Examen clinique

           A l’examen clinique la dent apparait allongée et elle est extrêmement mobile.

  1. Examen radiologique

            La radiographie montre un élargissement de l’espace ligamentaire au niveau apical.

  1. Conduite à tenir

           La décision de traitement dépend de plusieurs facteurs :

  • Le degré de déplacement de la dent
  • la mobilité
  • l’état d’évolution de la racine
  • la coopération de l’enfant dans une situation d’urgence.

Si les facteurs réunis sont favorables et l’extrusion mineure (< 3mm), procéder :

  • au repositionnement de la dent et son maintient à l’aide d’une contention, avec contrôle régulier.
  • ou alors la laisser en place pour un réalignement spontané.

Si l’extrusion est sévère, l’extraction de la dent traumatisée sera le traitement de choix. 

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  1. Expulsion
  1. Examen clinique

           La dent est entièrement sortie de son alvéole qui est comblée par un caillot sanguin.

           Il ne serait pas prudent d’explorer le fond de l’alvéole, pour éviter tout traumatisme du    

          germe de la dent permanente. L’exploration sera purement radiologique.

  1. Examen radiologique

          Un examen radiographique est essentiel, il nous permet de s’assurer que la dent    

          temporaire n’est pas intrusée. 

          Dans le cas d’une expulsion, le cliché radiographique nous révèle une alvéole    

          totalement vidée de sa dent.

  1. Conduite à tenir

          La réimplantation d’une dent temporaire expulsée est contre-indiquée, à cause du    

           risque de lésion du germe de la dent permanente ; cependant un contrôle clinique et       

          radiographique régulier est recommandé, pour suivre l’état de cicatrisation et    

          l’évolution de la dent permanente successionnelle. 

  1. Les traumatismes des dents permanentes immatures – conduite à tenir

L’atteinte des dents permanentes immatures par traumatismes, est fréquente chez l’enfant en âge scolaire. Les dents antérieures maxillaires, incisives centrales en priorité, sont les plus fréquemment touchées.

Le problème posé par le traumatisme des dents permanentes chez l‘enfant, est l’immaturité de leurs racines.

En effet les dents qui n’ont pas encore achevé l’édification de leurs racines, doivent être mises dans des conditions favorables pour pouvoir atteindre leur maturité.

La conduite à tenir face à des dents permanentes immatures ayant subi un traumatisme, sera alors en premier lieu :

  • soit un traitement d’apexogénèse
  • ou un traitement d’apexification.

Dans les cas extrêmes :

  • l’extraction de la dent. 
  1. Traitements d’apexogénèse

Dans les traitements d’apexogénèse, nous considérons tous les cas de traumatismes des dents permanentes immatures, dans lesquelles la pulpe n’est pas exposée, ou encore dans les cas ou la pulpe est exposée mais possède un potentiel réparateur appréciable. 

  1. Fractures coronaires
  • fracture amélo-dentinaire non compliquée (pas d’exposition pulpaire)
  • par collage du fragment s’il a été correctement conservé.
  • reconstitution au composite.
  • fracture amélo-dentinaire compliquée (effraction pulpaire)
  • par coiffage pulpaire direct à l’aide d’hydroxyde de Ca, suivi immédiatement d’une restauration au composite.
  • par pulpotomie partielle ou cervicale dans des conditions d’aseptie strictes, suivie d’une reconstitution au composite. 
  • par application d’adhésifs amélo-dentinaires, directement appliqués sur le tissu pulpaire, (préconisée par certains auteurs).
  • ou de recoller le fragment dentaire à la couronne restante, la vitalité pulpaire demeure ainsi, et les adhésifs amélo-dentinaires trouvent plus d’herméticité.

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  1. Fractures corono-radiculaires

Le traitement d’apexogénèse intéresse :

  • la fracture dont le trait passe par la couronne et la racine sans toucher la pulpe. Réaliser la restauration de la dent à l’aide d’un matériau adhésif (type composite, CVI), après extraction du fragment coronaire.
  •   Si le trait de fracture expose la pulpe, extraire le fragment coronaire, réaliser un coiffage direct ou une pulpotomie, et restauration de la dent.
  1. Traitements d’apexification

Lorsque le traumatisme ne permet pas la conservation de la vitalité pulpaire, il faudra alors entreprendre un traitement endodontique, qui puisse permettre par la suite la fermeture apicale de la racine par un tissu ostéo-cémentaire. 

Seront concernés :

  • Tous les cas de fracture radiculaire qui se compliquent d’une infection
  • de fractures corono-radiculaires ayant exposé la pulpe du côté coronaire et radiculaire
  • les cas de subluxation si atteinte du paquet vasculo-nerveux
  • d’intrusion 
  • d’extrusion ayant entrainé la rupture du paquet vasculo-nerveux 
  • de luxation totale
  • en cas d’échec d’une thérapeutique conservatrice de la pulpe

Le matériau mis en place au niveau canalaire, généralement de l’hydroxyde de Ca (ou encore le MTA) placé par compactage vertical, va stimuler les cellules périapicales de manière à obtenir une fermeture apicale calcifiée.

Le traitement par revascularisation peut être envisagé, dans les cas de nécrose sur dents permanentes immatures ayant subit un traumatisme, seulement après consolidation de la dent dans les cas de mobilité dentaire (par luxation ou autre).

  1. Réimplantation d’une dent totalement luxée

Il faut s’assurer de l’intégrité de l’alvéole, par exploration du fond de l’alvéole, par palpation du vestibule et du palais ou la partie linguale, et par des clichés radiographiques. Toute atteinte des tissus avoisinants contre-indiquerait la réimplantation.

En absence de contre-indications, la dent traumatisée doit être immédiatement placée dans un milieu de conservation adéquat, comme le lait ou le sérum physiologique.

L’alvéole sera rincée à l’aide de sérum physiologique.

Le traitement endodontique peut être entrepris en dehors de l’alvéole, ceci nous fera éviter le traitement d’apexification, et réimplantée dans son alvéole.

Réaliser dune contention qui sera maintenue durant 4 à 8 semaines.

  1. Extraction dentaire

Envisageable à chaque fois que la santé générale de l’enfant est en danger, par suite d’une infection sévère, ou que le pronostic est défavorable, ou encore par association d’une lésion osseuse importante.

  1. Conclusion

Tous les traitements entrepris lors des traumatismes dentaires, sont sous la dépendance de la rapidité de la prise en charge du jeune patient.  

En effet le temps qui s’est écoulé entre le moment où a eu lieu le traumatisme et le moment de la prise en charge du jeune patient, est d’une importance capitale, car plus la prise en charge est rapide et plus les chances de réussite sont grandes ; plus le temps entre traumatisme et acte opératoire est grand et plus les chances de réussite sont réduites, car les phénomènes infectieux entrent en jeu, ce qui assombri le pronostic. 

Traumatismes des dents temporaires et des dents permanentes immatures et leur prise en charge

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