Le traitement radiothérapie anticancéreuse
Introduction
La radiothérapie externe ou transcutanée utilise une source de rayonnement placée à distance des tissus irradiés, et l’irradiation des tissus sains situés sur la trajectoire des faisceaux ne peut être évitée.
Types de radiothérapie
Radiothérapie conformationnelle
Cible la tumeur dans les trois dimensions de l’espace en évitant de léser par irradiation les tissus et organes sains environnant la tumeur.
Radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI)
La RCMI est une radiothérapie conformationnelle 3D dans laquelle on module la fluence (quantité de photons par unité de surface) des faisceaux en cours de séance.
Protonthérapie
Permet d’atteindre de façon ultra-ciblée des tumeurs proches d’organes fragiles comme le cerveau ou la moelle épinière.
Curiethérapie
Consiste à mettre des sources radioactives directement en contact avec la tumeur.
Indications
Curative
- Petites tumeurs, tumeurs radiosensibles ou inopérables.
- Récidive locale, métastases ganglionnaires.
Palliative
- Tumeurs volumineuses.
- Patients inopérables (problèmes d’ordre général).
Notions fondamentales
Dosimétrie
Étude des doses reçues par les différents points des volumes irradiés. Exprimées en Grays (Gy).
Volume cible
Correspond au volume tumoral devant être atteint par les rayons dans la même position de telle sorte à contrôler la régression de la tumeur et limiter les séquelles sur les tissus bordant.
Champs d’irradiation
Dans le cas des tumeurs des voies aérodigestives supérieures (VADS), ils incluent :
- Les glandes salivaires.
- Les maxillaires.
- Les dents.
- Les aires ganglionnaires.
Traitement par localisation tumorale
Tumeurs de la cavité buccale
- Maxillaires.
- Dents.
- Glandes salivaires.
Tumeurs de l’oropharynx
- Parotides.
- Sous-maxillaires.
- Dents postérieures.
Tumeurs du cavum
Semblable à celui de l’oropharynx avec une extension plus haute.
Tumeurs du larynx
- Parotides.
- Ganglions rétropharyngiens.
Tumeurs de l’hypopharynx
- Parotides.
- Parfois les sous-maxillaires.
Irradiation ganglionnaire
- Racines des molaires et prémolaires.
- Maladie de Hodgkin :
- Glandes salivaires.
- Moitié des racines.
- Germes dentaires.
Complications et séquelles
Complications aiguës
Complications intéressant le revêtement cutané
- À partir de la 3e semaine, à 20 Gy.
- Pigmentation, épidermite, prurit de la zone irradiée.
- Chute des poils.
- Réparation 6 semaines après l’arrêt du traitement (TRT).
Radio-mucite
Stomatite iatrogène, algique, induite par des radiations ionisantes.
Signes fonctionnels :
- Douleurs.
- Dysphagie.
- Trouble de l’élocution.
Délai d’apparition : 10 à 15 jours après le début du TRT.
Durée : Persiste 2 à 3 semaines après la fin du TRT.
Physiopathologie : La mucite est un processus biologique complexe décrit en 4 phases :
- Phase inflammatoire (vasculaire).
- Phase épithéliale.
- Phase ulcéreuse.
- Phase de rémission.
Facteurs de risque :
- Dose et durée de l’irradiation.
- Hyposialie.
- Mauvaise hygiène bucco-dentaire (HBD).
- Tabagisme.
Évaluation des mucosites :
Degré | Description |
---|---|
Degré 0 | Aucune altération. |
Degré 1 | Dysesthésie, érythème. |
Degré 2 | Érythème, ulcération, alimentation solide possible. |
Degré 3 | Ulcération, alimentation liquide seulement. |
Degré 4 | Aucune alimentation possible. |
Évolution :
- Guérison complète 2 à 3 semaines après le TRT.
- Rarement, ulcérations chroniques, nécroses avec exposition de l’os sous-jacent.
Nécrose muqueuse
- Peut apparaître après une ulcération (irradiation) ou sur une muqueuse saine.
- Apparaît entre 2 mois et 1 an après la radiothérapie.
- Peut être favorisée par : traumatisme local ou tabagisme.
- Peut être le début d’une ostéoradionécrose (ORN).
Candidoses muqueuses
Modifications qualitatives et quantitatives de la salive :
- Diminution du pH.
- Développement d’une flore acidogène.
- Infections bactériennes et candidosiques.
Troubles du goût (agueusie)
- Perturbation de la fonction gustative.
- S’installe à partir de la 2e ou 3e semaine, à partir de 30 Gy.
- Irradiation des récepteurs sensoriels de la muqueuse.
- Sensation de goût métallique.
- Régression 4 à 6 semaines après la fin du TRT.
Complications salivaires (hyposialie)
- Conséquence de l’irradiation des glandes salivaires.
- À partir de 50 à 70 Gy : salive visqueuse, pH acide.
- Sécheresse buccale entraînant des difficultés fonctionnelles.
- L’hyposialie peut être transitoire ou définitive (xérostomie).
Effets tardifs
Complications musculaires (limitation de l’ouverture buccale – LOB)
Relève de deux causes :
- Fibroses des muscles masticateurs.
- Irradiation de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM).
Survenue : Après 3 à 6 mois.
Conséquences :
- Perturbation de l’alimentation.
- Difficultés pour le brossage et la réalisation prothétique.
Conséquences sur l’organe dentaire
- Coloration brunâtre ou noire des surfaces amélo-dentinaires.
- Agressivité.
- Rapidité d’évolution.
- Xérostomie.
Xérostomie
- Conséquence de l’atrophie des glandes salivaires.
- Définitive à partir de 65 Gy.
- Sécheresse buccale.
- Troubles de l’élocution et de la déglutition.
- Infections buccales et caries.
Complications osseuses : Ostéoradionécrose (ORN)
Définition : Ostéite iatrogène qui apparaît à des doses de radiations ionisantes ≥ 40 Gy, observée surtout au niveau de la mandibule.
Pathogénie :
- Théorie 2I : Ischémie, Infection.
- Théorie 3H : Hypovascularité, Hypoxie, Hypocellularité.
Facteurs étiologiques :
- Déterminants : Radiothérapie (> 60 Gy).
- Déclenchants : Traumatisme.
- Favorisants : Volume tumoral important, proximité osseuse.
Aspects cliniques :
- ORN aseptique : Asymptomatique.
- ORN septique : Surinfection de l’os.
Classification :
Stade | Description |
---|---|
Stade 1 | Asymptomatique, dénudation osseuse, pas de fracture. |
Stade 2 | Symptômes modérés, avec ou sans fracture. |
Stade 3 | Symptômes sévères, fistules, fracture et séquestre. |
Aspects radiologiques :
- Raréfaction osseuse, ostéolyse.
- Image de séquestre.
Évolution :
- Extension, surinfection, fistules, fractures pathologiques.
Affections parodontales
- Diminution de la vascularisation.
- Augmentation de l’accumulation de la plaque.
- Parodontopathies.
Œdème sous-mental
Conséquence de l’irradiation des ganglions.
Complications chez l’enfant
- Mêmes séquelles que chez l’adulte.
- Troubles de la croissance.
- Perturbation du développement des dents.
- Micrognathie.
- Microdontie, agénésie.
- Hypoplasie de l’émail.
- Sclérose musculaire entraînant une ankylose temporo-mandibulaire.
- Caries, candidoses.
Précautions à prendre face à la radiothérapie
Avant
Rôle de l’odontologiste :
- Faire un bilan initial de l’état bucco-dentaire.
- Évaluer le degré de motivation du patient.
- Procéder à une mise en état de la cavité buccale (MECB).
- Mettre en œuvre certains actes prophylactiques.
Remise en état de la cavité buccale :
- Motivation à l’hygiène.
- Extractions dentaires.
- Évaluation en dentisterie conservatrice.
- Lasérothérapie préventive.
- Réalisation de gouttière porte-gel fluoré.
Pendant
Rôle de l’odontologiste :
- Soulager le malade.
- Intercepter ou juguler l’infection bactérienne ou candidosique.
- Maintenir un bon état bucco-dentaire.
- Gérer l’urgence.
- Motivation à l’hygiène bucco-dentaire (HBD) : brosse à dents souple.
- Soins locaux : bains de bouche (BDB).
- Traitement général : antibiotiques (ATB), antalgiques, antifongiques.
- Lasérothérapie curative.
- Dépose des prothèses.
- Mobilisation mandibulaire.
- Extraction si nécessaire.
- Vérifier l’HBD.
- Vérifier la fluoroprophylaxie.
- Vérifier les caries et les obturations.
Après
Juguler le déficit salivaire
- Emploi de substituts salivaires :
- Salive artificielle.
- Prothèse salivaire.
- Autres : huile, beurre, chewing-gum.
- Prescription de sialagogues.
Lutter contre la limitation de l’ouverture buccale (LOB)
- Massages.
- Mobilisation mandibulaire.
- Exercices de mimiques.
Extractions
Dans le champ d’irradiation :
- Extractions après 6 mois.
- Accord du radiothérapeute.
- Couverture antibiotique 2 jours avant jusqu’à cicatrisation.
- Anesthésie sans vasoconstricteur.
- Sutures.
En dehors du champ d’irradiation :
- Le patient est considéré comme sain.
Prothèses
- Réalisées après disparition de tout phénomène réactionnel de la muqueuse.
- Prothèse conjointe : Patient motivé, largement denté.
- Prothèse adjointe :
- Empreinte non compressive.
- Occlusion de convenance.
- Dents en résine.
- Contrôles périodiques.
Traitement chirurgical de l’ORN
- S’adresse aux formes sévères.
- Chirurgie limitée : séquestration.
- Chirurgie large : hémi-mandibulectomie.
- Chirurgie avec lambeau.
- Oxygénothérapie hyperbare : Stimulation de la synthèse de collagène au niveau de l’os.
Enfant irradié
- Surveillance et évaluation de l’hygiène bucco-dentaire.
- Extractions et soins réalisés avec les mêmes précautions que chez l’adulte.
- Prothèse difficile mais indispensable.
- Traitement orthodontique (ODF).
Le traitement radiothérapie anticancéreuse
TUMEURS DE LA CB: Maxillaires, Dents et Glandes salivaires
Le traitement radiothérapie anticancéreuse
TUMEURS DE L’OROPHARYNX: Parotides, Sous maxillaires et Dents postérieures
Le traitement radiothérapie anticancéreuse
TUMEURS DU CAVUM: Semblable à celui de l’oropharynx avec extension plus haute.
Le traitement radiothérapie anticancéreuse
TUMEURS DU LARYNX: Parotides et Ganglions rétro pharyngiens
Le traitement radiothérapie anticancéreuse
TUMEURS DE L’HYPOPHARYNX: Parotides et Parfois les sous max.
Voici une sélection de livres:
- “Orthodontie de l’enfant et de l’adulte” par Marie-José Boileau
- Orthodontie interceptive Broché – Grand livre, 24 novembre 2023
- ORTHOPEDIE DENTO FACIALE ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE
- Orthopédie dento-faciale en dentures temporaire et mixte: Interception précoce des malocclusions Broché – Illustré, 25 mars 2021
- Nouvelles conceptions de l’ancrage en orthodontie
- Guide d’odontologie pédiatrique: La clinique par la preuve
- Orthodontie linguale (Techniques dentaires)
- Biomécanique orthodontique
- Syndrome posturo-ventilatoire et dysmorphies de classe II, Bases fondamentales: ORTHOPÉDIE ET ORTHODONTIE À L’USAGE DU CHIRURGIEN-DENTISTE
Le traitement radiothérapie anticancéreuse

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.