Traitement des empreintes en prothèse conjointe / Prothèse Dentaire
Introduction
La matérialisation de l’empreinte clinique est obtenue par son traitement au laboratoire. Ce traitement permet d’obtenir un MPU (modèle positif unitaire) sur lequel toutes les manipulations ultérieures seront envisagées pour l’élaboration de la pièce prothétique.
Délais de traitement des empreintes
- À 24 heures : silicones A (réticulant par addition)
- À 12 heures : polyéthers
- À 6 heures : polysulfures
- À 3 heures : silicones C (réticulant par condensation)
- À 30 minutes : hydrocolloïdes
Le traitement rapide de l’empreinte préserve la précision dimensionnelle. Le travail prothétique exige un maître modèle fiable, il convient donc de privilégier le matériau d’empreinte le plus stable dans le temps.
Les matériaux de réplique
Les critères essentiels
- L’exactitude dimensionnelle
- La capacité à reproduire les détails
- La résistance à la fracture
- La résistance à l’abrasion
- La dureté de surface
Les critères utiles
- La facilité de manipulation
- La rapidité de préparation du modèle
- La compatibilité avec le matériau d’empreinte
Les matériaux disponibles
- Les plâtres (plâtre de pierre)
- Les résines époxy
- Les métaux électrodéposés
- Les alliages à base fusion
- Les revêtements pour modèles réfractaires
- Les polyuréthanes
Résines époxy
- Exactitude dimensionnelle : équivalente aux électrodépositions
- Rétraction : évaluée à 0,2 %
- Reproduction des détails : supérieure au plâtre de pierre, mais les arêtes vives ne sont pas parfaitement reproduites. Le remplissage par centrifugation améliore le résultat.
- Résistance à l’abrasion : bonne
- Dureté : faible, mais excellente résistance à l’écrasement, conférant au MPU un comportement remarquable lors des manipulations.
- Manipulation : aisée, réalisation rapide du modèle.
Mise en œuvre
- Rinçage de l’empreinte
- Coffrage
- Dégraissage avec un produit mouillant
- Séchage de l’empreinte
La résine époxy, de consistance crémeuse, est déposée au niveau des préparations avec une spatule ou un pinceau. L’ensemble de l’arcade est ensuite coulé sur vibreur ou, idéalement, centrifugé pour éviter les bulles d’air.
Métaux électrodéposés
Du point de vue physique, l’électrodéposition consiste à déposer un métal sur une surface pour améliorer ses propriétés (dureté, durée de vie). Cette technique permet de reproduire des objets aux détails très fins par des moyens électrochimiques.
Processus
Le processus repose sur un transfert d’ions métalliques de l’anode (+) vers la cathode (-) dans un électrolyte (milieu liquide composé de sels métalliques légèrement acides). Les ions se déposent fidèlement sur la surface préparée, formant une couche métallique dure correspondant au positif original.
Application
Appliquée à une empreinte, cette technique permet une reproduction fidèle de sa surface interne sous forme d’une couche métallique dure et consistante.
Technique
Uniquement utilisable pour les empreintes aux silicones, elle comporte trois phases :
- Préparation des surfaces : dégraissage et nettoyage avec un agent mouillant pour favoriser l’adhérence de la couche métallique.
- Électrodéposition : électrolyse avec un courant continu.
- Remplissage : avec du plâtre, de la résine époxy ou une résine autopolymérisable stabilisée.
Précautions
- Les bains (cyanurés pour l’argenture, acides pour le cuivrage) sont toxiques et nécessitent une bonne ventilation et un lavage des mains après manipulation.
- Les hydrocolloïdes et polyéthers ne sont pas compatibles (imbibition au contact des bains).
- Les polysulfures ne sont compatibles qu’avec l’argenture (bains acides incompatibles).
- Les pâtes thermoplastiques et élastomères siliconés sont compatibles.
Alliages à basse fusion
Cette technique consiste à métalliser la surface de l’empreinte par un spray d’alliage à bas point de fusion, produisant un modèle positif métallisé résistant.
Matériel
- Caisson de projection
- Pistolet avec unité de chauffage
- Système électrique
Composition
Bismuth, antimoine, argent, plomb.
Température
- Liquéfaction à 180 °C
- Solidification à 140 °C
Caractéristiques
- Bonne précision dimensionnelle
- Reproduction correcte des détails
- Bonne dureté de surface
- Résistance à l’abrasion suffisante (fragile sans soutien)
- Traitement rapide, manipulation facile
- Inconvénients : nécessite un matériel spécial, incompatible avec les pâtes thermoplastiques (risque de déformation) et les hydrocolloïdes (dépôt métallique poreux et irrégulier).
Mise en œuvre
- Préparation de l’empreinte : nettoyage, dégraissage (alcool méthylique ou eau oxygénée), rinçage, séchage à l’air comprimé, puis chauffage modéré (lampe électrique) pour une surface lisse.
- Projection de l’alliage : pulvérisation avec air comprimé et unité de chauffage intégrée au pistolet. Une pression accentuée donne un jet large et puissant, une pression modérée un jet concentré et faible. Distance de 5 cm à respecter.
- Remplissage : l’empreinte métallisée est coiffée de cire adhésive, puis remplie avec un matériau résineux.
Polyuréthanes
Les polyuréthanes sont un mélange de polyéthers et d’isocyanate.
Mise en œuvre
- Nécessite une empreinte parfaitement séchée, traitée avec un spray siliconé, et un coffrage hermétique (grande fluidité).
- Présence d’agents tensioactifs (siloxanes) pour un excellent pouvoir mouillant.
- Polymérisation en 30 minutes, modèle utilisable après 1 heure.
Particularités
- Utilisables uniquement avec des empreintes aux silicones.
- Résistance élevée à la traction et à la flexion, minimisant les risques de fracture au démoulage ou sur des parties fines.
Préparation du modèle de travail et du MPU
Pour permettre les manipulations technologiques, il faut :
- Reproduire toute l’arcade
- Obtenir un MPU
- Individualiser chaque dent préparée pour la maquette prothétique
Modèle de travail avec MPU séparés (ou carottes) – Modèle non fractionné
Le modèle de travail et le MPU peuvent être obtenus :
- À partir de deux empreintes différentes
- En coulant deux fois la même empreinte de l’arcade complète
Avantages
- Facilité de réalisation
- Constance des rapports entre les moyens d’ancrage
- Reproduction des volumes gingivaux et éléments de référence, facilitant les formes de contour des maquettes en cire
Inconvénient
- Obligation de transférer la maquette en cire d’un modèle à l’autre, réduisant la précision de l’adaptation de l’intrados prothétique.
Réalisation
- Rinçage et désinfection de l’empreinte
- Séchage et traitement avec un abaisseur de tension (si élastomères)
- Préparation du plâtre selon les indications du fabricant
- Coulée dans l’empreinte jusqu’à une épaisseur d’environ 2,5 cm pour la queue du MPU
Technique de fractionnement
Le modèle de travail peut inclure un ou plusieurs MPU intégrés. Le fractionnement peut être effectué :
- Au moment de la coulée (fractionnement de 1ère intention)
- Après la coulée (fractionnement de 2ème intention ou différé)
Caractéristiques des modèles fractionnés
- Les MPU doivent être amovibles et repositionnables sans difficulté
- Les rapports entre MPU, dents adjacentes et antagonistes doivent être précis
- Le MPU doit être stable lors des manipulations

Fractionnement de 1ère intention
Dispositifs
- Dowel pins : tiges de positionnement en laiton, métal inoxydable ou plastique
- Tête rétentive en regard de la préparation
- Corps conique pour faciliter l’insertion/désinsertion
- Méplat pour éviter la rotation

Positionnement des dowel pins
- Première méthode (deux temps) :
- Incorporation de la partie rétentive dans une première couche de matériau (3 mm au-dessus des dents)
- Après durcissement, réalisation d’un socle en plâtre verni
- Deuxième méthode :
- Placement des dowel pins avant la coulée, en regard de la préparation, avec un dispositif de maintien (ex. épingle à cheveux)
- Une boule de cire à l’extrémité du pin indique sa position sur le socle
Fractionnement
- Deux traits de scie convergents de part et d’autre de la préparation jusqu’à la jonction des plâtres
- Une pression sur l’extrémité du dowel pin libère le MPU
Fractionnement de 2ème intention
Effectué lorsque le traitement immédiat de l’empreinte est nécessaire. Les MPU sont obtenus à partir d’un modèle monobloc par :
- Montage en emboîtage plastique démontable (Di-Lock)
- Mise en place de tiges par forage (Pindex)
Système Di-Lock
- L’empreinte est coulée en forme de fer à cheval (2,5 mm de hauteur), dégageant la zone linguale
- Le Di-Lock est un moule plastique avec sillons et encoches internes
- La base du modèle est noyée dans ce moule rempli de plâtre. Après durcissement, le modèle est démonté pour fractionnement
- Les segments sont repositionnés grâce aux reliefs internes, assurant immobilité
- Utilisé pour un fractionnement limité (4 à 5 segments)
Mise en articulateur
Le Di-Lock facilite le montage en articulateur.
Système Pindex
- Perceuse avec foret calibré pour tiges de positionnement, action de bas en haut
- Forage de puits parallèles sur la base aplatie du modèle
Technique
- Hauteur du socle : 10 à 15 mm
- Emplacement des perforations : parallèles, dans le prolongement de l’axe de chaque préparation
- Marquage au crayon des positions des tiges (deux puits par préparation pour éviter la rotation)
- Forage des puits (profondeur 5 mm, largeur 2 mm) avec spot lumineux pour alignement
- Mise en place des tiges scellées à la colle cyanoacrylate, coiffées de gaines plastiques
- Nettoyage des puits à l’air
- Chaque MPU reçoit deux pins (un long vestibulaire, un court lingual)
- Vaselinage du modèle, placement de boulettes de cire sur les gaines
- Coffrage et coulée du modèle
- Marquage des traits de scie sur les versants vestibulaires et linguaux
- Retrait des MPU par tapotement sur les tiges
Système Euclide
- Similaire au Pindex, mais avec des tiges coniques à méplat
- Indiqué pour les constructions mixtes (ex. bridge céramo-métallique avec attachements de précision)
- Le fractionnement tient compte de :
- MPU amovibles
- Intégrité du moulage au niveau du palais
Protocole
- Surfaçage, forage des puits, mise en place des tiges
- Découpe de la partie correspondant aux préparations (trait de scie à 4 mm du collet)
- Séparation des MPU
- Un seul pin par MPU (méplat évitant la rotation), adapté aux dents étroites
Préparation des MPU
La préparation des MPU comporte deux étapes :
- Exposition de la limite de préparation (détourage)
- Traitement de surface du plâtre
Détourage
Définition
Élimination par fraisage minutieux des tissus gingivaux autour de chaque préparation (limites cervicales sous ou juxta-gingivales).
Buts
- Accès aux instruments de modelage
- Contrôle de l’ajustage de la pièce coulée
Technique
- Création d’une gorge de 0,5 mm apicalement au rebord gingival avec une fraise
- Parfaire le pourtour avec une lame aiguisée
- Matérialisation de la limite avec un crayon rouge tenu tangentiellement

Traitement de surface du plâtre
Objectif
Augmenter le volume du MPU pour permettre l’écoulement du ciment de scellement (20 à 40 µm à 0,5 mm de la ligne de finition).
Méthode
Application de vernis colorés pour contrôler l’application, suivis d’un durcisseur.
Modèles de travail dans certains cas particuliers
Fausse gencive en prothèse fixée
Reproduit les tissus gingivaux pour une esthétique optimale.
Modèle de travail pour prothèse implantaire
Adapté aux spécificités des implants (précision des transferts).
Modèle de travail avec duplicata réfractaire de substitution
Utilisé pour les prothèses nécessitant des matériaux réfractaires.
Conclusion
Le temps et l’effort fournis par le chirurgien-dentiste ne doivent pas être vains. La chaîne prothétique ne doit pas se rompre au laboratoire. Le modèle de travail, pièce maîtresse, conditionne la précision des points de contact et la sculpture correcte des surfaces.
Traitement des empreintes en prothèse conjointe / Prothèse Dentaire
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Traitement des empreintes en prothèse conjointe / Prothèse Dentaire

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.