Pathologie canalaire des glandes salivaires / PBD

Pathologie canalaire des glandes salivaires / PBD

Pathologie canalaire des glandes salivaires / PBD

Définitions

Calcul

Le calcul est une concrétion solide formée à l’intérieur des canalicules et canaux salivaires, aux dépens des sels contenus dans la salive. Il est composé de 25 % de matières organiques et 75 % de sel de calcium.

Sialadochite

C’est l’infection chronique du canal, pouvant être causée par des mégacanaux ou une lithiase. On observe une tuméfaction du canal, une douleur, un ostium rouge béant, avec un canal dilaté sous forme de cordon.

Mégacanaux

Les mégacanaux se caractérisent par un aspect sinueux du canal (dilatation et rétrécissement). Ils sont révélés par une sialadochite : canal tuméfié indolore, ostium rouge, tuméfaction passagère d’une glande principale avec trouble de la sécrétion salivaire. À la sialographie, on note un aspect en chapelet (dilatation + rétrécissement).

Dyskinésies

Ce sont des dilatations canalaires réflexes non lithiasiques, provoquant des phénomènes de blocage et de rétention salivaire (hernie salivaire), parfois observées à la suite de douleurs vives : pulpite, aphtes, douleur au niveau des articulations temporo-mandibulaires (ATM). La sialographie objective une dilatation canalaire.

Lithiases

Définition

La lithiase est la formation de concrétions calciques (calculs) dans les voies excrétrices de la salive. Elle peut être unique ou multiple. La lithiase est la plus fréquente des affections salivaires, concernant à 70 % des cas la glande sous-mandibulaire, à 30 % la glande parotide, et exceptionnellement la glande sublinguale et les glandes accessoires.

Étiopathogénie

Les causes de la formation de calculs restent méconnues. Le facteur pathogénique admis est une infection ascendante par les germes buccaux entraînant une stase salivaire, qui favorise la formation des calculs. La viscosité de la salive augmente le risque d’apparition des calculs. Les lésions inflammatoires et les foyers infectieux dentaires sont également des facteurs contributifs.

Lithiase sous-mandibulaire

Clinique

La lithiase sous-mandibulaire, la plus fréquente, s’observe chez l’adulte. Le calcul a une forme ovalaire, en noyau de datte. Elle se manifeste par des accidents mécaniques de type hernie et colique.

Hernie salivaire

C’est le signe le plus révélateur de l’obstacle salivaire. Elle se caractérise par l’apparition brutale d’une tuméfaction de la loge sous-maxillaire lors d’un repas, qui disparaît à la fin du repas, à la suite d’un écoulement de salive.

Colique salivaire

Elle révèle une rétention totale de la salive et un spasme du canal, caractérisés par une douleur intense et brutale siégeant dans le plancher buccal. La douleur disparaît après une sialorrhée. L’hernie et la colique se reproduisent à chaque repas, avec une apparition et une disparition brutales.

La symptomatologie peut également être infectieuse, par une warthonite, une sous-maxillite ou un phlegmon du plancher. La découverte peut être fortuite sur un cliché ou par la palpation bidigitale du plancher.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la présence d’accidents mécaniques et infectieux, ainsi que sur la clinique : un ostium rouge et turgescent. L’issue de pus oriente vers une pathologie salivaire infectieuse. Les examens complémentaires incluent :

  • Échographie : d’un grand intérêt diagnostique.
  • Panoramique : visualise les gros calculs et évalue l’état dentaire.
  • Clichés occlusaux : objectivent des calculs radio-opaques au niveau des deux tiers antérieurs du canal.
  • Sialographie : objective un calcul radio-opaque avec dilatation canalaire autour du calcul.

Diagnostic différentiel

Il convient d’éliminer :

  • Une hernie ou colique d’origine réflexe.
  • Un ganglion calcifié.
  • Les manifestations inflammatoires et infectieuses, comme une cellulite d’origine dentaire, une adénite sous-maxillaire, une tumeur sous-maxillaire, ou rarement un kyste infecté.

Évolution

L’évolution peut être spontanée par expulsion du calcul ou marquée par la survenue d’accidents infectieux. En l’absence de traitement, les crises se répètent et peuvent entraîner des complications inflammatoires et infectieuses.

Traitement

Traitement médical

  • Sialagogues (ex. : sulfarlem) : favorisent l’expulsion des petits calculs antérieurs.
  • Antibiothérapie : pour les accidents infectieux.

Autres traitements

  • Sialendoscopie.
  • Laser.
  • Lithotripsie extracorporelle : fragmentation du calcul par ondes de choc électromagnétiques.

Traitement chirurgical

  • Extirpation du calcul par voie endo-buccale.
  • Si le calcul est intraglandulaire, une sous-maxillectomie par voie exo-buccale peut être nécessaire.

Lithiase parotidienne

La lithiase parotidienne est rare, représentant un cinquième des lithiases sous-mandibulaires. Elle est unilatérale et survient chez un sujet en bon état général. Les signes évocateurs incluent :

  • Antécédents de gonflement parotidien post-prandial.
  • Pression de la glande faisant sourdre une goutte de pus à l’ostium.

Les calculs sont petits, souvent multiples, et la lithiase se distingue par la pauvreté des signes cliniques. Elle se manifeste principalement par des accidents infectieux, rarement par une hernie ou colique salivaire. La découverte radiologique du calcul confirme le diagnostic.

Accidents infectieux

  • Parotidite par voie ascendante.
  • Atteinte du tissu celluleux (cellulite masséterine ou génienne).

Diagnostic

Le diagnostic est difficile et repose sur :

  • Palpation du canal.
  • Radio intra-buccale ou extra-buccale.
  • Échographie : détecte les petits calculs ≥ 2 mm.
  • Fibroscopie : confirme un calcul endo-canalaire et permet son ablation.
  • Sialographie : montre une dilatation canalaire autour et en avant du calcul.

Traitement

Traitement médical

  • Antispasmodiques.
  • Sialagogues.

Traitement chirurgical

  • Sialendoscopie.
  • Laser.
  • Lithotripsie.
  • Calcul intra-canalaire : ablation par voie orale (exceptionnellement cutanée).
  • Calcul intra-glandulaire : parotidectomie conservatrice du nerf facial (VII). La lithotripsie est souvent préférée, car l’exérèse des lithiases postérieures nécessite une parotidectomie.

Lithiase sublinguale et des glandes accessoires

Lithiase sublinguale

Elle se présente comme une lithiase de Warthon.

  • Clinique : tuméfaction inflammatoire pelvi-buccale (sublingualite).
  • Paraclinique : cliché occlusal montrant une calcification au niveau du plancher.
  • Traitement : ablation du calcul ou de la glande.

Lithiase des glandes accessoires

Elle est rare, de diagnostic et de traitement faciles.

Calcinoses salivaires

Les calcinoses salivaires sont des concrétions parenchymateuses multiples et bilatérales, caractérisées par des calcifications dans les canalicules. Elles sont fréquentes à la parotide, touchent principalement les femmes autour de 45 ans, et se manifestent par une sialite bilatérale chronique.

  • Radiographie : objective des calcifications.
  • Sialographie : image de sialite chronique (dilatations canalaires, aspect en gouttes).

Sialoses systémiques : Syndrome de Gougerot-Sjögren

Définition

Le syndrome de Gougerot-Sjögren est une maladie auto-immune entraînant une inflammation progressive, puis une destruction des tissus glandulaires. C’est une lymphomatose exocrine immunitaire. L’infiltration des glandes salivaires par des cellules lymphocytaires aboutit à la destruction du tissu salivaire, altérant les glandes salivaires et lacrymales. Histologiquement, on observe une infiltration lymphocytaire, péricanalaire au début, puis diffuse, avec atrophie des acini.

Clinique

Il touche principalement les femmes à partir de 45 ans, avec :

  • Diminution des sécrétions exocrines, entraînant :
    • Asialie.
    • Xérophtalmie.
    • Sécheresse des autres muqueuses.
  • Gonflement persistant ou récidivant des parotides (tuméfaction parotidienne).
  • Sécheresse buccale.
  • Sécheresse oculaire gênante (test de Schirmer positif : < 5 mm en 5 minutes).

Sialographie

  • Opacification ponctuée au début.
  • À un stade avancé : image de diffusion à travers les parois des canaux.
  • Au stade terminal : destruction du parenchyme, image d’arbre mort.

Perturbations biologiques immunitaires

  • Vitesse de sédimentation (VS) augmentée.
  • Anticorps non spécifiques : facteur rhumatoïde.
  • Anticorps SSA, SSB.

Traitement

  • Sialagogues.
  • Maintien de l’hygiène bucco-dentaire.

Conclusion

Les lithiases sont les affections les plus fréquentes des glandes salivaires, en particulier sous-mandibulaires. Leur diagnostic est facilité par les signes mécaniques et, secondairement, par les accidents infectieux, notamment pour la parotide.

Bibliographie

  1. AURIOL M et LE CHARPENTIER Y. Pathologie non tumorale des glandes salivaires.
  2. CHOSSEGROS C, GUYOT L et ALESSI G. Lithiases salivaires, Encyclop Méd Chir (Paris), Stomatologie.
  3. CHUSA UPMC. Pathologies des glandes salivaires.
  4. FAYE N, TASSART M, PERIE S et coll. Imagerie des lithiases salivaires.
  5. JEGOUX F. Pathologie des glandes salivaires.

Pathologie canalaire des glandes salivaires / PBD

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