Indications des Procédures des Examens Radiologiques en Odontostomatologie / Radiologique Dentaire

Indications des Procédures des Examens Radiologiques en Odontostomatologie / Radiologique Dentaire

Principe de Justification

Les examens radiologiques ont pour but la mise en évidence, la caractérisation, l’évaluation lésionnelle et le suivi des pathologies, ainsi que de l’anatomie, selon les besoins. Ces examens impliquent une exposition des patients aux rayonnements X.

La Justification

La justification constitue le premier principe de base de la protection des patients exposés aux rayonnements ionisants. Elle repose sur la confirmation argumentée de l’indication clinique et du choix de la technique d’imagerie. Bien que les risques individuels liés à la radiographie bucco-dentaire soient faibles, un acte de radiodiagnostic ne peut être entrepris que s’il est justifié par les avantages qu’il procure par rapport aux risques inhérents à l’exposition aux rayonnements ionisants. Toute exposition doit faire l’objet d’une analyse préalable pour s’assurer qu’elle présente un avantage médical direct suffisant au regard du risque potentiel et qu’aucune autre technique d’efficacité comparable, comportant moins de risques ou sans risque, n’est disponible.

Indications Cliniques des Examens Radiographiques

Le choix des techniques d’imagerie revient au praticien s’il réalise lui-même l’examen, ou au spécialiste en imagerie si l’examen est délégué. Des recommandations et lignes directrices constituent une aide précieuse pour ce choix, établies sur une analyse critique de la littérature, la performance diagnostique des techniques et la prise en compte des bénéfices et risques potentiels. Les critères de sélection reposent sur les conditions cliniques des patients, les symptômes, les antécédents et la zone anatomique à analyser. Ces critères permettent de déterminer pour quels patients les examens radiographiques sont indiqués. Toutefois, les recommandations ne priment pas sur le jugement clinique du praticien, qui doit justifier précisément tout acte radiologique.

Détection des Caries

L’évaluation du risque carieux a été initialement réalisée chez l’enfant et le jeune adulte, mais les recommandations ont été extrapolées aux adultes en l’absence de données spécifiques. Les caries sont des pathologies multifactorielles associées à :

• L’existence d’anomalies dentaires.
• Les habitudes alimentaires (par exemple, allaitement prolongé).
• Les facteurs socio-éducatifs (profession, antécédents familiaux, hérédité).
• L’utilisation de fluor.
• Le contrôle de la plaque dentaire.
• La salive.
• L’histoire médicale (traitements médicaux, xérostomie).

En l’absence de situation clinique spécifique (comme une restauration large et profonde suggérant des caries sous-jacentes), les clichés rétro-coronaires sont indiqués pour détecter les caries interproximales sur les secteurs prémolaires. Si une atteinte pulpaire est suspectée, un cliché rétro-alvéolaire peut être réalisé.

Maladies Parodontales

Le diagnostic initial des maladies parodontales repose sur un examen clinique approfondi, suivi de clichés rétro-coronaires, rétro-alvéolaires ou panoramiques. En raison de l’évolution par poussées des maladies parodontales, des clichés rétro-coronaires ou rétro-alvéolaires peuvent être nécessaires lors des visites de contrôle. Les clichés rétro-coronaires permettent de détecter les caries et d’analyser les pertes osseuses horizontales légères. Pour des atteintes parodontales plus marquées, les recommandations varient entre un bilan intra-buccal complet ou une radiographie panoramique complétée par des clichés rétro-alvéolaires ciblés. L’irradiation induite doit être évaluée individuellement par le praticien en fonction du nombre de clichés et de l’information recherchée. Les lésions parodontales avec atteintes inter-radiculaires sont préférentiellement détectées par des clichés rétro-alvéolaires.

Diagnostic Endodontique

Les clichés rétro-alvéolaires préopératoires fournissent des informations sur l’anatomie canalaire et l’intégrité du parodonte, influençant le plan de traitement. Environ 90 % des dents traitées endodontiquement ne présentent pas de signes pathologiques après un an. Un intervalle de 12 mois est généralement suffisant pour détecter de petites lésions apicales. Les dents symptomatiques ou présentant de larges lésions apicales peuvent nécessiter un contrôle radiographique plus précoce. Pour toute recherche de foyer infectieux, dans le cadre d’une pathologie générale ou avant un acte chirurgical, un bilan d’imagerie dentaire complet est requis.

Diagnostics Pathologique, Pré-chirurgical et Traumatologique

Les pathologies osseuses limitées d’origine dentaire, les traumatismes dentaires localisés et les examens pré-chirurgicaux (sauf pour les troisièmes molaires) sont préférentiellement réalisés à l’aide de clichés rétro-alvéolaires, éventuellement complétés par un cliché occlusal pour analyser les relations vestibulo-linguales. Chez l’enfant avec un traumatisme dentaire antérieur, la localisation des inclusions dentaires est étudiée via des clichés rétro-alvéolaires ou un panoramique dentaire, parfois complétés par des clichés occlusaux. L’examen préopératoire des troisièmes molaires et l’analyse des pathologies diffuses ou traumatismes osseux débutent par un panoramique dentaire, qui étudie l’anatomie du canal mandibulaire et la distance entre les troisièmes molaires mandibulaires et le rebord mandibulaire.

Diagnostic Implantaire

Les examens radiographiques sont essentiels pour évaluer les conditions pré-implantaires et suivre l’ostéo-intégration. Le choix des examens dépend de l’étape du traitement, du nombre et de la position des implants, ainsi que de la nécessité d’une greffe osseuse. Les objectifs des examens pré-implantaires incluent :

• L’analyse des dimensions vestibulo-linguale et verticale des procès alvéolaires, ainsi que leur inclinaison.
• L’évaluation de la qualité osseuse (densité de l’os trabéculaire, intégrité et épaisseur des corticales).
• L’analyse des anatomies osseuses atypiques (crêtes en lame de couteau, localisation de la fosse sous-mandibulaire, anomalies de développement, irrégularités post-extractionnelles).
• La détection de pathologies et de racines résiduelles.
• La localisation précise d’éléments anatomiques critiques (sinus maxillaire, canal mandibulaire, foramina mentonniers, canal et foramen incisif).
• Le report du planning sur le site osseux.

Les examens radiologiques implantaires peuvent être réalisés en préopératoire (sélection du patient et stratégie opératoire), en peropératoire (vérification de la précision du forage) ou en postopératoire (contrôle rétro-alvéolaire avant mise en charge pour évaluer l’ostéo-intégration). Les contrôles postopératoires varient de un à trois ans, mais peuvent être plus fréquents en cas de symptômes ou complications (infections nasales/sinusiennes, altérations nerveuses), avec recours possible à l’imagerie sectionnelle.

Patient Édenté

Si une anomalie limitée, comme un résidu radiculaire, est détectée cliniquement, un cliché rétro-alvéolaire du site suspect est indiqué. En cas d’anomalie diffuse, un panoramique dentaire, éventuellement complété par des clichés endo-buccaux, est recommandé. Pour la planification implantaire, un panoramique est souvent réalisé, complété par un scanner facial.

Femme Enceinte

Compte tenu des faibles doses délivrées par la radiographie dentaire, il n’existe pas de contre-indication pour les femmes enceintes ou susceptibles de l’être, à condition que le principe de justification soit respecté. Le praticien doit veiller à optimiser les mesures, notamment pour les clichés occlusaux maxillaires.

Diagnostic Orthopédique Dento-facial

Les enfants, plus sensibles aux rayonnements ionisants, nécessitent une justification rigoureuse. Les traitements d’orthopédie dentofaciale sont souvent réalisés à l’adolescence (12-13 ans), nécessitant une radiographie panoramique pour analyser les organes dentaires. Une radiographie plus précoce peut être réalisée pour un traitement interceptif. Les clichés occlusaux sont indiqués uniquement pour une analyse vestibulo-linguale.

Analyse des Articulations Temporo-mandibulaires

L’analyse radiographique des articulations temporo-mandibulaires (ATM) suit une évaluation clinique des signes et symptômes. Un panoramique dentaire montrant les ATM est le premier cliché recommandé. En cas de suspicion de pathologie osseuse, une imagerie sectionnelle peut être prescrite si elle peut modifier la décision thérapeutique. Les pathologies discales sont explorées exclusivement par IRM.

Analyse des Sinus

Pour les affections sinusiennes, les radiographies rétro-alvéolaires (T.I.B.) et panoramiques dentaires sont les examens standard. Elles précisent l’état de la denture, le rapport des dents avec le sinus et l’état de la muqueuse sinusienne. Dans la sinusite aiguë, aucun examen radiologique n’est généralement requis, l’endoscopie nasale suffisant pour constater un épaississement muqueux ou des sécrétions purulentes. Si une anomalie dentaire est suspectée, des examens dentaires standards sont réalisés. Le scanner à rayons X n’est utilisé dans les sinusites aiguës qu’en cas de complications. Dans les sinusites chroniques, les examens radiographiques standards présentent de nombreux faux positifs et négatifs. Seul le scanner à rayons X permet d’objectiver la réaction inflammatoire de la muqueuse. En cas d’algie dentaire inexpliquée potentiellement liée à une pathologie sinusienne ou d’origine dentaire suspectée, un scanner ou une imagerie sectionnelle tomographique volumique peut être prescrit. Le volume d’exploration scanner des sinus maxillaires doit inclure l’arcade dentaire supérieure pour analyser les régions radiculo-apicales des dents antrales via des reconstructions 2D.

Analyse des Glandes Salivaires

L’analyse des pathologies des canaux excréteurs des glandes parotides est réalisée par sialographie. La recherche de lithiases des glandes submandibulaires, souvent radio-opaques, commence par une technique occlusale (ortho-occlusale pour le canal, dysocclusale pour le bassinet), complétée si nécessaire par une échographie. Les clichés sans préparation peuvent être remplacés par des coupes tomodensitométriques centrées sur le plancher buccal. Si la lithiase est visible, la sialographie peut être évitée. En cas de lésion tumorale, la sialo-IRM peut remplacer ou compléter la sialographie conventionnelle.

Conclusion

Les applications médicales des rayonnements ionisants, en particulier l’imagerie par rayons X, sont essentielles aux progrès de la santé depuis un siècle. Elles constituent un outil indispensable pour le diagnostic, l’orientation des traitements et leur suivi.

Bibliographie

• Recommandations pour les professionnels de santé (Code de la Santé Publique, Livre Ier – Protection générale de la santé publique, Titre Ier – Mesures sanitaires générales, Chapitre V-I – Des rayonnements ionisants, Section 6 – Protection des personnes exposées à des rayonnements ionisants à des fins médicales ou médico-légales, Sous-section 3 – Dispositions diverses, Articles R 1333-70 à R1333-72).

Indications des Procédures des Examens Radiologiques en Odontostomatologie / Radiologique Dentaire

  La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.  

Indications des Procédures des Examens Radiologiques en Odontostomatologie / Radiologique Dentaire