La prémédication en anesthésiologie – Anesthésiologie Dentaire

La prémédication en anesthésiologie – Anesthésiologie Dentaire

La prémédication en anesthésiologie – Anesthésiologie Dentaire

Introduction

La peur des soins dentaires est une maladie aujourd’hui reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il existe un cercle vicieux dynamique entre la peur du dentiste, la diminution de la fréquence des consultations et une mauvaise santé bucco-dentaire. Une mauvaise santé bucco-dentaire influence l’ensemble de l’organisme, que ce soit sur le plan microbiologique, psychologique ou mécanique.

Anxiété au cabinet dentaire

Origines

L’anxiété dentaire découle de nombreux facteurs, notamment :

  • Le niveau socioéconomique (plus il est faible, plus la prévalence augmente).
  • L’âge.
  • Les habitudes familiales liées aux soins.
  • Les expériences antérieures médicales et dentaires.

Effets de l’anxiété

Effets physiques

  • Palpitations cardiaques.
  • Faiblesse ou tension musculaire.
  • Fatigue.
  • Nausées.
  • Douleur thoracique.
  • Dyspnées.
  • Douleurs abdominales.
  • Maux de tête.

Signes physiques externes

Ces signes doivent alerter le praticien :

  • Pâleur.
  • Sudation importante.
  • Tremblements.
  • Mydriase.

Effets émotionnels

  • Troubles de la concentration.
  • Tension et nervosité.
  • Irritabilité.
  • Agitation.

Définition de la prémédication

La prémédication consiste à administrer des médicaments avant une anesthésie générale ou locorégionale, habituellement dans l’unité de soins, 30 minutes à 1h30 avant l’opération. Elle est prescrite à la fin de la consultation pré-anesthésique en fonction du patient et du type de chirurgie. Le choix des agents dépend de l’état psychique et physiologique du patient, du type d’anesthésie et de la nature de la chirurgie.

Objectifs de la prémédication

La prémédication vise à :

  • Préparer un patient à des soins, des examens douloureux ou une anesthésie.
  • Améliorer le confort du patient par une anxiolyse et une analgésie.
  • Réduire les effets secondaires tels que les nausées et vomissements.
  • Diminuer la réaction vagale.
  • Assurer une amnésie des gestes initiaux.
  • Réduire les secrétions salivaires et bronchiques.
  • Diminuer l’acidité gastrique.
  • Réduire les besoins en médicaments anesthésiques.
  • Prévenir les réactions allergiques.

Dans le domaine de la santé, les notions de bien-être et de confort du patient sont essentielles. Ainsi, il est nécessaire pour le chirurgien-dentiste de maîtriser le concept de sédation.

Indications de la prémédication sédative

Le besoin et la demande de sédation sont principalement dus à :

  • Refus de coopération de certains patients, notamment en raison de leur âge.
  • Phobies, peur ou anxiété.
  • Déficience ou handicap.
  • Pathologie.
  • Réflexe nauséeux très prononcé.

Outils thérapeutiques

Support psychologique

La qualité de la relation médecin-patient est plus efficace sur le plan anxiolytique qu’une prémédication médicamenteuse. Il est donc recommandé :

  • D’adopter une attitude rassurante à chaque étape.
  • D’expliquer et d’informer oralement le patient sur toutes les étapes des soins.
  • D’examiner délicatement le patient dentophobique.
  • De ne pas prolonger l’attente d’un patient anxieux.

Points d’attention

  • Syndrome de la blouse blanche : particulièrement chez les enfants.
  • Position allongée : peut être perçue comme une soumission, avec la bouche ouverte et une impossibilité de communiquer.
  • Proximité physique : peut gêner certains patients lors des soins.
  • Intimité de la cavité buccale : zone très intime du corps humain.
  • Aménagement du cabinet dentaire :
    • Utiliser des couleurs claires et relaxantes.
    • Privilégier une lumière douce, diffuse et de couleur blanchâtre.
    • Assurer une isolation phonique efficace des salles de soins.
    • Mettre en place une aération adaptée (extracteurs d’air, diffuseurs d’huiles essentielles) pour réduire les odeurs désagréables.
    • Ne pas exposer tout le plateau technique sur le plan de travail avant l’arrivée du patient.

Prémédication pharmacologique

Prémédication pharmacologique orale

  • Hypnotiques : à utiliser la veille de l’intervention.
  • Anxiolytiques : peuvent être utilisés la veille et/ou le jour même.
  • Si une prémédication est nécessaire, privilégier une benzodiazépine ou un médicament apparenté à demi-vie courte. Éviter l’hydroxyzine et considérer la clonidine à 0,15-0,3 mg par voie orale (attention aux effets secondaires).
Benzodiazépines en odontologie

La molécule de choix est une benzodiazépine à action anxiolytique :

  • Diazépam (Valium) : substance la mieux étudiée et la plus utilisée, mais sa demi-vie est longue.
  • Lorazépam (Temesta) ou Oxazépam (Séresta) : demi-vies plus courtes, mieux adaptées.
Contre-indications
  • Allergie connue à un des composants.
  • Insuffisance respiratoire sévère.
  • Syndrome d’apnée du sommeil.
  • Insuffisance hépatique.
  • Myasthénie.
  • Alcoolisme.
Posologie
  • Diazépam 5 mg : 1 à 2 comprimés la veille au soir et 1 à 2 comprimés 1h avant le soin.
  • Lorazépam 1 mg : 2 comprimés la veille au soir et 2 comprimés 1h avant le soin.
  • Oxazépam 10 mg : 1 à 2 comprimés la veille au soir et 1 à 2 comprimés 1h avant le soin.
  • Personnes âgées : doses réduites de moitié.
  • Enfants : la prescription d’anxiolytiques est déconseillée. Privilégier les techniques de sédation consciente au protoxyde d’azote, administrées par une équipe accréditée.
Hydroxyzine (ex. : Atarax)
  • Solution couramment utilisée par les praticiens.
  • Effet sédatif avec un minimum d’impact circulatoire et respiratoire.
  • Actions antiémétique et anticholinergique intéressantes.
  • Posologie :
    • Adultes : 1-2 mg/kg, sans dépasser 100 mg/j.
    • Enfants : 1-2 mg/kg.
  • Contre-indications :
    • Pathologies cardiovasculaires.
    • Troubles électrolytiques (hypokaliémie, hypomagnésémie).
    • Patients à haut risque de troubles du rythme cardiaque.
Clonidine
  • Actions :
    • Diminution du rythme et de la tension artérielle.
    • Effet anxiolytique.
    • Réduction des secrétions salivaires.
  • Posologie : 0,15-0,3 mg par voie orale.
Prométhazine (Phenergan)
  • Utilisée comme antiémétique et sédatif.
  • Par voie orale, agit en environ 20 minutes, avec une durée d’action de 2 à 8 heures.
  • Administration : 1 heure avant l’acte ou la veille avant le coucher.

Prémédication pharmacologique par inhalation (MEOPA)

La sédation consciente par Mélange Équimolaire d’Oxygène et de Protoxyde d’Azote (MEOPA) a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) en 2001. Depuis 2009, elle est accessible aux professionnels de santé formés, y compris les chirurgiens-dentistes.

Avantages
  • Efficacité.
  • Facilité d’emploi.
  • Possibilité de titration.
  • Rapidité d’action (2-3 minutes).
  • Temps de récupération court (3-5 minutes).
  • Contre-indications restreintes.
Inconvénients
  • Nécessite la coopération du patient (port du masque).
  • Effet sédatif variable d’un patient à l’autre.
  • Coût du matériel. .syncope ou une perte de conscience.
  • Surveillance : Primordiale pour dépister et éviter les effets secondaires :
    • Respiratoire : Mesurer la fréquence respiratoire et contrôler le teint du patient.
    • Verbale : Maintenir une liaison orale.
    • Saturation en oxygène : Non obligatoire, mais peut être surveillée.
    • Évaluation de la douleur et de l’anxiété : Utilisation d’échelles analogiques.

La sédation consciente par MEOPA pourrait contribuer à faire progresser l’anesthésie en odontologie, notamment pour répondre aux besoins des patients handicapés ou à risque.

Outils non pharmacologiques

  • Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) : Traitement des troubles psychiatriques (psychoses, dépressions, troubles anxieux).
  • Hypnose thérapeutique et dérivés : Techniques de distraction et de relaxation.
  • Musicothérapie : Intégration de pratiques artistiques.
  • Pratiques d’origine orientale : Yoga.

Remarque

En dernier recours, l’anesthésie générale peut être une solution, particulièrement pour les chirurgies multiples.

Conclusion

La prise en charge de l’anxiété par les chirurgiens-dentistes est essentielle. Deux outils thérapeutiques se développent particulièrement : le Mélange Équimolaire d’Oxygène et de Protoxyde d’Azote (MEOPA) et l’hypnose. Réduire l’anxiété liée aux soins dentaires renforce la relation praticien-patient, favorisant une confiance réciproque et améliorant la prise en charge ainsi que le suivi dentaire à long terme.

La prémédication sédative par voie orale peut être combinée avec d’autres moyens de sédation (MEOPA, sédation intraveineuse) en cas de besoin d’une sédation profonde, notamment pour les patients phobiques ou handicapés. Tous les médicaments doivent être utilisés avec prudence, en respectant les posologies recommandées, les contre-indications et l’état général du patient. Le chirurgien-dentiste doit maîtriser la pharmacologie des molécules utilisées et savoir gérer les situations d’urgence.

La prémédication en anesthésiologie – Anesthésiologie Dentaire

  La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.  

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