Montage des Dents Postérieures en PPAC / Prothèse Dentaire

Montage des Dents Postérieures en PPAC / Prothèse Dentaire

Introduction

En prothèse partielle, la technique adoptée pour le montage des dents joue un rôle très important pour la stabilité de la prothèse. Même si les règles qui président au montage des dents prothétiques s’appliquent un peu différemment selon qu’il s’agit des dents antérieures ou postérieures, il ne faut jamais dissocier l’aspect esthétique de la restauration prothétique et ses impératifs fonctionnels.

Définition du Montage des Dents

C’est une phase de travail au laboratoire qui consiste à monter les dents artificielles au niveau des secteurs édentés recouverts de cire, le tout doit préfigurer la prothèse terminée. Le montage des dents prothétiques est une étape très importante, qui doit permettre le rétablissement de toutes les fonctions grâce à sa stabilité (l’esthétique, l’élocution, la mastication).

Choix et Montage des Dents Postérieures

Choix des Dents Postérieures

La Forme

La forme des dents postérieures sera choisie en harmonie avec les dents restantes et les dents antérieures.

La Teinte

Elle doit être en harmonie avec celle des dents antérieures, surtout pour la première prémolaire qui rappelle par sa teinte l’incisive centrale. Pour les molaires, la teinte n’a pas beaucoup d’importance étant donné que ces dents ne sont pas visibles. Néanmoins, s’il existe au moins une dent en bouche, il faut choisir la teinte des dents artificielles en fonction de cette dent.

La Dimension des Dents Postérieures

La première prémolaire doit prolonger harmonieusement le bloc incisivo-canin, elle fait partie du sourire. La hauteur des dents postérieures doit correspondre à la moitié de la distance inter-crêtes alvéolaire. La longueur mésio-distale du bloc des 4 dents postérieures doit être telle que la face distale de la deuxième molaire n’empiète pas sur la tubérosité maxillaire, ni sur la papille rétro-molaire à la mandibule. Le diamètre vestibulo-lingual des 4 dents postérieures doit être proportionnelle au relief de la crête alvéolaire :

• Une crête large impose des dents larges.
• Une crête étroite impose des dents étroites.

Dans le cas de selles encastrées : les dimensions des dents sont choisies en fonction du volume disponible en hauteur et dans le sens vestibulo-lingual et mésio-distal.

Dans le cas de selles en extension : afin que la pression sur la crête ne soit pas trop importante et pour éviter tout basculement postérieur de la prothèse, les dimensions des dents postérieures sont réduites, c’est ce que schématise la règle de 3HM D’Ackerman :

• Hétéro-nombre : le nombre des dents n’est pas identique à celui des dents absentes.
• Hétéromorphie : la table occlusale est volontairement réduite en utilisant des dents dont le diamètre vestibulo-lingual et mésio-distal est inférieur à celui des dents naturelles.
• Hétérotopie : la situation des dents prothétiques n’est pas obligatoirement conforme à l’anatomie, c’est-à-dire que parfois la 2ème molaire pourra être remplacée par une prémolaire.

Ces trois modifications visent à concentrer les forces de mastication sur la partie médiane de la crête.

Le Matériau

Les dents utilisées sont soit en résine, soit en céramique. Les dents en céramique sont plus esthétiques, elles ne s’usent pas. Elles sont contre-indiquées :

• Lorsque l’espace inter-alvéolaire est réduit.
• Dans une denture artificielle antagoniste de coiffe d’or ou résine.

Montage des Dents Postérieures

Montage des Dents Postérieures Supérieures

Dans la méthode de GYSI, le montage des dents postérieures supérieures est toujours abordé en premier, il sera déterminé par la surface occlusale du bourrelet inférieur. Sur la cire inférieure, on trace la ligne faitière des crêtes.

Montage de la Première Prémolaire Supérieure

Elle aura un contact bi-cuspidé avec le plan d’occlusion ; la cuspide palatine doit se projeter perpendiculairement sur le sommet de la crête inférieure.

Montage de la 2ème Prémolaire Supérieure

Elle sera montée selon les mêmes exigences que la 1ère prémolaire.

Montage de la 1ère Molaire Supérieure

Seule sa cuspide mésio-palatine est en contact avec le plan d’occlusion. Dans le plan sagittal, la face occlusale doit amorcer la courbe de compensation, elle sera inclinée en haut et en arrière formant un angle de 6° avec le plan d’occlusion.

Montage de la 2ème Molaire Supérieure

La face occlusale de la 2ème molaire est montée dans le prolongement de la face occlusale de la 1ère molaire ; ces cuspides seront sans contact avec le plan d’occlusion prothétique, mais c’est la cuspide mésio-palatine qui sera plus près du POP.

Montage des Dents Postérieures Inférieures

Le montage des dents postérieures inférieures est guidé par certains impératifs :

L’Aire de Pound

Correspond au triangle compris entre la face interne et externe du trigone rétromolaire et le bord mésial du bord libre de la canine : c’est l’aire à l’intérieur de laquelle les dents mandibulaires postérieures doivent être placées pour assurer la stabilité de la prothèse.

La Symétrie

La stabilité de la prothèse nécessite une situation absolument symétrique des prémolaires et molaires des deux côtés.

L’Inter-cuspidation Maximale ou l’Engrènement

Les cuspides palatines supérieures doivent se stabiliser dans leurs zones de réception antagonistes, en plus les sillons inter-cuspidiens mésio-distaux doivent déterminer une droite dans le plan sagittal.

Le Plan d’Occlusion

Il faut que le plan d’occlusion prothétique (POP) soit à mi-distance inter-alvéolaire ; car s’il est situé trop haut, il va refouler le bol alimentaire, et la langue occupera une position haute, ce qui provoquera la déstabilisation de la prothèse.

Montage de la Première Molaire Inférieure

La première molaire inférieure détermine le type d’occlusion statique. Elle constitue la dent clé du montage. Selon son engrènement avec son antagoniste, nous pouvons avoir trois situations :

Montage en Classe I d’Angle

• La cuspide mésio-palatine de la première molaire supérieure doit s’engrener à fond dans la fossette centrale de la première molaire inférieure afin d’obtenir un surplomb correct.
• La cuspide médiane de la première molaire inférieure doit s’articuler avec la fossette palatine de la molaire supérieure délimitée par la cuspide mésio-vestibulaire et le pont d’émail qui traverse la dent en diagonale.
• On doit assurer un maximum de contact entre les dents des deux arcades en Classe I d’Angle ou normo-occlusion : la première molaire inférieure est en avant d’une demi-cuspide par rapport à la molaire supérieure.

Montage en Rétrognathie Mandibulaire (Classe II d’Angle)

Ce montage est caractérisé par une disto-occlusion de la première molaire inférieure et par un surplomb incisif important. Pour avoir un montage normal, on conserve le surplomb incisif important et on supprime la 1ère prémolaire inférieure.

Montage en Prognathie Mandibulaire (Classe III d’Angle)

Dans ce type de montage, la première molaire inférieure est mésialée d’une demi-cuspide par rapport à la molaire supérieure. Le montage peut se faire normalement si on crée un diastème suffisant entre les canines et les prémolaires.

Montage de la 2ème Molaire Inférieure

Elle sera montée de telle sorte que sa face occlusale soit bien en contact avec son antagoniste, son grand axe sera incliné du bas en haut et d’arrière en avant pour suivre la courbe de compensation et ne doit pas empiéter sur le trigone rétro-molaire.

Montage de la 2ème Prémolaire Inférieure

Dans le plan sagittal, le grand axe de la 2ème prémolaire sera perpendiculaire au plan d’occlusion, sa cuspide vestibulaire sera placée entre les versants mésio et distaux vestibulaires de la 1ère et la 2ème prémolaire supérieure.

Montage de la 1ère Prémolaire Inférieure

Sa mise en place doit s’effectuer en dernier lieu dans le cas où elle pourra trouver sa place, elle sera montée de la même façon que la 2ème prémolaire. Il est indispensable de meuler la 1ère prémolaire sur ses faces proximales ; dans les cas extrêmes, en cas de manque d’espace, sa suppression est envisagée sans aucun dommage fonctionnel, ni esthétique ; un diastème marquant son emplacement.

Essai Fonctionnel

Avant de passer à la polymérisation, le contrôle du montage en bouche est indispensable :

Contrôle de l’Esthétique

Les dents antérieures doivent assurer le soutien harmonieux de la lèvre supérieure.

Contrôle Phonétique

Lors de la phonation des phonèmes FE-VE, la lèvre inférieure doit toucher le bord libre des incisives supérieures. Si la dimension verticale est correcte, l’espace libre d’inocclusion est recherché au cours de la prononciation des sifflantes S-SIS.

Contrôle de la Stabilité

Aucun mouvement de bascule n’est toléré à l’exercice d’une pression au niveau des surfaces occlusales des dents prothétiques.

Contrôle de l’Occlusion

On doit retrouver les contacts dentaires suivant le concept occlusal choisi.

Conclusion

Le montage des dents en prothèse adjointe partielle obéit à un certain nombre de règles qui assurent le succès et la pérennité de cette restauration prothétique.

Montage des Dents Postérieures en PPAC / Prothèse Dentaire

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