Tracé du châssis dans les édentements distaux – Prothèse Dentaire

Tracé du châssis dans les édentements distaux – Prothèse Dentaire

Introduction

Le tracé du châssis métallique est du ressort du médecin dentiste alors que l’élaboration de ce dernier (le châssis) est déléguée au technicien de laboratoire. La classification des édentements permet de proposer, selon des critères essentiellement biomécaniques, des tracés prospectifs à chaque classe.

Classification des édentements distaux

Selon la classification de Kennedy modifiée par Applegate, nous avons deux classes d’édentements distaux :

• Classe I : édentement distal (en extension, terminal) postérieur bilatéral
• Classe II : édentement distal postérieur unilatéral

Figure 1 : Les édentements distaux selon la classification de Kennedy/Applegate

Impératifs de conception de la PPAM

La prothèse partielle à châssis métallique (PPAM) doit répondre aux impératifs suivants :

• Rigidité et résistance mécanique
• Respect des tissus ostéo-muqueux (principe de décolletage de Housset)
• Confort du patient

Équilibre et notions biomécaniques de la PPAM

L’équilibre de la prothèse est assuré par le respect de la triade de Housset : sustentation, stabilisation et rétention. Les notions biomécaniques à prendre en considération lors de la réalisation de la PPAM sont :

Les axes de rotation

• Sont les lignes qui passent par les dents bordant l’édentement.
• Sont déterminés par l’emplacement des appuis dentaires (occlusaux).
• Autour d’eux se produisent les mouvements indésirables de la prothèse.

Figure 2 : Axe de rotation dans le cas de classe I

L’aire de sustentation

Les lignes passant par les dents bordant un édentement forment un polygone appelé aire de sustentation. C’est à l’intérieur de cette surface que la prothèse se projette.

Figure 3 : Aire de sustentation

Problématiques et solutions des édentements distaux

Problématiques

La dualité tissulaire

Sous l’effet d’une force, les deux tissus supports (les dents, la fibromuqueuse des crêtes édentées) ne présentent pas le même comportement :

• Le desmodonte, avec ses propriétés viscoélastiques, se déforme et reprend sa forme initiale rapidement.
• La fibromuqueuse se déforme et le retour à l’état initial se fait très lentement.

La dent, par l’intermédiaire du desmodonte, subit un enfoncement physiologique de 0,1 mm, alors qu’il est de 0,4 à 2 mm pour la fibromuqueuse.

Figure 4 : Image descriptive de la dualité tissulaire

Le déplacement des selles en extension

Six mouvements ont été décrits par TABET pour une selle en extension libre :

• Trois mouvements de rotation : distal vertical, horizontal et autour de l’axe.
• Trois mouvements de translation : vertical, horizontal et mésio-distal.

Solutions

• Utilisation des crochets rupteurs de force, type Nally Martinet, systèmes de Roach et le crochet RPI.
• Ces crochets sont utilisés afin de dissocier la force et respecter le comportement de chaque appui.
• Empreinte anatomofonctionnelle.
• La conception globale du châssis métallique.

Tracé des différentes classes d’édentements distaux

Classe I de Kennedy/Applegate supérieure

L’appui est mixte : dento-ostéo-muqueux. Les conditions d’équilibre sont défavorables.

• Connexion principale : plaque palatine d’étendue pleine.
• Crochets : 2 crochets rupteurs de force sur les dents bordant l’édentement (prémolaire : crochet Nally Martinet, canine : système de Roach ou crochet RPI).
• Connexion secondaire : semi-rigide reliant le crochet à la connexion principale, laissant par voie de conséquence un libre jeu de la selle.

Figure 5 : Tracé prospectif de la Classe I supérieure

Classe I de Kennedy/Applegate inférieure

L’appui est mixte : dento-ostéo-muqueux. Les conditions d’équilibre sont défavorables.

• Connexion principale : en fonction des conditions cliniques : barre linguale, bandeau lingual ou entretoise cingulaire.
• Crochets : 2 crochets rupteurs de force sur les dents bordant l’édentement (prémolaire : crochet Nally Martinet, canine : système de Roach ou crochet RPI).
• Appuis occlusaux indirects : indispensables, du fait de la faible surface de sustentation.
• Connexion secondaire : semi-rigide reliant le crochet à la connexion principale, laissant par voie de conséquence un libre jeu de la selle.

Figure 6 : Tracé prospectif de la Classe I inférieure

Classe II de Kennedy/Applegate supérieure

L’appui est mixte : dento-ostéo-muqueux. Les conditions d’équilibre sont défavorables.

• Connexion principale : plaque palatine d’étendue pleine.
• Crochets :
  • 1 crochet rupteur de force sur la dent bordant l’édentement (prémolaire : crochet Nally Martinet, canine : système de Roach ou crochet RPI).
  • 1 crochet Bonwill du côté denté, relié directement à la connexion principale.
• Connexion secondaire : semi-rigide reliant le crochet rupteur de force à la connexion principale, laissant par voie de conséquence un libre jeu de la selle.

Figure 7 : Tracé prospectif de la Classe II supérieure

Classe II de Kennedy/Applegate inférieure

L’appui est mixte : dento-ostéo-muqueux. Les conditions d’équilibre sont défavorables.

• Connexion principale : en fonction des conditions cliniques : barre linguale, bandeau lingual ou entretoise cingulaire.
• Crochets :
  • 1 crochet rupteur de force sur la dent bordant l’édentement (prémolaire : crochet Nally Martinet, canine : système de Roach ou crochet RPI).
  • Crochet Bonwill du côté denté.
• Appuis occlusaux indirects : indispensables, du fait de la faible surface de sustentation.
• Connexion secondaire : semi-rigide reliant le crochet à la connexion principale, laissant par voie de conséquence un libre jeu de la selle.

Figure 8 : Tracé prospectif de la Classe II inférieure

Conclusion

La réussite d’un traitement par prothèse partielle à châssis métallique consiste à respecter le tracé prospectif de chaque type d’édentement.

Bibliographie

• J-N Nally – La prothèse partielle amovible à châssis coulé : Principes et technique – 1979
• Jean et Estelle Schittly – Prothèse amovible partielle : Clinique et laboratoire – Editions CDP – 2006
• Pierre Santoni – Maîtriser la prothèse amovible partielle – Editions CDP – 2004
• Jean-Claude Borel, Jean Schittly, Joseph Exbrayat – Manuel de prothèse partielle amovible – Editions Masson – 1994
• Marcel Bégin et Isabelle Fouilloux – La prothèse partielle amovible : Conception et tracés des châssis – Editions Quintessence international – 2004

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