QUALITÉS GÉNÉRALES DES MATÉRIAUX D’OBTURATION (Biomatériaux Dentaire)
Introduction
Les matériaux d’obturation sont destinés soit à recouvrir provisoirement un pansement médicamenteux ou à servir d’obturation temporaire, soit à permettre de réaliser des obturations définitives. Pour les matériaux d’obturation temporaire, une étanchéité suffisante est requise, mais leur résistance mécanique peut être relativement faible. En revanche, pour les matériaux d’obturation définitive, la résistance mécanique est primordiale. En étudiant les différentes qualités que devraient posséder les matériaux d’obturation, on constate malheureusement que le matériau idéal n’existe pas et qu’il est souvent nécessaire de faire des compromis.
Propriétés Mécaniques
Résistance à la Traction
La résistance à la traction représente l’aptitude d’un matériau à résister à la déformation lorsqu’il est soumis à un effort progressif. Elle est mesurée à l’aide d’un essai de traction (essai statique de courte durée). Une éprouvette est soumise à des forces de traction, ce qui entraîne sa déformation et son allongement dans le sens de l’effort. Trois stades peuvent être observés :
- Stade de déformation élastique : l’effort augmente proportionnellement à la force appliquée. Lorsque l’effort de traction cesse, l’éprouvette reprend ses dimensions initiales.
- Stade de déformation plastique : l’effort n’est plus proportionnel à la déformation. Lorsque l’effort cesse, l’éprouvette ne retrouve pas ses dimensions initiales.
- Stade de striction : la déformation se poursuit jusqu’à la rupture de l’éprouvette.
Dureté d’un Matériau
La dureté d’un matériau correspond à la capacité de sa surface à résister à une déformation plastique. En odontologie, les tests de micro-dureté de Vickers ou Knoop sont les plus couramment utilisés. Ces tests mesurent l’empreinte laissée par un pénétrateur sur la surface du matériau sous une charge définie. La dureté influence :
- La résistance à l’abrasion.
- La transmission des contraintes occlusales au sein du matériau, à la dent traitée et aux dents antagonistes.
- L’aptitude au polissage.
Quel que soit l’essai de dureté employé, plus l’indice de dureté est élevé, plus la surface est résistante. Knoop a comparé la dureté de plusieurs biomatériaux.
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Phénomène de Frottement et d’Usure
L’usure est la détérioration d’une surface sous l’influence du frottement, qu’il soit à sec ou en présence d’un liquide. L’usure est d’autant plus faible que le matériau est dur. Les propriétés élastiques jouent un rôle important dans l’usure abrasive. Le polissage mécanique des biomatériaux, en réduisant la force de frottement, durcit également leur surface, constituant ainsi un moyen de lutter contre l’usure.
Phénomène d’Adhérence
Certains matériaux adhèrent directement aux tissus dentaires calcifiés, tandis que d’autres nécessitent l’utilisation de matériaux intermédiaires. Les types de liaisons impliquées peuvent être :
- Mécaniques : microclavetage.
- Physicochimiques : liaisons faibles, telles que les liaisons hydrogène ou de Van der Waals.
- Chimiques : liaisons ioniques ou covalentes.
La mouillabilité traduit l’aptitude d’un liquide à s’étaler sur une surface, en lien avec les phénomènes de tension superficielle. Une énergie de surface élevée favorise l’étalement du liquide (cas des métaux). À l’inverse, les substances organiques à faible tension superficielle empêchent le mouillage et donc l’adhérence.
Propriétés Thermiques
Dans les tissus buccaux, les liaisons atomiques sont de type covalent avec peu ou pas d’électrons libres, ce qui entraîne une faible conductibilité thermique. Cela protège contre les chocs thermiques et la douleur associée. Une grande sensibilité au chaud ou au froid peut indiquer un état pathologique. Cependant, la présence de restaurations buccales, comme l’amalgame, introduit des électrons libres qui favorisent la conduction thermique, pouvant provoquer des douleurs ou des lésions pulpaires. Les restaurations en résine, en revanche, ont une faible conduction thermique.
Conductibilité Thermique
Un matériau de restauration avec un coefficient de conductibilité thermique élevé transmet rapidement les variations thermiques au tissu dentaire, ce qui peut générer des sensibilités. Voici quelques exemples de conductibilité thermique (en Watt/mètre Kelvin) :
- Cuivre : 326 W/mK
- Amalgame : 23 W/mK
- Dentine : 0,02 W/mK
- Résine : 0,2 W/mK
- Hydroxyde de calcium : 0,75 W/mK
- Eugénol : 0,8 W/mK
Dilatation Thermique
Lorsqu’un solide est chauffé à une température inférieure à celle de son changement d’état, il augmente de volume au niveau atomique sous l’effet de la chaleur. Voici quelques exemples de coefficients de dilatation thermique (en 10⁻⁶/°C) :
- Émail : 11,4
- Dentine : 8,6
- Amalgame : 22
- Résine : 61
Propriétés Électrochimiques
Les biomatériaux métalliques peuvent subir différentes formes d’altérations :
- En atmosphère sèche : corrosion chimique.
- En atmosphère humide : corrosion électrochimique.
Le terme corrosion désigne à la fois le processus d’interaction entre le métal et son milieu ambiant et la destruction partielle ou totale du matériau métallique.
Corrosion Chimique
Un métal peut réagir lorsqu’il est directement en contact avec un gaz. Les exemples les plus courants sont :
- Oxydation : fixation d’oxygène ou d’un élément électronegatif (soufre, azote, etc.).
- Sulfuration : comme dans le cas de l’amalgame avec l’argent.
Le processus de corrosion peut être considéré comme une réaction d’oxydation.
Corrosion Électrochimique Endobuccale
La cavité buccale constitue une mosaïque de restaurations métalliques diverses (amalgames de générations différentes, alliages pour prothèses et implants), qui présentent des potentiels électriques différents. Cela génère une libération d’ions métalliques, formant un courant galvanique (courant électrique de très basse tension). L’interaction entre le métal et la salive produit des micro-courants, dont les effets incluent la corrosion, c’est-à-dire la destruction partielle du matériau métallique. Cela peut se traduire par des manifestations buccales désagréables, telles qu’un goût métallique, des brûlures ou de petites lésions de type lichen plan.
Propriétés Biologiques
Les propriétés biologiques des matériaux incluent :
- pH : alcalin ou acide, sachant que le pH de la pulpe est de 7,4.
- Toxicité.
- Tendance allergogène.
- Irritation des tissus dentaires et péri-dentaires.
- Innocuité pour la muqueuse buccale.
- Grande efficacité, même à faible concentration.
- Solubilité dans la salive et le fluide gingival.
Propriétés Esthétiques
Le choix des matériaux doit prendre en considération :
- La teinte.
- La translucidité.
- L’opacité.
Le composite est le matériau le plus esthétique à usage dentaire.
Qualités Idéales d’un Matériau
Un matériau d’obturation idéal devrait posséder les qualités suivantes :
- Adaptation très précise contre les parois de la cavité.
- Forte résistance mécanique.
- Indéformabilité.
- Insolubilité dans le milieu buccal.
- Absence de toxicité pour l’organisme et d’irritation pour les tissus vivants (pulpe, gencive).
- Invisibilité dans la dent (qualités esthétiques).
- Facilité de manipulation.
QUALITÉS GÉNÉRALES DES MATÉRIAUX D’OBTURATION (Biomatériaux Dentaire)
La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.
QUALITÉS GÉNÉRALES DES MATÉRIAUX D’OBTURATION (Biomatériaux Dentaire)

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.