Croissance mandibulaire (Orthodontie)

Croissance mandibulaire (Orthodontie)

Croissance mandibulaire (Orthodontie)

Introduction

Les connaissances théoriques des modalités de cette croissance sont d’un apport indispensable pour toute orthodontiste car, celle-ci s’applique à des sujets en pleine croissance, et son action se situe au niveau des deux maxillaires.

La compréhension la plus précise possible des notions fondamentales, des mécanismes et du fonctionnement de la croissance serait d’une grande utilité pour mieux comprendre la pathogénie des différentes dysmorphoses et donc établir une thérapeutique pleinement adaptée.

Croissance Prénatale de la Mandibule

Elle a une origine complexe; c’est à la fois :

  • un os de membrane car elle dérive directement du conjonctif sans modèle cartilagineux
  • un os de substitution car d’autres parties étant dues à la transformation de zones cartilagineuses.

L’ossification de la mandibule nécessite la présence d’un tuteur : le cartilage de Meckel. Ce cartilage pousse vers l’avant et soutient l’os membraneux. La mandibule se forme à partir de deux hémi-mandibules qui se souderont au niveau de la symphyse mentonnière.

Formation de la Branche Horizontale

Aux alentours du 40ème jour in-utéro, un noyau osseux apparaît un peu en arrière de ce qui sera plus tard le trou mentonnier. Ce noyau principal s’étend horizontalement pour former :

  • Une partie de la région mentonnière.
  • Une lame osseuse qui représente essentiellement la branche horizontale.
  • Il se prolonge en arrière et s’infléchit vers le haut pour former une grande partie de la branche montante.

Le noyau principal forme donc la branche horizontale mais également une grande partie de la région para-symphysaire et, en avant et en arrière, une partie de la branche montante.

Formation de la Région Symphysaire

Les deux théories ont été évoquées pour expliquer ce phénomène :

  • Pour certains auteurs, un point osseux mentonnier apparaît dans la région symphysaire et se soude vers le 9ème mois avec le prolongement antérieur de l’os mandibulaire.
  • Pour d’autres, c’est l’extrémité antérieure du cartilage de Meckel qui se transformerait en petites pièces osseuses dues à un phénomène de substitution.

Formation de la Branche Montante, du Coroné et du Condyle

Aux alentours du 3ème ou 4ème mois, trois cartilages apparaissent :

  • Les cartilages angulaires et coronoidiens qui sont transitoires et disparaissent à la naissance.
  • Le cartilage condylien qui, lui seul, persiste. Il est très particulier et le centre le plus important de la croissance mandibulaire.

Il se forme à partir d’un noyau condylien initial. Ce cartilage, oblique en bas et en avant, a la forme d’une carotte dont l’extrémité aboutit dans la région de l’épine de Spix. Puis, il y a ossification de ce cartilage, c’est-à-dire substitution de ce cartilage par de l’os enchondral, et ce, à partir de sa pointe spigienne. À la naissance, il ne persiste que la tête du condyle.

Croissance Postnatale de la Mandibule

Cette croissance a plusieurs origines :

  • Croissance suturale : grâce à la synchondrose symphysaire.
  • Croissance cartilagineuse : au niveau du cartilage condylien.
  • Croissance remodelante : la croissance osseuse se fait par l’apposition de tissu osseux nouveau sur une partie d’un os et la résorption sur d’autres parties. Le remodelage n’a ni la même vitesse, ni la même intensité sur tous les sites, mais l’apposition excède la résorption tout au long de la croissance.

La complexité de l’ensemble des phénomènes de croissance concernant la mandibule conduit à exposer leurs mécanismes suturaux, cartilagineux et modelant, au niveau de chacune des parties composant cet os, et dans l’ordre suivant :

  • Synchondrose symphysaire
  • Branche montante
  • Corps mandibulaire
  • Apophyse coronoïde
  • Condyle mandibulaire
  • Procès alvéolaires

Symphyse Mandibulaire

La synchondrose symphysaire contribue à l’accroissement en largeur de la mandibule pendant les premiers mois de la vie. Selon Delaire, c’est une suture ouverte postérieurement pendant les premiers mois de la vie, ce qui lui permet de répondre aux importantes variations de volume lingual. D’après Scott, elle cesse d’être active dès la fin de la première année.

En plus de la croissance suturale, s’ajoute la croissance remodelante. L’épaississement de la symphyse se fait normalement par apposition sur la face postérieure au niveau de la corticale interne. Il y a également apposition sur le bord antéro-inférieur et résorption au-dessus du point B, d’où la dérive linguale de l’incisive mandibulaire. L’apposition sur le bord inférieur augmente la hauteur de la symphyse et s’étend jusqu’à la partie antérieure du rebord de la mandibule.

Croissance du Ramus Mandibulaire

Le ramus est le siège d’un certain nombre de phénomènes d’apposition et de résorption :

  • La face externe comme la face interne du ramus sont le siège d’une apposition périostée.
  • Il se produit aussi une apposition osseuse très importante le long du bord postérieur associée à une résorption du bord antérieur.

La résorption du bord antérieur libère l’espace nécessaire à la mise en place des dents intéressées. Ces deux phénomènes contribuent au mouvement postérieur de l’ensemble de la branche montante. C’est-à-dire que la branche recule mais aussi s’épaissit, et cela de la naissance à l’âge adulte.

La résultante de la croissance ramale est de ce fait représentée par la dérive latérale qui éloigne les structures goniaques l’une de l’autre (selon le principe du “V” d’Enlow). Toute la face linguale de la structure mandibulaire va être le siège d’une apposition osseuse. Ceci entraîne un déplacement dorsal des cornés et un élargissement postérieur de l’arc mandibulaire.

Corpus Mandibulaire

Le corpus voit sa dimension sagittale augmenter par :

  • Résorption du bord antérieur trigonocoronoïdien (coroné, face externe du ramus).
  • Massives appositions à la face médiopostérieure de la tubérosité linguale (zone alvéolaire linguale postérieure de l’arcade dentaire).
  • Résorption passant sous la tubérosité linguale et la ligne mylohyoïdienne, s’étendant jusqu’à la région canine et formant la fossette sous-maxillaire.

Au niveau de la face externe du corps mandibulaire, il existe uniquement des phénomènes d’apposition. Le rebord inférieur du corps mandibulaire subit une apposition périostée depuis l’échancrure sous-angulaire. Cette apposition produit une augmentation en hauteur du corps mandibulaire.

Apophyse Coronoïde

La croissance de l’apophyse coronoïde s’effectue simultanément dans trois directions : verticale, postérieure, interne.

Croissance en Direction Verticale

La croissance en hauteur de l’apophyse coronoïde est le résultat d’une apposition de périoste sur son bord supérieur.

Croissance en Direction Postérieure

Un processus semblable au précédent apparaît ici. C’est une apposition sur la partie interne du bord postérieur qui produit la croissance, alors que la partie externe subit une résorption. Simultanément, le bord antérieur de l’apophyse coronoïde subit une résorption progressive du périoste.

Croissance en Direction Interne

La croissance en direction interne de l’apophyse coronoïde est provoquée par une apposition périostée sur sa face interne associée à une résorption périostée de la face externe. La base de l’apophyse coronoïde se trouve déplacée en direction médiale, et ce déplacement est plus marqué que celui du sommet.

Croissance du Condyle

Le condyle contribue à l’accroissement en hauteur et en largeur de la mandibule. Son allongement se fera alors en haut et en arrière, répondant au principe de croissance du “V” décrit par Enlow, qui amène un élargissement et une élongation du col du condyle par des phénomènes de résorption et apposition.

Le cartilage condylien, lieu de la croissance secondaire adaptative, a pour rôle principal d’assurer la stabilité et le positionnement du corps mandibulaire et de permettre sa bonne mobilisation. Il contribue aussi à son avancement et son abaissement.

Le cartilage condylien, bien que de nature secondaire, possède cependant un certain potentiel autonome d’accroissement dont dépend en partie le développement mandibulaire. Considéré d’abord comme centre de croissance primaire, puis comme un lieu de croissance secondaire adaptative, ceci est confirmé par les travaux de Charlier, Stutzmann, Petrovic qui avaient écrit : “le condyle est avant tout un site de croissance adaptative, mais dans la mesure où il possède un certain potentiel indépendant, le condyle mandibulaire est aussi, mais à un plus faible degré, un centre de croissance primaire.”

Croissance des Procès Alvéolaires

La croissance des procès alvéolaires est dépendante des phénomènes de dentition : les procès alvéolaires se développent avec l’éruption et la mise en place fonctionnelle des dents et du desmodonte.

La croissance maxillaire va subir une migration mésiale et une rotation antérieure. Ce schéma de croissance, avec une descente antérieure du plateau palatin, va entraîner les dents maxillaires dans la même direction vers le bas de l’arcade maxillaire. Puis, chaque dent se déplace avec son alvéole (croissance des procès alvéolaires) vers le bas (dérive verticale) et vers l’avant (dérive mésiale), avec la dérive verticale qui se surajoute au mouvement d’éruption.

Les dents mandibulaires vont donc devoir compenser la descente vers l’avant et vers le bas de la mandibule, par une croissance verticale compensatrice des procès alvéolaires et par leur propre évolution.

Conclusion

Le domaine de la croissance apparaît extrêmement vaste, varié et donc complexe, tant par l’étude de ses mécanismes que par sa description.

L’orthopédie dento-faciale s’applique à des sujets en pleine croissance, son action se situe aussi bien au niveau du maxillaire qu’au niveau de la mandibule.

Il est primordial de connaître les principes généraux, les mécanismes et l’évolution de la croissance maxillo-mandibulaire pour pouvoir déceler et prévenir l’apparition d’un déséquilibre osseux consécutif à une croissance pathologique, d’où l’intérêt de cette étude.

Croissance mandibulaire (Orthodontie)

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Croissance mandibulaire (Orthodontie)

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