L'Attache Épithéliale (Histologie)

L’Attache Épithéliale (Histologie)

L’Attache Épithéliale (Histologie)

Introduction

L’appareil d’attache dentaire est une entité biologique composée de :

  • L’attache épithéliale : relie la gencive à la dent (mesurée du fond du sulcus à la jonction émail/cément).
  • L’attache conjonctive : ensemble des fibres de collagène de la gencive et de la zone cervicale du desmodonte (mesurée de la jonction émail/cément au sommet de la crête alvéolaire).

Attache épithéliale + Attache conjonctive = Espace biologique

StructureMesure
Sulcus0,69 mm
Attache épithéliale0,97 mm
Attache conjonctive1,07 mm
Espace biologique2,04 mm

Définition

  • L’attache épithéliale est un ensemble biologique qui unit les cellules épithéliales de la gencive à la surface dentaire, séparant le milieu intérieur (parodonte profond) de la cavité buccale.
  • Elle constitue une barrière physiologique et physique dont la cohésion conditionne l’intégrité des structures parodontales sous-jacentes.

Histogenèse

Schroeder et Listgarten (1977) ont établi la terminologie d’épithélium de jonction et d’attache épithéliale, décrivant chez le primate :

  • Une attache épithéliale primaire.
  • Une attache épithéliale secondaire.

Attache Épithéliale Primaire

Avant l’éruption de la dent dans la cavité buccale, la surface de l’émail est recouverte par l’Épithélium Adamantin Réduit (E.A.R). Les améloblastes réduits, de forme cuboïde, sont reliés à la surface de l’émail par une mince couche non minéralisée appelée cuticule primaire.

Entre la cuticule et les améloblastes se trouve une structure homologue à une lame basale interne. En allant de la périphérie vers la surface de l’émail, on distingue :

  • Une lame basale externe (entre l’E.A.R et le sac péri-dentaire).
  • L’Épithélium Adamantin Réduit (E.A.R).
  • Les hémi-desmosomes.
  • Une lame basale interne (entre l’E.A.R et la dent).
  • Une cuticule primaire.

Transition entre Attache Épithéliale Primaire et Secondaire

Au moment de l’éruption, le tissu conjonctif séparant l’épithélium buccal et l’E.A.R se fragmente, facilitant la migration de la dent depuis sa crypte intra-osseuse jusqu’à son emplacement sur l’arcade. L’épithélium buccal et l’E.A.R fusionnent, et du fait de sa prolifération, l’épithélium buccal semble glisser le long de l’E.A.R.

Après l’éruption, il devient impossible de distinguer, dans l’épithélium de jonction, les cellules de l’épithélium buccal de celles de l’E.A.R. Ces dernières disparaissent et sont remplacées par des cellules d’origine buccale, formant ainsi l’attache épithéliale secondaire, qui est l’attache épithéliale proprement dite.

On observe :

  • Une augmentation de l’épaisseur de l’épithélium buccal sus-jacent.
  • La division des cellules superficielles de l’E.A.R (cellules de la couche papillaire).
  • Tout au long de l’éruption, les améloblastes se transforment en simples cellules épithéliales et sont éliminées lorsque la couronne émerge dans la cavité buccale.

Formation du Sulcus

Au fur et à mesure que la dent fait son éruption, un sillon gingivo-dentaire (créviculaire) se creuse entre la surface de l’émail et la gencive. Ce sulcus se développe suite à la désintégration et à la perte des cellules superficielles de l’épithélium de jonction. La présence de nombreux leucocytes au sein de cet épithélium favorise ce processus.

Au terme de l’éruption, la couronne dentaire est entourée d’un sillon de 1 à 2 mm de profondeur, appelé sulcus, composé de :

  • Une paroi dure dentaire (émail).
  • Une paroi molle (épithélium oral sulculaire).
  • Un fond (cellules superficielles de l’épithélium jonctionnel).

Histologie

L’attache épithéliale regroupe l’ensemble des structures de jonction entre la dent et la gencive. De la dent vers le tissu conjonctif, elle est constituée de :

  • Une cuticule dentaire.
  • Une lame basale interne.
  • Les hémi-desmosomes.
  • Les cellules de l’épithélium de jonction.
  • Une lame basale externe.

À la surface de l’émail, on peut observer de manière inconstante :

  • Du cément afibrillaire.
  • Une bordure linéaire.

Cuticule Dentaire (ou Cuticule de Nasmyth)

C’est une mince couche de 4 à 15 nm d’épaisseur, interposée entre la surface de l’émail (ou cément afibrillaire) et l’épithélium de jonction. Elle est composée principalement de protéines globulaires et résulte de l’accumulation des produits de sécrétion des cellules épithéliales. Selon Charon, c’est une véritable colle biochimique.

Bordure Linéaire

C’est une fine structure électron-dense, d’une épaisseur de 12 à 20 nm, formée par la condensation d’éléments protéiniques issus du fluide gingival. Elle est interposée entre la dent et la lame basale interne et est inconstante au niveau coronaire.

Cément Afibrillaire

Il se présente sous forme d’éperons ou d’îlots minéralisés adhérents à la surface de l’émail cervical, sur une bande de 2 mm, sans incorporation de fibres de collagène issues du sac folliculaire. C’est un cément acellulaire qui s’appose par lamination successive, plus ou moins parallèle à la surface de la dent. Il se forme lorsque la dent est en contact direct avec le tissu conjonctif, suite à la désintégration localisée de l’E.A.R, activant les cémentoblastes et l’accumulation de leurs produits de sécrétion.

Lame Basale Interne

C’est une structure de liaison rare entre deux dérivés ectodermiques (émail et épithélium de jonction), d’une épaisseur moyenne de 60 à 120 nm. De la zone la plus proche de la dent vers les cellules, on observe :

  • Sublamina lucida : électron-claire, 9,5 nm d’épaisseur (zone de force électrostatique).
  • Lamina densa : 40 nm d’épaisseur, formée de complexes glycoprotéiniques associés à du collagène de type IV.
  • Lamina lucida : 15 nm d’épaisseur.

Elle est produite par les améloblastes réduits, puis par les cellules épithéliales de jonction. Dans la portion la plus cervicale de l’attache, les cellules desquament, entraînant l’absence de formation de lame basale interne à ce niveau.

Hemi-desmosomes

Ce sont des moitiés de desmosomes, constituant un moyen d’union efficace entre les cellules épithéliales et la lame basale. Ils sont formés par une plaque d’attachement doublant le feuillet interne de la cellule, d’où partent des tonofilaments. De fins filaments traversent la paroi des cellules épithéliales pour s’infiltrer dans la lamina densa. Leur répartition est homogène et ils sont nombreux par rapport à la lame basale externe.

Épithélium de Jonction

C’est un épithélium pavimenteux, stratifié, non kératinisé, constitué de 3 couches, formées de 15 à 30 assises cellulaires au total. En continuité directe avec l’épithélium oral sulculaire, il compte 1 à 3 cellules au niveau apical. Initialement composé de 4 à 5 couches cellulaires, il s’épaissit avec l’âge.

Les cellules sont aplaties, parallèles à la surface dentaire, occupant 80 % du volume, tandis que les espaces intercellulaires occupent 20 % et sont fréquemment infiltrés par des monocytes et des leucocytes polymorphonucléaires.

Composition

Zone Basale
  • Formée d’une seule assise cellulaire, accolée à la lame basale externe, séparée du chorion gingival sous-jacent par des hémi-desmosomes.
  • Dépourvue de mélanocytes et de cellules de Langerhans.
  • Les cellules basales, cuboïdes ou légèrement ovalaires, ont un noyau volumineux et un équipement intracellulaire bien développé (notamment l’appareil de Golgi).
  • L’indice mitotique est élevé, et une partie des cellules filles migre obliquement et coronairement vers les assises superficielles.
  • Les cellules sont unies par des desmosomes, et les hémi-desmosomes sont répartis à raison d’environ 3 par µm sur la lame basale externe.
Zone Médiane
  • Les cellules ne présentent pas de différenciation en kératine et s’aplatissent.
  • Les noyaux s’allongent, le volume des tonofilaments diminue, tout comme la densité des desmosomes.
  • Les espaces intercellulaires occupent un volume important.
Zone Coronale
  • Siège de la desquamation, avec des cellules aplaties.
  • Constitue la base du sulcus.
  • Les espaces intercellulaires élargis régulent la diffusion du fluide gingival, des nutriments et des moyens de défense à travers l’épithélium.

Lame Basale Externe

Elle relie l’épithélium de jonction au chorion sous-jacent, avec une épaisseur de 100 nm et un trajet rectiligne (absence de crêtes épithéliales et de papilles conjonctives). Elle est constituée de :

  • Une lamina lucida et une lamina densa, de 50 nm chacune.
  • De fins filaments d’origine épithéliale traversent la lamina lucida pour s’unir à la lamina densa.
  • Des fibres d’ancrage conjonctives relient la lamina densa au chorion de l’attache.

Conclusion

L’attache épithéliale est une unité fonctionnelle de petite taille, mais d’une importance capitale pour préserver l’intégrité des tissus du parodonte profond.

L’Attache Épithéliale (Histologie)

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